Combat de Cornillé

Le combat de Cornillé a lieu en février 1796, pendant la Chouannerie.

Combat de Cornillé
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue en 2014 de l'église de Cornillé
Informations générales
Date
Lieu Cornillé et Saint-Didier
Issue Victoire des chouans
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
• Louis de Chabert
Forces en présence
500 hommes[1],[2] 220 hommes[1],[2]
Pertes
8 morts[1],[2]
10 prisonniers[1],[2]
Aucune[1],[2]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 48° 04′ 49″ nord, 1° 18′ 25″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Combat de Cornillé
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
(Voir situation sur carte : Bretagne (région administrative))
Combat de Cornillé
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
(Voir situation sur carte : Ille-et-Vilaine)
Combat de Cornillé

Prélude modifier

Le déroulement de ce combat est rapporté par l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, dans ses mémoires[Note 1]. Celui-ci le place pendant le mois de février de l'année 1796, dix jours après le combat de Bais[1].

Le 15 février 1796, Alexis Louis Gordien du Bouays de Couësbouc place les frères Chabert, deux émigrés originaires du Languedoc et rescapés de l'expédition de Quiberon, à la tête de la troisième colonne de la division de Vitré, auparavant dirigée par Pierre Rossignol[1],[2],[3].

D'après le récit de Pontbriand, la garde territoriale de Bais profite d'un renfort de cent hommes de troupes de ligne pour mener un raid sur les paroisses chouannes de Saint-Didier et Cornillé[1],[2].

Forces en présence modifier

Selon Pontbriand, les républicains engagent environ 500 hommes dans cette affaire[1],[2]. Du côté des chouans, les frères Chabert, à peine arrivés pour prendre leur commandement, n'ont que 220 hommes avec eux à Torcé lorsqu'ils sont informés de l'attaque[1],[2].

Déroulement modifier

Dans un premier temps, les républicains ne rencontrent aucune opposition et se dispersent dans les fermes qu'ils livrent au pillage[1],[2]. Les frères Chabert, malgré le faible nombre de leurs combattants, divisent leurs forces en quatre détachements et attaquent les républicains sur différents points[1],[2]. Le combat le plus important s'engage à l'intérieur du bourg de Cornillé[1],[2]. La plupart des patriotes s'y rassemblent, mais un certain nombre d'entre eux sont ivres et arrivent de manière désordonnée[1],[2].

Cependant, en entendant le bruit des fusillades venir de quatre directions différentes, le capitaine de troupes de ligne redoute d'avoir à faire à toute la division royaliste de Vitré et préfère donner l'ordre de la retraite[1],[2]. Il se retire sur Louvigné-de-Bais, bientôt imité par les gardes territoriaux, qui sont poursuivis au-delà du bourg par les chouans[1],[2].

Pertes modifier

Selon Pontbriand, les chouans ne déporent aucune perte dans ce combat, tandis les gardes territoriaux laissent huit morts et que dix autres sont désarmés par des paysans de Cornillé[1].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Les deux braves frères Chabert, émigrés du Languedoc, échappés du massacre de Quiberon, qui, depuis, avaient servi dans le Morbihan, arrivèrent dans la division de Vitré, avec le chevalier Payen et un autre officier nommé Gueffier. M. de Couasbouc offrit aux Chabert le commandement de la troisième colonne, qu'ils acceptèrent et tous les capitaines les virent arriver avec plaisir.

    Environ dix jours après l'affaire de Bais, les gardes territoriaux de cette paroisse voulurent profiter de l'arrivée de cent hommes de troupes de ligne pour venger la mort de leurs camarades, tués dans la dernière action, et piller les paroisses royalistes. Ils se réunirent et firent une incursion sur les paroisses de Saint-Didier et de Cornillé, au nombre d'environ cinq cents hommes, qui se répandirent dans les meilleures fermes, où ils vivaient à discrétion. Les Chabert, à peine arrivés, n'avaient que deux cent vingt hommes réunis au bourg de Torcé ; ne voulant pas s'exposer à combattre des forces si nombreuses, ils divisèrent les leurs en quatre détachements, qui attaquèrent des différents côtés les Républicains dispersés dans les fermes ; les premiers coups de fusils réunirent la plus grande partie d'entre eux dans le bourg de Cornillé, mais un assez grand nombre s'était déjà enivrés et arrivaient en désordre. Le capitaine qui commandait la troupe de ligne, entendant une fusillade assez soutenue de quatre côtés différents, ne savait vers lequel marcher, il n'avait pas de confiance dans les gardes territoriales, et, craignant que la Division ne fut réunie et d'avoir affaire à des forces trop supérieures, il prit la route de Louvigné et fut suivi par les territoriaux que les Chabert poursuivirent jusqu'auprès de ce bourg. Ils se retirèrent ensuite, forts satisfaits d'avoir délivré leurs pays, sans qu'il leur en coûtât de pertes. Huit gardes territoriaux avaient été tués dans la journée, et dix autres désarmés par les paysans de Cornillé, qui ne leur firent aucun mal[1]. »

    — Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Pontbriand 1897, p. 275-277.
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Pontbriand 1904, p. 308-310.
  3. Le Bouteiller 1988, p. 508.

Bibliographie modifier

  • Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.  
  • Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).  
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).