Service d'autobus des CFL

Le service d'autobus des CFL désigne les lignes d'autobus et d'autocars exploitées par la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois avec ses propres véhicules.

Service d'autobus des CFL
Image illustrative de l’article Service d'autobus des CFL
Logo des CFL.

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Un Mercedes-Benz Integro en essais à l'ancienne gare routière Hamilius en 2015. La girouette CFL Zuch & Bus rappelle que la compagnie exploite à la fois des trains et des bus.

Situation Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Type Autobus
Entrée en service 1953 (Intégration des lignes dans le RGTR en 1996.)
Propriétaire CFL
Lignes du réseau Voir la liste des lignes de bus du RGTR
Réseaux connexes Régime général des transports routiers

Ce service voit le jour dans les années 1950 pour se substituer aux lignes de chemin de fer secondaires peu rentables puis s'est progressivement fondu dans le Régime général des transports routiers (RGTR).

Histoire modifier

Création du service modifier

 
Autocar Chausson AP522 n°36, en 1973.
 
Plaque d'arrêt de bus des CFL. fac. signifie qu'il s'agit d'un arrêt facultatif.

La convention belgo-franco-luxembourgeoise du 17 avril 1946 qui créa la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois précisait que des lignes ou des tronçons de lignes de chemin de fer pouvaient être, si jugés peu rentables, substitués par d'autres moyens de transport.

Cette disposition est utilisée pour la première fois dans le cadre de l'arrêté grand-ducal du 3 mars 1948 « portant suppression du service ferroviaire sur les lignes de Grundhof à Beaufort, de Cruchten à Larochette et de Diekirch à Vianden et son remplacement par un service d'autobus et de camions. »[1]. Toutefois, les CFL sous-traitent ces services à des compagnies privées.

Ce n'est qu'avec l'arrêté grand-ducal du portant « suppression du service ferroviaire sur la ligne de Noerdange à Martelange et autorisation [des CFL] à effectuer la desserte de ladite ligne par un service routier à exploiter en régie. »[2] que naît réellement le service d'autobus des CFL, qui achètent pour l'occasion six autobus Chausson AP52.

La fermeture progressive des lignes de chemin de fer à voie métrique jusqu'en 1955 fait augmenter la flotte, qui monte à 45 bus en 1965[3].

Du service de substitution au RGTR modifier

Dans les années 1950 et 1960 c'est au tour des lignes secondaires à voie normale d'être remplacées totalement ou partiellement par des autobus[3], dont on profite de l'occasion pour organiser le service sous la forme du « service de substitution des CFL » : ainsi les lignes ferroviaires Troisvierges - Wilwerdange (1950), Echternach - Grevenmacher (1954), Diekirch - Echternach (1964) et Pétange - Ettelbruck (1967) ont été remplacées par des lignes de bus suivant le trajet des anciennes lignes de chemin de fer.

Avec la suppression du service sur la ligne de l'Attert le , le gouvernement décida d'harmoniser le transport routier national et créa ainsi le service coordonné CFL-CRL, entre les CFL et différents transporteurs privés regroupés au sein de la Compagnie routière luxembourgeoise (CRL)[4],[5].

Le service coordonné CFL-CRL est remplacé par le Régime général des transports routiers (RGTR) tel qu'il existe est créé le [4], mais le service de substitution des CFL retrouve, faute d'accord, son indépendance[6].

Finalement, les lignes du service de substitution rejoignent le RGTR le [6]. Le 1er juillet suivant, un règlement grand-ducal supprime officiellement la notion de « services de substitution exploités par les CFL »[7]. Dans la pratique, cela fait des CFL un exploitant comme un autre du réseau du RGTR.

Exploitation modifier

Aux CFL, 260 personnes dont 214 conducteurs (en 2018) sont affectés au service d'autobus ; le service d'autobus dispose d'un centre de gestion en temps réel des bus[3].

Lignes exploitées pour le compte du RGTR modifier

L'application de la renumérotation du s'accompagne de l'entrée en vigueur des nouveaux contrats d'exploitation attribués par appels d'offres[8]. Les CFL exploitent depuis la réorganisation du RGTR principalement des lignes vers l'Est du pays ainsi qu'autour de la capitale, à savoir les lignes 190, 191, 201, 211, 212, 221, 222, 223, 261 et 271.

Les bus des CFL assurent toujours, en parallèle des services de substitution occasionnels en cas de travaux nécessitant de fermer une ligne[3].

Autres lignes modifier

 
La ligne L40, sous-traitée aux Voyages Émile Weber.

Outre les lignes exploitées pour le compte du RGTR, les CFL organisent deux autres lignes transfrontalières, sous-traitées aux Voyages Émile Weber[9],[10] :

Matériel roulant modifier

 
La flotte se compose aussi bien d'autocars que d'autobus, tel ce MAN Lion's City GL.

Les véhicules routiers des CFL portent la même décoration que les trains, à savoir le rouge et blanc.

Deux anciens autobus des CFL ont été préservés par l'association Retrobus ASBL :

  • un Van Hool A120/40-2 de 1987 qui portait le numéro de parc 33 et qui était un modèle emblématique de la flotte de l'époque, les CFL en achetèrent 29[11],[12]. Revendu en 1997 aux Autobus de Genval en Belgique, sa trace a été retrouvé en 2004 et il a été rapatrié au grand-duché en janvier 2015 pour y être restauré[12] ;
  • le Mercedes-Benz Citaro Ü no 55, mis en service début 2009 et retiré du service fin 2019 puis confié à l'association[13].

Actuel modifier

En 2022, la flotte d'autobus et d'autocars des CFL est constituée de[14] :

Numéros de parc Nombre Constructeur Modèle Mise en service
1-2 2 Irizar ie bus 18 (électriques) 2019
20-29 10 MAN Truck & Bus Lion's Regio C 2013
30-39 9 MAN Truck & Bus Lion's City GL 2015-2017
40-46 7 MAN Truck & Bus Lion's City C 2015
60-64 5 Volvo Buses 7900 LAH Hybrid 2019, 2020
100-101, 200-220 23 Iveco Bus Crossway LE Line 14,5 m 2019 et 2021
110-124 15 Irizar i4 Integral L 2016
130-137 8 Iveco Bus Crossway LE Line 12,8 m 2019

Réformé modifier

La flotte des CFL a évolué avec le temps et a connu de nombreux constructeurs français, belges ou encore allemand ; la durée de vie moyenne semble être de dix ans[14].

Numéros de parc Nombre Constructeur Modèle Mise en service Réforme
1-6 6 Chausson AP52 Somua 1961, 1962, 1965
7-13 7 Chausson AP52 Somua juin et septembre 1953 1965
14-32 19 Chausson AP521 Somua - 1967, 1968, 1969
33-36 4 Chausson AP522 Somua 022 1969
37-42 6 Chausson Saviem AP522 Somua janvier et février 1961 1968, 1971
43-49 7 Van Hool 320 1963 1973
50-65 16 Magirus Deutz 150L10 1965, 1967 1973, 1975
66-73 8 Saviem S53M 1968 1978
74-84 11 Van Hool-Fiat VHF 340 1969 1978
85-91 7 MAN 750 HO-V11 1971 1983
10-25 16 MAN 11-V160 1973 1977, 1983, 1984, 1985
26-32 7 Van Hool VH-DAF AI 119 1975 1986
33-42 10 MAN SU240 1978 1987
43-52 10 Van Hool VHM A 120/21 1978 1983, 1985, 1986
61-66 6 Van Hool A120-313 1983 1991, 1996
101-106 6 MAN SG 280H 1983 1993
71-76
81-82
8 Van Hool A120/40 1984 1193-1994
91-96 6 Renault PR 100.2 1985 1996, 1997
11-22 12 Van Hool A120/40-1 1986 1995, 1996
31-40 10 Van Hool A120/40-2 1987 1997, 2000
41-46 6 Van Hool A600 1991 2000
51-58
61-66
70-83
101-114
41 Berkhof Europa 2000NL 1993-1997 2001-2007
11-17 7 Renault VI Ares 2000 2008
21-28 8 Van Hool TG 821CL 2001 2009-2010
31-35 5 Mercedes-Benz Citaro G 2003 2010
41-54 14 MAN Lion's Classic SÜ313 2005 2010, 2013
55-59 5 Mercedes-Benz Citaro Ü 2006 2015, 2019
61-67 7 Mercedes-Benz Citaro G 2006 2015
70-79
80-89
90-104
35 Mercedes-Benz Integro L 2007-2008 2017, 2019, 2021
10-16 7 Mercedes-Benz Citaro G 2010 2019, 2021

Remisage et entretien modifier

Le remisage s'effectue sur deux sites : le dépôt central à Bonnevoie (route de Thionville, en annexe du dépôt de Luxembourg), comprenant le bâtiment administratif, un atelier et un hall de remisage, et un dépôt secondaire à Echternach qui remplace depuis fin 2019 les sites situées à l'ancienne gare d'Echternach et à la gare d'Ettelbruck[15],[3].

L'atelier se trouvait initialement dans la rotonde II de Bonnevoie, libérée en 2006 en vue de l'édition 2007 de la capitale européenne de la culture puis la reconversion du site[16].

Notes et références modifier

  1. « Arrêté grand-ducal du 3 mars 1948 portant suppression du service ferroviaire sur les lignes de Grundhof à Beaufort, de Cruchten à Larochette et de Diekirch à Vianden et son remplacement par un service d'autobus et de camions. », sur legilux.public.lu, (consulté le ).
  2. « Arrêté grand-ducal du 29 août 1953 portant suppression du service ferroviaire sur la ligne de Noerdange à Martelange et autorisation de la Société Nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois à effectuer la desserte de ladite ligne par un service routier à exploiter en régie. », sur legilux.public.lu, (consulté le ).
  3. a b c d et e « Les CFL, c'est aussi des bus », sur blog.cfl.lu, (consulté le ).
  4. a et b « L'autobus en complément au train »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cfl.lu (consulté le ).
  5. « Remise des nouvelles autorisations d’exploitation des lignes publiques d’autobus par le ministre des Transports et signature des contrats de service public afférents avec la FLEAA », sur mt.public.lu, (consulté le ).
  6. a et b Chambre des Députés du Grand-Duché de Luxembourg, « Dossier thématique Tram régional », sur rail.lu, (consulté le ).
  7. « Règlement grand-ducal du 1er juillet 1996 portant suppression des services de substitution exploités par les CFL. », sur legilux.public.lu, (consulté le ).
  8. Catherine Kurzawa, « Les lignes de bus RGTR changent de numéro »  , sur paperjam.lu, (consulté le ).
  9. « Émile Weber - CFL », sur emile-weber.lu (consulté le ).
  10. « Plan Gare routière de Luxembourg au 17 juillet 2022 »   [PDF], sur mobiliteit.lu (consulté le ).
  11. « 1977-2002: 25 ans de A120 », Tram 2000, no 228,‎ , p. 47
  12. a et b (de) « Retrobus a.s.b.l.: Ehemaliger CFL-Bus 33 kehrt nach Luxemburg zurück », sur Luxemburger Wort, (consulté le ).
  13. (en) « Historique du Citaro Ü n°55 », sur fotobus.msk.ru (consulté le ).
  14. a et b (en) « Liste des véhicules, sur le site Fotobus », sur fotobus.msk.ru (consulté le ).
  15. « Gares d'Echternach et d'Ettelbruck: les dépôts de bus vont disparaître », sur 5minutes.rtl.lu, (consulté le ).
  16. « Rotondes - L'historique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur rotondes.lu (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (lb) Syprolux, 2002, 50 Joer CFL-Bus (1952-2002), 248 pages, Imprimerie Saint-Paul, Luxembourg

Articles connexes modifier

Liens externes modifier