Salon de Bruxelles de 1897

Le Salon de Bruxelles de 1897 est la vingt-neuvième édition du Salon de Bruxelles, exposition périodique d'œuvres d'artistes vivants. Il a lieu en 1897, du au . Ce salon est inclus dans l'enceinte de l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897 et a lieu au Parc du Cinquantenaire.

Salon de Bruxelles de 1897
Vue aérienne du Parc du Cinquantenaire lors de l'Exposition de 1897.
Vue aérienne du Parc du Cinquantenaire lors de l'Exposition de 1897.
Type Art
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Localisation Bruxelles
Date d'ouverture
Date de clôture
Organisateur(s) Commission de la première section des beaux-arts de l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897

Ce Salon est le vingt-deuxième organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831.

Organisation

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Le Salon de 1897 est organisé par la Commission de la première section des beaux-arts de l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897[1]. Le jury d'admission et de placement est nommé par un arrêté royal de . Il est présidé par le duc d'Ursel, président de la Société des beaux-arts et comprend onze artistes belges[2].

Contexte

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Ce Salon est le vingt-deuxième organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831. Le Salon est inclus dans l'enceinte de l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897 et a lieu dans le hall du Parc du Cinquantenaire[3].

La Salon de 1897 débute le . Le prince Albert s'y rend le . Le lendemain, le roi Léopold II, en double deuil de famille (après les morts successives de sa cousine la duchesse d'Alençon dans l'incendie du Bazar de la Charité et de son oncle le duc d'Aumale) se rend à l'exposition des beaux-arts après la cérémonie d'ouverture officielle de l'Exposition internationale par Émile De Mot, bourgmestre de Bruxelles, afin de visiter le Salon[4].

Catalogue

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Données générales

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Alors que le Salon de 1893 comprenait près de 1247 numéros, l'édition de 1897 en propose 2580[5]. Six sections sont réparties entre 36 salles : Belgique (11), Grande-Bretagne (7), France (11), Pays-Bas (4), Italie (1) et section internationale (1)[3]. Les sections exposent le nombre d'objets (peinture, sculpture, gravure, dessin, architecture) suivants :

  • Belgique : 781, dont 503 peintures ;
  • Grande-Bretagne : 614, dont 204 peintures ;
  • France : 787, dont 406 peintures ;
  • Pays-Bas : 225 peintures ;
  • Italie : 69 peintures ;
  • Section internationale : 104 peintures, gravures et sculptures.

La section des beaux-arts offre, par la comparaison entre les écoles en lutte, un grand intérêt avivé par la disposition intelligente des œuvres dans un espace suffisant. Quelque 900 œuvres ont été refusées par le jury des admissions, tandis que plusieurs peintres de renom se sont abstenus : Alfred Stevens, Xavier Mellery ou encore Anna Boch. Le jury de placement a tenté de grouper autant que possible les œuvres d'un même peintre ou celles de même tendance[6].

Section de peinture belge

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Les peintures, aquarelles, gravures et dessins des artistes belges sont mises en valeur dans la galerie centrale et dans dix salles[6],[7].

Galerie centrale (sélection de peintures)

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Dans la galerie centrale, sont notamment exposés La Récolte des betteraves d'Émile Claus, L'Aube d'Alphonse Asselbergs, Incendie en Campine par Henri Van der Hecht, Vieille place en Flandre de Victor Gilsoul, Vieux canal à Gand d'Alexandre Marcette, La Procession du 15 août à Heist-sur-Mer du défunt Jan Verhas, de même que deux tableaux de James Ensor : Pouilleux indisposé se chauffant et une nature morte intitulée Viandes[6].

Galerie d'œuvres exposées au Salon de Bruxelles de 1897 - Section belge (galerie)
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Salles (sélection de peintures)

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Les œuvres des exposants belges sont réparties dans dix salles[6] :

Galerie d'œuvres exposées au Salon de Bruxelles de 1897 - Section belge (salles)
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Section de peinture anglaise

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Les artistes anglais sont présents dans sept salles. Son exposition possède de la tenue, une élévation qui donnent l'impression d'un art noble, raffiné et surtout très personnel. Certains d'entre eux tentent de se moderniser en imitant l'école françaisedix salles[6],[8].

Section de peinture française

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L'Exposition de 1897 coïncide avec les grands salons parisiens : le Salon des artistes français et le Salon du Champ-de-Mars. Les peintres français sont dès lors moins bien représentés dans les neuf salles et dans la galerie centrale du Salon de Bruxelles qui leur sont réservées, même si ils ont envoyé 406 tableaux[6],[9] :

Section de peinture hollandaise

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Trois salles proposent des peintures d'artistes des Pays-Bas, des paysages, des marines, des peintures animalières[6],[10] :

Section de peinture italienne

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L'école italienne moderne est peu représentée : seuls 35 artistes exposent leurs peintures dans la salle 19, dont : Angiolo Achini, Leopoldo Burlando, Cesare Dell'Acqua, Raffaele Faccioli, Giovacchino Gamberini, Francesco Mancini, et Pompeo Mariani[6],[11].

Section internationale

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La salle 26 expose 104 peintures, gravures et sculptures d'artistes de diverses nationalités, tels : Dionisio Baixeras Verdaguer, Juan Brull Viñoles, Ramon Casas (Espagne), Anton Stockmann, Joseph Clemens Kaufmann et Louis Saugy (Suisse), Max Schlichting (Allemagne), Friedrich Ferdinand Koch (Autriche), George Pontin (Australie), ou encore Aleksander Sochaczewski et Albert Taljanski (Pologne)[12].

Galerie d'œuvres exposées au Salon de Bruxelles de 1897 - Sections étrangères (salles)
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Sculpture des six sections

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La sculpture belge n'est pas représentée de manière très imposante. Dans la galerie centrale, le groupe en bronze, commandé par le roi, de Thomas Vinçotte et intitulé Monument à Jean-Servais Stas est destiné à orner le parc du palais des Académies de Bruxelles. Jef Lambeaux expose cinq œuvres, dont : Les Lutteurs, un bronze d'enlacement souple et nerveux, avec un mouvement hardi et plein d'action[6]. Au centre de la grande galerie centrale, trône une Nymphe, une fontaine modelée avec délicatesse et fermeté de Charles Samuel. Elle est entourée, dans la partie gauche de sa salle de : Ananké, un groupe en plâtre d'Hippolyte Leroy, un peu gracile, Les Suppliciés de Victor De Haen, Esclave à l'agonie, dans une extension convulsive plus hardie qu'harmonieuse de Paul Nocquet, La Terre de Louis Mascré et Mater Dolorosa, un groupe en plâtre de Constantin Meunier, le maître qui marche de plus en plus vers l'expression de la ligne idéale. Dans la partie droite de la salle, un Buste de M.V., bon marbre de Louis Samain, plusieurs œuvres de Jules Lagae (Expiation, L'Abandonnée, des bustes), Désillusion de Jules Herbays, Saint Sébastien d'André Cluysenaar, Une Énigme d'Albert Desenfans, L'Esclave de Jean Cuypers, le Monument de mgr de Haerne de Paul De Vigne et Misère de Guillaume Charlier[6].

Les envois français n'ont qu'une importance relative, la préoccupation du nu s'affirme, à l'instar des peintres, chez les sculpteurs. Quatre statues servent en quelque sorte de portique au carré français : Diane tirant à l'arc d'Alfred-Désiré Lanson, Psyché de Jean Coulon, Baigneuse de Barral et Amphitrite d'Eugène Deplechin[6]. L'un des morceaux les plus intéressants est le Tombeau d'Albert Bartholomé. Suivant l'usage, il existe également quelques académies traditionnelles, telles que des agonies d'esclaves ou autres sujets analogues : La Muse de la Source, fontaine de ligne pure et froide de Jean-Baptiste Hugues, ou encore un Buste de Choiseul de Henri Allouard[6].

Quelques rares morceaux de sculpture anglaise sont réunis dans la salle 9 : Caprice, modèle de souplesse et d'élégance de George Frampton, La Femme aux sangliers, d'un beau caractère d'Alfred Drury, de même qu'un choix très attrayant de statuettes pleines d'originalité et de mordant[6]. Seules vingt sculptures de l'école italienne sont représentées par quinze artistes, dont Coquetterie, marbre de Serafino Ramazzotti et Buste du roi Victor-Emmanuel II, modèle en plâtre d'Antonio Dal Zotto[13].

Sélection de sculptures au Salon de Bruxelles de 1897
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Références

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  1. Catalogue 1897, p. 8-10.
  2. Catalogue 1897, p. 28.
  3. a et b Catalogue 1897, p. 7.
  4. Rédaction, « L'inauguration officielle », Le Soir, no 159,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Catalogue 1897, p. 206.
  6. a b c d e f g h i j k l et m G.S., « Exposition internationale des beaux-arts », Le Vingtième siècle, no 159,‎ , p. 5-6 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Catalogue 1897, p. 31-69.
  8. Catalogue 1897, p. 75-110.
  9. Catalogue 1897, p. 119-140.
  10. Catalogue 1897, p. 163-172.
  11. Catalogue 1897, p. 177-179.
  12. Catalogue 1897, p. 185-191.
  13. Catalogue 1897, p. 180-181.

Voir aussi

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Articles connexes

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Catalogue

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  • Catalogue, Exposition internationale de Bruxelles, Beaux-Arts, catalogue général, Bruxelles, E. Lyon-Claesen, , 206 p. (lire en ligne).