Manonviller

commune française du département de Meurthe-et-Moselle

Manonviller
Manonviller
Église de l'Assomption.
Blason de Manonviller
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Lunéville
Intercommunalité Communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat
Maire
Mandat
Frédéric Privet
2020-2026
Code postal 54300
Code commune 54349
Démographie
Gentilé Manonvillois, Manonvilloises [1]
Population
municipale
168 hab. (2021 en diminution de 1,75 % par rapport à 2015)
Densité 24 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 35′ 02″ nord, 6° 39′ 06″ est
Altitude Min. 232 m
Max. 318 m
Superficie 6,98 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Nancy
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Baccarat
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Manonviller
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Manonviller
Liens
Site web https://linkpop.com/communemanonviller

Manonviller est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.

Géographie modifier

Le territoire de Manonviller avec le village au sud, ses quartiers et ses écarts comme la Cure ou Prieuré, la Bergerie, le Moulin et sur la colline le fort Haxo est séparé de Bénaménil par la Vezouze. Son sol est essentiellement argileux difficile à cultiver.

La commune est éloignée de 14 km de Lunéville.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Lorraine, plateau de Langres, Morvan » et « Vosges »[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 887 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 9,7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges à 17 km à vol d'oiseau[4], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 837,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,9 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Manonviller est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (40,2 %), terres arables (25,1 %), forêts (16,8 %), prairies (14,1 %), zones urbanisées (3,8 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

  • Manonvilleirs (1361), Manonviler (1540), Manonviller (1793).

Histoire modifier

Les documents relatifs au village sont rares avant 1721. Cependant, il a des origines anciennes puisqu'une bulle du pape Eugène III le mentionne pour la première fois en 1148 sous le nom de "Magnovillari" et qu'il y fut trouvée la tombe d'un guerrier franc[15].

Au Moyen Âge et jusqu'à la Révolution française, le bourg et les terres environnantes sont la propriété de l'abbaye de Chaumousey, puis de plusieurs familles nobles[16].

Le bourg souffrit d'un raid de reîtres protestants en 1587; des malheurs de la guerre de Trente Ans[17] ; subit les conséquences de la bataille de Bénaménil en 1674 ; vit les Suédois en 1695[18].

Un premier pont est construit sur la Vezouze en 1746, qui désenclave le site. De 1879 à 1918, la zone devient militairement stratégique avec la frontière allemande non loin.

Le , la ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller (le LBB) est inaugurée par le ministre Albert Lebrun sans s'arrêter à Manonviller dont le conseil municipal refuse la construction d'une gare. Un arrêt est enfin créé en 1912 et la construction d'un abri en 1923. Le trafic de la ligne fonctionnera jusqu'en 1942[19].

Entre le et le , eurent lieu dans le village et sur le site du fort de violents combats, avec plusieurs bombardements aériens[20] et de nombreux tirs d'artillerie lourde[21].

Fort de Manonviller modifier

En 1879 commença la construction d'un fort d'arrêt (type Séré de Rivières), mis en service en 1892, qui eut un rôle notable pendant la Première Guerre mondiale, son but étant de stopper l'avancée des Allemands à l'entrée de la trouée de Charmes.

 
Entrée du fort de Manonviller
dans son état en .

Cependant, le eut lieu la reddition du fort, totalement isolé, qui capitula après 52 heures de pilonnage intensif de l'artillerie lourde allemande[22],[23],[24], dont des obusiers Skoda de 305 mm qui lui envoyèrent 134 projectiles relayés ensuite par les 59 obus de 420 mm tirés par la Grosse Bertha depuis la voie ferrée d'Avricourt[25].

L'ouvrage résista aux bombardements, mais les soldats risquant l'asphyxie, le commandant de la place ordonna sa reddition.

Le fort permit de retenir peu de temps les troupes allemandes, mais suffisamment pour éviter la chute du Grand Couronné et la prise de Nancy[22].

Le , après le recul des forces allemandes dans ce secteur, les troupes françaises récupéreront un ouvrage totalement ruiné.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 mai 2020 Claudine Colas[26]   Retraitée agricole
mai 2020 En cours Frédéric Privet[26],[27]   Agriculteur sur moyenne exploitation

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].

En 2021, la commune comptait 168 habitants[Note 4], en diminution de 1,75 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
249302296355364369383396407
1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
366353336336467830579530700
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
804796199192186196176188172
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021
159147135164149144174167168
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[30] puis Insee à partir de 2006[31].)
Histogramme de l'évolution démographique

Entre 1886 et 1911, la forte augmentation de la population, qui a plus que doublée, provient de la présence des ouvriers et des militaires dans le fort[32].

Économie modifier

Depuis de nombreux siècles, la culture et l'élevage sont les activités principales de la commune.

En , Manonviller compte 25 établissements[33], essentiellement dans l'élevage, la culture et travaux divers[34].

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

  • Ruines du fort de Manonviller mises en sécurité et animées depuis 2012[35] par l'association Honneur aux Combattants du Fort Haxo[36],[37].
  • Poste de secours dit de Manonviller, construit en retrait d'une ligne de front stabilisée dès à proximité du fort, classé au titre des monuments historiques par arrêté du [38].
  • Église de l'Assomption, chœur XVIe reste de la chapelle Saint-Claude bâtie en 1528, tour XVIIIe, nef XVIIIe remaniée ; fonts baptismaux datés 1537 et pierre tumulaire datée 1735.
  • Portes monumentales et frontons dont M. Gabriel en a inventorié une trentaine dont certains sont encore visibles[39].
  • Mairie-école : la maison d'école date de 1719 et, après une première réfection en 1760, une salle de mairie y est créée en 1878[40]. Avec les dommages de guerre, une nouvelle mairie-école est reconstruite en 1923, avec une classe mixte [41], par l'architecte Hornet[42] puis inaugurée l'année suivante[43]. Le , une célébration du centenaire du monument aux morts et de la reconstruction de la mairie-école a lieu en présence de Gérard Larcher, président du Sénat (France)[44].

.


Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blason
De gueules au tétragone bastionné d'or et évidé de gueules accompagné en chef d'une rencontre de bélier accosté d'une volute de crosse et d'une roue de moulin le tout d'argent[45].
Détails
Le tétragone évoque le célèbre fort de Manonviller. La commune a trois écarts: le prieuré (la volute de crosse) la bergerie (la rencontre de bélier) et le moulin (la roue de moulin).
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Marc Gabriel, Manonviller, la vie d'un village franco-lorraine du Lunévillois avant la première guerre mondiale, Nancy, NMG éditions, , 310 p. (ISBN 978-2-9537068-0-2).
  • Marc Gabriel, La Grande Guerre à l'ombre du fort de Manonviller, Nancy, NMG éditions, , 350 p. (ISBN 978-2-9537068-3-3).
  • Marc Gabriel, L'épopée du LBB, Nancy, NMG éditions, , 230 p. (ISBN 978-2-9537068-1-9).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. https://www.habitants.fr/meurthe-et-moselle-54
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Manonviller et Saint-Maurice-aux-Forges », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. Gabriel 2010, p. 15-16
  16. Gabriel 2010, p. 16-29
  17. Gabriel 2011, p. 37-44
  18. Gabriel 2010, p. 55-62
  19. Gabriel 2011, p. 67 & 102-103
  20. Selon certaines sources il y eut un bombardement aérien, et plusieurs selon d'autres sources.
  21. Site internet https://histoire-lorraine.fr __"La bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945".
  22. a et b « La fortification de Seré de Rivières », sur fortiffsere.fr.
  23. Pierre Richard, Le fort du Manonviller sous le feu des Grosses Bertha, Bart, P. Richard, , 76 p. (ISBN 2-9512493-6-5).
  24. Marc Gabriel, La Grande guerre à l'ombre du fort de Manonviller : un épisode méconnu de la bataille de Lorraine dans le Lunévillois, Nancy, NMG éd., , 349 p. (ISBN 978-2-9537068-3-3).
  25. Gabriel 2013, p. 95-100
  26. a et b « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
  27. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  28. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  29. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  30. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  31. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  32. Gabriel 2013, p. 22
  33. Entreprises à Manonviller, en ligne sur entreprises.lefigaro.fr
  34. Dossier complet Insee, en ligne sur www.insee.fr
  35. Association HCF-HAXO en ligne sur assoce.fr
  36. Le fort de Manonviller revit, en ligne sur delunevilleabaccarat.fr
  37. Site de l'association HCF-Haxo en ligne sur fort-de-manonviller.fr
  38. « Poste de secours dit de Manonvillers », notice no PA00106090, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  39. Gabriel 2010, p. 282-287
  40. Gabriel 2010, p. 89,91,156-159,200-202
  41. « Les écoles reconstruites en meurthe-et-Moselle », sur http://www.blamont.info/ (consulté le ).
  42. https://www.intramuros.org/manonviller/decouvrir/8792
  43. Gabriel 2013, p. 312
  44. « La mairie-école, un symbole historique et patrimonial », sur https://www.estrepublicain.fr/ (consulté le ).
  45. « Blason », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).