Cressac-Saint-Genis

ancienne commune française du département de la Charente
(Redirigé depuis Cressac (Charente))

Cressac-Saint-Genis
Cressac-Saint-Genis
La chapelle des Templiers, façade.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Arrondissement Cognac
Commune Coteaux-du-Blanzacais
Intercommunalité Communauté de communes des 4B - Sud-Charente
Maire délégué
Mandat
Bernard Mauget
2017-2020
Code postal 16250
Code commune 16115
Démographie
Gentilé Cressacais
Population 153 hab. (2014 en augmentation de 4.79 % par rapport à 2009)
Densité 17 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 26′ 50″ nord, 0° 00′ 46″ est
Altitude Min. 69 m
Max. 171 m
Superficie 8,78 km2
Élections
Départementales Charente-Sud
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Cressac-Saint-Genis
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Cressac-Saint-Genis
Géolocalisation sur la carte : Charente
Voir sur la carte topographique de la Charente
Cressac-Saint-Genis
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Voir sur la carte administrative de Nouvelle-Aquitaine
Cressac-Saint-Genis

Cressac-Saint-Genis est une ancienne commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente en région Nouvelle-Aquitaine.

Depuis le , Cressac-Saint-Genis est une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Coteaux-du-Blanzacais avec Blanzac-Porcheresse, et Saint-Léger en 2019, le chef-lieu de la commune nouvelle étant fixé à Blanzac-Porcheresse[1].

Ses habitants sont appelés les Cressacais et Cressacaises[2].

Géographie modifier

Localisation et accès modifier

Cressac-Saint-Genis est une commune du Sud-Charente située à 3,5 km au sud de Blanzac, le chef-lieu de son canton.

Elle est aussi 11 km au nord-ouest de Montmoreau, 13 km à l'est de Barbezieux, 14 km au nord de Brossac et à 25 km au sud d'Angoulême[3].

La commune est traversée du sud au nord par la D 7, route de Brossac à Blanzac puis Roullet-Saint-Estèphe et Hiersac. D'autres routes moins importantes desservent la commune, comme la D 449 qui passe à l'est du bourg, ou la .46 à l'ouest[4].

La gare la plus proche est celle de Montmoreau, desservie par des TER à destination d'Angoulême et de Bordeaux.

Hameaux et lieux-dits modifier

Le bourg de Cressac est minuscule. L'église de Saint-Genis est située 1 km à l'est de la mairie. La commune compte de nombreux petits hameaux et fermes, comme le Temple au nord, qui abrite l'ancienne église templière, les Aunais à l'ouest, Fessoles au sud, etc[4].

Communes limitrophes modifier

Géologie et relief modifier

Géologiquement, la commune est située dans les coteaux calcaires du Bassin aquitain datant du Crétacé supérieur, comme toute la moitié sud du département de la Charente.

On trouve le Campanien, calcaire crayeux, sur toute la surface communale. Une longue colline allongée au sud-est de la commune (au sud de la Tuilerie) est recouverte de dépôts du Tertiaire (Lutétien) composés de galets, sables et argiles, propices aux bois de châtaigniers.

Des flancs de vallées sont occupés par des colluvions issues de la roche en place et datant du Quaternaire (Pléistocène), et les fonds par des alluvions[5],[6],[7].

Le territoire communal est assez vallonné et compose la Champagne charentaise[8]. Son point culminant est à une altitude de 171 m, situé au sud-est de la commune, sur la crête allongée et boisée. Le point le plus bas est à 69 m, situé le long de l'Arce en limite occidentale. Le bourg de Cressac, situé dans une vallée, est à 92 m d'altitude[4].

Hydrographie modifier

La commune est arrosée au sud par l'Arce, affluent du et sous-affluent de la Charente.

Elle compte deux petits ruisseaux affluents : le ruisseau des Marceaux qui limite la commune au sud-est, et le ruisseau des Aunais qui passe au pied du bourg de Cressac et de l'église de Saint-Genis[4].

Climat modifier

Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.

Toponymie modifier

Les formes anciennes sont Creyssaco en 1298, Creyssac et Sancti Genesii en 1293 et 1400[9].

L'origine du nom de Cressac remonterait à un personnage gallo-romain Crixcius, issu du gaulois Crixus, auquel est apposé le suffixe -acum, ce qui correspondrait au « domaine de Crixcius »[10],[11],[Note 1].

Histoire modifier

Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, les paroisses de Cressac et Saint-Genis étaient en Angoumois, proches de la Saintonge au sud-ouest. Elles étaient dans le diocèse d'Angoulême.

Principalement aux XIIe et XIIIe siècles, Cressac se trouvait sur une variante nord-sud de la via Turonensis, itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait en Charente par Nanteuil-en-Vallée, Saint-Amant-de-Boixe, Angoulême, Mouthiers, et bifurquait à Blanzac vers Pons, Blaye ou Aubeterre pour se diriger vers Sainte-Foy-la-Grande[12].

Lors de la révolte de la gabelle en 1548, le curé de Cressac, Jean Morand, a été pris à la tête de ses paroissiens révoltés et a été brûlé vif à Angoulême. Avant la ruine de ce village, la cure de Cressac était relativement importante et son possesseur avait tous les droits seigneuriaux sur le pays[13].

Le village des Aunais était un fief dépendant de la seigneurie de la Faye, qui appartenait à la famille de Saint-Simon. Celui de chez Journaud, à Saint-Genis, doit son nom à une famille importante de l'Angoumois dont l'un de ses membres, Laurent Journaud, fut maire d'Angoulême de 1524 à 1527 et fut appelé Père du pays à cause de son dévouement au bien public[14].

Cressac et Saint-Genis-de-Blanzac ont fusionné le [15].

Les Templiers et les Hospitaliers modifier

La présence d'un puits jamais à sec, a permis à une modeste commanderie de s'installer là, sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. La chapelle a été construite entre 1150 et 1160 et en est le seul bâtiment restant. Elle est de plan rectangulaire, avec des murs épais épaulés de contreforts, et son mur sud présente sur une pierre la marque en creux d'une main de pénitent, chacun d'entre eux devant frotter cette pierre.

L'intérieur de cette chapelle est remarquable car ses murs nord, est et ouest sont ornés de plusieurs fresques concernant les croisades : des scènes de la victoire des croisés et de l'armée franque de Hugues le Brun de Lusignan et de Geoffroy Martel (neveu de Guillaume IV Taillefer, comte d'Angoulême) sur les Sarrasins menés par Nourreddine, dans la plaine de la Bocquée, en 1163.

Ces fresques représentent des cavaliers en armes, ainsi que d'autres sujets dont un bateau (nef templière ?) Ces fresques sont faites par application d'une argile rouge locale liée au blanc d’œuf, dont la couleur a résisté au temps. Ces peintures ont été effectuées en plusieurs étapes par des artistes différents : sur le mur nord, en premier la frise du haut qui raconte une bataille, plus tard la frise du bas qui représenterait un échange de prisonniers et après un décor de frises les unes géométriques, les autres en rinceau, qui masquent par endroits le haut des heaumes et les sabots des chevaux.

Après la chute de l'ordre du Temple en 1312, cet ensemble a été donné aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. À la Révolution, celle-ci a été vendue comme bien national pour servir de bâtiment agricole.

Administration modifier

 
La mairie annexe, au bourg de Cressac.

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
2001 2008 Bertrand Ardouin    
2008 décembre 2016 Bernard Mauget PS Contrôleur de travaux publics

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17],[Note 2].

En 2014, la commune comptait 153 habitants, en augmentation de 4,79 % par rapport à 2009 (Charente : 0,65 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
227226216237269266267249235
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
216215211201204178182179186
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
171171142152146133147145117
1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012 2014 -
127162150128125153153153-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges modifier

Pyramide des âges à Cressac-Saint-Genis en 2007 en pourcentage[19].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,0 
90  ans ou +
2,5 
5,6 
75 à 89 ans
8,6 
16,7 
60 à 74 ans
16,0 
25,0 
45 à 59 ans
16,0 
16,7 
30 à 44 ans
19,8 
18,1 
15 à 29 ans
19,8 
18,1 
0 à 14 ans
17,3 
Pyramide des âges du département de la Charente en 2007 en pourcentage[20].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90  ans ou +
1,6 
8,2 
75 à 89 ans
11,8 
15,2 
60 à 74 ans
15,8 
22,3 
45 à 59 ans
21,5 
20,0 
30 à 44 ans
19,2 
16,7 
15 à 29 ans
14,7 
17,1 
0 à 14 ans
15,4 

Saint-Genis modifier

Cressac absorbe Saint-Genis-de-Blanzac en 1972[15].

Évolution démographique
1800 1831 1851 1901 1921 1946 1962 1968
196195207134112797856
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.

Économie modifier

Agriculture modifier

La viticulture occupe une partie de l'activité agricole. La commune est située dans les Fins Bois, dans la zone d'appellation d'origine contrôlée du cognac[21].

Lieux et monuments modifier

Patrimoine religieux modifier

Commanderie templière modifier

 
Fresque avec à gauche saint Michel, une croix de consécration, à droite un évêque.

La chapelle des Templiers du XIIe siècle est classée monument historique depuis 1914[22],[23].

Elle a été achetée au début du XXe siècle par l'église protestante de Barbezieux, remise en état et sert depuis de lieu de culte ce qui explique la présence d'une croix huguenote au centre du mur sud qui ne présente pas ou plus de fresque.

Église Notre-Dame-de-Cressac modifier

L'église paroissiale Notre-Dame est située au bourg de Cressac, à côté de la mairie.

Église Saint-Genis modifier

 
L'église de Saint-Genis.

L'église Saint-Genis devenue chapelle était l'église paroissiale de Saint-Genis-de-Blanzac. Isolée dans la vallée à 1 km de l'église de Cressac et au pied de Porcheresse, elle est entourée de son cimetière.

Personnalités liées à la commune modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Treize communes en France ont cette étymologie, comme Creyssac en Dordogne, mais aussi Cressat, Crécey, Crécy, Cressy plus au nord.
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références modifier

  1. « Commune de Coteaux-du-Blanzacais (16046) - Code officiel géographique », sur insee.fr (consulté en ).
  2. Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le ).
  3. Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
  4. a b c et d Carte IGN sous Géoportail
  5. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
  6. Carte du BRGM sous Géoportail
  7. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Montmoreau », sur Infoterre, (consulté le ).
  8. Michel Vigneaux, Aquitaine occidentale, Paris, Masson, , 223 p. (ISBN 2-225-41118-2, lire en ligne), p. 48, 79
  9. Jean Nanglard, Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême [« Liber feodorum »], t. 5, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1273), 404 p. (lire en ligne), p. 166,195,203
  10. Jean Talbert, Origine des noms de lieux, 1928
  11. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 226.
  12. Joël Guitton et al., Les chemins de Saint-Jacques en Charente, éditions Sud Ouest, , 254 p. (ISBN 978-2-8177-0053-3, présentation en ligne), p. 192-193
  13. Alcide Gauguié, La Charente communale illustrée, t. I (arrondissement d'Angoulême), Bruno Sépulchre (Paris, 1982), , 411 p., p. 238-239
  14. Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 149,331
  15. a b et c Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  16. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  17. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  19. « Evolution et structure de la population à Cressac-Saint-Genis en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  20. « Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  21. « Décret n° 2009-1146 relatif à l'AOC Cognac », sur legifrance, (consulté le ).
  22. « Chapelle des Templiers », notice no PA00104351, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  23. « Fresque de la chapelle des Templiers », notice no PM16000143, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture