Clarinette contrebasse

instrument à vent de la famille des bois

La clarinette contrebasse est souvent utilisée en ensemble de clarinettes et en orchestre d'anches simples. Elle permet d'obtenir en ensemble un soutien exemplaire faisant ressortir les harmoniques des autres instruments. Arnold Schönberg l'a utilisée dans ses Orchestrestücke op. 16. Le compositeur français Jean-Louis Agobet a composé en 2002 le concerto Génération pour trois clarinettes et orchestre incluant une importante partie de clarinette contrebasse. Le compositeur de musique spectrale Gérard Grisey a composé en 1983 un dyptique pour clarinette contrebasse solo Anubis-Nout.

  • En anglais: contra bass clarinet, double bass clarinet.
  • En allemand: Kontra-Bass-Klarinette.
  • En néerlandais: contrabasklarinet.
  • En italien: clarinetto contrabbasso si
Clarinette contrebasse
Image illustrative de l’article Clarinette contrebasse
Deux clarinettes contrebasse droites, respectivement en métal (Leblanc) et en bois de grenadille (Selmer).

Variantes modernes Clarinette contrebasse en si♭,

CLEX (Contrabass cLarinet Extended)

Variantes historiques contrebasse guerrière, clarinette-pédale, clarinette contrebasse descendant à l'Ut grave en forme de trombone (paperclip), batyphon
Classification Instrument à vent
Famille Bois
Instruments voisins Flûte, hautbois, clarinette, basson, saxophone
Tessiture Variantes descendant au mi♭ grave, au ré grave ou à l'Ut grave
Instrumentistes bien connus Anthony Braxton, Armand Angster, Alain Billard
Facteurs bien connus Georges Leblanc Paris, Henri Selmer Paris, Leblanc USA, Benedikt Eppelsheim[1]

Histoire modifier

 
Instrumentiste jouant une clarinette contrebasse (Besson ?). The Symphony society of New York, par Esther Singleton, ca. 1917

À l'exception des très rares exemplaires de clarinettes octo-contralto et du prototype de clarinette octo-contrebasse produites par la maison Georges Leblanc Paris et conçues par l'acousticien Charles Houvenaghel[2], la clarinette contrebasse joue la tessiture la plus grave de la famille des clarinettes.

Une clarinette contrebasse en si♭, appelée contrebasse guerrière, a été inventée par l'orfèvre Dumas, de Sommières, au début du XIXe siècle. Il est discuté en 1811 à l'Académie des Beaux-arts de son usage dans les orchestres militaires en France pour des raisons esthétiques en réaction à l'introduction de la contrebasse à cordes à l'Opéra en 1732 par Montéclair et du trombone en 1773 par François-Joseph Gossec [3].

En 1829, M. Streitwolf, facteur d'instrument à Goettingue, fait connaitre « une clarinette contrebasse qui descendait au contre-fa et dont le doigté comme la forme, était ceux du cor de bassette. Elle sonnait exactement l'octave grave de cet instrument (...) »[4]. Il s'agit probablement d'une clarinette contrebasse, voire contralto, en fa dont la tonalité est aujourd'hui abandonnée.

En 1833, Henri Brod, luthier renommé pour ses améliorations apportées au hautbois, au cor anglais et au hautbois baryton, est identifié par François-Joseph Fétis comme facteur d'une clarinette contrebasse[5].

 
Batyphon (1839).

Le batyphon[6],[7] est défini comme un « instrument inventé en 1839 par Wieprecht, directeur des corps de musique de la garde royale de Prusse, et Skorra, facteur d'instruments de la cour royale. C'est une sorte de clarinette contre-basse en ut d’une sonorité très égale et pleine d’ampleur, sur toute l'étendue de son échelle. Sa construction diffère de celle de la clarinette ordinaire par la disposition des trous latéraux, qui étant donné les dimensions de l'instrument, ne sont plus accessibles aux doigts et doivent être bouchés à l'aide de clefs. L'ouverture successive des trous latéraux produit les sons fondamentaux dont l'effet réel est à l'unisson des notes comprises entre mi (mi−1) et la♯ (la♯1) »[8] (en notation latine).

Adolphe Sax dépose un brevet[9] pour une clarinette contrebasse en mi♭ en 1851 dans le but de remplacer la contrebasse à cordes de l'orchestre symphonique dans les orchestres d'harmonie en descendant jusqu'au sol comme elle. Grand collectionneur d'instruments qu'il étudiait pour ses travaux organologiques et ses inventions, Sax disposait d'un exemplaire du batyphon dans ses collections[10].

Dans les années 1885, Evette et Schaeffer réalise une clarinette-contrebasse « sonnant à l’octave inférieur de la clarinette basse. Ce qui distingue cette nouvelle clarinette, c’est non seulement la rondeur, la justesse et la beauté des sons (qui ne sont pas accompagnés de vibrations ou bruits désagréables, comme certains instruments similaires), mais encore la facilité d’octaviation ou plutôt de quintoiement, et surtout la conservation du timbre particulier à la clarinette, qui fait de ce nouvel individu, un membre appartenant bien à la famille. La clarinette-contrebasse Evette et Schaeffer est en métal à perce large (4 centimètres environ), elle est cotée 650 francs[11]. »

« En 1889, le facteur de cuivres Fontaine-Besson a commencé à produire une nouvelle clarinette-pédale. Cet instrument se compose d'un tube de 10 pieds (3,0 m) de long, dans lequel des alésages cylindriques et coniques sont combinés. Le tube est redoublé deux fois sur lui-même. Il possède 13 clés et 2 anneaux sur le tube, et le doigté est le même que pour la clarinette en si♭ sauf pour les huit demi-tons les plus élevés. La sonorité est riche et pleine à l'exception des notes les plus graves, qui sont inévitablement un peu rugueuses en qualité, mais beaucoup plus sonores que les notes correspondantes du contrebasson. Le registre supérieur ressemble au registre du chalumeau de la clarinette en si♭, car il est rosé et doux [12] ». Un brevet pour cet instrument est déposé dans six pays par Marthe Besson chargée des brevets et cheffe de l'entreprise familiale de facture instrumentale[13],[14]. Constant Pierre donne également une description de cet instrument pour l'exposition universelle de 1889 bien qu'il ne soit pas finalisé[15].

Vers 1920, le modèle de Fontaine-Besson (basé sur le système Albert) laisse place à celui de Buffet-Crampon (basé sur le système Boehm) dans les orchestres[13].

La maison Gottlob Hermann Hüller, installée à Schöneck im Vogtland, fabrique en 1939 un modèle allemand de clarinette contrebasse à 22 clés avec le corps en bois et le pavillon en métal ; modèle qui est exposé au musée tchèque de la musique[16]. Le facteur Fritz Wurlitzer réalise également un modèle allemand dans les années 1975 visible dans ses ateliers.

De 1950 à 1983, le facteur Georges Leblanc Paris produit plusieurs évolutions du modèle en métal (modèle 340[17],[18],[19] argenté ou nickelé) de clarinette contrebasse en si♭ en forme de trombone (dite paperclip) descendant à l'Ut grave[note 1],[20] et disposant de deux clés de registre automatisées, voire une 3ème clé de registre manuelle pour le modèle le plus moderne[note 2] étendant le registre suraigu à 5 octaves et demi. Cette forme en trombone rappelle celle du contrebasson et facilite le transport de l'instrument par rapport au modèle traditionnel de forme droite non démontable, qui constituait un des freins à sa diffusion. Ce modèle a été très diffusé aux États-Unis dans les universités et les High-Schools après la seconde guerre mondiale et demeure très utilisé de nos jours par les musiciens professionnels en dépit de l'arrêt de sa fabrication.

Les autres facteurs de clarinettes contrebasse ont généralement développé des modèles droits (rectilignes)[21]. On citera notamment:

  • Henri Selmer Paris:
    • modèle série 9 (1960?)
    • modèle 28 en palissandre de Rio descendant à l'Ut grave, 18 clés, 7 plateaux, diamètre perce: 33,9 mm
  • Georges Leblanc Paris: modèle 342 (de 1964 à 1983[22]) en métal descendant au mi bémol grave
  • Leblanc USA: modèle L7182 en matériau Reso-Tone descendant au mi♭, diamètre perce: 1,182" (30,02 mm)
  • Linton, distributeur américain sous son nom de clarinettes Orsi notamment
  • Ripamonti, facteur italien:
    • modèle 323 en palissandre descendant à l'Ut grave à la fois mi♭ et si♭
    • modèle 123-1m en métal de forme paperclip descendant à l'Ut grave[23] fabriqué par le chinois Jinbao
  • Le facteur italien Orsi a également fabriqué une clarinette de contrebasse en métal en si♭ descendant jusqu'au dans les années 1960.

Buffet Crampon avait développé un modèle compact de clarinette contrebasse en métal dont la production a été arrêtée par la seconde Guerre Mondiale[24].

En 2006, le facteur munichois Benedikt Eppelsheim a développé un modèle de clarinette contrebasse avec une triple clé de registre automatique sur la forme du saxophone baryton avec deux variantes de perce: 32 mm (sonorité déliée) et 36 mm (sonorité plus pleine). Elle dispose des 4 clés de trille à la main droite. Sa hauteur totale est relativement réduite (1,19 m) par rapport aux modèles rectilignes.

Évolution modifier

 
Jochen Seggelke présentant la clarinette contrebasse étendue CLEX (2023).

Divers prototypes d'une nouvelle clarinette contrebasse, appelée CLEX (en anglais : Contrabass Clarinet Extended), ont été développés depuis 2013 selon une solution mécatronique par une équipe de recherche sous la direction d’Ernesto Molinari (professeur à la Haute École des Arts de Berne), de Jochen Seggelke (facteur de clarinette) et de Daniel Debrunner (mécatronicien). Les plateaux équipés de moteurs sont télécommandés à distance par les doigts du musicien via des touches équipées de capteurs électroniques. Ce type d'instrument ouvre de nouvelles perspectives musicales pour les instrumentistes et les compositeurs. Le positionnement des trous sur le corps de la clarinette s'affranchit totalement des contraintes mécaniques traditionnelles[25].

En juin 2016, Molinari a présenté le premier des trois prototypes fonctionnels lors de deux concerts.

Perce modifier

La perce des clarinettes contrebasses va de 30 millimètres[26] à 36 millimètres, voire 44 millimètres (1,75 pouce)[27] selon le modèle. Elle peut être poly-cylindrique pour les instruments modernes.

Bec, anche et embouchure modifier

 
Boite d'anches Vandoren pour clarinette contrebasse en si   représentant un modèle paperclip Leblanc Paris.

Le diamètre du tenon pour le montage du bec d'une clarinette contrebasse varie peu d'un constructeur à l'autre[28]. Il mesure de l'ordre de 35 mm environ.

Le modèle en métal de clarinette contrebasse Leblanc a connu un tel succès qu'il est représenté sur la boîte d'anches de chez Vandoren.

La taille de l'anche pour cette clarinette est plus grande (20 mm x 89 mm environ) que celle des clarinettes soprano (12 x 67 mm), alto, basse (16,6 mm x 78 mm environ) et contralto.

On peut jouer également des anches synthétiques.

NB. Certaines clarinettes contralto comme les modèles de chez Georges Leblanc Paris utilisent un bec de clarinette contrebasse.

Compte-tenu des fréquences basses des notes de l'extrême-grave qui ont tendance à ébranler la tête (fréquence = 29,27 Hz pour un si♭-2 réel (ou Ut grave de la clarinette) en notation latine / diapason la3 = 442 Hz) et à perturber la vision, certains instrumentistes américains préconisent d'utiliser la technique d'embouchure des anches doubles dite double lip qui n'est plus enseignée en France à la clarinette et qui permet de limiter la pression exercée sur l'anche[29].

Alain Billard indique que pour le triptyque Art of Metal I, II, III de Yann Robin:

« cette pièce est autour du métal. On a même poussé le jeu très loin puisque j’ai fait faire des becs en métal sur mesure, pour que ce soit du métal de bout en bout. On a même essayé de faire une anche en métal, mais c’est comme une lame de rasoir ! - Alain Billard[30] »

Longueur et transport modifier

La longueur du tuyau déplié (sans compter le pavillon) mesure environ 2 mètres et demi pour une clarinette descendant au mi bémol grave à 3 mètres pour une clarinette descendant à l'ut grave.

L'encombrement de la clarinette contrebasse « paperclip » Leblanc est d'environ 111,7 cm en hauteur et le corps peut être démonté en 2 parties. Ce modèle dispose de diverses solutions d'étuis de transport rigides relativement compacts en permettant de superposer le corps démonté en deux parties. Il est également possible d'utiliser un étui de basson souple[31].

L'instrument peut se jouer assis ou debout le plus souvent avec une pique ou plus rarement avec une cordelière seule.

Une fois monté, l'instrument peut être reposé sur un support d'instrument adapté (en anglais : stand).

Tonalité modifier

La clarinette contrebasse est un instrument transpositeur en si bémol[32]. Elle joue une octave en dessous de la clarinette basse ; une quarte en dessous de la clarinette contralto, une quinte au-dessus de la clarinette octo-contralto, une octave au-dessus de la clarinette octo-contrebasse[33].

La tessiture écrite de la clarinette contrebasse en si♭ est do2 - sol5 (voire mi6 ou +)[34], et sonne respectivement en réel si♭-2 - fa3 (voire 4 ou +) (en notation latine). La fréquence d'un si♭-2 correspond à 29,27 Hz avec un diapason la3 à 442 Hz.

Elle rivalise avec la note la plus grave du contrebasson, ce qui autorise que certains compositeurs les fassent jouer à l'unisson.

Fabricants ou distributeurs modifier

Le nombre de fabricants de clarinette contrebasse est extrêmement limité au XXIe siècle:

France :

USA:

Allemagne :

Italie :

  • Ripa Musical Instruments, distributeur d'un modèle chinois

Chine :

  • Tianjin Frater Musical Instrument Co., Ltd.

Répertoire modifier

Peu connue du grand public, la clarinette contrebasse est néanmoins présente dans tous les styles de musique, de la musique classique au Jazz (e.g. Anthony Braxton...) en passant par la musique contemporaine et le rock expérimental (e.g. compositions de Frank Zappa, Dave Matthews Band... ).

Elle est également présente pour son velouté dans la musique de jeux vidéo (Wilbert Roget II (en)[35]... ).

Par rapport au répertoire de la clarinette contralto, celui de la clarinette contrebasse est plus vaste[36].

Musique classique modifier

Musique contemporaine modifier

La clarinette contrebasse est fréquemment utilisée en musique électronique vivante ((en) live electronic music)[37].

Œuvres en solo modifier

  • Gérard Grisey, Anubis, Nout (1983), à la mémoire de Claude Vivier: 2 pièces pour clarinette contrebasse solo.
  • Franco Donatoni, Ombra (1984): Deux pièces pour clarinette contrebasse.
  • Patrice Sciortino, Clef (1987, Gérard Billaudot éditeur): étude pour clarinette contrebasse.
  • François-Bernard Mâche, Aliunde (1988)[38].
  • Gerard Brophy, Twist (1993) pour clarinette solo.
  • Giorgio Colombo Taccani, Golem (2004) pour clarinette contrebasse solo.
  • Alex Shapiro, Deep (2004) pour clarinette contrebasse et soundscape électronique.
  • Raphaël Cendo, Décombres (2006) pour clarinette contrebasse et dispositif électronique.
  • Yann Robin, Art of Metal I, II, III (2007-2008) pour clarinette contrebasse métal et dispositif électronique en temps réel.
  • Petra Stump-Linshalm, Uisge Beatha (2015)[39] pour clarinette contrebasse solo

Œuvres en ensemble modifier

  • Donald James Martino (en), Triple Concerto (1977) pour clarinette, clarinette basse, clarinette contrebasse et orchestre de musique de chambre.
  • Magnus Lindberg, Kraft (1985) pour ensemble concertant et électronique.
  • Brian Ferneyhough,
    • The Doctrine of Similarity (1999-2000) pour chœur et instruments.
    • Les Froissements des Ailes de Gabriel (2003) pour guitare et ensemble.
  • Liza Lim (1966), Machine for Contacting the Dead (1999-2000) pour clarinette basse et contrebasse, violoncelle et ensemble.
  • Wolfgang Rihm, Grund-Riss (2008), étude pour trois instruments dans l’extrême-grave : clarinette contrebasse, trombone contrebasse, saxophone contrebasse.

Musiques de film modifier

La clarinette contrebasse a été très utilisée dans les musiques de films, notamment par Bernard Herrmann dans les films d'Alfred Hitchcock et également dans les films de Charlie Chaplin[40]. On la retrouve également de façon très présente dans les séries télévisées des années 1950-1970 où les harmoniques de son spectre sonore passe beaucoup mieux que celui du contrebasson au travers des haut-parleurs des téléviseurs. La clarinette contrebasse est adaptée pour les scènes de suspense, voire d'horreur et elle est brillante en duo ou en trio avec des clarinettes basses, possédant la capacité d'avoir une intonation magnifiquement ajustée dans les sons les plus graves.

Orchestration modifier

La clarinette contrebasse, comme beaucoup d'instruments secondaires, a souffert d'une réputation de rareté dans les traités d'orchestration en dépit de son emploi fréquent dans la musique de film américaine; ce qui a influencé négativement des générations de jeunes compositeurs[40].

« La clarinette contrebasse est encore trop rare pour être considérée comme une ressource disponible en matière de composition symphonique. »

— Walter Piston , "Orchestration", édition 1955[44]

Clarinettiste contrebasse modifier

La liste suivante non exhaustive cite quelques-uns des instrumentistes ayant une activité significative avec la clarinette contrebasse et sa promotion, indépendamment des styles musicaux (classique, jazz , musique contemporaine, improvisation...) :

 
Anthony Braxton jouant une clarinette contrebasse paperclip Leblanc à Rochester (New York) 1976.
 
Différents instruments de la famille des clarinettes joués par le Tribal Clarinet Trio : à gauche clarinette en sol grave (Theo Jörgensmann), au milieu clarinette contrebasse Selmer (Ernst Ulrich Deuker), à droite cor de basset (Etienne Rolin).
 
Christoph Pepe Auer avec clarinette contrebasse droite en métal Leblanc Ernesto Molinari avec un modèle Contrabass Clarinet Extended et une clarinette en si bémol historique.


Enregistrements modifier

  • Anthony Braxton, In the Tradition (1974, label SteepleChase, SCS 1015) et In the Tradition - Volume 2 (1976, label SteepleChase, SCS 1045). Ce sont des standards de bebop joués à la clarinette contrebasse, notamment ornithology[46] de Charlie Parker et Donna Lee, joués avec une agilité presque comparable à celle d'un saxophoniste.
  • Pierre Louis Garcia
    • Oldlegum , enregistré au New Morning (KPP, 1988).
    • 5/SOLO, (label Palestro, 2021)[47].
  • Charles Mingus, Epitaph (version 1989, label Columbia): composition de Jazz, album posthume enregistré par un orchestre de 30 musiciens dirigé par Gunther Schuller.
  • Lucien Dubuis Trio & Marc Ribot (2009, Enja Records – ENJ-9540 2): album ouvert sur plusieurs styles musicaux du jazz au rock.
  • John McCowen, Solo Contra (2017, IARC0015), album CD pour clarinette contrebasse solo.

Jason Adler a établi une liste des principaux enregistrements existants à la clarinette contrebasse[48].

Enseignement modifier

Compte-tenu de sa rareté et de son prix, cet instrument n'est pas enseigné dans les conservatoires de musique en France.

Il est essentiellement pratiqué par les clarinettistes expérimentés ou professionnels.

Il existe des Master classes et des workshops dispensés par les spécialistes de l'instrument à destination des instrumentistes et des compositeurs pour les aider à aborder ses particularités et les techniques de jeu étendues (effet sonore, doigtés polyphoniques, quart de ton…)[49].

Citation modifier

« La clarinette contrebasse : "Beaubourg en miniature". »

— Alain Billard, France Télévisions[50]

Bibliographie modifier

  • (en) Jason William Alder, Compendium of Sonic Possibilities of the Contrabass Clarinet: A Study of CrossCompatibility and Composer Collaboration (thèse PhD. Doctor of Philosophy), The Royal Northern College of Music in collaboration with Manchester Metropolitan University, (lire en ligne)
  • Charles Koechlin, Traité de l'orchestration en 4 volumes - Volume 1 (a) Étude des instruments (b) Équilibre des sonorités, Paris, Éditions Max Eschig, , 336 p. (BNF 39725857), p. 35-36 - « Son usage à l'orchestre est analogue à celui des Contrebasses à cordes; l'écriture la meilleure (surtout pour l'extrême grave, de (notes écrites) do1 à sol1) est celle en Octave avec la clarinette basse; alors la vibration éventuelle de l'anche cesse d'être fâcheuse._ On peut aussi (comme également les C.B. à cordes) employer la clarinette contrebasse sans l'appui de la clarinette basse; alors elle sert à prolonger l'étendue de la Cl. B.: (notes réelles) Cl. B. de la1 à mib1 Cl. CB. de mi1 à fa-1. Les Basses faites par la Clarinette Contrebasse seule, seront donc de préférence dans le registre suivant : (notes écrites) (sol1) la1-fa#2 c'est-à-dire (sol-1) la-1-fa#1. »
  • Charles Koechlin, Les instruments à vent, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 267), , 128 p. (OCLC 843516730)
  • Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Technique, formes, instruments, éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 1109 p. [détail des éditions] (ISBN 2-04-005140-6)
  • (en) F. Geoffrey Rendall, The Clarinet - Some Notes Upon Its History and Construction. Second Revised Edition., Londres, Ernest Benn Limited, (ISBN 9780510367015)
  • (en) Encyclopædia Britannica - Eleventh Edition., Etats-Unis, Horace Everett Hooper, 1910-1911

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La variante d'origine date de 1935 et descend au grave avec une seule clé de trille à la main droite et deux clés de registre manuelles.
  2. Le modèle le plus abouti dispose de 3 clés de registre et de toutes les clés de cadence: modèle 345 type A. Sur certains modèles, l'extension au do et do# graves est amovible permettant au musicien d'avoir un instrument plus sonore.

Références modifier

  1. (en) « Clarinette contrebasse Benedikt Eppelsheim. », sur eppelsheim.com, le site de Benedikt Eppelsheim - instruments à vent (consulté le )
  2. (en) Eric Hoeprich, The Clarinet, Yale University Press, , 416 p. (ISBN 9780300102826, lire en ligne), p. 295
  3. Jean-Michel Leniaud, Procès-verbaux de l'Académie des Beaux-arts: 1811-1815, Librairie Droz, , 564 p. (ISBN 2900791995, lire en ligne), p. 30-31. cf. Rapport du 30 mars 1811 : présentation de la basse et contrebasse guerrière par J. Dumas
  4. Revue et gazette musicale de Paris : huitième année, (lire en ligne), p. 19-20. cf. "Nouvelles clarinettes de M. SAX fils" par Fétis père, directeur du conservatoire de Bruxelles.
  5. François-Joseph Fétis, « Instruments nouveaux. La clarinette basse. », Revue Musicale, publiée par M. Fétis, Sautelet, vol. XIII, no VIIème année (1833),‎ , p. 122-123 (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Albert R. Rice, From the Clarinet D'Amour to the Contra Bass : A History of the Large Size Clarinets, 1740-1860, Oxford University Press, , 488 p. (ISBN 9780195343281, lire en ligne), p. 331.
  7. (en) Kathleen Schlesinger (en) et Hugh Chisholm (dir.), « Batyphone », dans Encyclopædia Britannica 1911, vol. 3, Londres, Cambridge University Press, , 11e éd. (lire sur Wikisource), p. 552.
  8. Nouveau Larousse illustré : Dictionnaire universel encyclopédique, vol. 1, Librairie Larousse, (lire en ligne), p. 783
  9. France. Ministère de l'agriculture et du commerce., Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d'invention pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, vol. 23, 1850-1854 (ISSN 1967-4074, lire en ligne), p. 62-63 cf. Brevet d'invention pour une période de quinze ans, n°6965, en date du 30 juin 1851 au Sieur SAX, Paris. Pour de nouvelles dispositions applicables aux instruments à vent. Sax y revendique une clarinette contrebasse en Mi bémol.
  10. Ignace De Keyser et Haine Malou, « Le Musée Instrumental D'un Artiste Inventeur : La Collection Privée D'Adolphe Sax. », Revue Belge De Musicologie / Belgisch Tijdschrift Voor Muziekwetenschap, vol. 70,‎ , p. 149–164 (lire en ligne, consulté le )
  11. Constant Pierre, Les facteurs d’instruments de musique, les luthiers et la facture instrumentale : Précis historique, Paris, Ed. Sagot, Librairie Musicale, (lire en ligne)
  12. Cette description de la clarinette-pédale Besson est résumée de l'article sur la clarinette-pédale de Kathleen Schlesinger dans l'Encyclopædia Britannica (1911). La date de 1889 est de Rendall. Voir l'article : (en) Kathleen Schlesinger (en) et Hugh Chisholm (dir.), « pedal clarinet », dans Encyclopædia Britannica 1911, vol. 21, Londres, Cambridge University Press, , 11e éd. (lire sur Wikisource).
  13. a et b (en) Albert Rice, « The E-flat Contra Alto Clarinet by Maldura (1881) and the Contra Bass Clarinets by Besson (1890), Journal of the American Musical Instrument Society XLII (2016), 161-96 », sur academia.edu,‎ (consulté le ).
  14. La Philharmonie en ligne, « Maison Besson - Portraits de facteurs d’instruments », sur philharmoniedeparis.fr, (consulté le ).
  15. Constant Pierre, La facture instrumentale à l’Exposition de 1889 : Notes d’un musicien sur les instruments à souffle humain nouveaux et perfectionnés, Paris, Librairie de l’art indépendant, , 313 p. (BNF 31108678), p. 77-82
  16. Bohuslav Čížek (trad. Cécile Boiffin), « Clarinette contrebasse », dans Encyclopédie illustrée. Instruments de musique, Gründ, 256 p. (ISBN 9782700018523), p. 147.
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