Élections générales espagnoles de 1982

Élections générales espagnoles de 1982
350 sièges du Congrès des députés
(Majorité absolue : 176 sièges)
208 sièges du Sénat (sur 227)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Population 37 520 072
Inscrits 26 846 940
Votants 21 469 274
79,97 % en augmentation 11,9
Votes exprimés 21 050 038
Votes blancs 98 438
Votes nuls 419 236
Parti socialiste – Felipe González
Voix 10 127 392
48,34 %
en augmentation 17,8
Députés élus 202 en augmentation 81
Sénateurs élus 134 en augmentation 67
AP – Manuel Fraga
Voix 5 548 107
26,48 %
en augmentation 20,6
Députés élus 107 en augmentation 96
Sénateurs élus 54 en augmentation 51
UCD – Landelino Lavilla
Voix 1 425 093
6,80 %
en diminution 28,2
Députés élus 11 en diminution 157
Sénateurs élus 4 en diminution 114
Congrès des députés
Diagramme
Sénat
Diagramme2
Président du gouvernement
Sortant Élu
Leopoldo Calvo-Sotelo
UCD
Felipe González
PSOE
infoelectoral.mir.es

Les élections générales espagnoles de (en espagnol : Elecciones generales de España de 1982, désignées sous le numéronyme 28-O) se tiennent le jeudi afin d'élire les 350 députés et 208 sénateurs de la IIe législature des Cortes Generales.

Le scrutin voit la victoire du Parti socialiste ouvrier espagnol de Felipe González, qui remporte une large majorité absolue des sièges au Congrès des députés et au Sénat. L'Union du centre démocratique de Landelino Lavilla, au pouvoir depuis cinq ans, s'effondre totalement et laisse à la coalition Alliance populaire-Parti démocrate populaire de Manuel Fraga le rôle de principale force d'opposition.

Contexte modifier

Mode de scrutin modifier

Convocation des élections modifier

Le scrutin est convoqué par un décret royal adopté en conseil des ministres sur proposition du président du gouvernement. Les élections se tiennent au moins 55 jours après la publication du décret au Bulletin officiel de l'État[1].

Pour le Congrès des députés modifier

Le Congrès des députés (Congreso de los Diputados) est la chambre basse du Parlement espagnol, les Cortes Generales. Il se compose de 350 députés (diputados), élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel et au scrutin proportionnel D'Hondt dans 52 circonscriptions qui correspondent aux provinces d'Espagne ainsi qu'aux communes de Ceuta et Melilla par tous les citoyens espagnols âgés d'au moins 18 ans jouissant de leurs droits civils et politiques.

Conditions de candidature modifier

Les candidatures doivent être présentées à la commission électorale de circonscription entre le 11e et le 20e jour — tous deux inclus — qui suivent la publication du décret de convocation des élections[1].

Peuvent soumettre une candidature[1] :

  • les partis politiques et leurs fédérations, inscrits au registre des associations politiques ;
  • les coalitions de partis ou de fédérations, constituées auprès de la commission électorale centrale dans les 15 jours suivant la publication du décret de convocation ;
  • un groupe de 0,1 % des électeurs inscrits sur les listes électorales de la circonscription, représentant au moins 500 personnes.

Les candidatures admises à participer au scrutin sont proclamées par les commissions électorales de circonscription le 30e jour qui suit la publication du décret de convocation[1].

Répartition des sièges modifier

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[1] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative[1].

À Ceuta et Melilla, le scrutin se tient de facto selon les règles du scrutin uninominal majoritaire à un tour : est proclamé élu le candidat ayant remporté le plus grand nombre de voix[1].

Députés par circonscription modifier

Répartition des sièges à pourvoir par circonscription :
Circonscriptions Députés
Barcelone 33
Madrid 32
Valence 15
Séville 12
Biscaye, Oviedo 10
Alicante, La Corogne 9
Cadix, Malaga, Murcie, Pontevedra, Saragosse 8
Badajoz, Cordoue, Grenade, Guipuscoa, Jaén, Santa Cruz de Tenerife 7
Baléares, Las Palmas, León 6
Almería, Cáceres, Castellón, Ciudad Real, Gérone, Huelva, Lugo, Navarre, Ourense, Santander, Tarragone, Tolède, Valladolid 5
Alava, Albacete, Burgos, Cuenca, Lérida, Logroño, Salamanque, Zamora 4
Ávila, Guadalajara, Huesca, Palencia, Ségovie, Soria, Teruel 3
Ceuta, Melilla 1

Pour le Sénat modifier

Le Sénat (Senado) est la chambre haute des Cortes Generales. Il se compose d'un nombre variable de sénateurs (senadores) :

Chaque circonscription élit quatre sénateurs, sauf Majorque, Grande Canarie et Tenerife, qui en élisent trois ; Ceuta et Melilla, qui en élisent deux ; et Minorque, Ibiza-Formentera, Lanzarote, Fuerteventura, La Palma et La Gomera-El Hierro, qui n'en élisent qu'un.

Conditions de candidature modifier

Les candidatures doivent être présentées à la commission électorale de circonscription entre le 11e et le 20e jour — tous deux inclus — qui suivent la publication du décret de convocation des élections[1].

Peuvent soumettre une candidature[1] :

  • les partis politiques et leurs fédérations, inscrits au registre des associations politiques ;
  • les coalitions de partis ou de fédérations, constituées auprès de la commission électorale centrale dans les 15 jours suivant la publication du décret de convocation ;
  • un groupe de 0,1 % des électeurs inscrits sur les listes électorales de la circonscription, représentant au moins 500 personnes.

Dans chaque circonscription, les différentes candidatures présentent le nombre de candidats qu'elles souhaitent, dans la limite du nombre total de sièges à pourvoir[1].

Les candidatures admises à participer au scrutin sont proclamées par les commissions électorales de circonscription le 30e jour qui suit la publication du décret de convocation[1].

Répartition des sièges modifier

Dans les circonscriptions disposant de trois ou quatre sénateurs, chaque électeur vote pour un nombre de candidats inférieur d'un au nombre total de sièges à pourvoir. Dans celles comptant un ou deux sénateurs, chaque votant s'exprime en faveur d'un ou deux candidats respectivement. Dans chaque circonscription, sont proclamés élus les candidats ayant remporté le plus grand nombre de suffrages, jusqu'à ce que tous les sièges soient pourvus[1].

Campagne modifier

Principales forces politiques modifier

Force politique Idéologie Chef de file Résultats en 1979
Union du centre démocratique
(es) Union de Centro Democrático
UCD Centre à centre droit
Monarchisme, réformisme, libéralisme
Landelino Lavilla
(Président du Congrès des députés)
34,95 % des voix
168 députés
118 sénateurs
Parti socialiste ouvrier espagnol
(es) Partido Socialista Obrero Español
PSOE Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Felipe González
(Député de Madrid)
30,50 % des voix
121 députés
67 sénateurs
Alliance populaire-Parti démocrate populaire
(es) Alianza Popular-Partido Democráta Popular
AP-PDP Centre droit à droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, monarchisme
Manuel Fraga
(Député de Madrid)
5,91 % des voix
11 députés
3 sénateurs
Parti communiste d'Espagne
(es) Parti Comunista de España
PCE Gauche
Communisme, républicanisme, internationalisme
Santiago Carrillo
(Député de Madrid)
10,81 % des voix
23 députés
0 sénateur
Convergence et Union
(ca) Convergència i Unió
CiU Centre
Catalanisme, libéralisme, démocratie chrétienne
Miquel Roca Junyent
(Député de Barcelone)
2,70 % des voix
8 députés
1 sénateur
Parti socialiste d'Andalousie-Parti andalou
(es) Parti Socialista de Andalucía-Partido Andaluz
PSA-PA Centre à centre gauche
Nationalisme, progressisme, social-libéralisme
Diego de los Santos
(Député de Séville)
1,82 % des voix
5 députés
0 sénateur
Parti nationaliste basque
(es) Partido Nacionalista Vasco
(eu)
Euzko Alderdi Jeltzalea
EAJ-PNV Centre droit
Nationalisme, démocratie chrétienne, libéralisme
Íñigo Aguirre
(Député de Biscaye)
1,65 % des voix
7 députés
8 sénateurs

Résultats modifier

Participation modifier

Taux de participation aux élections[2],[3]
Horaire 1979 1982 Différence
à 15 h 36,02 % 39,75 %   3,73
à 18 h 56,83 % 62,81 %   5,98
à 20 h 68,04 % 79,97 %   11,93

Au Congrès des députés modifier

Total national modifier

 
Parti ou coalition Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 8 551 791 40,82   15,20 172 / 350   68
Parti d'action démocratique (PAD) 5 / 350   5
Parti des socialistes de Catalogne (PSC) 1 575 601 7,52   2,64 25 / 350   8
Total Parti socialiste ouvrier espagnol 10 127 392 48,34   17,84
202  /  350
  81
Alliance populaire (AP) 4 636 181 22,13   16,22 87 / 350   78
Parti démocrate populaire (PDP) 14 / 350   14
AP-PDP-Union valencienne (UV) 613 147 2,93 Nv 2 / 350   2
AP-PDP-Parti aragonais régionaliste (PAR) 222 524 1,06   0,65 2 / 350   1
AP-PDP-Union du peuple navarrais (UPN) 76 255 0,36   0,20 2 / 350   1
Total Alliance populaire-Parti démocrate populaire 5 548 107 26,48   20,00
107  /  350
  96
Union du centre démocratique (UCD) 1 425 093 6,80   28,15
11  /  350
  157
Parti communiste d'Espagne (PCE) 687 962 3,28   4,67 3 / 350   12
Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC) 158 553 0,76   2,10 1 / 350   7
Total Parti communiste d'Espagne 846 515 4,04   6,77
4  /  350
  19
Convergence démocratique de Catalogne (CDC) 772 726 3,69   0,99 9 / 350   2
Union démocratique de Catalogne (UDC) 3 / 350   2
Total Convergence et Union (CiU)
12  /  350
  4
Centre démocratique et social (CDS) 604 309 2,88 Nv
2  /  350
  2
Parti nationaliste basque (EAJ-PNV) 395 656 1,89   0,34
8  /  350
  1
Union populaire (HB) 210 601 1,01   0,05
2  /  350
  1
Gauche républicaine de Catalogne (ERC) 138 118 0,66   0,03
1  /  350
 
Fuerza Nueva (FN) 108 746 0,52 Nv
0  /  350
  1
Parti socialiste des travailleurs (PST) 103 133 0,49 Nv
0  /  350
 
Gauche basque (EE) 100 326 0,48  
1  /  350
 
Parti socialiste d'Andalousie-Parti andalou (PSA-PA) 84 474 0,40   1,42
0  /  350
  5
Parti des communistes de Catalogne (PCC) 47 249 0,23 Nv
0  /  350
 
Bloc-Parti socialiste galicien (BLOQUE-PSG) 38 437 0,18   0,16
0  /  350
 
Union du peuple canarien (UPC) 35 013 0,17   0,16
0  /  350
  1
Nationalistes de gauche (NE) 30 643 0,15 Nv
0  /  350
 
Autres listes 335 062 1,60
0  /  350
 
Suffrages exprimés 20 951 600 97,59
Votes blancs 98 438 0,46
Votes nuls 419 236 1,95
Total 21 469 274 100 350  
Abstention 5 377 666 20,03
Inscrits / participation 26 846 940 79,97

Par circonscription modifier

Au Sénat modifier

 
Parti Élus +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 125 / 208   64
Parti des socialistes de Catalogne (PSC) 9 / 208   3
Total Parti socialiste ouvrier espagnol
134  /  208
  67
Alliance populaire (AP) 41 / 208   38
Parti démocrate populaire (PDP) 10 / 208   10
Parti aragonais régionaliste (PAR) 2 / 208   2
Union du peuple navarrais (UPN) 1 / 208   1
Total Alliance populaire-Parti démocrate populaire
54  /  208
  51
Parti nationaliste basque (EAJ-PNV)
7  /  208
  1
Convergence démocratique de Catalogne (CDC) 4 / 208   3
Union démocratique de Catalogne (UDC) 1 / 208   1
Total Convergence et Union (CiU)
5  /  208
  4
Union du centre démocratique (UCD)
4  /  208
  114
Gauche républicaine de Catalogne (ERC)
2  /  208
 
Assemblée de Fuerteventura (AM)
1  /  208
  1
Indépendants
1  /  208
  7
Union populaire (HB)
0  /  208
  1
Total 208  

Analyse modifier

Conséquences modifier

Cinq semaines après la tenue des élections, Felipe González est investi président du gouvernement et forme son premier gouvernement.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k et l (es) Espagne. « Real Decreto-ley 20/1977, de 18 de marzo, sobre Normas Electorales. », BOE [lire en ligne (page consultée le 13 décembre 2020)]
  2. (es) Ministère de l'Intérieur, « Congreso / Marzo 1979 », sur infoelectoral.mir.es (consulté le ).
  3. (es) Ministère de l'Intérieur, « Congreso / Octubre 1982 », sur infoelectoral.mir.es (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier