Cette page concerne l'année 1750 du calendrier grégorien.


Événements modifier

  • 5 et 17 février : les États de Languedoc refusent de voter le don gratuit au roi tant que leur privilège de consentir à toute nouvelle imposition ne sera pas respectée[1].
  • 12 mars : règlement royal concernant l'entretien des mendiants, qui ordonne à chaque mendiant valide ou invalide de regagner sa paroisse d'origine pour s'y faire entretenir[3].
Affaire des enlèvements d’enfants. La police arraisonne de jeunes vagabonds, nombreux dans la capitale, et parfois par erreur des enfants d’assez bonne famille. De fréquentes émeutes populaires répondent à ces séquestrations, mettant en cause les commissaires de police et les autorités, accusés de couvrir les agissements d’un seigneur lépreux qui tente de guérir grâce à des bains de sang !
À la Cour se constitue un fort parti dévot qui soutient l’opposition de l’Église aux nouveaux impôts, autour de Marie Leszczynska, plusieurs évêques (de Paris, de Sens, d’Amiens, d’Orléans) et des filles du roi (Madame Adélaïde). Au gouvernement, les pro-cléricaux sont minoritaires (cardinal de Tencin, l’ancien évêque Boyer, gestionnaire de la feuille des bénéfices, d’Argenson, secrétaire d’État à la guerre). Le garde des Sceaux Machault d’Arnouville (1750-1757) a l’appui de Madame de Pompadour et de la majorité du gouvernement, comme Saint-Florentin (Maison du roi), Rouillé (Marine), Puizieulx (Affaires étrangères) et son successeur Saint-Contest, Sanseverino, Trudaine, etc. À la Cour, les partisans de la réforme du fisc comptent sur le maréchal de Noailles, l’abbé de Broglie, le maréchal de Richelieu
  • 25 mai : ouverture de l’assemblée du clergé[2]. Dominée par l’épiscopat, elle refuse d’accepter l’édit du vingtième, et considérant que le contrat entre le clergé et la royauté a été rompu, ne consent à aucun « don gratuit » (21 août[7]). L’assemblée du clergé est dissoute le 20 septembre sur ordre royal par M. de Saint-Florentin, secrétaire d’État[7].
  • 6 juillet : à Paris, Jean Diot et Bruno Lenoir sont brûlés en place de Grève après avoir été étranglés. Surpris par un agent de police, le , « en posture indécente et d’une manière répréhensible », les deux hommes ont été arrêtés et emprisonnés. Ils seront les deux dernières personnes connues à ce jour condamnées en France à la peine de mort pour pratique homosexuelle.
  • 20 octobre : déclaration du roi concernant la mendicité, l’enfermement et la mise au travail des vagabonds ; elle renouvelle les dispositions de la déclaration du en les simplifiant[11].
  • 25 novembre : édit qui confère la noblesse héréditaire aux officiers ayant le grade de général[12].
  • Tolérance de fait des cultes protestants[14].

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Dominique le Page, Contrôler les finances sous l’Ancien Régime : Regards d’aujourd’hui sur les Chambres des comptes, Paris, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 659 p. (ISBN 978-2-11-097514-0, présentation en ligne).
  2. a b c et d André Zysberg, La Monarchie des Lumières (1715-1786), Points, , 558 p. (ISBN 978-2-7578-4567-7, présentation en ligne).
  3. Olivier Ryckebusch, Les Hôpitaux généraux du Nord au siècle des Lumières (1737-1789), Presses Univ. Septentrion, (ISBN 978-2-7574-1751-5, présentation en ligne).
  4. Henri Martin, Histoire de France, vol. 14, Furne, (présentation en ligne).
  5. Yves Combeau, Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV, École nationale des chartes, , 534 p. (ISBN 978-2-900791-28-8, présentation en ligne).
  6. Jules Michelet, Histoire de France : Louis XV (1724-1757), vol. 16, Librairie Internationale, (présentation en ligne).
  7. a b et c René-Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson, Journal et mémoires du marquis dArgenson, vol. 6, Veuve J. Renouard, (présentation en ligne).
  8. Jean Baptiste Toselli, Précis historique de Nice, depuis sa fondation jusqu'en 1860, vol. 1, C. Cauvin, (présentation en ligne).
  9. Claude de Vic, Joseph Vaissete, Histoire générale de Languedoc, vol. 13, E. Privat, (présentation en ligne).
  10. Gérard Gayot, « La longue insolence des tondeurs de draps dans la manufacture de Sedan au XVIe siècle », Revue du Nord Année, no 248,‎ , p. 105-134 (présentation en ligne).
  11. José Cubero, Histoire du vagabondage : Du Moyen Âge à nos jours, Imago, , 296 p. (ISBN 978-2-84952-514-2, présentation en ligne).
  12. Antoine-Elisabeth-Cléophas Dareste de La Chavanne, Histoire de France, vol. 6, Plon, (présentation en ligne).
  13. Alphonse Louis Dieudonné Martainville, Vie de Chrétien-Guillaume Lamoignon Malesherbes, ancien premier président de la cour des aides, ancien ministre d'état, membre de l'académie, etc, chez Barba, (présentation en ligne).
  14. Michel Vovelle, La chute de la monarchie (1787-1792), Points, , 288 p. (ISBN 978-2-7578-4083-2, présentation en ligne).