Ravenne

commune italienne

Ravenne
Ravenna
Blason de Ravenne
Armoiries
Drapeau de Ravenne
Drapeau
Ravenne
Ravenne
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Émilie-Romagne 
Province Ravenne 
Maire
Mandat
Michele De Pascale (it)
2021-2026
Code postal 48100
Code ISTAT 039014
Code cadastral H199
Préfixe tel. 0544
Démographie
Gentilé Ravennati ou Ravegnani (terme désuet), en français Ravennates
Population 155 751 hab. ([1])
Densité 238 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 25′ 00″ nord, 12° 12′ 00″ est
Altitude Min. 4 m
Max. 4 m
Superficie 65 382 ha = 653,82 km2
Divers
Saint patron Saint Apollinaire
Fête patronale 23 juillet
Localisation
Localisation de Ravenne
Localisation dans la province de Ravenne.
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Ravenne
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Ravenne
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Ravenne
Liens
Site web www.comune.ravenna.it

Ravenne (en italien : Ravenna, /raˈvenna/ ; en romagnol : Ravêna) est une ville italienne de la province de Ravenne en Émilie-Romagne. Elle est considérée comme la capitale mondiale de la mosaïque[2].

Géographie modifier

Représentations cartographiques de la commune
 
La ville en Emilie-Romagne
  Municipio
 
Carte OpenStreetMap
 
Carte topographique
 
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Histoire modifier

Sur le site de Ravenne, les plus anciennes preuves archéologiques remontent au moins au Ve siècle av. J.-C., à l'époque de la civilisation ombrienne qui a perduré jusqu'au IIIe siècle av. J.-C., lorsque les premiers contacts avec la civilisation romaine ont commencé à avoir lieu[3]. Elle tomba entre les mains des Romains en l'an 234 av. J.-C., et devint municipe.

C'est à Ravenne que Jules César avait l'habitude de prendre ses quartiers d'hiver, alors qu'il était proconsul des Gaules[4]. C'est de Ravenne, encore, qu'il partit avec une partie de ses forces armées pour franchir le Rubicon, le fleuve séparant la Gaule Cisalpine de l'Italie romaine[5].

Disposant à 3km d'un port de bonne capacité (jusqu'à 250 navires), Ravenne fut une cité de première importance au tournant de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge[6]. C'est Auguste qui lance les travaux du port pour y installer une flotte militaire : la classis « flotte », d'où le nom de « Classe » gardé jusqu'à nos jours par le quartier portuaire de la ville[6]. En 402, pendant le règne d'Honorius, Ravenne fut, du fait de sa position stratégique plus favorable, élevée au rang de capitale de l'Empire romain d'Occident en lieu et place de Milan, trop exposée aux attaques terrestres des Barbares. Par l'Adriatique, Ravenne était en communication aisée avec Constantinople, capitale de l'Empire romain d'Orient, et continua d'être le centre de l'Empire d'Occident jusqu'à la déposition de Romulus Augustule, dernier empereur, en 476[7]. Elle devint alors la capitale du royaume d'Italie d'Odoacre, puis à partir de 493 celle du royaume des Ostrogoths, sous Théodoric le Grand, qui englobait l'Italie, la Rhétie, la Dalmatie et la Sicile. En 540, sous le règne de Justinien, Ravenne fut reconquise par le général de l'empire d'Orient Bélisaire, reprise par les Ostrogoths et à nouveau reconquise, au terme de la guerre des Goths, par le général de l'empire d'Orient Narsès en 552, dont les victoires inaugurent l'Italie byzantine.

C'est pour faire face aux invasions des Lombards à partir de 568, que Ravenne, par un édit de l'empereur Maurice, devint le siège de l'exarchat de Ravenne. La concentration de tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains de l'exarque, représentant personnel de l'empereur romain d'Orient, favorisa à long terme l'émancipation des territoires de l'Italie byzantine vis-à-vis du pouvoir impérial de Constantinople[8]. L'archevêque de Ravenne était anciennement le primat de l'Exarchat et prétendait rivaliser avec le pape ; mais, lors d'un concile tenu en 679, il fut obligé de renoncer publiquement à ses prétentions à l'indépendance.

En 752, Ravenne fut prise par Aistolf, roi des Lombards. Deux ans après, Pépin le Bref, roi des Francs, la lui enleva et la donna au Saint-Siège[9].

En 1198, la cité prend la tête de la ligue des villes de Romagne soulevée contre l'empereur germanique d'Occident, Frédéric, avec l'appui du pape[10]. À l'issue de la guerre de 1218, la famille des Traversari s'imposa à la tête de la ville, et s'y maintint jusqu'en 1240. Dirigée ensuite pendant quelques années par un vicaire du Saint Empire romain germanique, Ravenne fut restituée aux États pontificaux en 1248 et confiée à l'autorité des Traversari jusqu'à ce qu'en 1275, la famille des Da Polenta prenne la direction des affaires. C'est au cours de ce siècle que vécut à Ravenne son plus fameux citoyen, le poète Dante Alighieri. Ravenne fut soumise par Bologne, puis en 1440 le dernier podestat de la famille des Da Polenta, Ostasio III da Polenta, fut chassé par la république de Venise, qui annexa la ville.

Après la bataille d'Agnadel en 1509, elle fut restituée à la papauté et devint la capitale de la Romagne. En 1512, les Français, commandés par Gaston de Foix-Nemours, y remportèrent sur les Espagnols et les troupes du pape Jules II une victoire éclatante.

Ravenne fit partie du royaume d'Italie à partir de 1861.

Patrimoine modifier

 
Mausolée de Théodoric.

La ville est mondialement réputée pour ses monuments de style byzantin qui possèdent un ensemble incomparable de mosaïques du haut Moyen Âge :

 
Mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf représentant le palais de Théodoric le Grand.

Ces monuments paléochrétiens forment un ensemble unique inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Les mosaïques qu'ils renferment, dans un état de conservation remarquable, fournissent une documentation iconographique exceptionnelle sur le monde byzantin de Théodose Ier à Justinien.

On peut aussi y voir le tombeau de Théodoric l'Amale, dit le Grand, roi des Ostrogoths. Ce mausolée construit, vers 520, est remarquable par sa coupole formée d'un monolithe d'Istrie, d'un mètre d'épaisseur, trente-trois mètres de circonférence et pesant trois cents tonnes.

Le poète italien Dante Alighieri est mort à Ravenne en 1321. Le célèbre tombeau de Dante se trouve entre le parvis de l'église du couvent San Francesco et son cloître, dans le centre-ville historique. Le théâtre principal de Ravenne est aussi nommé théâtre Dante Alighieri.

La forteresse de Rocca Brancaleone (it) est une construction vénitienne du XVe siècle.

Ravenne accueille la Faculté du patrimoine culturel de l'université de Bologne.

Administration modifier

Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1997 2006 Vidmer Mercatali (it) DS  
28 mai 2006 2016 Fabrizio Matteucci (it) PD  
21 juin 2016 En cours Michele De Pascale (it) PD  
Les données manquantes sont à compléter.

Hameaux modifier

Classe (port antique), Lido di Dante, Lido Adriano, Punta Marina, Marina di Ravenna, Marina Romea, Casalborsetti, Mandriole, San Romualdo, Camerlona, Piangipane, Fornace Zarattini, Villanova di Ravenna, San Michele, San Marco, Ghibullo, San Zaccaria, Fosso Ghiaia, Porto Fuori, Sant'Alberto, Savarna, Conventello, Mezzano, Ammonite

Communes limitrophes modifier

Alfonsine, Argenta (FE), Bagnacavallo, Bertinoro (FC), Cervia, Césène (FC), Comacchio (FE), Forlì (FC), Russi

Jumelages modifier

La ville de Ravenne est jumelée avec[11] :

Population modifier

Évolution de la population en janvier de chaque année modifier

1861 1901 1931 1961 1991 2001 2010
55 97362 72376 335115 188135 844134 631158 739

Main d'œuvre immigrée modifier

Selon les données de l’Institut national de statistique (ISTAT) au la population étrangère résidente était de 18 238 personnes. Les nationalités majoritairement représentatives (supérieures à 500) étaient :

Pos. Pays Population
1   Roumanie 3 506
2   Albanie 3 333
3   Macédoine 1 239
4   Sénégal 1 096
5   Nigeria 990
6   Maroc 881
7   Pologne 866
8   Ukraine 790
9   Moldavie 631
10   Tunisie 570

Ravenne dans la littérature modifier

Dante situe l'entrée du Paradis dans la forêt de Classe, à quelques kilomètres de Ravenne. La ville fut appréciée par Boccace et par Lord Byron. Elle a fait l'objet d'un récit de Vernon Lee à la fin du XIXe siècle, Ravenne et ses fantômes (éditions françaises, Alidades, 2009).

Honneur modifier

L'astéroïde (251619) Ravenna a été nommé en son honneur[12].

Notes et références modifier

  1. « https://demo.istat.it/?l=it »
  2. « Ravenne », sur Rimini-Excursions (consulté le ).
  3. (it) Leardo Mascanzoni, Ravenna: Una storia millenaria, Giunti Barbera Editore, , p. 3-50
  4. Jérôme Carcopino, Jules César, Paris, Éditions Bartillat, , 591 p. (ISBN 978-2-84100-545-1), p. 268.
  5. Jérôme Carcopino, Jules César, Paris, Éditions Bartillat, , 591 p. (ISBN 978-2-84100-545-1), p. 354.
  6. a et b « RAVENNE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  7. Martin Jean-Pierre, Chauvot Alain, Cébeillac-Gervasoni Mireille, « Chapitre 4. Disparition ou métamorphose de l’Empire romain ? », dans : , Histoire romaine. sous la direction de Martin Jean-Pierre, Chauvot Alain, Cébeillac-Gervasoni Mireille. Paris, Armand Colin, « U », 2016, p. 377-385. URL : [1]
  8. Martin Jean-Marie, « L'Italie byzantine (641-1071) », Le monde byzantin II. L'Empire byzantin (641-1204),‎
  9. Robert Folz, André Guillou, Lucien Musset et al., « Chapitre IV - L’empire romain d’Orient aux Ve et VIe siècles », dans : De l'Antiquité au monde médiéval, Presses Universitaires de France, « Hors collection », 1990, p. 134-154, URL : [2].
  10. Roger Dufraisse, « Chapitre II. Le Saint Empire romain germanique », dans : Jean Tulard éd., Les empires occidentaux de Rome à Berlin, Presses Universitaires de France, « Histoire générale systèmes politiques », 1997, p. 247-326. DOI : 10.3917/puf.tular.1997.01.0247. URL : [3].
  11. Città gemellate.
  12. https://www.wgsbn-iau.org/files/Bulletins/V002/WGSBNBull_V002_015.pdf

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • André Frossard (Ouvrage couronné par l’Académie française), L’Évangile selon Ravenne, Paris, Robert Laffont et Le Centurion, coll. « Chefs-d’œuvre de la Foi », , 121 p. (ISBN 2-221-01284-4).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier