Chambeugle

ancienne commune française du département de l'Yonne
(Redirigé depuis Commanderie de Chambeugle)

Chambeugle
Chambeugle
Chapelle dite « des Templiers ».
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité CC de l'orée de Puisaye
Statut Commune déléguée
Maire délégué Lionel Moreau
Code postal 89120
Code commune 89070
Démographie
Population 53 hab. (2013)
Densité 7,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 51′ 40″ nord, 3° 02′ 30″ est
Altitude Min. 156 m
Max. 203 m
Superficie 7,28 km2
Élections
Départementales Charny
Historique
Commune(s) d'intégration Charny-Orée-de-Puisaye
Localisation
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Chambeugle

Chambeugle est une ancienne commune française, située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Charny-Orée-de-Puisaye.

Géographie modifier

Chambeugle, commune de l'Yonne et de Bourgogne, est limitrophe du département du Loiret en région Centre. Elle se trouve au croisement de la D 16 entre Saint-Maurice-sur-Aveyron (vers Châtillon-Coligny) à l'ouest et Charny à l'est, et de la D 64 entre Marchais-Béton (vers Le Charme) au sud et Fontenouilles (vers Douchy) au nord.

Hydrographie modifier

Le ru du Cuivre, affluent de l'Ouanne, passe à l'est de la commune, s'écoulant du sud vers le nord.

Le ru des Entonnoirs, petit tributaire en rive gauche du ru du Cuivre à 800 m au nord-est de Chambeugle, sert de limite de commune avec Fontenouilles. Il coule sur Fontenouilles, mais un étang sur son cours est à cheval sur les deux communes qui se le partagent plus ou moins à parts égales.
Le ru des Entonnoirs est ainsi nommé à cause des dolines de taille notable dans les environs de son cours.

Géologie modifier

Le substrat rocheux où coule le ru du Cuivre fait partie de l'ensemble du bassin parisien, et est composé de craie avec une structure karstique. La craie marneuse du Turonien supérieur qui affleure sur les flancs de la vallée de l'Ouanne[1], se retrouve également au fond des entonnoirs tels que celui de la source du Moulin Blanc[2] (sur le cours de l'Ouanne entre Charny et Saint-Martin-sur-Ouanne). Le ru du Cuivre, qui a creusé le plateau moins profondément que l'Ouanne, ne montre que la couche du Coniacien faisant partie du Sénonien inférieur : une craie dense et riche en silex, d'une épaisseur totale d'environ 50 m. La décalcification de la craie au cours du temps, a amené la formation du réseau karstique qui affleure au sud-est et sud-ouest de Chambeugle de chaque côté de la vallée du ru du Cuivre. Des alluvions plus récentes recouvrent partiellement le tout, mais de façon beaucoup plus réduite dans la vallée du ru du Cuivre que dans celles du Branlin et de l'Ouanne[1].

La vallée du ru du Cuivre est en conséquence marquée par la présence d'un certain nombre de dolines ou gouffres, dont les plus remarquables se trouvent au lieu-dit Les Entonnoirs mentionné ici plus haut. Les eaux du ru s'y écoulent et doivent les remplir avant de continuer à s'écouler le long de la vallée. Un effondrement de cette nature, de 6 à 7 m de diamètre pour 2 m de profondeur, s'est ouvert en 1979 à 700 m au nord-nord-est de Marchais-Béton, proche du ru du Cuivre[1].

Lieux-dits et écarts modifier

Les lieux-dits suivis d'une astérisque sont situés à l'écart de la route indiquée.

B

  • Les Bernets*, Rte de Charny (D 16)

C

F

G

J

  • La Justice*, Rte de Charny (D 16)

L

  • Les Lombards*, Rte de Charny (D 16)

M

P

Q

  • Les Quartiers*, Rte de Charny (D 16)

R

  • Les Roseaux, Rte de Charny (D 16)

T

Communes limitrophes modifier

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Chambugle en 1394, de Campobulleyo en 1486[3], Campo Bubali en 1695.

De l'oïl champ et bugle (ajuga reptans)[3]. Un champ de Bugle rampante.

Histoire modifier

Maison templière modifier

Chambeugle relevait du diocèse de Sens[4], et était le siège d'une Maison de l’ordre du Temple qui existait déjà en 1207[5],[6]. Cette Maison dépendait peut-être de celle de Montbouy, car Jean de There commandeur de la maison de Montbouy[7] est cité lors du procès des Templiers comme ayant fait des réceptions à Chambeugle[8]. Montbouy, Saint-Romain et Gien devinrent les trois membres de la commanderie de Chambeugle après la dévolution des biens de l'ordre du Temple[9] puis en 1373, lors de l'enquête sur les biens hospitaliers dans le grand prieuré de France, on trouve un commandeur de la baillie de Chambeugle et Montbouy[10]. Ce commandeur, seigneur du lieu, avait toute juridiction sur les habitants (au nombre de huit en 1495). Il administrait un domaine de 150 arpents de terres, labours, prés et bois dont le revenu en 1493 était de quatre setiers de froment et 8 livres tournois par an. Il s'élevait, en 1783, à 300 livres[5].

La Maison de Chambeugle était le camp de base des Templiers pour leurs exploitations de minerai de fer dans la région[réf. nécessaire]. De cette Maison dépendaient plusieurs fiefs, dont le fief du Moulin-Rouge situé sur le Branlin dans la paroisse de Saint-Martin-sur-Ouanne ; avec ses douze arpents de vigne, le fief du Moulin-Rouge (maintenant un gîte d'étape) rapportait 260 livres en 1783. Les établissements des Templiers étaient souvent qualifiés « rouge » dans leurs noms, en raison de la croix rouge des Templiers apposée sur les bâtiments. La Maison de Chambeugle possédait aussi en dépendance la Maison de Charny, qui possédait dans ce bourg une douzaine de maisons dont une maison administrative (une des maisons jouxte une porte de la ville), une grange et des participations à un moulin[4]. Il semble qu'elle possédait également la Grange Rouge sur la paroisse de Prunoy, car ce sont les Templiers de Chambeugle qui s'opposèrent au seigneur de Prunoy dans un procès sur un droit d'usage dans les bois de la Grange Rouge débordant sur Prunoy. Un autre procès, avec le curé de Charny, suggère qu'ils avaient aussi une part des dîmes de l'abbaye de Fontainejean[4].

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1977 2008 George Deslais    
mars 2008   Lionel Moreau[11]    

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13],[Note 1].

En 2013, la commune comptait 53 habitants, en diminution de −18,46 % par rapport à 2008 (Yonne : −0,46 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
161173177157204195195208207
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
212218198195191185201216179
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
162159154142159148163172133
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2013
1058683805349625853
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

Personnalités liées à la commune modifier

Pour approfondir modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références modifier

  1. a b et c M. Marion, Projet de création d'un étang communal à Marchais-Béton – Reconnaissance préliminaire de surface, Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), , sur brgm.fr (lire en ligne).
  2. « Source du Moulin Blanc, St-Martin-sur-Ouanne », rapport du Spéléo club de Chablis concernant l'étude de captage par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), sur scchablis.com (consulté le ).
  3. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, , p. 1305.
  4. a b et c Etablissements des Templiers par département sur templiers.net.
  5. a et b Eugène Mannier, Ordre de Malte : Les commanderies du grand-prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux Archives nationales à Paris, Aubry & Dumoulin, (lire en ligne), p. 172
    septembre 1207: « fratres Templi de Campobugle ».
  6. Henri Perruchot, « Les Templiers dans le Gâtinais », Bulletin de la Société d’Émulation de l'arrondissement de Montargis, juillet 1973.
  7. (la) Jules Michelet, Le procès des Templiers, vol. 1, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Documents inédits sur l'histoire de France », , 681 p. (lire en ligne), p. 290-292, 329-330
    « frater Johannes de Thara preceptor de Monte Boini Senonensis diocesis ».
  8. Amédée-Louis-Alexandre Trudon des Ormes, « Liste des maisons et de quelques dignitaires de l'ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France d'après les pièces du procès », dans Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. VI., Paris, Ernest Leroux, (réimpr. 1964) (ISSN 2017-716X, lire en ligne), p. 193, lire en ligne sur Gallica ; Michelet 1841, p. 292 ; (la) Jules Michelet, Le procès des Templiers, vol. 2, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Documents inédits sur l'histoire de France », , 540 p. (lire en ligne), p. 39
    Son interrogatoire, t. I : « dixit se recepisse fratres P. de Claramonte et Jacobum de Via Parisia inservientes ipsius ordinis, in capella domus Templi de Campo Bubali Senonensis diocesis ». L'interrogatoire du frère Jacques de Villeparisis, t. II : « receptum in capella domus Templi de Campo Bubali Senonensis diocesis per Johannem de Tara preceptorem dicte domus ».
  9. Mannier 1872, p. 173
  10. Anne-Marie Legras, L'enquête pontificale de 1373 sur l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem : édition et commentaires des documents relatifs au Grand Prieuré de France, CNRS, , 524 p. (OCLC 493684954, présentation en ligne), p. 444
    Frère Jean Radart, frère prêtre (1333), commandeur de cette baillie (1372-73), démis de ses fonctions et condamné par le chapitre pour défaut d'entretien de la commanderie (1381).
  11. Liste des maires de l'Yonne sur le site de la Préfecture de l'Yonne
  12. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  13. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .