Martin V

pape de l'Église catholique romaine

Oddone Colonna (Genazzano, 1369-1370Rome, 1431) est le 206e pape (1417 - 1431) sous le nom de Martin V.

Martin V
Image illustrative de l’article Martin V
Copie présumée du portrait de Martin V peint par Pisanello au XVe siècle. Anonyme vénitien du XVIe siècle. Palais Colonna (Rome).
Biographie
Nom de naissance Oddone Colonna
Naissance entre le et le
Genazzano,  États pontificaux
Père Agapito Colonna (d)
Mère Caterina Conti (d)
Décès
Rome,  États pontificaux
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Intronisation
Fin du pontificat
(13 ans, 3 mois et 9 jours)

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

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Premières années

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Il suivit des études de droit à l’université de Pérouse et entra dans la Curie romaine en tant que protonotaire apostolique. En 1405, il fut promu cardinal-diacre de San Giorgio in Velabro. Il prit part au concile de Pise et à l’élection des antipapes Alexandre V et Jean XXIII dans la tentative échouée de réconcilier les obédiences d’Avignon et de Rome issues du Grand Schisme d’Occident. Dès 1410 il s'engagea dans les poursuites à l'encontre de Jan Hus[1].

Le pape

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Il fut élu pape lors du concile de Constance le et prit le nom de Martin V en hommage à Martin de Tours, dont la fête était célébrée le jour de son élection. Consacré le par le président du Concile, le cardinal Jean Allarmet de Brogny, il mit fin au Grand Schisme d’Occident, sans toutefois parvenir à contenir un schisme minoritaire de l’Église d’Avignon.

Retour à Rome

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Au début de 1418, Jeanne II de Naples occupait encore Rome avec son armée, et les États pontificaux avaient sombré dans l'anarchie : c'est pourquoi Martin dut d'abord s'établir à Mantoue puis Florence, et ce n'est que trois années après son élection, le , qu'il put faire son entrée à Rome. Martin V peine aussi à faire reconnaître sa légitimité dans les terres du comte Jean IV d'Armagnac et mande Géraud de Brie le avec ordre d'arrêter les partisans de Benoît XIII. Ce dernier réagit et charge Jean Carrier à son tour, le , de pourchasser les partisans de Martin V résidant sur les terres du comte[2].

À Rome, Martin s'attaque à la reconstruction de la ville pour qu'elle reprenne son rôle dans le développement économique, artistique et culturel des États de l’Église : premier pape de la Renaissance, il revivifie les arts en attirant à sa cour, grâce aux cardinaux qu'il a nommés, plusieurs artistes, dont Pisanello et Gentile da Fabriano[3]. Il laissa un excellent souvenir aux Romains[4].

En 1425, il envoie son parent et condottiere Ludovico Colonna, à qui il confié le commandement des troupes pontificales, dans les Marches et en Ombrie pour assister le légat pontifical Pietro Emilio Colonna contre les seigneurs locaux[5]

Martin délaisse par contre la réforme spirituelle de l’Église. Il proclame cependant en 1430 les Constitutions Martiniennes[6], acte de compromis qui cependant n'enrayera pas la division des ordres franciscains. Quoiqu'il fût un homme déterminé, son népotisme assumé mit bientôt tout le Latium aux mains de sa famille. Les Colonna, par alliance avec les familles aristocratiques du pays, se constituèrent en une lignée princière influente dans la papauté jusqu'au XVIe siècle. Le trésor des Colonna fut mis à contribution dans la reconstruction des États de l’Église.

À Naples, Jeanne II est désormais en difficulté face à son rival, Louis d'Anjou, soutenu par le pape Martin depuis 1420. Pour trouver un appui, elle adopte le prince Alphonse d'Aragon mais par suite d'un différend, elle annule cet acte et reconnaît à son tour Louis d'Anjou. Alphonse d'Aragon doit donc s'imposer par la force : il sera roi de Naples en 1442 ; mais ce conflit de succession est avant tout un énorme succès diplomatique pour la papauté, qui lui permet de reprendre en main la curie sans plus craindre d'intercession de Naples.

Martin V concentra tous les pouvoirs et réunit le concile de Pavie-Sienne (it) en 1423, puis celui de Bâle en 1431.

Par une bulle de 1425, il donna son consentement au duc Jean IV de Brabant de fonder à Louvain une Université qui comprendra les facultés des arts, des deux droits et de médecine sans toutefois recevoir la permission d'enseigner la théologie.

Pape de miséricorde

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Ce souverain pontife s'efforça en vain de protéger les Juifs de Vienne, victimes de pogroms en 1420-1421, en menaçant d'excommunication ceux qui chercheraient à les convertir de force au christianisme[7]. Il se distinguait également par sa miséricorde en faveur des fidèles. Par une autre bulle expédiée en 1427, un droit d'indulgence fut attribué à l'évêque de Cahors, en faveur d'un « Grand Pardon » au sanctuaire de Rocamadour en 1428. Il s'agissait du premier événement, selon les documents sûrs, à ce village en France, lorsque la fête de saint Jean Baptiste, le et juste 6 mois avant Noël, coïncide la Fête-Dieu[8]. Il est assez probable que Martin V soutenait le jubilé du Puy-en-Velay, en 1418 et 1429, en prorogeant exceptionnellement leur durée. À cette époque-là, d'autres papes n'accordaient que 24 heures d'indulgence. Cependant, les documents au regard de ces jubilés restent introuvables, vraisemblablement à cause des incendies aux archives de la cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay.

Ceux qui concernaient ce pape étaient au moins :

  1. 1418 : cathédrale du Puy-en-Velay, du vendredi au mardi , présidé par l'évêque Élie de Lestrange ;
  2. 1428 : sanctuaire de Rocamadour, pour la première fois avec un calendrier particulier pour l'inauguration, du samedi Saint jusqu'au 3e jour après la Pentecôte ; expédition de la bulle de Martin V en 1427 ; présidé par l'évêque de Cahors Guillaume VI d'Arpajon ;
  3. 1429 : cathédrale du Puy-en-Velay, du vendredi au dimanche , présidé par l'évêque Guillaume de Chalençon.

Notes et références

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  1. Cf. Tobias Engelsing, « Jan Hus: Exkommuniziert, verraten, verehrt », Die Zeit, no 43,‎ , p. 17 (lire en ligne)
  2. Cf. M. Desachy, Cité des hommes - Le chapitre cathédral de Rodez (1215-1562), Rodez, Éditions du Rouergue, .
  3. Cf. Valery Pasquin, Curiosités et anecdotes italiennes, Paris, Librairie d'Amyot, , « Le Zingaro », p. 221
  4. Voir notamment L'histoire des papes de M. Centini.
  5. Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe – XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6), Des condottieres au service de la papauté? (page 239)
  6. Décret Ad statum du 28 août 1430. Cf. Ludovic Viallet, Les sens de l'observance : enquête sur les réformes franciscaines entre l'Elbe et l'Oder, de Capistran à Luther (1450-1520), LIT Verlag, , « Diversitas vitæ », p. 84.
  7. « Wiener Gesera », Jewish Virtual Library.
  8. La Dépêche du Midi, « Rocamadour célèbre le Grand Pardon », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Ascendance

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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