Jacques Revon

photographe, journaliste d'investigation et grand reporter français

Jacques Revon, né le à La Clayette, est un photographe, journaliste d'investigation et grand reporter français.

Jacques Revon
Image illustrative de l’article Jacques Revon
1977 Autoportrait Ecully Jacques Revon.

Naissance (76 ans)
La Clayette
Profession journaliste
Spécialité photographe
Autres activités écrivain, reporter, cameraman
Années d'activité 1970-2008
Médias actuels
Pays France
Média Presse écrite Presse TV

Biographie modifier

Il apprend la photographie avec son père, portraitiste de métier. Son oncle lui aussi photographe, l’a beaucoup inspiré dans ses approches photographiques[1].

En 1970, il entame sa carrière de photographe au service photo des Usines Citroën à Paris alors en plein apogée.

En 1972, il est de retour dans sa région d’origine. Il est embauché au Centre Léon Bérard à Lyon de 1976 à 1981, un hôpital où il crée un service photo destiné à l’image médicale.

Il passe par la société ILFORD ex Ste Lumière à Lyon, cinq années durant lesquelles lors de ses différentes missions.

En 1981, Jacques Revon devient journaliste reporter d’images à France 3 Lyon, puis rédacteur à France 3 Dijon, il consacre notamment quinze ans de sa carrière à une investigation obstinée sur l’affaire Saint-Aubin[2],[3]. En 1992, il crée et présente un magazine de société info-service « Vecteur Jeunes » diffusé pendant sept années sur France 3 Bourgogne .

Cette émission, pionnière en France, invite les jeunes (16-25 ans) sur un plateau de télévision et leur laisse totalement la parole sur les sujets qui les préoccupent. Ils obtiennent des réponses pratiques auprès de personnes dites « ressources » (experts, médecins, travailleurs sociaux, avocats, politiques.)

Il participera également à la création du DU Action Humanitaire à l’Université de Bourgogne (Médecine) et interviendra sur le module « Médias et ONG ».

À la retraite depuis 2008 à proximité de Dijon.

Œuvre photographique modifier

Son CAP de photographe en poche, Jacques part faire son service militaire en 1968 à Paris. Il en profite pour suivre les cours du soir à l'École Nationale de Photographie de Vaugirard.

En 1971, il travaille comme technicien dans un laboratoire photo couleur à Vienne puis, pendant plusieurs mois à Lyon, comme assistant du photographe René Basset (prix Niépce 1958).

Il est embauché de 1972 à 1977 comme photographe médical et scientifique au Centre anti-cancéreux Léon-Bérard à Lyon.

À la demande du corps médical, il essaye de répondre aux multiples demandes photographiques des différents services. Il crée petit à petit un vrai laboratoire photo au sein de cet hôpital.

Durant ces cinq années marquées par des recherches personnelles, il permet, grâce à une nouvelle technique photographique de reproduction sur diapositive, une meilleure lecture des détails des radiographies et mammographies, lorsque celles-ci sont projetées sur grand écran. Une technique qu’il nomme IR /JR. Les radiographies, mammographies noir et blanc sont photographiées par transparence à l’aide d’un négatoscope modifié, équipé de lampes infra-rouge spéciales, le boitier est lui équipé d’une émulsion Kodak également infra-rouge[4],[5],[6].

En parallèle à son métier de photographe à plein temps, Jacques Revon effectue des piges cinéma sur film 16 mm pour les actualités télévisées régionales de l’ORTF puis pour FR 3. C’est en 1976 qu'il obtient sa carte de Presse de journaliste professionnel. Grâce à son épouse devenue médecin, il peut enfin envisager de changer d’air et de quitter le milieu hospitalier.

De 1977 à 1981, il est embauché comme photographe-technicien chez Ilford, à l’usine de St-Priest, ex Société Lumière[7].

Le groupe ILFORD fabrique à St-Priest des papiers argentiques barytés renommés, et sur d’autres sites en Angleterre, des films noir et blanc pour la prise de vue, des films destinés aux arts-graphiques et des émulsions pour la radiographie.

Au cours de ses différentes et très nombreuses missions photographiques, il rencontre dans tous les domaines du monde de la photo de très grands praticiens de l’image fixe argentique.

En 1979 puis en 1980, aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles, Jacques fait lui-même partie du staff des Rencontres, dans l’équipe de Lucien Clergue. Durant la nuit, il développe les films des stagiaires et de quelques grands photographes de passage à Arles, comme Hubert Grooteclaes[8].

C’est aux Rencontres d’Arles que Jacques Revon côtoiera et photographiera Manuel Alvarez Bravo, André Kertesz, Guy Le Querrec, Jacques Henri Lartigue, Jerry Uelsmann, Roger Corbeau, Ralph Gipson, Fulvio Roiter, Eiko Hosoe… et plus discrètement Henri Cartier-Bresson ce jour-là en compagnie d’Hervé Gloaguen et de Martine Franck.

C’est également dès 1978 à la Fondation Nationale de la Photographie, installée à Lyon qu’il va là aussi côtoyer et photographier les plus grandes signatures de la grande époque de la photographie argentique. (John Batho, Robert Doisneau, Willy Ronis, William Klein, Jean-Philippe Charbonnier, Jean Dieuzaide, Marc Riboud, Roger Pic et bien d’autres…)

Ses différentes missions à la fois de photographe et de technicien au sein de la société ILFORD l’amènent à travailler sur le terrain dans toutes les conditions possibles, au contact des reporters photographes des plus grandes agences de Presse et de ceux de la presse écrite régionale et nationale Jean-Claude Francolon, Daniel Simon (ex agence Gamma), Patrick Chauvel, Henri Bureau, Leonard de Raemy, Marc Jeudy, Eva Rubinstein… Jacques teste avec eux de nouveaux films et de nouvelles émulsions, comme le film HP5 / 72 vues qu’ILFORD souhaiterait voir adapté aux moteurs des boitiers 24×36, ou bien encore une nouvelle émulsion noir et blanc développable à haute température dans un révélateur destiné initialement aux films négatifs couleur.

En , Jacques Revon est autorisé exceptionnellement par les Houillères du Centre Midi à descendre dans des mines de charbon et particulièrement dans le dernier puits d’extraction en activité du bassin de la Loire, à la Ricamarie au puits Pigeot. À 1000 m de profondeur, il réalise un reportage photographique qui sera publié, exposé et fera l’objet d’un ouvrage, Le Cœur au fond des yeux[9],[10].

C’est aussi en 1982 qu’il rencontre Raymond Depardon, celui qui à ses yeux, avec Robert Doisneau, qu’il a eu le bonheur de photographier en 1978 dans son très petit labo de son appartement à Montrouge, représentent ce qu’il aime le plus dans la photographie : l’approche humaniste.

Toute cette longue histoire, Jacques Revon l’a racontée dans un livre : Une histoire de la photographie, photographes…photographiés, ouvrage paru aux Éditions L'Harmattan en 2015.

Œuvre journalistique modifier

De 1981 à 1984, Jacques est caméraman à France 3 Lyon et souhaite approfondir ses compétences. En 1983, dans le cadre de la formation permanente, France 3 lui permet en tant que JRI, de suivre une formation de rédacteur au CPJ/ CFJ rue du Louvre à Paris. Il se forme aux différentes techniques de reportage, écriture et interviews, décryptage des dépêches d’agences de presse, présentation en plateau, etc.

En , il va devenir rédacteur à la station de Dijon pour France 3 Bourgogne. Jusqu’en 2008 date de son départ à la retraite de la télévision du service public, il présente le journal régional, réalise des reportages en région, part en reportage à l’étranger pour couvrir divers évènements et réaliser de petits magazines.

En 1992, il crée une émission d’information-service hebdomadaire de 52 minutes destinée à la jeunesse, et aux 16 / 25 ans, une émission qu’il baptise Vecteur Jeunes, au concept participatif et unique en matière de télévision[11],[12],[13],[14]. L’émission donne une totale liberté de parole aux jeunes invités de ce magazine régional et ce, dans tous les sujets de société qui les intéressent. Au total, de 1992 à 1998, 187 émissions seront réalisées avec la participation de 5000 jeunes et 500 personnes dites « ressources », invitées pour répondre aux questions de tous ces jeunes.

Ces émissions sont diffusées sur les huit départements qui composent la grande région Bourgogne-Franche-Comté.

En 1996, il est nommé grand reporter[15].

Reportages et magazines pour France 3 modifier

Reportages humanitaires, conflits divers, rallyes aériens, sujets économiques et sociaux, médicaux et scientifiques, échanges culturels, tournés dans de nombreux pays… Suède, Italie, Roumanie, Algérie, Égypte, États-Unis, Pakistan, frontière et zone tribale afghane, Arabie saoudite, Koweït, Somalie, Canada, île de la Réunion, Guyane, Sénégal, Mexique, Chine, Bénin.

La fin de sa carrière de journaliste est marquée par la possibilité de transmettre son métier et son vécu du terrain.

En 2004 à la demande de France 3 Nationale, à cette époque désireuse de donner une chance à des jeunes en difficulté, qui souhaiteraient devenir journalistes, Jacques se porte volontaire pour devenir tuteur. Sur quatre années, il forme à la station de Dijon deux jeunes femmes par alternance à ce métier. L'une à la fonction de JRI - rédacteur, (bi-qualification) et la seconde comme rédacteur.

À la retraite, Jacques Revon continue de photographier et de témoigner du monde qui l’entoure.

Jacques Revon et le jazz modifier

Il réalise de nombreux reportages pour France 3 dans le domaine du jazz, et en photographie pour Culture Jazz et Media Music, il couvre de nombreux festivals [15],[16].

Autres faits marquants modifier

  • 1981 à 1991 : Membre du Syndicat National des Journalistes au bureau national à France 3 et à la section du syndicat SNJ audiovisuel rue du Louvre, Paris.
  • 1984 à 1998 : Investigation et suivi de l’affaire Saint-Aubin pour France Télévision. Le mystère Saint-Aubin de Denis Langlois, édition Flammarion 1993[17],[18],[19],[20].
  • 2005 : L’un des cinq membres fondateurs pour la création à Dijon et à l’Université de Bourgogne d’un « DU d’aide humanitaire », cent heures de cours sont proposées sur une année, sous l’égide de la Faculté de Médecine de Dijon. Jusqu’en 2008, Jacques Revon est chargé du cours sur les relations entre Médias et ONG.
  • 2006 : Mission humanitaire au Bénin dans le cadre de congés solidaires avec l’ONG « Planète Urgence » mission: formation d’animateurs et de journalistes d’une Radio communautaire inter- culturelle « Radio Nanto FM » à Natitingou au nord du Bénin.
  • 2007 : Décembre, président du conseil d'administration de la Communauté Emmaüs de « Norges Solidarité » (Côte-d’Or). Bénévolat à l’association durant une année[21].
  • 2009 : Montceau-les-Mines (Saône et Loire), à L’Embarcadère, création musicale et mise en musique de son deuxième ouvrage. « Le Cœur au fond des Yeux » Musique et direction Frank Tortiller Directeur de l’Orchestre national de jazz, avec la participation des élèves et des professeurs du Conservatoire de Musique de Montceau-les-Mines et avec l’Harmonie de Montceau “Les Amis réunis”[22]. Concert avec projection des photographies de Jacques Revon sur très grand écran (12 m x 7m)[23].
  • Membre de l’UJSF - Union des Journalistes de Sport en France.
  • Membre de la SCAM depuis 2003 - Société Civile des Auteurs Multimédia
  • Musicien amateur, saxophoniste au BIG BAND de l’École de musique de Marsannay-la-Côte (21).
  • Conférencier sur l’histoire et le monde de la Photographie. 2015 : Talant, Norges-la-Ville, Plombières-lès-Dijon, Daix… 2016 : La Ciotat, Deauville, Musée Niépce à Chalon-sur-Saône, Dijon, Daix 2017 : "La composition photographique", et 2018 "La vie en couleur avec la photographie"…

Expositions photographiques modifier

  • 1979 : Amplepuis : Championnats du monde de gymnastique artistique à Strasbourg
  • 1979 : Roanne : Caserne Werlé : Photographies diverses
  • 1980 et 1981 : La Chaise-Dieu : Festival de Musique : Photographies du Festival
  • 1980 : Lyon : Galerie Nicéphore : Photographies diverses
  • 1980 : Charlieu : Maison des jeunes Animation stage photo.
  • 1980 : Le Chambon-Feugerolles : Les derniers mineurs de fond du puits Pigeot, 42.
  • 1980 : Valloire : Cartepostalerie : Photographies diverses.
  • 1980 : Mably : Médiathèque : La bonneterie.
  • 1981 : Angers : MJC Arceau : Photographies diverses.
  • 1981 : Écully : Les cent ans de la ville d’Ecully.
  • 1983 : Paris : Espace CANON « Le cœur au fond des yeux » les derniers mineurs de fond du puits Pigeot, 42.
  • 1993 : Dijon : Fnac. « Le cœur au fond des yeux » les derniers mineurs de fond du puits Pigeot, 42.
  • 2015 : Daix : Bibliothèque La LINO « Le quotidien des bâtisseurs ou l’histoire humaine d’une construction ».
  • 2016 : Roanne : Animation de deux stages photo pour les membres du Photo-Club de Roanne.
  • 2017 : Roanne : Espace Congrès « L’instant photographique, similitude ou différence ».
  • 2017 : Daix : Espace Anne-Marie Lamblin "Autour de Daix"
  • 2019 : Dijon : Concours photographique sur une idée originale de Jacques Revon, "Mon jour le plus long en Bourgogne-Franche-Comté" le vendredi [24].

Bibliographie modifier

Distinctions et récompenses modifier

Notes et références modifier

  1. « Enfant de photographe devenu Grand Reporter », sur typolemag.info, .
  2. « Les langues se délient », sur lepoint.fr, .
  3. « Le mystère Saint-Aubin (L’affaire Saint-Aubin) », sur denis-langlois.fr, .
  4. Kodak, « Mieux lire les radiographies », page 7 rapport d’une expérience N° Ed 0977-3740 dépôt légal 258 3e trim 1977 IR/JR
  5. Kodak-pathé Rapport exercice 1976 page 7 N° ED 0277.3529
  6. Annie Walther, « Lyon médical, Jacques Revon des cellules cancéreuses aux matches de football », Le Photographe, no 1339,‎ , p. 89 à 91
  7. « Paris Photo 1976 », sur leicaphilia.com, .
  8. « Jacques Revon - Souvenirs d'Arles », sur loeildelaphotographie.com, .
  9. Photo-reporter, « Le trou noir », Photo-reporter,‎ , p. 92 à 97 (ISSN 0154-3385)
  10. Christian Caujolle, « L’Album du Puits Pigeots », Libération,‎
  11. Francine Aizicovici, « Rock, rap, jazz et emploi », Le Monde,‎
  12. Sophie Berthier, « Jacques le pragmatique », Télérama, no 2295,‎
  13. Nicolas Santolaria, « Travaux pratiques sur la machine télé », Libération,‎ , p. 38
  14. F.C, « "Vecteur Jeunes" phénomène de société », Le Monde,‎ , p. 3
  15. a et b « Émission de FR3 avec Thierry CAENS filmé par Jacques REVON à l'Auditorium de Lyon avec l'Orchestre National de Lyon dirigé par Michel PLASSON, avec Richard GALLIANO et William SHELLER pour l'enregistrement du CD "3ème Souffle". ».
  16. « Mort du jazzman Didier Lockwood (1956-2018) - Mowwgli », Mowwgli,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Denis Langlois, Le mystère de Saint-Aubin, Paris, Flammarion, , 1993 p., p. 180/181
  18. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Accident volontaire », à 10 min 18 s, sur Ina.fr, (consulté le ).
  19. « France3-regions.francetvinfo », sur France TV info, .
  20. « L’affaire Saint-Aubin : l’étrange accident de la Nationale 7 », sur France Inter, (consulté le ).
  21. « Rencontre avec L’Abbé Pierre, un homme de foi engagé et révolté contre la misère - Mowwgli », Mowwgli,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Le Cœur au fond des yeux », sur loeildelaphotographie.com, .
  23. « "Le Coeur au fond des Yeux" - Orchestre Franck Tortiller sur France 3 Bourgogne Franche-Comté », sur France3, .
  24. Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, « https://www.bourgognefranchecomte.fr/ », sur Région BFC, (consulté le ).
  25. Christian Montaignac, « Plumes, Le Livre de la Semaine », L’Équipe magazine, no 98,‎ , p. 13
  26. BP-LD, « France 3, de l'Or pour Jacques Revon », Le Bien Public,‎
  27. BP, « Jacques Revon à l'honneur », Le Bien Public,‎

Liens externes modifier