Bataille de La Croix-Avranchin (10 septembre 1795)

La première bataille de La Croix-Avranchin a lieu le lors de la Chouannerie. Elle s'achève par la victoire des chouans qui mettent en fuite une colonne républicaine venue d'Avranches.

Bataille de La Croix-Avranchin
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de l'église de La Croix-Avranchin en 2013.
Informations générales
Date
Lieu La Croix-Avranchin
Issue Victoire des chouans
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
Marie Eugène Charles Tuffin de La Rouërie
• Louis-François Dauguet
Forces en présence
200 hommes[1] 800 hommes[2]
Pertes
18 à 62 morts[3],[4],[1]
18 prisonniers[1]
Inconnues
2 prisonniers (fusillés)[1]

Chouannerie

Batailles


Coordonnées 48° 32′ 46″ nord, 1° 23′ 00″ ouest
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Prélude

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Le , un détachement républicain de la garnison d'Avranches se porte sur le bourg de La Croix-Avranchin afin de protéger la rentrée d'un convoi de blé[1],[5],[6],[7]. À leur entrée dans le bourg, les patriotes surprennent et mettent en fuite un petit groupe de chouans[1],[5],[6],[7]. Deux d'entre eux sont pris et fusillés, mais trois autres, blessés, parviennent à se sauver et donner l'alerte au quartier-général de la colonne normande[1],[5],[6],[7].

Forces en présence

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Les effectifs de combattants des deux camps ne sont pas connus avec précision. Dans ses mémoires, l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand estime le détachement républicain à 200 hommes[1],[5],[6],[7].

Les chouans comptent quant à eux plusieurs centaines de combattants[3],[7]. Menés par Marie Eugène Charles Tuffin de La Rouërie et Louis-François Dauguet, dit « Fleur de Rose »[8], ces derniers appartiennent la colonne normande de la division de Fougères[1],[5]. D'après Pontbriand, cette colonne peut rassembler jusqu'à 800 hommes à cette période[1],[2].

Déroulement

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Dans ses mémoires[Note 1], Toussaint du Breil de Pontbriand fixe la date du combat au [5], mais celui-ci a lieu en réalité le [4],[3],[6],[7].

Selon le récit de Pontbriand, les chouans entrent dans le bourg de La Croix-Avranchin sur trois côtés[1],[5],[6],[7]. Au moment de l'attaque, les soldats républicains sont dispersés dans les maisons, dans l'attente de l'arrivée des voitures de grains, et certains d'entre eux sont mêmes ivres[1],[5],[6],[7]. Les chouans ne rencontrent qu'une faible résistance et mettent en fuite les patriotes en un quart d'heure[1],[5],[6],[7].

D'après les documents officiels républicains, les patriotes se défendent vaillamment et s'ouvrent un passage à la baïonnette, alors que les chouans cernaient le bourg et leur sommaient de se rendre[4],[3],[6],[7].

Selon Toussaint du Breil de Pontbriand, les républicains laissent 62 morts et 18 prisonniers, qui acceptent de rejoindre les chouans et de servir dans la compagnie du capitaine Thomas Renou[1],[5],[6],[7].

Selon le rapport républicain, adressé par le district d'Avranches au représentant en mission Dentzel, les pertes sont de plus de 30 hommes[4],[6],[7]. L'historien normand Léon de La Sicotière évoque quant à lui une perte de 18 hommes[3],[7].

Notes et références

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  1. « Deux cents hommes de la garnison d’Avranches se portèrent sur la Croix-Avranchine pour protéger la rentrée des blés de quelques Patriotes de la ville ; ils y surprirent plusieurs Royalistes isolés de la colonne Normande, qui y étaient logés ; deux furent pris et fusillés ; trois autres blessés réussirent à se sauver et vinrent donner l’alarme au quartier de Tuffin de la Rouarie, qui se trouvait avec cette colonne. Aussitôt qu’il eut réuni ses hommes, il marcha sur ce bourg, où les soldats s’étaient dispersés dans les maisons en attendant les voitures de grains ; une partie d’entre eux étaient déjà ivres. Tuffin et Dauguet pénétrèrent par trois côtés à la fois, et trouvèrent si peu de résistance que, dans un quart d’heure, cette troupe était en fuite, avec perte de quatre-vingts hommes, dont soixante-deux furent tués. Le capitaine Renou, dit Alexandre, fit à lui seul dix-huit prisonniers dans une maison ; il leur proposa de servir avec lui, ce qu’ils acceptèrent ; il les incorpora tous dans sa compagnie et en fut très content pendant toute la guerre.

    La colonne Normande eut dans ce temps plusieurs autres affaires, du côté de Ducey, de Genest et de Pontorson, dont on ne connait pas les détails[1],[5]. »

    — Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Le Bouteiller 1988, p. 453.
  2. a et b Pontbriand 1897, p. 194.
  3. a b c d et e La Sicotière, t. I, 1889, p. 326.
  4. a b c et d Jourdan, t. II, 1907, p. 42.
  5. a b c d e f g h i j et k Pontbriand 1897, p. 200-201.
  6. a b c d e f g h i j et k Pontbriand 1904, p. 174-175.
  7. a b c d e f g h i j k l et m Ménard, t. X, 1894, p. 83-84.
  8. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 385.

Bibliographie

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  • Félix Jourdan, La Chouannerie dans l'Avranchin, t. II, Imprimerie de L'Avranchin, , 271 p. (lire en ligne).  
  • Léon de La Sicotière, Louis de Frotté et les insurrections normandes, 1793-1832, t. I, Plon, , 667 p. (lire en ligne).  
  • Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.  .
  • Victor Ménard, « Histoire de la ville de Saint-James-de-Beuvron », dans Mémoires de la Société académique du Cotentin (archéologie, belles-lettres, sciences et beaux-arts), t. X, Avranches, Imprimerie Alfred Perrin, , 180 p. (lire en ligne).  
  • Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).  
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).