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Gage de bataille modifier

Notes et références modifier

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Références modifier

Office d'armes modifier

Officiers d'armes et leurs fonctions modifier

Il existe quatre grades au sein de l'office d'armes :

Droit des armes et droit de la guerre au Moyen Âge et à la Renaissance modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

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Références modifier

Guerre à la Renaissance modifier

« Réformes religieuses, grandes découvertes, essor du capitalisme et de la bourgeoisie, déclin social et militaire de la chevalerie, apparition des monarchies absolues et des appareils d’État modernes, révolution scientifique et technologique, l’Europe de la fin du XVe siècle est en pleine renaissance. C’est à cette époque que l’artillerie moderne et les armes à feu portatives s’imposent en Occident. Un siècle plus tard, les armées ne sont déjà plus menées par des héros, mais commandées par des généraux, l’infanterie adopte des formations de combat rigoureuses, inspirées de l’Antiquité romaine et la terrible puissance des armes à feu exige de nouvelles fortifications. Une véritable « révolution militaire » est née, qui s’apprête à bouleverser durablement l’art de la guerre... »

— Thomas F. Arnold, Atlas des guerres de la Renaissance[1]

L'histoire militaire de la Renaissance est marquée en Europe par les Guerres d'Italie lors de la première moitié du XVIème siècle (de 1493 à 1559), les Guerres de religion - avec pour corollaires les luttes entre princes chrétiens - lors de la seconde[note 1] et la lutte contre les Turcs.

 
La Bataille de Heiligerlee en 1568 d'après Frans Hogenberg (1536-1590).

Changements sociaux et évolutions technologiques vont révolutionner profondément « l'art de la guerre », consacrant, selon les historiens, une véritable « révolution militaire »[2]. Rompant avec les usages militaires de l'époque médiévale, tant pour des raisons techniques, sociales et historiques, la Renaissance voit en effet les conflits européens changer de visage.

La cavalerie avait commencé à perdre le premier rôle sur les champs de bataille de la fin du Moyen Âge et la puissance militaire - et donc sociale et politique - de l'aristocratie féodale s'en trouva amoindrie. L'introduction des armes à feu présageait une révolution sociale sur les champs de bataille puisque même un paysan illettré pouvait tuer un noble chevalier[note 2]. Aux côtés des nobles apparaissent maintenant des « professionnels de la guerre » d'extraction sociale roturière ou de petite noblesse impécunieuse; l'infanterie se professionnalise et manœuvre désormais en formations serrées et disciplinées, s'imposant pour longtemps comme la « reine des batailles » grâce à l'évolution de son armement et de ses tactiques.

Avec l'introduction de canons de meilleure qualité, plus puissants et de plus fort calibre et la généralisation de l'usage de l'arquebuse, les châteaux forts de la vieille aristocratie ne constituent plus des défenses adéquates - les dimensions impressionnantes des murailles de la fin du Moyen Âge n'offrant plus une protection suffisante face aux « mines » (sapes remplies de poudre noire), à l'artillerie lourde à tir direct et aux mortiers à tir courbe et plongeant. La Renaissance verra ainsi se développer un nouvel « art des fortifications » où l'architecture militaire intégrera des notions de balistique - comme celles applicables au moderne blindage incliné - pour augmenter la résistance des défenses. Les places fortes perdent par ailleurs leur rôle de centres de pouvoir politique, comme l'étaient les châteaux seigneuriaux, pour devenir des constructions à usage purement militaire s'inscrivant dans la défense d'un espace géographique - à l'instar des imposants Device Forts érigés par Henri VIII pour la défense des côtes méridionales de l'Angleterre[note 3].

Avec les « Grandes découvertes », le début de l'expansion coloniale européenne et le développement du commerce maritime à l'échelle planétaire, mers et océans deviennent à leur tour de nouveaux champs de bataille pour les grandes puissance du temps.

Histoire militaire de la Renaissance modifier

Les armées de la Renaissance modifier

« La seconde moitié du XVIe siècle, ensanglantée par des guerres nombreuses, fut une époque de renaissance militaire. Elle reconstitua les trois armes, montra leur proportion, leur importance comparative, et assura surtout le triomphe de l’infanterie. Partout, en effet, s’organisèrent de solides fantassins ; les fantassins suisses, les fantassins espagnols, ceux-ci arrivés à leur apogée, l’infanterie anglaise, l’infanterie française et les landsknechts allemands. »

— Bernard Hyppolite, Capitaine adjudant-major au 92e régiment de l’infanterie, Aperçu général sur l'origine, les progrès et l'état actuel de l'Art de la guerre.[3]

 
Une armée de la Renaissance en marche contre les Turcs d'après Michael Ostendorfer (1532).

Les bouleversements sociaux et politiques, le changement de nature de la guerre et le développement des armes à feu amènent d'importantes mutations dans la composition sociale et l'organisation structurelle des armées[4]. Le commandant en chef cesse dès lors d'être le « seigneur de guerre » qui mène la charge décisive de la cavalerie noble pour devenir celui qui organise l'armée et dirige la bataille. L'on passe ainsi, selon l'image de T. F. Arnold, « d'un modèle (de général) incarné par les héros de la littérature à un autre représenté par les généraux de l'Antiquité »[5]. C'est d'ailleurs à cette époque aussi que l'on voit publier en Europe les premiers traités militaires inspirés précisément par les auteurs antiques grecs et romains.

Si l'organisation des armées et du champ de bataille restent encore socialement stratifiés au début de la Renaissance - les roturiers combattant essentiellement à pied, les nobles se battant à cheval et cherchant à affronter des adversaires dignes de leur rang[6] - on constate cependant dès ce moment un changement important : la chevalerie se transforme désormais en cavalerie, passant du statut de « caste militaire » ou d'« ordre militaire » réservé à l'élite nobiliaire fortunée à celui d'« arme » aux côtés de l'infanterie et de l'artillerie. La cavalerie ouvre par ailleurs ses rangs aux gens du commun, via la constitution d'unités légères à l'équipement allégé et donc moins coûteux et dotées d'armes à feu demandant peu de formation aux techniques de combat particulières de l'« arme noble ».

Le déclin militaire de la chevalerie modifier

 

Cette mutation sociale dans l'organisation des armées trouve en partie ses origines économiques et historiques dans les conséquences des conflits du XVème siècle : les guerres médiévales (Guerre de Cent Ans, Guerre des Deux Roses, Guerre de Bourgogne ea) ont saigné à blanc et quasiment ruiné la noblesse traditionnelle pourvoyeuse des troupes montées « nobles », amenant le déclin de la chevalerie et le développement d'une cavalerie roturière qui peut être équipée, armée et remontée à moindre coût.

En France, les nobles désargentés s'engagent désormais comme « gendarmes » dans les « Compagnies d'ordonnance » soldées par les souverains mais leur valeur militaire déclinante et leur indiscipline oblige Henri III à louer des régiments de mercenaires allemands - les reîtres - et Henri IV à recruter des roturiers huguenots. Les dernières compagnies franches seront révoquées par un édit de 1600.

L'appauvrissement économique de la Chevalerie sera pour partie également à l'origine de la disparition de l'armure complète, l'allègement de l'équipement s'imposant pour des raisons financières tout autant que militaires.

L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantès, publié au début du XVIIème siècle, illustre de manière parodique ce déclin militaire et social de la Chevalerie à l'époque de la Renaissance.

Mercenariat et armées nationales modifier

  • L'armée des Provinces-Unies.
  • L'infanterie nationale en France.

« L'essor d'une infanterie nationale fut maintes fois retardé par les besoins de la guerre, et parce que le manant devenu soldat passait de l'esclavage à la liberté et n'était plus récupérable par son maître lorsque revenait la paix »

— Lilianne et Fred Funcken, Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie[7]

L'infanterie modifier

 
Piquiers à la Renaissance. Détail de la tapisserie La bataille d'Issus de Albrecht Altdorfer (1529).
 
Arquebusier Doppelsöldner d'après une gravure allemande.

Une autre évolution notable est celle du rôle de l'infanterie qui ne cesse de s'affirmer - notamment, en France, sous François Ier[note 4] - avec l'usage de la pique et de la hallebarde et le développement de l'arquebuse, les deux armes étant utilisées au sein de formations composites de piquiers et de mousquetaires. Piquiers et mousquetaires constitueront dès lors l'épine dorsale de l'infanterie jusqu'au XVIIème siècle et il faudra attendre l'introduction de la baïonnette pour voir les rôles de ces deux types de combattants complémentaires se fondre dans celui du fantassin moderne.

The Swiss pike is a long pole weapon whose primary use was against cavalry assaults. These pikes had the resemblance of a spear and were typically between 10 and 14 feet long. Steel tips were added to the end to increase its effectiveness. These pikes would be used in a large square formation (called a "hedgehog formation) to protect archers and harquebusiers from cavalry assaults.

Les armes à feu devenant moins coûteuses et plus performantes, leur usage se généralisa dans l'infanterie dès le début du 16ème siècle. Exigeant peu d'entraînement, elles ne tardèrent pas à rendre les armes de mêlée, épées, massues et autres, ainsi que l'arc, obsolètes. Les soldats armés d'arquebuses étaient habituellement déployés sur trois lignes de telle sorte que l'une était capable de tirer tandis que les deux autres rechargeaient, cette tactique permettant un feu roulant quasi constant qui compensait l'imprécision de l'arme. Pour tenir la cavalerie à distance, des pieux, herses ou chevaux de frise en bois et des piquiers étaient déployés en avant des arquebusiers - comme lors de la Bataille de Nagashino, au Japon[note 5].

Si elles « diminuent » la valeur individuelle intrinsèque du combattant, ces armes - pique et arquebuse - exigent toutefois pour un emploi efficace des formations très disciplinées - discipline de manoeuvre pour la pique et discipline de feu pour l'arquebuse - amenant la professionnalisation et une organisation hiérarchique plus efficace - officiers subalternes, sous-officiers - des armées[8]. Le gros des troupes n'est plus constitué par la masse confuse de l'Ost, foule informe de serfs pauvrement équipés et de piètre valeur militaire, comme le déplorait Gabriel-Henri Gaillard (cfr infra) : l'infanterie s'équipe de manière plus « martiale » - notamment grâce aux pièces d'armures prises en masse sur les champs de bataille de la seconde moitié du XVème siècle où la chevalerie noble a été décimée - et s'articule en unités plus efficaces et mieux encadrées, comme le Tercio espagnol. Servir comme officier dans l'infanterie n'est plus considéré comme « dégradant » par la noblesse guerrière[note 6].

La Renaissance militaire assure donc ainsi véritablement le triomphe de l'infanterie qui devient la partie la plus prépondérante des armées dans la seconde partie du XVIe siècle : partout s'organisent de solides légions de fantassins dont deux types se révèlent particulièrement efficaces, le Tercio espagnol et les lansquenets allemands.

  • Infanterie suisse, Tercios et Landsknechts.
L'infanterie suisse.

« Apparue à la fin du XIVème siècle, au moment où déclinait la puissance des milices communales de Flandre, l'infanterie suisse allait servir de modèle à l'Europe entière. Tenant à la fois de la phalange grecque par leur formation en carré et de la légion par leurs trois rangs de piques, les fantassins des cantons confédérés bouleversèrent la tactique de la guerre féodale »

— Liliane et Fred Funcken, Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie[9]

Déclin : « Le succès avait engendré l'orgueil et, avec lui, une confiance exagérée en leur capacité de vaincre sans cavalerie ni artillerie, qui réserva aux Confédérés d'amères surprises, comme à Marignan en 1515 et à la Bicoque en 1522 ... Ce sont les progrès de l'artillerie d'abord, puis les émules des Suisses : lansquenets et nationaux, qui firent pâlir l'étoile des héritiers de Morgarten. » (L&F p.22)

Lansquenets allemands (XVIème siècle).
 
Lansquenets d'après Daniel Hopfer (1530).
Tercios espagnols.

Tout à la fois unité et formation de combat « polyvalente », le Tercio améliore le système en associant à la puissance des feux des arquebuses une organisation technique qui regroupe les 3 armes (infanterie, cavalerie et artillerie), l'unité de base de combat étant la compagnie. Il en existe 2 types; les compagnies de piquiers et les compagnies d'arquebusiers. La grande nouveauté dans les Tercios au début du XVIe siècle est la présence, dans la même unité tactique, de piquiers, pour repousser la cavalerie lourde et de tireurs pour réduire la capacité ofenssive de l'infanterie ennemie. Une compagnie regroupe donc les piquiers, dotés de piques ou d'hallebardes, formant un carré au centre et constituant la force vive de la formation notamment lors de l'assaut, et les tireurs sur les ailes. Grâce à cette disposition, ces derniers harcèlent l'infanterie ennemie, les piquiers formant une forteresse où les arquebusiers se réfugient face aux charges de la cavalerie ennemie.

La cavalerie modifier

 
Charge de cavalerie lourde à la Renaissance, illustrant ce que furent les charges des Gendarmes français pendant les Guerres d'Italie. Détail de la tapisserie La bataille d'Issus de Albrecht Altdorfer (1529).
 
Type de cavalerie irrégulière/légère ottomane d'après un Codex hongrois du XVIème siècle.
 

À la Renaissance, le développement de l'armement d'infanterie retire à la cavalerie le rôle prépondérant qu'elle tenait sur les champs de bataille du Moyen Âge, grâce notamment à la combinaison de deux armes : la pique et l'arquebuse. La pique tient les cavaliers à distance tandis que l'arquebuse et l'artillerie déciment ses rangs. Face à ces armes redoutables, aux nouvelles formations et aux nouvelles tactiques défensives et offensives de l'infanterie, l'importance de la cavalerie lourde, plutôt inadaptée aux nouvelles conditions du champ de bataille, décline donc peu à peu même si elle garde encore un long moment quelqu'impact psychologique dans le cours de la bataille de même qu'une certaine signification sociale. Le déclin militaire et social de la Chevalerie concourt également à ce déclin de la cavalerie lourde, notamment pour des raisons pécuniaires. Cette transformation de l'art de la guerre oblige l'aristocratie chevaleresque à s'adapter: la lance cesse d'être l'arme de choc et disparaîtra quasiment des champs de bataille européens au XVIIème (sauf dans la cavalerie polonaise) pour ne réapparaître qu'à l'époque napoléonienne au sein de la cavalerie de ligne agissant en support de la cavalerie lourde et de la cavalerie légère, notamment dans l'exploitation de la percée. Cette cavalerie lourde médiévale devient inefficace face aux troupes à pieds, groupées en bloc hérissés de lances et d'hallebardes soutenus par le feu des arquebuses. La cavalerie devra donc abandonner la tactique de la charge frontale massive, adopter à son tour des armes à feu portatives et jouer sur sa mobilité et sa capacité d'enveloppement pour pouvoir rester de quelque efficacité. L'armure, pour pouvoir encore protéger efficacement des coups de mousquets, devient extrêmement lourde, le développement des armes à feu la rendant finalement inutile. L'artillerie et les armes à feu portables mettent ainsi à mal l'ancienne suprématie de la cavalerie lourde féodale peu à peu remplacée par la cavalerie légère ou chevau-légers dont l'équipement allégé permet de manœuvrer avec beaucoup plus de souplesse.

À partir du XVIe siècle, pour toutes ces raisons techniques et socio-historiques, les effectifs de la cavalerie lourde de choc diminuent donc fortement, les formations compactes de l'infanterie lui disputant également le rôle offensif d'« arme de choc » pour la rupture du dispositif adverse.

Cavalerie lourde.

En France, la cavalerie lourde ou gendarmerie est formée de compagnies d'ordonnance, comme sous Louis XI. Une compagnie se compose de 30 à 40 hommes d'armes (armure, épée et lance), et de leurs suivants composés principalement des écuyers, coutilliers, archers....

Cavalerie légère, houzards, reîtres et dragons.

Des génétaires de la Reconquista espagnole aux estradiots vénitiens, en passant par les cavaliers légers utilisés par Henri VIII ou Elisabeth Ire, apparaissent ainsi de nouvelles unités permettant d'effectuer les gardes de points sensibles ou la reconnaissance, tâches ne pouvant être demandées aux troupes de chevaliers[10]. L'apparition de ces cavaliers légers se fait aussi au contact des Turcs : hussards hongrois ou pandours croates présentent en effet peu de différences avec leurs adversaires ottomans.

On voit aussi apparaître des cavaliers, portant arbalètes ou arquebuses, combattant tantôt à pied tantôt à cheval et qui préfigurent les dragons du XVIIe siècle. Le mi-temps du XVIe siècle verra encore en Allemagne, l'irruption sur le champ de bataille d'un nouveau type de cavalerie, les reîtres. Ces cavaliers, toujours cuirassés, ont abandonné la lance au profit du pistolet, même si, équipés d'une épée et d'une dague, ils peuvent aussi combattre à l'arme blanche. Leur technique de combat est principalement la caracole, basée sur le mouvement et le feu roulant[11].

L'invention plus tard de la platine à rouet, dont le jaillissement de l'étincelle déclenche la mise à feu, permet de généraliser l'emploi de l'arme à feu dans les troupes montées. Au milieu du XVIe siècle, les troupes à cheval adopte donc une arme courte et facile à charger, la pistole, remplacée par la suite par le pistolet permettant alors de tirer à bout de bras. C'est l'arme favorite des reîtres allemands et il est adopté par la cavalerie légère lors des guerres de religion.

La cavalerie légère, les reîtres cuirassés et les dragons abandonnent la lance, arme de choc de prédilection au Moyen Âge[note 7], pour le sabre (arme de taille) et les armes à feu portatives. Les reîtres allemands, et à leur suite les premiers cuirassiers, développeront d'ailleurs une tactique d'assaut visant à donner à ces armes un maximum d'impact, la caracole.




L'artillerie modifier

 
Canon de la Renaissance : Fronticipe d'un traité militaire allemand de 1597.

L'artillerie commence à se développer au milieu du XIVe siècle mais ne joue un rôle notable qu'au milieu du XVe siècle durant lequel elle fait d'important progrès techniques. Le canon suscite, au XVIe siècle, une véritable révolution dans l'« art de la guerre » - en particulier, dans la « guerre de siège » avec l'utilisation du boulet de fer qui se révèle être une innovation capitale, pouvant notamment détruire les fortifications du Moyen Âge. Ces progrès de l'artillerie entraîneront donc en retour d'importantes évolutions dans le domaine de l'architecture militaire préfigurant les ouvrages modernes de Vauban dont l'organisation générale restera efficace jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale et l'apparition d'une nouvelle artillerie aux capacités perforantes plus performantes.

Durant la Renaissance, l'artillerie connait ainsi une croissance quantitative et qualitative régulière. Le canon s'allège et devient aisément transportable. L'armée du roi de France dispose très tôt d'un parc impressionnant d'artillerie qui joue un rôle majeur dans les succès français en Italie. L'artillerie est utilisée non seulement lors des sièges mais également dans les batailles en rase campagne où elle sert à disloquer les carrés d'infanterie. Le développement des sciences fait désormais de l'artillerie « l'arme savante » par le biais notamment de la publication de traités de balistique.

Au MA arme de siège, faible cadence de tir, peu précise, lourde, peu mobile et dangereuse. À la Renaissance devient une arme du champ de bataille.





Les « services » modifier

 
Un convoi militaire à la fin du XVème siècle, d'après un ouvrage allemand contemporain[12].

Parallèlement à ces profondes mutations « organiques » dans l'infanterie et la cavalerie, ce XVIème voit aussi la mise en place, au sein des armées « modernes », des premières ébauches d'intendance et d'administration militaires.

  • Intendance et administration militaire.

Artillerie, première arme à se doter d'une intendance compte tenu de la technologie mise en œuvre : train pour le déplacement des pièces, charroi pour le transport des munitions et de la poudre.

  • Génie et pionniers.
  • Médecins et chirurgiens militaires.

Chirurgiens et médecins aux armées - progrès de la médecine. L'expérience de médecin militaire d'Ambroise Paré contribua pour une grande part aux progrès de la médecine et de la chirurgie qui lui sont dus. Invention au XVIème siècle du garrot pour arrêter l'hémorragie.

Les armées françaises, un exemple de l'évolution des armées à la Renaissance modifier

  • Règne de François Ier.

« Les guerres d'Italie sous Charles VIII et sous Louis XII avoient formé d'excellents capitaines ... peu jaloux de commander, peu exercés à obéir, tous très ardents à combattre; la plupart bornoient leur ambition à être capitaines, ou même lieutenants des compagnies de gendarmerie. Le corps de la gendarmerie ou cavalerie française n'étoit composé que de noblesse; si quelquefois on y admettoit des gens nés dans le tiers-état, c'étoit à condition de n'exercer que la profession des armes, qui alors les anoblissoit. Cette troupe avoit longtemps passé pour invincible; elle chargeoit avec une impétuosité si brusque, qu'elle ébranloit et entamoit d'abord les bataillons les plus fermes; cependant les échecs de Guinegaste et de Novare avoient un peu flétri sa réputation ... C'estoit dans ce corps de gendarmerie que consistoient les principales forces militaires de la France; elle avoit, comme on l'a dit, peu d'infanterie nationale, et cette infanterie, enrôlée pour une seule campagne, composée de laboureurs et d'artisans, impatients de retourner à leur charrues ou à leurs métiers, n'avoît ni valeur ni discipline, ne savoit ni n'aimoit cet art de la guerre, auquel on n'avoit jamais le temps de la former. Cette disette de bonne infanterie nationale avoit engagé Louis XI, Charles VIII et Louis XII, à se servir d'infanterie suisse; mais depuis la rupture de Louis XII avec les Suisses, on avoit eu recours aux Lansquenets et aux Grisons. Il eût mieux valu sans doute s'attacher à discipliner l'infanterie française, en la retenant sous le drapeau en tout temps, et en l'exerçant aux évolutions militaires. »

— Gabriel-Henri Gaillard, Histoire de François Ier, roi de France, dit le grand roi et le père des lettres[13]

  • Guerres de religion.
  • Règne de Henri IV.

L'« Art de la Guerre » à la Renaissance modifier

« Cette époque tourmentée produisit des généraux d’action mais pas un génie militaire. Gonzalve de Cordoue, Antoine de Leyva, le marquis de Pescaire, le duc d’Albe, Alexandre Farnèse, Don Juan d’Autriche, Charles VIII. La Palisse, Louis d’Ars, Bayard, Gaston de Foix, François Ier, La Trémoille, Fleuranges, le comte d’Enghien, Montluc, les trois Guises, le prince de Condé, Coligny, Henri IV, furent les illustrations de ce siècle. Malgré la gloire qui s’attache à leur nom et leur mérite varié, ils constituent des figures militaires insuffisantes pour marquer les étapes de la stratégie et même de la grande tactique : le génie du temps fut de comprendre la nécessité de la combinaison des armes, et le mérite principal des hommes de guerre que nous venons de citer consista dans son accomplissement. »

— Bernard Hyppolite, Aperçu général sur l'origine, les progrès et l'état actuel de l'Art de la guerre.

Les dispositions prises par un commandant en vue du combat et ses mesures en cours d'action porte le nom très général de « tactique ». C'est dans ce domaine que la première moitié du XVIe siècle voit s'opérer une révolution radicale, posant ainsi les bases de l'art militaire moderne : c'est l'infanterie et non plus la cavalerie qui sert maintenant de pivot aux attaques. L'on distingue désormais les trois armes du combat moderne, l'infanterie et l'artillerie - qui prennent une importance croissante - et la cavalerie. Infanterie, cavalerie et artillerie sont désormais employées de façon combinées et on « garnit les étriers » en intercalant des arquebusiers dans les escadrons.

Les alliances stratégiques ea dans le cadre de la rivalité entre François Ier et Charles-Quint.


Guerre navale modifier

 

L'art de la navigation évolue grâce à l'invention du gouvernail d'étambot et par la construction de nouveaux types de navires plus rapides et manoeuvrants comme la caravelle, par la généralisation d'instruments de navigation comme la boussole et l'astrolabe (ancêtre du sextant) et l'apparition de cartes de marine (portulans - Mercator !)

The spread of European power around the world was closely tied to naval developments in this period. The caravel for the first time made unruly seas like the Atlantic Ocean open to exploration, trade, and military conquest. While in all previous eras, European navies had been largely confined to operations in coastal waters, and were generally used only in a support role for land-based forces, this changed with the introduction of the new vessels like the caravel, carack and galleon and the increasing importance of international waterborne trade in the sixteenth and seventeenth centuries. The new caravels were large enough and powerful enough to be armed with cannons with which they could bombard both shoreline defenses and other vessels.

Une innovation va permettre une révolution dans le placement de l'artillerie, vers 1500, par le brestois Descharge. Le sabord, ce volet de bois qui peut obturer la position de la pièce en dehors du combat, va permettre de placer les canons sur les ponts inférieurs des navires car, jusque là, le risque d'embarquer de l'eau par grosse mer était trop important. L'artillerie, étant plus basse sur l'eau, gêne moins la stabilité du navire, ce qui permet d'embarquer des canons plus lourds. Le nombre de canons, qui avait grandement augmenté vers la fin du XVe siècle, va diminuer, mais leur calibre va croître. Le Sovereign anglais, par exemple, qui, à son lancement en 1495, embarquait 141 pièces, va être reconstruit en 1509, avec 69 canons. Mais les calibres et les longueurs de tube augmentent[note 8].

Parallèlement, les navires changent aussi, notamment avec l'apparition du galion qui, plus stable et plus manœuvrable, supplante la caraque pour la guerre. Leur artillerie se dispose en outre sur deux ponts, bien que celui inférieur ne soit armé que sur la moitié arrière, car la courbure de la coque le rapproche trop de l'eau vers la proue. Avec l'expérience, les ponts seront construits de façon plus rectiligne, ce qui permettra le placement de canons sur toute la longueur de ce pont. À la fin du XVIe siècle, on voit donc apparaître des navires de guerre avec deux ponts-batteries complets. Les nouvelles tactiques, inaugurées par les Anglais contre l'Invincible Armada, privilégient le tir à distance par des canons de travers. Le but de l'artillerie est moins de tuer l'équipage de l'ennemi, à courte portée, que de désemparer leur navire pour lui faire perdre toute valeur militaire. De nouveau canons, aux tubes plus longs, chargés par la bouche, commencent à apparaître pour armer les flancs des navires. Le Repulse de 1596 illustre cette tendance ; il porte seulement vingt couleuvrines de 18 livres, vingt demi-couleuvrines de 9 livres et huit fauconneaux de 5 livres 1/4, tous disposés sur un pont de batterie et le pont principal. Ces galions, dérivés améliorés de ceux des Espagnols, donnent naissance aux premiers vaisseaux de ligne[note 9].

Les « horreurs de la guerre » modifier

« L'aurore de la Renaissance fait le rêve d'un homme neuf vivant harmonieusement dans un nouvel Âge d'or. Hélas, à la césure du siècle, la crise religieuse et l'extrême violence qu'elle engendre mettent fin à cette conception idéale. »

— Marc CARNEL, Guerre civile à la Renaissance : le un et le multiple[14]

 
Massacre de la population de la ville néerlandaise d'Oudewater par les Espagnols pendant la Guerre de Quatre-Vingts Ans.

Guerres de Religion : « guerres idéologiques » => caractère de « guerre totale » d'annihilation avec massacres de populations civiles systématiques et mises à sac des édifices religieux et lieux de cultes.

Pillages : Mercenaires arrondissent la solde.

Sac de Rome (1527) : représailles de Charles-Quint contre le soutien papal à François Ier. Pendant huit jours, Impériaux allemands et espagnols se livrèrent à toutes les exactions. Les tombes des Papes furent violées, y compris celle de Jules II. On compta douze mille morts parmi la population (20.000 selon d'autres sources) et le butin s'éleva à environ dix millions de ducats. À la fin de l'année, Rome ne compta plus qu'un habitant sur cinq. À la dévastation succèda la peste, favorisée par la présence des cadavres laissés sans sépulture.

Épidémies : campagnes militaires internationales, afflux de réfugiés dans les villes ==> propagation des épidémies. Fracastor : débuts de l'épidémiologie.

Europe orientale : guerre avec les Ottomans.

Bibliographie modifier

  • Thomas F. Arnold : Les guerres de la Renaissance, collection Atlas des guerres, Paris 2002 (ISBN 2-7467-0249-5) 
  • Bruno Colson : L'art de la guerre de Machiavel à Clausewitz,Presses universitaires de Namur, 2002 (ISBN 2870373694)
  • Michel Fortmann : Les cycles de Mars : Révolutions militaires et édification étatique de la Renaissance à nos jours, Economica, Bibliothèque Stratégique, 2009 (ISBN 2717856862) (ISBN 978-2717856866)
  • Liliane et Fred Funcken : Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie, Éditions Casterman, 1978 (ISBN 2203143193) - en particulier Tome 2: le siècle de la Renaissance  
  • John B. Hattendorf, Richard W. Unger : War at sea in the Middle Ages and the Renaissance, The Boydel Press, Woodbridge (Suffolk) 2003 (ISBN 0851159036)
  • Eberhard Knobloch : L'art de la guerre. Machines et stratagèmes de Taccola, ingénieur de la Renaissance, Gallimard Jeunesse - collection Découvertes Gallimard Albums, 1992 (ISBN 102070566633[à vérifier : ISBN invalide]) (ISBN 139782070566631[à vérifier : ISBN invalide])
  • Frédérique Verrier : Les armes de Minerve: l'Humanisme militaire dans l'Italie du XVIe siècle, Presses de l'Université Paris-Sorbonne 1997 (ISBN 2840500787)
  • Émile Wanty : L'art de la guerre Marabout Université, Éditions Gérard & Co, Verviers, 1967 pour les tomes 1 et 2 et 1968 pour le tome 3. 
  • Monique Weis :Nourrir les armées de Philippe II. La ville et le duché de Luxembourg face aux défis de la logistique militaire pendant la Révolte des Pays-Bas in L’Armée et la Ville dans l’Europe du Nord et du Nord-Ouest, P. Bragard, J.-F. Chanet, C. Denys, P. Guignet (dir.), BruylantAcademia, Presses universitaires de Louvain, Temps et Espaces 7, Louvain-la-Neuve, 2006 (p. 263-274).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Avec les guerres de religions en France de 1562 à 1598 notamment.
  2. Dans le Japon féodal, ce facteur amena la caste des samurais à proscrire les armes à feu du champ de bataille.
  3. Voir en:Device Forts.
  4. Suite notamment à la promulgation, le 24 juillet 1534, d'une ordonnance prévoyant la création d'une infanterie permanente.
  5. Cette section est tirée d'une traduction de l'article en anglais Infantry tactics
  6. L'un des plus grands capitaines de l'époque, Blaise de Monluc, après avoir commencé sa carrière militaire comme cavalier, demandera par la suite à servir comme officier d'infanterie. Monluc .. pressent que dans la guerre moderne, l'infanterie va s'imposer comme reine des batailles - Jean Mabire, Un capitaine-écrivain du XVIème siècle : Blaise de Monluc in Historia.
  7. La lance ne fera une réapparition significative sur les champs de batailles qu'à l'époque des guerres napoléoniennes.
  8. Cette section est reprise de l'article artillerie navale : « L'époque des galions ».
  9. Cette section est reprise de l'article artillerie navale : « L'époque des galions ».

Références modifier

 

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  1. Extrait de la note de l'éditeur - voir Bibliographie
  2. La révolution militaire de la Renaissance en perspective, Conférence de Laurent Henninger au Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance.
  3. IIIe Partie : les XIVe, XVe et XVIe siècles - Librairie militaire J. Dumaine, Paris 1868 ISC-CFHM-IHCC
  4. Voir notamment : Liliane et Fred Funcken : Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie, Tome 2 pp 34 à 49 in Bibliographie.
  5. Thomas F. Arnold : Les guerres de la Renaissance page 87 in Bibliographie.
  6. Arnold, Op. cit. page 86.
  7. Op. cité, p.22.
  8. (en)Gunpowder changed Renaissance and Medieval Warfare, Weapons and Tactics.
  9. Tome 2 - Le siècle de la Renaissance, p.10.
  10. Arnold, page 97.
  11. Arnold, Op cit. pages 97 et 99 pour cette section.
  12. Venus und Mars. Das mittelalterliche Hausbuch aus der Sammlung der Fürsten von Waldburg Wolfegg. Munich 1997, (ISBN 3-7913-1839-X)
  13. Tome Premier, pp 116-118 de l'édition J.J.Blaise, Libraire de S.A.S. Madame la Duchesse d'Orléans Douairière, Paris 1819.
  14. Revue Trimestrielle Tome 65 no 2 – avril-juin 2008, Universtité Catholique de Lille

Catégorie:Art de la guerre Catégorie:XVIe siècle Catégorie:Histoire militaire de la Renaissance Catégorie:Guerre des Temps modernes

MATOS modifier

Art de la guerre à la Renaissance modifier

« Cette époque tourmentée produisit des généraux d’action mais pas un génie militaire. Gonzalve de Cordoue, Antoine de Leyva, le marquis de Pescaire, le duc d’Albe, Alexandre Farnèse, Don Juan d’Autriche, Charles VIII. La Palisse, Louis d’Ars, Bayard, Gaston de Foix, François Ier, La Trémoille, Fleuranges, le comte d’Enghien, Montluc, les trois Guises, le prince de Condé, Coligny, Henri IV, furent les illustrations de ce siècle. Malgré la gloire qui s’attache à leur nom et leur mérite varié, ils constituent des figures militaires insuffisantes pour marquer les étapes de la stratégie et même de la grande tactique : le génie du temps fut de comprendre la nécessité de la combinaison des armes, et le mérite principal des hommes de guerre que nous venons de citer consista dans son accomplissement. »

— Bernard Hyppolite, Aperçu général sur l'origine, les progrès et l'état actuel de l'Art de la guerre.

Les dispositions prises par un commandant en vue du combat et ses mesures en cours d'action porte le nom très général de « tactique ». C'est dans ce domaine que la première moitié du XVIe siècle voit s'opérer une révolution radicale, posant ainsi les bases de l'art militaire moderne : c'est l'infanterie et non plus la cavalerie qui sert maintenant de pivot aux attaques. L'on distingue désormais les trois armes du combat moderne, l'infanterie et l'artillerie - qui prennent une importance croissante - et la cavalerie. Infanterie, cavalerie et artillerie sont désormais employées de façon combinées et on « garnit les étriers » en intercalant des arquebusiers dans les escadrons.

Les alliances stratégiques ea dans le cadre de la rivalité entre François Ier et Charles-Quint.


Technologie militaire à la Renaissance modifier

Armes à feu et artillerie modifier

« La grande révolution en matière d'armement n'est pas l'usage du canon mais dans substitution du canon fondu au canon forgé. Or le canon est un art de géomètre car il faut savoir calculer exactement la taille des boulets et utiliser l'élévation pour atteindre la cible, donner des cotes précises au fondeur et au cannonier. La maîtrise ne sera acquise qu'après la parution de la Nuova scientia de Niccolo Tartuglia de Brescia en 1570. Mais tout au long du siècle, mathématiciens et praticiens se sont affrontés pour comprendre et maîtriser l'effet des tirs de boulets. »

— Nicole LEMAITRE , Cours d'agregation d'histoire moderne, Université Paris I Panthéon Sorbonne - Année académique 2002-2003[1]

Vers l'an 1500, une nouvelle arme portative apparut qui succéda à la couleuvrine du Moyen Âge : l'arquebuse, dotée d'une platine à mèche et dès le milieu du 16e siècle, ces armes à feu étaient devenues les principales armes dans de nombreuses armées. Bien que moins précise que l'arc, une arquebuse pouvait percer la plupart des armures de l'époque[note 1]. Par réaction, le blindage des armures s'épaissît, ce qui les rendait lourdes et coûteuses. En conséquence, la simple cuirasse et la « demi-armure » remplaçèrent cottes de mailles, hauberts et armure complète. L'arquebuse à rouet vint plus tard, vers 1550, amorçant l'évolution technique qui allait aboutir au mousquet[note 2]. Plus léger et plus précis, celui-ci finira par supplanter celle-là.

L'artillerie connaît elle aussi des développements technologiques déterminants, la métallurgie trouvant de meilleures techniques et de meilleurs matériaux pour la fabrication des pièces. Au lieu du fer, on commença ainsi à utiliser le bronze qui, bien que plus coûteux, présentait l'avantage de se déformer du fait de l'échauffement du tube, les pièces en fer ayant plutôt tendance, elles, à éclater en tuant leurs servants[note 3].

Dès la fin du Moyen Âge, ces progrès de la métallurgie avaient également déjà permis la généralisation des projectiles en fer, autrement plus efficaces que les boulets de pierre - « La fonte de fer, au milieu du 15ème est très chère, les techniques d’extractions du fer ayant progressé, son prix est devient relativement abordable pour la fabrication de boulets vers la fin du 15ème siècle. L’avantage de ce boulet tient à sa solidité; il pénètre profondément les murailles et les défenses de places fortes »[2].

Fortifications modifier

 
 
Deal Castle in Kent was built between 1539 and 1540.

Le développement et les perfectionnements de l'artillerie entraînent à leur tour des changements importants dans l'architecture militaire. Les fortifications bastionnées se généralisent grâce aux ingénieurs italiens. Les murailles s'abaissent et sont précédées d'un fossé doté d'angles, de coudes et de casemates de tir.

Cannons first appeared in Europe during the late Middle Ages and their primary use was for attacking castles. The development of the siege cannon quickly made the use of castles and their tall walls, for your main defense obsolete. The siege cannon meant that the attacker was now favored to be the ultimate battle winner. As a result, the character of the defensive position had to be changed. The high castle walls gave way to slopping walls. These slopping walls would deflect the cannon shots and allow the primary defense mechanism, the wall itself, to remain intact. Castles with their tall and relatively thin walls became obsolete as a defense tool.

The castles gave way to “fortresses”. These fortresses were built with thick slopping walls. To defend themselves, cities had to spend vast amount of money to build the new fortresses. These fortresses, with their ability to sustain cannon fire then brought back the “Siege” as the primary tactic for attacking a position.

Mining or sapping involved digging a tunnel under the walls of the castle or fortress. The mines would have wooden reinforced walls for support. Once complete the attackers would fill the mine with flammable materials and set it on fire. Later, with the use of gunpowder, the mines would be filled with explosives, which was a much more effective use of the “sapping or mining”. The purpose of the sapping, or mining was to bring down the wall over the mine and allow an entrance point for the attackers.







Machines de guerre modifier

« Antérieur à de Vinci, Francesco di Giorgio Martini, ingénieur de la Renaissance, présente dans ses carnets un dessin remarquable connu sous le nom de « l'automobile », vaguement ressemblant à un véhicule à quatre roues »

— Bertrand Gilles, Les Ingénieurs de la Renaissance

 











La pensée militaire : la « polémologie didactique raisonnée » modifier

Le grand vide médiéval : elle (la civilisation du Moyen Âge) perd le secret de presque toutes les sciences humaines; elle se contente d'organiser des rudiments de pouvoir politique; elle désapprend l'art de la guerre. Une grande civilisation qui ne sait plus ni organiser des armées ni se battre, dans laquelle les luttes entre les hommes ne sont que tumultes et chocs de petites foules amorphes, servies par deux seuls instruments: le fer et le feu, dans leur forme élémentaire! - GUGLIELMO FERRERO, Nicollo Machiavel, Conferencia, Journal de l'Université de annales, Paris, 1935.

Droit des armes et droit de la guerre modifier

Financement et administration des armées modifier

Sous Henri IV, Sully, maître des finances du royaume de France, prend ainsi les titres de « Surintendant des fortifications » et de « Grand maître de l'artillerie de France »; il créera de grands approvisionnements de guerre.

Guerre navale modifier

 

L'art de la navigation évolue grâce à l'invention du gouvernail d'étambot et par la construction de nouveaux types de navires plus rapides et manoeuvrants comme la caravelle, par la généralisation d'instruments de navigation comme la boussole et l'astrolabe (ancêtre du sextant) et l'apparition de cartes de marine (portulans - Mercator !)

The spread of European power around the world was closely tied to naval developments in this period. The caravel for the first time made unruly seas like the Atlantic Ocean open to exploration, trade, and military conquest. While in all previous eras, European navies had been largely confined to operations in coastal waters, and were generally used only in a support role for land-based forces, this changed with the introduction of the new vessels like the caravel, carack and galleon and the increasing importance of international waterborne trade in the sixteenth and seventeenth centuries. The new caravels were large enough and powerful enough to be armed with cannons with which they could bombard both shoreline defenses and other vessels.

Une innovation va permettre une révolution dans le placement de l'artillerie, vers 1500, par le brestois Descharge. Le sabord, ce volet de bois qui peut obturer la position de la pièce en dehors du combat, va permettre de placer les canons sur les ponts inférieurs des navires car, jusque là, le risque d'embarquer de l'eau par grosse mer était trop important. L'artillerie, étant plus basse sur l'eau, gêne moins la stabilité du navire, ce qui permet d'embarquer des canons plus lourds. Le nombre de canons, qui avait grandement augmenté vers la fin du XVe siècle, va diminuer, mais leur calibre va croître. Le Sovereign anglais, par exemple, qui, à son lancement en 1495, embarquait 141 pièces, va être reconstruit en 1509, avec 69 canons. Mais les calibres et les longueurs de tube augmentent[note 4].

Parallèlement, les navires changent aussi, notamment avec l'apparition du galion qui, plus stable et plus manœuvrable, supplante la caraque pour la guerre. Leur artillerie se dispose en outre sur deux ponts, bien que celui inférieur ne soit armé que sur la moitié arrière, car la courbure de la coque le rapproche trop de l'eau vers la proue. Avec l'expérience, les ponts seront construits de façon plus rectiligne, ce qui permettra le placement de canons sur toute la longueur de ce pont. À la fin du XVIe siècle, on voit donc apparaître des navires de guerre avec deux ponts-batteries complets. Les nouvelles tactiques, inaugurées par les Anglais contre l'Invincible Armada, privilégient le tir à distance par des canons de travers. Le but de l'artillerie est moins de tuer l'équipage de l'ennemi, à courte portée, que de désemparer leur navire pour lui faire perdre toute valeur militaire. De nouveau canons, aux tubes plus longs, chargés par la bouche, commencent à apparaître pour armer les flancs des navires. Le Repulse de 1596 illustre cette tendance ; il porte seulement vingt couleuvrines de 18 livres, vingt demi-couleuvrines de 9 livres et huit fauconneaux de 5 livres 1/4, tous disposés sur un pont de batterie et le pont principal. Ces galions, dérivés améliorés de ceux des Espagnols, donnent naissance aux premiers vaisseaux de ligne[note 5].

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Histoire de l'« Art de la guerre » modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes. modifier

  1. L'arquebuse avait également une cadence de tir nettement inférieure à celle des armes de trait : un archer équipe de l'arc long pouvait tirer jusqu'à douze flèches à la minute.
  2. Cette section est partiellement tirée d'une traduction de l'article en anglais Infantry tactics
  3. Le bronze continuera ensuite à être utilisé pour la fonte de canons jusqu'au XIXème siècle avant dêtre supplanté par l'acier.
  4. Cette section est reprise de l'article artillerie navale : « L'époque des galions ».
  5. Cette section est reprise de l'article artillerie navale : « L'époque des galions ».

Références modifier

Histoire militaire de la Renaissance modifier

L'histoire militaire de la Renaissance est marquée en Europe par les Guerres d'Italie lors de la première moitié du XVIème siècle (de 1493 à 1559), les Guerres de religion - avec pour corollaires les luttes entre princes chrétiens - lors de la seconde[note 1] et la lutte contre les Turcs.

Guerres européennes modifier

La fin du XVème siècle et la première moitié du XVIème siècle sont marquées par une suite de conflits - les « Guerres d'Italie » - menés par les souverains français (Louis XII puis François Ier) en Italie pour faire valoir leurs droits héréditaires sur le royaume de Naples, puis sur le duché de Milan.

Le 28 juin 1519, Charles Quint est élu au trône impérial au détriment de François Ier. L'évènement sera à l'origine d'une série de conflits entre la France et le Saint-Empire tout au long du règne de ce dernier. En juin 1520, se déroule l'entrevue du Camp du Drap d'Or entre le Roi de France et le souverain anglais Henri VIII. Celui-ci reste neutre face à Charles Quint et le 14 juillet voit même la signature d'un traité entre Charles Quint et Henri VIII. En mars de l'année suivante, les hostilités s'ouvrent entre le Roi de France et l'Empereur. Le 24 novembre, une alliance est conclue entre Charles Quint, le pape Léon X et Henri VIII. Le 24 février 1525, François Ier est fait prisonnier après la défaite de Pavie.

Fin de la Reconquista (1492) et guerres d'Italie modifier

Les guerres de religion modifier

Guerre contre l'Empire ottoman modifier

 

L'opposition entre la Chrétienté européenne et l'Empire ottoman musulman constitua l'un de faits marquant de l'histoire militaire de la Renaissance, la « Sublime Porte » représentant la principale menace militaire extérieure pour l'Europe au XVIème et même au-delà[note 2].

Conquêtes et guerres coloniales modifier

  • La conquête du Nouveau Monde.
 
Les Conquistadores espagnols au Mexique.
  • Les Portugais en Afrique.
 
  • Les Européens en Extrême-Orient.
  • Les Musulmans dans l'océan Indien.

Raids ottomans sur la côte swahilie

Grandes figures militaires de la Renaissance modifier

 
L'Empereur Charles-Quint en armure d'après Le Titien.


Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes. modifier

Références modifier






















Violences et malheurs dans l'Europe de la Renaissance modifier

« L'aurore de la Renaissance fait le rêve d'un homme neuf vivant harmonieusement dans un nouvel Âge d'or. Hélas, à la césure du siècle, la crise religieuse et l'extrême violence qu'elle engendre mettent fin à cette conception idéale. »

— Marc CARNEL, Guerre civile à la Renaissance : le un et le multiple[1]

Les « horreurs de la guerre » modifier

 
Massacre de la population de la ville néerlandaise d'Oudewater par les Espagnols pendant la Guerre de Quatre-Vingts Ans.

Guerres de Religion : « guerres idéologiques » => caractère de « guerre totale » d'annihilation avec massacres de populations civiles systématiques et mises à sac des édifices religieux et lieux de cultes.

Pillages : Mercenaires arrondissent la solde.

Sac de Rome (1527) : représailles de Charles-Quint contre le soutien papal à François Ier. Pendant huit jours, Impériaux allemands et espagnols se livrèrent à toutes les exactions. Les tombes des Papes furent violées, y compris celle de Jules II. On compta douze mille morts parmi la population (20.000 selon d'autres sources) et le butin s'éleva à environ dix millions de ducats. À la fin de l'année, Rome ne compta plus qu'un habitant sur cinq. À la dévastation succèda la peste, favorisée par la présence des cadavres laissés sans sépulture.

Europe orientale : guerre avec les Ottomans.

(Épidémies et disettes) modifier

Épidémies : campagnes militaires internationales, afflux de réfugiés dans les villes ==> propagation des épidémies. Fracastor : débuts de l'épidémiologie.

Aspects négatifs du développement urbain : hygiène et violence modifier

Conquêtes coloniales : génocides et développement de la traite des noirs modifier

Les populations indigènes ont été pratiquement exterminées dans plusieurs pays d'Amérique du Sud et centrale pendant la conquête espagnole. Ces indiens sont morts en masse à cause notamment du régime d'esclavage extrêmement dur dans les mines et du fait des maladies apportées par les colons.

« Chasses aux sorcières » et pratiques occultes modifier

La philosophie de la Renaissance face à la violence du temps modifier

Stoïcisme et épicurisme modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes. modifier

Références modifier

  1. Revue Trimestrielle Tome 65 no 2 – avril-juin 2008, Universtité Catholique de Lille

MATOS & DOCU modifier

conséquences expansion coloniale : [1] - Amérindiens & connexes -

Infanterie suisse (14ème-16ème siècles) modifier

« Apparue à la fin du XIVème siècle, au moment où déclinait la puissance des milices communales de Flandre, l'infanterie suisse allait servir de modèle à l'Europe entière. Tenant à la fois de la phalange grecque par leur formation en carré et de la légion par leurs trois rangs de piques, les fantassins des cantons confédérés bouleversèrent la tactique de la guerre féodale »

— Liliane et Fred Funcken, Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie[1]

 
L'infanterie suisse à la Bataille de Morat.
 
Type de fantassin du XVème siècle d'après Viollet-le-Duc et tel qu'apparaissant dans les chroniques suisses d'époque.

Le terme d'« infanterie suisse » désigne historiquement les unités de fantassins levées au sein de la Confédération des Cantons suisses au Moyen Âge et à la Renaissance.

Les « gens de pied »[note 1] des cantons suisses se sont forgé une réputation de valeur dans l'histoire militaire européenne en raison de leur défense déterminée et victorieuse de leurs libertés contre leurs suzerains Habsbourg autrichiens dès le début du XIVème siècle - grâce notamment aux retentissantes victoires remportées sur les chevaliers lourdement armés à Mortgarten et à Laupen. Cette remarquable réputation fut encore favorisée par une série de campagnes victorieuses ultérieures menées notamment lors de l'expansion régionale au détriment de l'Italie[note 2].

Dès le XVe siècle, ils seront dès lors grandement appréciés en tant que soldats mercenaires, notamment à la suite de leur série d'éclatantes victoires dans les guerres contre la Bourgogne et la Guerre de Souabe qui marquèrent les dernières années du siècle. En conséquence, des contingents helvétiques agissant tantôt de leur propre initiative ou d'autres fois « contractuellement » sous les bannières de leurs cantons combattirent, moyennant salaire, en des terres étrangères au service des causes d'autres maîtres - le terme indigène de Reisläufer - littéralement « celui qui va à la guerre », dérivant du vieil allemand Reise signifiant « campagne militaire » - servant historiquement à désigner ces mercenaires d'élite[note 3].

À la fin du Moyen Âge, les armées mercenaires ont en effet gagné en importance en Europe, tant par le fait que les anciens combattants de la Guerre de Cent Ans et d'autres conflits en vinrent à considérer l'état militaire comme une profession plutôt qu'une activité temporaire que par le soucis des commandants de disposer de troupes professionnelles aguerries sur le long terme plutôt que de milices temporaires pour mener leurs guerres. Les mercenaires suisses furent appréciés tout au long du Moyen Âge tardif européen pour la puissance de leurs attaques déterminées en colonnes profondes avec la pique et la hallebarde. Leur recrutement fut encore facilité par le fait que des contingents immédiatement disponibles et opérationnels pouvaient être obtenus par simple « contrats de location » passés avec les gouvernements locaux, les cantons confédérés, ceux-ci ayant instauré un système de milice par lequel les citoyens étaient tenus à une forme de service militaire et étaient formés et équipés - pour partie à leurs frais - pour le prester[note 4].

Pragmatique et disciplinée, l'infanterie suisse sut adapter ses tactiques et son armement pour s'imposer sur les champs de bataille nationaux et étrangers aux XVème et XVIème siècles. Favorisant les armes d'hast, elle sut cependant aussi faire habile usage de l'archerie et des armes à feu. Son organisation tactique, inspirée de celle de la phalange antique, se révéla cependant plus souple et versatile que cette dernière, sachant rapidement se reconvertir en fonction des aléas de la bataille et passer aisément de la défensive à l'offensive ou inversement, de briser les assauts des « gens d'armes » cuirassés voire même de charger des retranchements et des positions d'artillerie[2].

Servant de modèle et de référence à la Renaissance, la réputation d'invincibilité de l'infanterie suisse déclina au tournant du XVIème siècle face à leurs émules et concurrents, lansquenets allemands et Tercios espagnols, au développement des « infanteries nationales », à l'apparition sur les champs de batailles de nouveaux types de cavalerie plus manoeuvrantes tels les reîtres et les estradiots et aux développements des armes à feu, arquebuses et mousquets, et de l'artillerie de campagne.

Guerres contre les Habsbourg et la Bourgogne (XIVème - XVème siècles) modifier

 
Période des III cantons.

1291 confédération des Cantons forestiers - Uri, Schwytz, Unterwald. 1315 Bataille de Morgarten.

Période des VIII cantons.

1339 Berne secourue par les Waldstätten à Laupen contre aristocratie du Jura et du Pays de Vaud.

1386 Duc d'Autriche Léopold relance le guerre contre les Cantons : Bataille de Sempach et mort de Léopold, bataille de Näfels (1388).

Guerre contre les duchés de Savoie et de Milan : défaite de Arbedo (1422) face aux troupes du condottiere Carmagnola.

Tirant les leçons de Sempach et de sa défaite italienne, l'infanterie suisse rallonge ses piques de manière telle à pouvoir atteindre les cavaliers tout en restant hors de portée de leurs lances et réduit dans ses rangs le nombre de hallebardiers.

Guerre civile : « Dans le premier tiers du XVème, les Confédérés se déchirent entre eux » (Funcken p. 16) certains cantons s'alliant avec l'Autriche ou la France. Mai 1444, un ambassade de l'empereur élu Frédéric III conclut une alliance avec le roi de France Charles VII contre les Suisses. Début juillet, le dauphin Louis est à Langres où prend le commandement de l’armée destinée à combattre contre les Suisses en Haute-Alsace[3]. Il part le 24 et est à Montbéliard le 20 août[4]. Le 26 août, il rencontre les Suisses à Pratteln et remporte la bataille de la Birse, puis se dirige contre Bâle. Le 28 octobre, le traité d'Ensisheim négocié par le dauphin Louis avec les Suisses[3].Paix signée en 1450 grâce à un arbitrage.

Reprise de la guerre contre l'Autriche en 1468 puis contre le Duché de Bourgogne en 1473 au service de Sigismond de Tyrol. Bataille de Grandson : l'infanterie suisse « modernisée » défait la cavalerie bourguignonne, établissant sa réputation guerrière dans toute l'Europe. Celle-ci sera encore renforcée après les victoires de Morat et de Nancy, où périt Charles le Téméraire, durant laquelle l'infanterie suisse chargea les positions bourguignonnes à la suite et en soutien de la cavalerie du Duc René II de Lorraine.

Au service de l'étranger (Fin du XVème siècle - XVIème siècle) modifier

« Les guerres de Bourgogne avaient propagé la gloire des soldats suisses. Les rois français et les ducs italiens recrutaient des troupes mercenaires en Suisse centrale »

— Histoire de la Suisse - L'ancienne Confédération Suisse (1291-1515)[5]

 
En 1475, René II de Lorraine s'allia aux Suisses pour la reconquête de son duché, envahi par Charles le Téméraire. La guerre se termina par la défaite et la mort de ce dernier à la bataille de Nancy, le 5 janvier 1477.
 
Le Revers du jeu des Suysses (1499 ?), estampe publiée au moment où le Roi de France Louis XII, méditant l'expédition en Italie pour réunir la couronne de Naples à celle de France, cherchait à se ménager les Suisses, que l'Angleterre et les Pays-Bas soutenaient contre lui.

À la fin à la guerre de Cent ans, des bandes de soldats licenciés, connus sous le nom d'« écorcheurs » ou d'« Armagnacs »[note 5], mirent le royaume de France sous coupe réglée, ravageant des régions entières de leurs brigan­dages. Quand ils en vinrent à menacer le Duché de Savoie, 400 Fribougeois et 1300 Bernois, dont 338 cavaliers, volèrent au secours du duc leur allié et anéantirent des bandes de pillards anglais dans la Bresse en avril 1443[6] - cette action constituant sans doute l'une des toutes premières interventions de l'infanterie suisse hors des frontières de la Confédération.

Si Jean II de Lorraine fut probablement le premier en France à aligner des mercenaires suisses lors de la « Guerre du Bien Public » menée en 1464 contre Louis XI, ce dernier fut sans doute déjà le premier souverain français à les affronter dès 1444. Époque de l'Ancienne guerre de Zurich : cette année-là, Charles VII se résout en effet à se débarrasser de la soldatesque pillarde en la précipitant sur les Suisses. Son fils le Dauphin Louis, à la tête de 40.000 hommes, s'avance contre Bâle[6] .... Impressionné par leur valeur au combat face aux armées de Charles le Téméraire et voulant éviter que ses adversaires ne se servissent de ces soldats, Louis XI passa avec divers cantons des « capitulations » (cfr infra) qui furent renouvelées par ses successeurs soucieux de conserver à leur service des troupes aussi redoutables. Louis en recruta six mille dans son armée en 1478, s'en servant même comme instructeurs pour la milice nationale[7].

Ses successeurs, Charles VIII et Louis XII, enrôlèrent donc des Suisses en grand nombre pour mener leurs Guerres d'Italie, ce dernier en comptant quelque vingt-quatre mille en 1500[8]. Après la bataille de Marignan, La France signe avec les Suisses un traité de paix perpétuelle le à Fribourg - traité qui sera respecté jusqu'à la chute de la monarchie française en 1792. Par la suite, les Suisses mettent leurs mercenaires au service du roi de France par le traité de Genève du .

En dépit de leur répugnance à affronter leurs compatriotes combattant dans le camp adverse, répugnance qui les amena parfois à refuser de se battre, les Suisses servirent également les partis italiens impliqués dans ces conflits italiques.

Organisation, tactique et armement modifier

L'armée suisse au XVIe siècle (section de Armée suisse) modifier

Jusqu’en 1798, il n’existait pas de force d’armée gérée par la Confédération helvétique. Le service militaire était géré uniquement par des milices cantonales. Pourtant, la question de la défense commune et nationale, pour mieux se défendre en cas de menace ou de guerre, était déjà discutée au XIIIe siècle. Certains traités prévoyaient une aide militaire en cas de menace pour un canton confédéré menacé. Ce système, au Bas Moyen Âge, aurait permis de mettre rapidement en place une armée d’intervention, mais ce système ne permettait pas de créer vraiment une armée fédérale. Lorsque la guerre menaçait, les cantons procédaient à beaucoup de préparatifs: inspections des armes et des harnais, remise en état des places fortes (villes et châteaux), renforcement des gardes, construction de Letzinen, qui étaient constructions qui suivaient en partie la configuration naturelle du terrain ou des rivières mais exigeaient quelquefois aussi que l'on détourne des cours d'eau pendant leur construction, faites de fossés et d'obstacles en abattis, envoi d'éclaireurs, mise en place de dispositifs d'alarme. Les mesures d'économie de guerre comprenaient la constitution de réserves de blé et de sel par les communes et les familles, rendue possible par la diminution des importations et des interdictions d'exportation. Des troupes étaient mises sur pied à la demande des cantons menacés ou par décision de la Diète. Une fois décidée l'ampleur de la mise sur pied (bannière et enseigne ou bien uniquement l'une des deux), la troupe était rassemblée sur la place principale au son des fifres et des tambours, tandis que des messagers annonçaient cette mobilisation. En cas d'attaque par surprise, l'alarme se donnait par des sonneries de cloches et des signaux des tours de guet.

Tout citoyen âgé de 16 à 60 ans était dans l’obligation de servir, le service militaire étant obligatoire. Les hommes trop jeunes ou trop âgés, les malades, les pères d'un nourrisson et les époux d'une sage-femme n’étaient pas enrôlés. Souvent, les bourgeois aisés contournaient la loi en payant des remplaçants.

Chaque militaire devait se procurer lui-même, à ses frais, son équipement (armure, armes, etc.). Les familles les plus aisées avaient l’obligation d’aider les hommes moins fortunés à payer l'équipement de combat. Les piques, les harnais, et les chapes de fer étaient rarement le choix des militaires, ce qui obligeait les autorités à veiller sans cesse à l’équilibre des armes lourdes et légères. L’exportation d’armes était interdite. L’artillerie était constituée de pièces prises à l’ennemi et utilisée par les arquebusiers et leurs aides.

Les fantassins préféraient les armes légères pour le combat rapproché, afin de ne pas être entravé dans leur mobilité en cas de prise de butin. Un capitaine prenait le commandement d'un groupe appelé élite, qui était une sélection parmi les hommes en âge de servir, qui jouait un rôle offensif et supportait l'effort principal, assisté d'un état-major comprenant un banneret, qui portait le drapeau, des représentants du gouvernement, des conseillers, un officier chargé de ranger les troupes en ordre de bataille, un sergent, pour la sécurité, un fourrier, qui s'occupait de la solde et du ravitaillement, un prêtre, un médecin et un scribe. Les piquiers, les hallebardiers et les tireurs (arquebusiers et mousquetaires) étaient aussi commandés par le capitaine.

Les militaires se nourrissaient la plupart du temps de farine d’avoine rôtie au beurre et de viande séchée.

L'armement et la tactique de l'infanterie suisse vont s'adapter à l'évolution technologique et à celle de l'art de la guerre pendant la Renaissance.

Armement et équipement modifier

 
Panoplie de vouges et d'hallebardes suisses conservées au musée militaire du château de Morges.
 
Vignette tirée de la « Chronique de Berne » illustrant l'arsenal de l'infanterie suisse: marteau de guerre, piques, vouges, hallebardes, arbalètes et canons à main.

Comme tous les « gens de pieds » du Moyen Âge, le fantassin suisse s'équipa essentiellement d'armes d'hast et d'armes blanches à lame courte : dagues à forte lame, couteaux et épées courtes - les armes d'hast, relativement peu chères et simples à fabriquer comme à utiliser, étant souvent dérivées d'armes de chasse comme l'épieu ou d'outils agricoles comme la faux. Guisarmes, vouges et hallebardes figurent donc en places prépondérantes dans son arsenal, au côté d'armes de mêlée comme les masses d'arme, corbins et marteaux de guerre, cette dernière arme connaissant une version locale appelée « marteau de Lucerne », apparue vers le milieu du XVème siècle et dotée d'un fer en quatre saillies d'un coté et d'une pointe en bec de l'autre, le tout surmonté d'une pointe[note 6]. Arcs, arbalètes, canons à main, arquebuses - Armes indigènes et armes de prise

Apparue en Allemagne et en Suisse vers la fin du XIIIe siècle et initialement fabriquée à partir d'un soc de charrue, la vouge va devenir l'arme emblématique des « piétons » suisses à la fin du Moyen Âge. Arme polyvalente de taille et d'estoc, son bec est destiné à crocheter un adversaire pour le déstabiliser ou le désarçonner, le large tranchant permettant de tailler les jarrets des chevaux et de couper les sangles et la pointe de transpercer le combattant adverse. Combinant le fer de la hache et de la vouge, la hallebarde fut probablement créée par les fantassins suisses, qui l'appelaient Gesen, et sera plus tard utilisée par les Allemands à partir du XIVe siècle avant que son usage ne se généralise en Europe.

Guerre contre les duchés de Savoie et de Milan : défaite de Arbedo (1422) face aux troupes du condottiere Carmagnola : « Encerclés, chargés par la cavalerie aguerrie de la condotta pointant ses longues lances, ils furent incapables de résister avec leurs hallebardes et leurs lances trop courtes » - « La lance suisse ne mesurait alors que huit à neuf pied de long - 2,60 à 2,90 mètres - longueur égale à celle de la hallebarde »[8]. Tirant les leçons de Sempach et de sa défaite italienne, l'infanterie suisse rallonge ses piques de manière telle à pouvoir atteindre les cavaliers tout en restant hors de portée de leurs lances et réduit dans ses rangs le nombre de hallebardiers. The Swiss pike is a long pole weapon whose primary use was against cavalry assaults. These pikes had the resemblance of a spear and were typically between 10 and 14 feet long. Steel tips were added to the end to increase its effectiveness. These pikes would be used in a large square formation (called a "hedgehog formation) to protect archers and harquebusiers from cavalry assaults.

Pièces d'armure : prises de guerre. Suisses ne portent jamais l'armure complète (destinée à la cavalerie) mais utilisent les pièces de protection du haut du corps : cuirasses, corsets, gorgerins + jambières + brassières et gantelets. En général seuls les premiers rangs sont ainsi équipés. Salades, barbutes, cervelières, chapels de fer. Cottes de maille

Organisation et tactique modifier

Les mercenaires suisses se battent en utilisant une stratégie ancienne, tirée des textes relatant les victoires d'Alexandre le Grand. Les Suisses en ordre de combat se structurent en groupes de 5'000 hommes, que l'on appelle "batailles". Ils forment donc une masse compacte hérissée de piques de plus de 5 mètres de long, ce qui rend la formation totalement invulnérable face à un assaut de cavalerie. Ces "batailles" sonnent le glas de la chevalerie moyenâgeuse, et annoncent l'ère de la suprématie de l'infanterie. Il faut aussi remarquer que les régiments suisses sont les premiers à marcher accompagnés de musique.[réf. nécessaire]

Traditions modifier

 
Soldats suisses en prière avant la bataille de Laupen.

Ainsi, la première chose que vont faire les régiments sur le champ de bataille va être de recommander l'âme de ses soldats à Dieu, en s'agenouillant. Ce faisant, les soldats évitent les deux salves de boulets traditionnellement tirées à la vue de l'adversaire. l'appel lugubre de la vache d'Unterwald et du taureau d'Uri annoncent la charge. La seconde chose à faire va être de se diriger le plus vite possible vers les canons, les capturer, puis les retourner vers les adversaires: les pièces d'artillerie serviront à aider la bataille à repousser les charges de cavalerie.[réf. nécessaire]

Déclin de l'infanterie suisse modifier

« Le succès avait engendré l'orgueil et, avec lui, une confiance exagérée en leur capacité de vaincre sans cavalerie ni artillerie, qui réserva aux Confédérés d'amères surprises, comme à Marignan en 1515 et à la Bicoque en 1522 ... Ce sont les progrès de l'artillerie d'abord, puis les émules des Suisses : lansquenets et nationaux, qui firent pâlir l'étoile des héritiers de Morgarten »

— Liliane et Fred Funcken, Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie[8]

Les lansquenets (Landsknechte) allemands vont se servir de la même méthode, mais sauront diversifier leur activité en introduisant des épées à deux mains ainsi qu'en augmentant la proportion d'hommes équipés d'arquebuses puis de mousquets dans leurs rangs.

Déclin militaire : Marignan, La Bicoque et Pavie modifier

« La défaite de Marignano en 1515 marque le fin de l'expansion suisse. Marignano signifie pour la Suisse ce que signifie Waterloo pour Napoléon. »

— Histoire de la Suisse - L'ancienne Confédération Suisse (1291-1515)[9]

 
Les défaites de La Bicoque et de Pavie pendant la Sixième guerre d'Italie marquèrent la fin de la prédominance de l'infanterie suisse sur les champs de bataille européens de la Renaissance.
 
Mêlée d'infanterie suisse et de Landsknechts. Gravure d'Hans Holbein le Jeune (Albertina, Vienne). À la fin des Guerres d'Italie et à la veille des Guerres de religion qui ensanglanteront l'Europe lors de la seconde moitié du XVIème siècle, lansquenets allemands et tercios espagnols raviront définitivement aux Suisses le titre d'infanterie d'élite.

À la veille de la bataille de Marignan en 1515, François Ier a payé les suisses, qui sont en partie rentrés chez eux. Il ne reste plus que les Unterwaldois, les Valaisans et un certain nombre de régiments qui n'ont pas accepté l'or français. L'évêque de Sion, Matthieu Schiner, sort de Marignan en tête, suivi par le reste de l'armée.

Comme à leur habitude, au moment de la salve, les suisses s'agenouillent, ce qui laisse les tirs français sans effet. Les suisses accourent vers les canons, mais ils se trouvent en haut d'une butte, défendus par des arquebuses et escopettes. Monter la colline va désunir la bataille, mais au bout d'âpres combats, les canons sont capturés. Le temps de les retourner, les deux batailles se retrouvent face-à-face à une gigantesque bataille de 10 000 Lansquenets. Le combat est rude, mais les montagnards prennent le dessus. Après l'extermination des allemands, les 7 500 suisses restants doivent faire face à des violentes charges des français, menés par le Duc d'Alençon, qui restent sans effet. Le combat est interrompu avec la nuit.

Le lendemain, les Français sont en situation d'infériorité numérique par rapport aux suisses. Pourtant, l'arrivée, au son du cri "San Marco!" de 1 800 cavaliers et 10 000 gens de pied appointés par le Doge de Venise, allié des Français, va renverser le destin du combat: la dernière bataille et la bataille de réserve, épuisées, n'ont que le choix de la retraite.

Cette bataille, que François Ier qualifiera de sa plus grande victoire, montre deux méthodes qui ont eu raison des forces confédérées. Premièrement, la Bataille suisse a essuyé des tirs d'artillerie et de fusils qu'elle ne pouvait pas éviter, en escaladant la butte de l'artillerie. De plus, celle-ci a désuni la bataille.

Deuxièmement, les Français malgré les charges de cavalerie, se sont principalement reposés sur des gens de pied, les lansquenets comme les vénitiens. La bataille n'a donc aucune efficacité et le combat tourne rapidement au corps-à-corps.

Déclin moral : cupidité et indiscipline modifier

Siège de Dijon

Infanterie nationale modifier

Les Suisses dans les armées européennes - XVIème-XIXème siècle modifier

« Les Suisses servirent glorieusement la France jusque sous le roi Louis-Philippe en 1830, l'Angleterre de 1690 à 1856, l'Autriche aux XVe et XVIe siècles, puis au XVIIIe, l'Espagne de 1515 à 1823, la Hollande de 1676 à 1828, la Prusse, la Russie, l'Italie ... »

— Liliane et Fred Funcken, Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie[8]

Déclin « tactique » de l'infanterie suisse n'entame en rien la réputation individuelle du soldat helvétique qui reste une  « valeur sûre » sur le « mercato mercenaire ».

Après la Renaissance, deux types de régiments mercenaires suisses au service de l'étranger :

Régiments « capitulés » : levés à l'initiative des Cantons et loués par ceux-ci - Cfr Napoléon et la capitulation de 1803.

Régiments « non capitulés » : initiatives privées de bandes de vétérans aguerris et de jeunes recrues en mal d'aventure et de fortune ou d'entrepreneurs individuels, issus notamment de la noblesse, loués tant aux souverains qu'à des sociétés coloniales comme les « compagnies des Indes » néerlandaise, danoise, française et britannique.

Conséquences socio-économiques du mercenariat à l'intérieur des Cantons modifier

L'infanterie suisse dans l'historiographie et la culture historique européennes modifier

Memorabilia modifier

De nombreux musées militaires et historiques suisses conservent des pièces d'armement et d'équipement de l'infanterie médiévale helvétique:

  • L'Arsenal de Soleure - musée Junghaus
  • Musée historique de Berne

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Bibliographie en français modifier

  • Thomas F. Arnold : Les guerres de la Renaissance, collection Atlas des guerres, Paris 2002 (ISBN 2-7467-0249-5)
  • Alfred de Marbot :De l'infanterie et de la cavalerie française et des régiments étrangers au service de la France (1439-1789), Paris 1854
  • Alain-Jacques Czouz-Tornare : Mercenaires in Dictionnaire historique de la Suisse 2011.
  • Liliane et Fred Funcken : Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie, Éditions Casterman, 1978 (ISBN 2203143193) - en particulier Tome 2: le siècle de la Renaissance
  • Claude Gaier : Armes et combats dans l'univers médiéval, collection De Boeck Université - Bibliothèque du Moyen Âge, De Boeck-Westmael, Bruxelles 1995 - en particulier : Volume I, Chapitre 6 : Apparition de l'infanterie suisse dans la Principauté de Liège à la fin du XVème siècle (p. 91-102).
  • Raphael Sola : Les Suisses et le Milanais: de simples mercenaires à conquérants (1494-1513), Mémoire de licence présenté à la faculté des lettres de l'Université de Fribourg, sous la direction du Prof. Mario Turchetti, Chaire d'Histoire moderne, générale et suisse, Session juillet 2006.
  • Émile Wanty : L'art de la guerre Marabout Université, Éditions Gérard & Co, Verviers, 1967 pour les tomes 1 et 2 et 1968 pour le tome 3.

Bibliographie en anglais modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes. modifier

 

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Thib Phil/Bac à sable 5.

  1. Nom donné au Moyen Âge aux fantassins d'origine roturière.
  2. Cette section est issue de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Swiss mercenaries » (voir la liste des auteurs).
  3. Cette section est issue de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Swiss mercenaries » (voir la liste des auteurs).
  4. Cette section est issue de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Swiss mercenaries » (voir la liste des auteurs).
  5. Du nom d'un de leurs chefs, le comte d'Armagnac.
  6. Illustration

Références modifier

  1. Tome 2 - Le siècle de la Renaissance, p.10. Voir aussi : Douglas Miller & Gerry Embleton, The Swiss at War 1300–1500, Introduction (p. 3) reprise en quatrième de couverture.
  2. Voir Miller & Embleton, The Swiss at War 1300–1500 in Bibliographie.
  3. a et b Histoire des Français, par Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi Éditeur Wouters, frères, 1847, vol. 8.
  4. Histoire de Charles VII, par Auguste Vallet de Viriville vol. 3 Éditeur Vve J. Renouard, 1865
  5. site en ligne
  6. a et b La bataille de Saint-Jacques sur la Birse.
  7. Liliane et Fred Funcken : Les uniformes et les armes des soldats de la guerre en dentelle, Tome 1 p.16, Casterman 1975.
  8. a b c et d L.& F. Funcken : Le costume, l'armure et les armes de la chevalerie (Op. cité) p.22.
  9. site en ligne

MATOS & DOCU modifier

Gendarmerie médiévale modifier

Le mot gendarme vient de l'ancien français « gens d'armes », les hommes d'armes. De la fin du Moyen Âge au début de l'époque moderne, le terme désigne une troupe d'élite de cavaliers fortement armés, de noble naissance, servant dans l'armée française. Cette troupe disparaît à la fin du XVIIIe pour des raisons d'économie[1].

À la fin du XIIe siècle, la « Maison du Roi » de France était dirigée par quatre grands officiers : le Sénéchal, à la tête de l'armée et de la justice ; le Chambrier, gardien de la chambre du roi ; le Chancelier, secrétaire et gardien du sceau royal et enfin le Connétable qui dirigeait les écuries, secondé par les maréchaux.

En l'an 1190, Philippe Auguste quitte son royaume pour participer à la troisième croisade. Ses conseillers, et notamment le Grand Sénéchal, Thibaut V, chef des Armées, le prient de s'entourer d'une garde personnelle de sergents à masses, des sergents d'armes.

Le terme « gendarmerie » a acquis une connotation nouvelle après la Révolution française, lorsque la maréchaussée de l'Ancien Régime, qui exerçait les missions de police a été rebaptisée « gendarmerie nationale » en 1791, n'étant plus au service du roi mais de la nation. Les révolutionnaires suppriment sa fonction judiciaire pour ne lui garder que ses fonctions policière et de prévôté militaire.

Déclin militaire de la gendarmerie modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes. modifier

Références modifier

  1. Jean-Noël Luc, Gendarmerie, État et société au XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002.

Bataille de Scherwiller modifier

1525 voir Scherwiller