Famille Colonna

famille noble italienne

Colonna
Image illustrative de l’article Famille Colonna
Armes de la famille.

Blasonnement Une colonne d'argent, chapiteau d'or, couronnée à l'antique d'or en champ de gueules
Branches Colonna di Stigliano, Colonna di Summonte, Colonna di Rignano, Colonna d'Altora, Colonna Barberini, Colonna Romano, Colonna di Paliano
branches éteintes : Colonna di Zagarolo, Colonna di Marsi, Colonna di Capranica
rattachement non prouvé : Colonna Walewski, Colonna d'Istria, Colonna d'Ornano, Colonna de Giovellina
Période IXe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau de l'Italie Italie
Fiefs tenus Prince et duc de Paliano (prince d'Avella et de Sonnino, duc de Marino, de Tagliacozzo et de Tursi, marquis de Cave et de Patrica, comte de Ceccano)
duc de Rignano e Calcata
duc del Garigliano
duc de San Cesareo
prince de Summonte
prince de Sonnino puis de Stigliano (prince d'Aliano et de Galatro, marquis de Castelnuovo)
prince d'Altora
prince de Palestrina puis de Carbognano (duc de Bassanello puis de Montelibretti, marquis de Corese, comte de Palazzuolo, Pacentro, Cicoli, Lucoli e Tornimparte)
Fonctions militaires Généraux, Amiraux

La famille Colonna est une famille princière italienne de la Rome médiévale et renaissante, ayant fourni trois papes (Jean XII, Benoît IX, Martin V) et de nombreux cardinaux, et qui avait les Orsini pour rivaux.

Histoire modifier

D'après les travaux du chroniqueur Giovanni della Grossa, la tradition en Corse veut qu'un prince romain nommé Ugo Colonna aurait reconquis l'île aux Sarrasins vers l'an 800 pour le compte de la papauté[1]. Cela aurait donné la lignée des seigneurs Cinarchesi, d'après le nom de l'un de ses fils : Cinarco.

Selon la tradition familiale, les Colonna sont une branche des comtes de Tusculum et des Julio-Claudiens. Le premier cardinal de cette famille fut nommé en 1212 (Giovanni Colonna).

En 1297, le cardinal Jacopo Colonna déshérita ses frères Ottone, Matteo, et Landolfo de leurs terres. Ils firent appel au pape Boniface VIII, qui ordonna à Jacopo de restituer les terres, et de retourner au Saint-Siège le fief des Colonna, Palestrina, ainsi que d'autres villes. Jacopo refusa : en mai, Boniface l'exclut du Collège des cardinaux et l'excommunia, lui et les siens pour quatre générations. La famille Colonna (à l'exception des trois frères alliés du pape) déclara alors que Boniface avait été élu irrégulièrement à la suite de l'abdication sans précédent de Célestin V trois ans auparavant. Cette querelle dégénéra en guerre ouverte, et en septembre Boniface nomma Landolfo à la tête de ses armées afin de mettre un terme à la révolte de sa propre famille. C'est ce qu'il fit, et à la fin 1298, Colonna, Palestrina, et d'autres villes furent prises et rasées. Les biens familiaux furent distribués à Landolfo et à ses frères loyaux, tandis que le reste de la famille fuyait l'Italie.

Ils se taillent une véritable zone d'influence dans l'espace urbain romain, du Champ de Mars au Quirinal, faisant front de leurs ennemis traditionnels, les Orsini et s'attachent le mausolée d'Auguste. Pendant la période de la papauté à Avignon (1309-1377), ils apparaissent comme les opposants principaux au pouvoir pontifical, partisans de l'empereur et des gibelins. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, comme toutes les factions qui luttent pour contrôler le pouvoir communal à Rome, les Colonna partent à la conquête de seigneuries dans les États pontificaux et le royaume de Naples. Ils tentent leur chance comme condottieres au service des rois de Naples, Angevins et Aragonais, et obtiennent de vastes fiefs[2].

Martin V (Oddone Colonna) (1417-1431), ayant fait cardinal son neveu Prosper Colonna, lequel passant par Venise y demanda l'agrégation à la noblesse pour sa personne et pour ses descendants, ce qui lui fut accordée. La famille continue à s'en faire honneur, quoiqu'ils jouissent de la qualité de Princes Romains et de ducs de Paliano et Sonnino dans l'état Ecclésiastique et de Tagliacozzo et Castiglione et d'autres terres dans le Royaume de Naples, dont l'aîné de la Maison est Connétable Héréditaire.

En 1431, ils chassent Eugène IV de Rome. En 1494, ils soutiennent Charles VIII lorsque celui-ci veut s'emparer de Rome[2].

En 1728, une branche de la famille, les Colonna di Sciarra, ajouta le nom de Barberini à son patronyme quand Giulio Cesare Colonna di Sciarra épousa Cornelia Barberini, fille du dernier Barberini porteur de ce nom, Taddeo Barberini.

L'aîné de la famille Colonna, le prince de Paliano, est Prince Assistant du Saint-Siège depuis 1710. L'actuel prince de Paliano est Marcantonio Colonna (né en 1948). Les autres princes de la famille sont le prince d'Avella (Prospero Colonna, né en 1956), le prince de Stigliano (Prospero Colonna, né en 1938) et la princesse de Carbognano (Mirta Barberini-Colonna, née en 1938, dernière de sa famille).

La devise de la famille Colonna est Semper Immota signifiant Toujours inébranlable. Cette devise est notamment présente sur le blason officiel de la famille.

Principaux membres modifier

Légendaires modifier

Période historique modifier

Cardinaux modifier

Notes et références modifier

  1. Giovanni (1388-1464) della Grossa, « Chronique de Giovanni della Grossa », sur 057, 14.. (consulté le )
  2. a et b Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe – XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6), Des condottieres au service de la papauté? (page 239)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • George Duruy, « Bulle d'excommunication lancée par le pape Paul IV Caraffa contre les Colonna », Revue historique, t. 7,‎ , p. 121-128 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier