Bataille de Villafranca (1744)

La bataille de Villafranca (Villefranche-sur-Mer), du , oppose, dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche, une armée franco-espagnole aux forces anglo-sardes défendant l'accès à l'Italie. L'issue de la bataille est indécise, mais deux jours plus tard, les défenseurs abandonnent Villefranche, en raison des pertes qu'ils ont subies.

Bataille de Villafranca
Carte de la bataille de Villafranca
Informations générales
Date
Lieu Villefranche-sur-Mer, Royaume de Sardaigne (désormais commune de France)
Issue Victoire franco-espagnole[1]
Belligérants
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne
Forces en présence
30 000 8 000
Pertes
2 820 victimes 1 500 morts ou blessés
1 830 capturés

Guerre de Succession d'Autriche

Batailles

Campagnes italiennes

Contexte

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La situation en Italie

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En 1720, Victor-Amédée II, prince de Piémont et duc de Savoie, est devenu roi de Sardaigne ; dès lors l'ensemble de ses États est appelé officiellement royaume de Sardaigne (ou, de façon erronée, « royaume de Piémont-Sardaigne »). Le comté de Nice, où se trouve Villefranche-sur-Mer, fait partie de ses possessions.

Dans les années 1740, l'Autriche (Marie-Thérèse) détient en Italie le duché de Milan et le grand-duché de Toscane, tandis que l'Espagne (Philippe V) contrôle le royaume de Sicile, où règne le fils cadet de Philippe V, Charles, futur roi d'Espagne.

La guerre de Succession d'Autriche

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Elle oppose depuis 1740 l'Autriche, alliée de la Grande-Bretagne (George II), des Provinces-Unies et du royaume de Sardaigne (Charles-Emmanuel III), à la France, alliée de la Prusse (Frédéric II), de la Bavière (Charles Albert, empereur en 1742) et de l'Espagne, par ailleurs en guerre depuis 1739 avec la Grande-Bretagne dans le monde colonial (Guerre de l'oreille de Jenkins).

Les flottes anglaise et espagnole s'affrontent donc en Méditerranée depuis la fin de 1741, les Britanniques s'efforçant d'empêcher les Espagnols d'amener des troupes en Italie par voie de mer.

En 1742, une armée espagnole venue par voie terrestre a réussi à occuper Chambéry et à prendre le contrôle du duché de Savoie (cette occupation durera jusqu'à la fin de la guerre).

Le 22 février 1744, une escadre espagnole bloquée à Toulon remporte une victoire sur la flotte britannique (bataille du cap Sicié).

Le 15 mars, la France déclare officiellement la guerre à la Grande-Bretagne.

La bataille

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Forces en présence

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La fin du blocus de Toulon permet l'arrivée de 20 000 soldats espagnols, commandés par l'infant Philippe, auxquels se joignent 20 000 Français commandés par le prince de Conti.

Au mois d'avril 1744, ces troupes espagnoles et françaises traversent le Var et s'emparent de Nice, non défendue, puis se heurtent sur les hauteurs de Villefranche à la ligne de défense sarde, commandée par Victor François, marquis de Suse (en), demi-frère du roi de Sardaigne.

Le camp retranché sarde compte 14 bataillons d'infanterie et est équipé de 80 canons fournis par les navires britanniques au mouillage dans le port de Villefranche. La marine britannique fournit aussi un certain nombre d'artilleurs et de soldats de marine.

Les assauts franco-espagnols (14 puis 20 avril)

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Un premier assaut est lancé par le prince de Conti le 14 avril, mais est interrompu par une tempête.

Le second assaut a lieu dans la nuit du 19 au 20 : très rapidement, les assaillants prennent le col de Villefranche et font de nombreux prisonniers, dont le commandant en chef, qui est remplacé par le chevalier de Cinzano. Puis ils s'attaquent aux positions des monts Gros, Rouge et Leuze, clefs de la défense de Villefranche, mais la résistance est forte et Conti doit interrompre l'offensive, et même abandonner le col.

L'évacuation des troupes anglo-sardes (21-22 avril)

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Malgré cela, les pertes des défenseurs sont trop fortes par rapport à leur nombre. Ils n'ont plus que 5 000 hommes valides. Le 21, ils sont embarqués sur les navires britanniques qui quittent le port le 22.

La citadelle de Villefranche, défendue par 350 hommes, capitule le 27.

Le prince de Conti se rend compte qu'une progression sur le littoral serait difficile. Il décide donc de passer par les Alpes. En juillet 1744, il lance une offensive vers Cuneo (bataille de la Madonne de l'Olmo).

Notes et références

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  1. A Global Chronology of Conflict: From the Ancient World to the Modern Middle East, Vol. II, ed. Spencer C. Tucker, (ABC-CLIO, 2010), 743.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Nicola Brancaccio, L'esercito del vecchio Piemonte dal 1540 al 1861, les Roms 1922.
  • Dario Gariglio, Mauro Minola, Le Fortezze delle alpi Occidentali, Vol. II, Cuneo, 1995, p. 291–194.
  • Bartolomeo Giuliano, La campagna militare del 1744 nelle Alpi occidentali e l'assedio di Cuneo, Cuneo 1967.

Liens externes

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