Échauffour
Échauffour est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 734 habitants[Note 1].
Échauffour | |
L'entrée du village. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Vallées d'Auge et du Merlerault |
Maire Mandat |
Didier Duvaldestin 2020-2026 |
Code postal | 61370 |
Code commune | 61150 |
Démographie | |
Gentilé | Échauffouriens |
Population municipale |
734 hab. (2021 ) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 44′ 27″ nord, 0° 23′ 16″ est |
Altitude | Min. 223 m Max. 331 m |
Superficie | 33,14 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Rai |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierLa commune est aux confins du pays d'Ouche et de la campagne d’Alençon. Son bourg est à 4,5 km au nord-ouest de Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe, à 9 km au nord-est du Merlerault, à 11 km au sud-est de Gacé et à 20 km à l'ouest de L'Aigle[1].
Couvrant 3 314 hectares, le territoire d'Échauffour est le plus étendu du canton du Merlerault.
Climat
modifierLe climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1968 à 2012 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1 | 0,8 | 2,8 | 4,3 | 7,8 | 10,4 | 12,4 | 12,5 | 10,1 | 7,4 | 3,8 | 1,5 | 6,3 |
Température moyenne (°C) | 3,5 | 3,9 | 6,7 | 9 | 12,7 | 15,6 | 17,8 | 17,8 | 14,9 | 11,2 | 6,7 | 4 | 10,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 6 | 7,1 | 10,6 | 13,6 | 17,5 | 20,8 | 23,1 | 23,1 | 19,7 | 14,9 | 9,6 | 6,5 | 14,4 |
Record de froid (°C) date du record |
−18 17.01.1985 |
−15 10.02.1986 |
−11 07.03.1971 |
−5,5 12.04.1986 |
−1,5 05.05.1979 |
2,5 07.06.1988 |
5 21.07.1970 |
4,5 31.08.1986 |
1 22.09.1986 |
−4 30.10.1985 |
−8 20.11.1985 |
−11 29.12.1996 |
−18 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15 27.01.03 |
19 14.02.1998 |
23 24.03.1974 |
27 28.04.07 |
31 07.05.1976 |
36 25.06.1976 |
38 02.07.1976 |
38 10.08.03 |
33,5 04.09.1973 |
27 01.10.11 |
20 02.11.1982 |
16 07.12.00 |
38 2003 |
Précipitations (mm) | 76,2 | 62,2 | 64,8 | 64,4 | 70,9 | 54,8 | 61,2 | 51,4 | 66,9 | 83,2 | 80,5 | 91,6 | 828,1 |
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Échauffour est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (69,1 %), terres arables (25,4 %), forêts (3,9 %), zones urbanisées (1,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Escalfo en 1050[15],[16] et de Scalfou vers 1053[16].
Le toponyme serait lié à la présence de fours à chaux : ès chaufours (ancien français : « en les fours à chaux »)[17],[15]. Il peut également être issu de l'ancien français escalé (« fendu, éclaté ») et fou (« hêtre »)[16]. François de Beaurepaire propose d'y voir un « escale fou » au sens de « lieu où l'on abat des hêtres », du verbe vieux français escaler associé au dialectal fou, (hêtre).
Une légende, rapportée par Orderic Vital dans l'Histoire de Normandie, conte que le diable a été enfermé dans un four brûlant par Saint Évroult et que ses cris « Est chaud four ! Est chaud four ! » auraient fourni le nom du village[18].
Le gentilé est Échauffourien.
Histoire
modifierEchauffour restera pendant quelques siècles, jusqu'au XIVe siècle, l’une des forteresse les plus importantes de Normandie, propriété des seigneurs Giroie. Rendue presque imprenable par ses défenses naturelles sur son sommet, elle commandait les communications entre la Basse-Normandie, le Maine, le Perche et l’Ile-de-France. Lorsqu’elle fut reprise aux Anglais par Guillaume VIII du Merle en 1364 avec l’aide de du Guesclin, elle formait, aux dires de l'historien Léopold Delisle, le château non royal le plus puissant que les Anglo-Navarrais tenaient en France.
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[22].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[24].
En 2021, la commune comptait 734 habitants[Note 5], en évolution de −1,34 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Échauffour a compté jusqu'à 2 199 habitants en 1806.
Économie
modifierLieux et monuments
modifierLe château fort construit vers l'an mil par Helgon après attribution du domaine par Richard II de Normandie et appartenant à la famille Giroie par mariage jusqu'au XIVe siècle est remplacé au XVe siècle par une maison forte. Le logis est remanié et agrandi au XVIIIe siècle. La ferme du XVIIIe siècle est remaniée au XIXe siècle. Chapelle du XVe siècle.
- Au lieu-dit Vieux bourg, le château du XVIIIe siècle où résida le marquis de Sade. Aucune plaque n'indique ce séjour.
- Les trois menhirs des Crouttes classés au titre des monuments historiques[27].
- Dolmen dit la Pierre Levée aux Brossettes.
- Églises Saint-André, ancien prieuré bénédictin et Saint-Germain. Les deux édifices du XVe siècle abritent de nombreuses œuvres classées à titre d'objets aux Monuments historiques. L'église Saint-André accueille en son sein un orgue datant de 1870 du facteur Joseph Merklin.
- La congrégation des Sœurs de l'Éducation Chrétienne fondée par l'abbé Louis Lafosse et Mère Marie-Anne Dutertre le 21 novembre 1817[28].
Sports
modifierL'Union sportive d'Échauffour a fait évoluer une équipe de football en division de district jusqu'en 2012[29].
Personnalités liées à la commune
modifier- En 1763, à la suite d'un premier scandale, l'affaire Jeanne Testard, le marquis de Sade est assigné à résidence pendant quatre mois au château d'Échauffour, propriété de son beau-père, Claude-René de Montreuil, président à la cour des aides de Paris. La marquise de Sade, Renée-Pélagie de Montreuil, après sa séparation avec le marquis en 1790, résidera au château avec sa fille la plus grande partie de l'année jusqu'à sa mort en 1810. On peut lire encore aujourd'hui leurs noms gravés sur la pierre tombale, dans le petit cimetière du village.
- Paul Harel (1854 à Échauffour - 1927), poète, aubergiste et homme de presse.
- Marie-Thérèse Auffray, artiste-peintre du courant expressionniste et héroïne de la Seconde Guerre mondiale[30], et sa compagne Noëlle Guillou, également résistante à Échauffour, ouvrent après guerre dans la commune l'établissement Le Bateau ivre[31], complexe multiservice qui fait auberge, café, maison de la presse et dancing[32].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Fiche du Poste 61150003 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1236.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 113.
- (la) Orderic Vital (Vitalis), Historiae ecclesiasticae, Paris, Traduction en français éditions François Guizot Tome 3 1826, réédité éditions Charles Corlet 2002, 493 pages (ISBN 2-85480-972-6), page 55.
- « Décès de Louis Potier maire-adjoint honoraire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Une pluie de médailles », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Luc Féret est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Municipales 2020 à Échauffour. Didier Duvaldestin nouveau maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Trois menhirs dits les croûtes », notice no PA00110796, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Page d'accueil », sur congregation.fr (consulté le ).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – US Echauffour » (consulté le ).
- « BIOGRAPHIE », sur Marie-Thérèse AUFFRAY, (consulté le ).
- « Marie-Thérèse Auffray à l'honneur à Echauffour », sur actu.fr (consulté le ).
- « Madame Auffray, une œuvre, une vie », sur AuxArts, (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- P. de Lesquen, « Histoire d'Échauffour », Au pays d'Argentelles – La revue culturelle de l'Orne, juillet– (en ligne).
- Marie-Aline Marcenat, Échauffour, paroisse normande : ses villageois et ses seigneurs, Versailles, MAM (chez l'auteur), , 295 p. (ISBN 978-2-7466-1861-9, BNF 42218988)