Combat de Fleurigné (1799)

Le combat de Fleurigné a lieu les et pendant la Chouannerie.

Combat de Fleurigné

Informations générales
Date -
Lieu Fleurigné, La Chapelle-Janson, La Selle-en-Luitré et Luitré
Issue Victoire des républicains
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
Henri Victor Roulland
Pierre-Armand Pinoteau
• François-Gaspard de La Nougarède
Forces en présence
900 hommes[1] 200 à 600 hommes[1],[2]
Pertes
2 morts[2]
1 blessé[2]
10 à 50 morts[1],[2]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 48° 20′ 10″ nord, 1° 07′ 11″ ouest
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Combat de Fleurigné
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Combat de Fleurigné
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Combat de Fleurigné

Prélude

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À l'été 1799, les chouans de la division de Vitré, alors commandée par François-Gaspard de La Nougarède, dit Achille le Brun, sont parmi les premiers à reprendre les armes en Bretagne, après trois années de paix[3].

Début août 1799, le général Roulland est informé à Rennes de la déroute d'un détachement républicain lors du combat d'Argentré, près de Vitré[2]. Il décide alors de mener une expédition dans l'est du département et se met en marche avec deux compagnies de carabiniers et 400 gardes nationaux qui sont rejoints en route par des cantonnements de La Guerche-de-Bretagne, Vitré et Fougères, ainsi que par les gardes nationales des bourgs et des villes traversées[2]. Le 5 août, Roulland écrit au chef de bataillon Pinoteau qu'il est à la tête d'une colonne de 900 hommes et lui annonce son arrivée pour le soir à Fougères[1],[4].

Déroulement

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Dans un rapport adressé au commissaire général[Note 1], le maire de Fougères, Julien Loysel, rapporte que le commandant Pinoteau rassemble toutes les troupes disponibles et les envoie le 5 août au devant de la colonne du général Roulland, dans l'espoir de rencontrer les chouans et de les envelopper[1],[4]. La colonne de Fougères parvient effectivement à atteindre une troupe d'insurgés dans les communes de Fleurigné, La Selle-en-Luitré et Luitré, mais celle-ci ne s'avère être forte que de 200 hommes, le gros de l'armée royaliste s'étant dispersé pour éviter le combat[1],[4]. D'après Loysel, au lieu d'attendre la colonne de Roulland, la colonne fougeraise attaque avec trop de précipitation et les chouans parviennent à s'enfuir avant d'être cernés[1],[4]. Loysel fait état de la perte de huit à dix hommes et quelques blessés du côté des chouans, mais il déplore la faiblesse de ce bilan : « On peut dire que l’on a manqué là une des plus belles occasions qu’on eût trouvée depuis longtemps et d’en faire une déconfiture complète »[1],[4].

Un rapport du général Schilt[Note 2] fait également mention d'un combat, le 9 août, à La Chapelle-Janson, à deux kilomètres au nord de Fleurigné[2]. D'après son récit, Roulland rencontre ce jour-là une troupe d'environ 600 « brigands » sur les hauteurs du bourg[2]. Le général commence une manœuvre pour les tourner, mais les carabiniers se précipitent avec tant d'« ardeur » sur leurs ennemis, que ceux-ci sont mis en déroute avant que la majeure partie des troupes n'aient pu rejoindre le combat[2]. La plupart des insurgés parviennent à s'enfuir à la faveur de la nuit[2]. D'après Schilt, les chouans laissent au moins 40 morts, tandis que les pertes des républicains sont d'un carabinier et d'un grenadier tués et un autre blessé[2].

Les notes de l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand font aussi mention d'un combat livré par la division de La Nougarède à Fleurigné, en août 1799, mais celui-ci ne donne pas davantage de détails dans ses mémoires[3].

Notes et références

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  1. « Le général Rouland ayant écrit, par une ordonnance, le 18 (thermidor) de ce mois, au commandant Pinoteau qu’il était avec une colonne de neuf cents hommes à la poursuite des brigands, à l’effet de venger la mort des républicains tués par eux à l’affaire d’Argentré, et qu’il comptait arriver le soir avec tout son monde à Fougères, Pinoteau rassembla ce qu’il avait d’hommes disponibles et les envoya au-devant, dans l’espoir de rencontrer l’ennemi et de l’envelopper. Mais ils avaient su qu’on les cherchait et ils s’étaient retirés. Il en restait au plus deux cents que les nôtres atteignirent près la grande route de Fougères à Mayenne, sur les communes de Fleurigné, La Selle et Luitré. Ce fut encore cette fois la colonne fougeraise qui eut l’avantage de les voir la première ; mais toujours emportée par une excessive ardeur, au lieu d’attendre que le gros de la colonne fût à portée de donner et de les amuser en feignant de les craindre pour les attirer dans le piège, on se mit à courir sus, on les mit en fuite et en désordre avant d’avoir reçu le grand renfort, en sorte que très peu de monde eut l’affaire avec eux. On peut dire que l’on a manqué là une des plus belles occasions qu’on eût trouvée depuis longtemps et d’en faire une déconfiture complète. Il n’en eût peut-être pas échappé un seul de ce qu’ils étaient, si on n’avait pas donné avec tant de précipitation. On croit qu’ils ont perdu huit ou dix hommes et quelques blessés. Mais qu’est-ce que cela ? C’est surtout les chefs qu’il faudrait immoler ou prendre. Ce doivent être des émigrés. Il importe peu, pour terminer cette guerre de parti, que l’on tue quelques centaines de paysans, pour la plupart entraînés et qui resteraient dans leurs foyers si les prêtres et les émigrés ne les faisaient marcher par force ou par inspiration et séduction. L’exécution prompte et sévère des mesures ordonnées par la loi du 24 messidor ferait seule plus que les meurtriers combats[1],[4]. »

    — Rapport de Julien Loysel, maire de Fougères, au commissaire général.

  2. « Roulland rencontra les brigands, le 9 août, au nombre d'environ 600, à la hauteur de la Chapelle-Janson, près Fougères. Il faisait ses dispositions pour les tourner, mais l'ardeur des carabiniers les ayant emportés, ils se sont précipités avec tant de vitesse et d'acharnement sur cette bande de scélérats qu'elle a été en un instant culbutée et mise dans une déroute complète, avant même que la majeure partie de ses troupes aient pu prendre part au combat. Nous n'avons à regretter qu'un carabinier et un grenadier qui ont été tués; un autre a été blessé ; mais au moins 40 chouans sont restés sur le carreau... Les bois et la nuit les ont dérobés aux recherches du général... Depuis cette affaire, il rentre journellement des habitants des campagnes qui, entrainés, disent-ils, par violence, dans cet odieux parti, viennent déposer leurs armes et se retirer dans le sein des villes. Un seul canton a fait passer au général en chef la liste de 29 Chouans rentrés. Les colonnes républicaines sont toujours à leur poursuite et ne leur donnent pas le moindre relâche[2]. »

    — Rapport du général Schilt, le 16 août 1799.

Références

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  1. a b c d e f g h et i Le Bouteiller 1988, p. 672.
  2. a b c d e f g h i j k et l Chassin, t. III, 1899, p. 335-336.
  3. a et b Pontbriand 1897, p. 405-406.
  4. a b c d e et f Lemas 1894, p. 300-301.

Bibliographie

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  • Charles-Louis Chassin, Les pacifications de l'Ouest 1794-1801-1815 : Du dix-huit fructidor au Concordat et à l'invasion, t. III, Paris, Paul Dupont, , 803 p. (lire en ligne).  
  • Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.  .
  • Théodore Lemas, Le district de Fougères pendant les Guerres de l'Ouest et de la Chouannerie 1793-1800, Rue des Scribes Éditions, (réimpr. 1994), 371 p. (ISBN 978-2-906064-28-7, lire en ligne).  
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).