René Gervais

aviateur français, officier de renseignement de la France libre, Compagnon de la libération

René Gervais
René Gervais

Surnom René Gérard
Naissance
La Teste-de-Buch, Gironde
Décès (à 89 ans)
Port-Louis, Morbihan
Arme Armée de l’air
Formation École polytechnique
Unité SR Air
DGSS
DGER
Grade Lieutenant-Colonel
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Commandeur de la Légion d'honneur
Médaille de l'Aéronautique
Officier de l’Empire britannique

René Gervais (1908-1997) est un aviateur français, compagnon de la Libération. En 1940, il est recruté comme officier du SR Air (le service de renseignement de l’Armée de l’air). Il participe aux liaisons radio avec l’Intelligence Service et prend la direction du SR Air en métropole après le débarquement de novembre 1942. Recherché par la Gestapo, il est exfiltré vers Alger en mars 1944, où il commande une section de la direction générale des services spéciaux.

Biographie modifier

René Gervais, né le 22 août 1908 à La Teste-de-Buch, est le fils de Louis Gervais, comptable et menuisier, et de Léonie Victorine Courage, institutrice[1]. Il entre en 1928 à l'École polytechnique, d'où il sort sous-lieutenant dans l'Armée de l’air[1]. Il est affecté à la base aérienne 120 Cazaux en 1934, puis au centre d'essais en vol de Villacoublay en mai 1939[2].

Seconde Guerre mondiale modifier

Après la défaite de juin 1940, René Gervais décolle avec le pilote Paul Badré pour l’Algérie, où ils retrouvent le colonel Georges Ronin, chef du service d’espionnage de l’Armée de l’air au Deuxième Bureau. Il intègre en janvier 1941 le SR Air clandestin dirigé par Ronin à Vichy[2], qui récolte des renseignements et les transmet par radio à l’Intelligence Service de Londres. Gervais occupe d’abord un poste à Perpignan, à la frontière espagnole, avant d’être muté à Vichy en juillet 1941. Il dispose du poste émetteur de Badré en tant qu’adjoint et transmet aux alliés des renseignements sur l'occupation militaire en zone nord et l'industrie aéronautique allemande[2].

Au départ de ses chefs en Algérie, après le débarquement américain de novembre 1942, René Gervais prend la tête du SR Air en métropole, alors que la zone libre est à son tour occupée par les Allemands[3]. Le 9 janvier 1943, il est miraculeusement absent de son domicile perquisitionné par la Gestapo[2]. Il cultive ses sources de renseignements, assure des liaisons avec Londres et Alger, diffuse des informations à la résistance intérieure et réceptionne le matériel radio à répartir sur toute la France, participant personnellement aux missions les plus dangereuses. Il permet ainsi l'évasion par voie aérienne de résistants traqués par la Gestapo[1]. Il quitte la France le 16 octobre 1943 lors d’une opération aérienne et retrouve son commandement à Londres et Alger. À son retour, les arrestations se multiplient parmi ses collaborateurs et Gervais est évacué par avion le 3 mars 1944[2]. Il continue d’aider son réseau depuis Alger, à la tête d’une section de la DGSS[1].

Après la Libération modifier

Après la Libération, il travaille à Paris pour la DGER jusqu’en 1945, puis décide de quitter les services spéciaux pour reprendre l'entraînement aérien. Promu lieutenant-colonel en décembre 1945, il quitte l'Armée de l'air en 1946 pour s’installer en Bretagne. Gervais est juge au tribunal de commerce de Lorient et dirige une entreprise de conserves alimentaires[2]. Il travaille pour l’industrie aéronautique entre 1963 et 1965, comme conseiller technique chez Ratier-Figeac. En 1972, il devient vice-président de la Fédération française aéronautique. Il meurt le 22 octobre 1997 à Port-Louis dans le Morbihan, où il est inhumé[4].

Distinctions et hommages modifier

Décorations modifier

Autres hommages modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d Dictionnaire des compagnons de la Libération, 2010.
  2. a b c d e et f « René Gervais, compagnon de la Libération »
  3. Le SR Air, Jean Bezy, éditions France Empire, 1979, 318 p.
  4. « Deux Compagnons de la Libération honorés lors de la cérémonie du 18-juin, à Port-Louis »
  5. « René Gervais », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  6. « Port-Louis. Une plaque commémorative pour deux Compagnons de la Libération », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
  7. a et b « Deux Compagnons de la Libération honorés lors de la cérémonie du 18-juin, à Port-Louis », sur letelegramme.fr, Le Télégramme, (consulté le ).

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier