Benoît Ribadeau-Dumas

haut fonctionnaire français

Benoît Ribadeau-Dumas, né le à Neuilly-sur-Seine, est un haut fonctionnaire et industriel français.

Biographie modifier

Origine et formation modifier

Né d'un père avocat, Benoît Ribadeau-Dumas passe son enfance dans le 7e arrondissement de Paris[1],[2].

Après son baccalauréat scientifique, il intègre maths-spé au lycée Louis-le-Grand, puis l'École polytechnique[2].

Carrière modifier

En 1997, il sort major de l'École Nationale d'Administration (promotion Marc-Bloch)[2] dans laquelle se trouve également Édouard Philippe, et commence sa carrière de haut fonctionnaire au Conseil d'État[3].

De 2002 à 2004, il occupe le poste de conseiller technique, chargé de la réforme de l'État et de la décentralisation sous le gouvernement Jean-Pierre Raffarin[1].

Ensuite, il rejoint le groupe électronique Thales en tant que directeur du développement, puis directeur pour l'Europe de Air Traffic Management Systems en 2006[3], et Directeur Général de Thales Underwater Systems en 2009. Il travaille ensuite pendant 5 ans dans le groupe parapétrolier CGG[4]. En septembre 2015, il rejoint le groupe Zodiac Aerospace en tant que Directeur Général de la branche Aerosystems[5],[6],[7].Il démissionne du Conseil d'État le [8].

Rémunération modifier

Benoit Ribadeau Dumas était directeur de la branche Aerosystems de l'industriel Zodiac Aerospace, ainsi que membre du Directoire[9]. À ce titre, il touchait une rémunération annuelle fixe de 223 611€, comme mandataire social. Différentes options de performance (stock options) lui étaient attribuées gratuitement : 20 000, à hauteur d'approximativement 20 euros par action (selon pdf publié par l'entreprise). Du fait de son départ pour la direction de Matignon, et donc de la rupture de son mandat, Benoit Ribadeau Dumas ne les a pas touchées. Sur les années 2016 et 2017, il touchera respectivement 486 291€ et 441 225€ (pages49-50). En complément, il a également racheté son véhicule de fonction. Son salaire à Matignon sera largement inférieur à sa précédente fonction[10].

Directeur de cabinet du Premier ministre modifier

En mai 2017, Benoît Ribadeau-Dumas est nommé directeur de cabinet du nouveau premier ministre, Édouard Philippe[1]. Fin 2018, il est critiqué par une partie de la majorité présidentielle, au même titre qu'Alexis Kohler, pour représenter la technocratie éloignée de la réalité de la vie des Français, notamment par les Gilets jaunes[11]. La presse le décrit comme un homme à la fois craint et détesté pour sa rigidité [12] mais également très droit, travailleur et intelligent[13]. Dans l'entourage de Matignon, on le surnommerait "Le Vatican"[14].

Dans le contexte de l'épidémie de maladie à coronavirus, il milite pour le maintien du premier tour des élections municipales de 2020, finalement décidé par Emmanuel Macron[15].

Après Matignon modifier

À partir de l'été 2020, cédant sa place à Matignon et déclinant la proposition de devenir ministre[16], il est d'abord pressenti pour devenir directeur général d'Engie[17]. Il est finalement nommé directeur général du réassureur Scor pour succéder à Denis Kessler[18], mais le processus de succession est interrompu à la suite du retrait anticipé de Denis Kessler de son mandat, alors que Benoît Ribadeau-Dumas ne remplit pas encore les conditions fixées par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Régulation (ACPR) pour prendre la tête d’une compagnie d’assurance[19].

En février 2022, Benoit Ribadeau-Dumas rejoint la société d’investissement Exor comme associé[20]. Il devient un an plus tard administrateur de Stellantis[21] et d'Iveco[22], deux entreprises détenues en partie par la famille Agnelli via Exor.

Distinction modifier

Références modifier

  1. a b et c Solenn de Royer et Cédric Pietralunga, « Benoît Ribadeau-Dumas nommé directeur de cabinet à Matignon » sur Le Monde, 16 mai 2017
  2. a b et c Luc Le Vaillant, « Benoît Ribadeau-Dumas, l'État, ça sera lui » sur Libération, 30 mai 1997
  3. a et b Benoît Ribadeau-Dumas Guy Baruchel sur Les Échos, 17 avril 2009
  4. « Benoît Ribadeau-Dumas, senior executive vice president acquisition division de CGG », http://www.daf-mag.fr/,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Reuters, « Benoît Ribadeau-Dumas (Zodiac) directeur de cabinet à Matignon » sur Challenges, 16 mai 2017
  6. Zodiac Aerospace, « Nomination de Benoît Ribadeau-Dumas en tant que Directeur de cabinet du Premier Ministre Edouard Philippe » sur Zodiac Aerospace, 16 mai 2017
  7. L'Usine Nouvelle, « Qui est Benoît Ribadeau-Dumas, ex Zodiac et Thales, devenu directeur de cabinet du Premier ministre ? - L'Usine Aéro », usinenouvelle.com/,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Décret du 28 novembre 2016 portant acceptation de démission et radiation des cadres d'un maître des requêtes (Conseil d'Etat).
  9. « La cagnotte de Benoît Ribadeau-Dumas chez Zodiac Aerospace - 14/12/2017 », sur La Lettre A, (consulté le )
  10. « Rapport annuel Zodiac Aerospace » [PDF], sur web.safran-group.com
  11. « Dans la macronie, ça balance dur sur la «technostructure» », sur Libération.fr, (consulté le )
  12. Par Nathalie Schuck Le 10 juin 2019 à 20h51, « Benoît Ribadeau-Dumas, le redouté directeur de cabinet de Matignon », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. « Benoît Ribadeau-Dumas, le « bulldozer » de Matignon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. 6Medias, « Ce poids-lourd de Matignon qui embarrasse l'Elysée », sur Orange Actualités, (consulté le )
  15. Cédric Pietralunga, Alexandre Lemarié et Olivier Faye, « Coronavirus : l’exécutif mis sous pression pour avoir maintenu le premier tour des municipales », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  16. « Benoît Ribadeau-Dumas, ce proche d’Edouard Philippe qui a toujours eu de l’assurance », sur L'Opinion, (consulté le )
  17. « Ribadeau-Dumas, le "candidat mystère" pour la direction générale d'Engie - 21/09/2020 », sur La Lettre A, (consulté le )
  18. « Le conseil d’administration choisit Benoît Ribadeau-Dumas pour succéder à Denis Kessler au poste de directeur général de SCOR | SCOR », sur www.scor.com (consulté le )
  19. « Scor : Denis Kessler quitte ses fonctions de PDG plus tôt que prévu », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  20. (en) Reuters, « Exor to seek investment opportunities in energy transition business », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. « Benoît Ribadeau-Dumas a été nommé Administrateur non- exécutif de Stellantis en 2023 »  , sur stellantis.com
  22. « Benoît Ribadeau-Dumas was appointed Non-Executive Director of Iveco Group N.V. in April 2022. », sur ivecogroup.com
  23. Décret du 31 décembre 2021 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier