Bataille de Fontenoy

bataille en 1745 pendant la guerre de Succession d'Autriche

La bataille de Fontenoy est un affrontement de la guerre de Succession d'Autriche qui se déroula le près de Fontenoy dans les Pays-Bas autrichiens, actuellement une localité de la ville belge d'Antoing, dans la province du Hainaut, non loin de la frontière entre la Belgique et la France. Elle opposa les forces du roi de France, Louis XV, à une armée coalisée, formée de troupes des Provinces-Unies, de la Grande-Bretagne, de Hanovre[5] et de l'Autriche, commandée par William Augustus, duc de Cumberland.

Bataille de Fontenoy
Description de cette image, également commentée ci-après
Bataille de Fontenoy
par Pierre Lenfant.
Informations générales
Date
Lieu Fontenoy, sud-est de Tournai
(Hainaut)
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Drapeau de l'Électorat de Hanovre Électorat de Brunswick-Lunebourg
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Commandants
Louis XV
Maurice de Saxe
William de Cumberland
Joseph Lothar von Königsegg-Rothenfels
Karl August von Waldeck
Forces en présence
45 000 hommes[1]
60 canons
55-60 000 hommes[1],[2]
93 canons
Pertes
6-8 000 morts ou blessés[1],[2],[3] 9-13 000 morts, blessés ou prisonniers[1],[2],[3],[4]
4 000 prisonniers supplémentaires le lendemain[1],[2]

Guerre de Succession d'Autriche

Batailles

Campagnes italiennes
Coordonnées 50° 34′ 10″ nord, 3° 28′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Fontenoy
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
(Voir situation sur carte : Hainaut)
Bataille de Fontenoy

La bataille se solda par une victoire française et leur permit de reprendre la ville de Tournai, située à quelques kilomètres au nord, et sa citadelle après y avoir commencé le siège deux semaines plus tôt[6].

Contexte militaire de la bataille (1744 -1745) modifier

Le , dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche, l'armée de Louis XV, menée par le maréchal-duc de Noailles, envahit les Pays-Bas autrichiens et s'empare rapidement des places de Menin, Ypres, du fort de la Knocque et de Furnes.

L'année suivante, placée sous le commandement du maréchal de Saxe, l'armée française, forte de 90 000 hommes, entame le siège de la ville de Tournai, importante place militaire verrouillant la vallée de l'Escaut. Sa défense est assurée par une garnison hollandaise, commandée en 1745 par le baron Johan Adolf Van Dorth (1661-1747) et groupant 11 bataillons d'infanterie et 3 escadrons de cavalerie[7]. Sous le couvert d'une diversion lancée vers Mons, le maréchal de Saxe rabat le gros de son armée vers Tournai qui est totalement investie le .

Leurrés par la diversion française, les généraux alliés rassemblent dans la précipitation leurs effectifs près de Bruxelles et se mettent d'abord en route le vers Mons avant finalement d'obliquer leur marche vers Tournai.

Arrivé le à la tête de l'armée, le roi Louis XV, accompagné du dauphin, son fils âgé de 15 ans qui devait connaître à cette occasion son baptême du feu, établit dans l'après-midi du ses quartiers au château des Quatre Vents, à Calonne, sur la rive gauche de l'Escaut, à quelque 2 kilomètres de Fontenoy[8].

Bataille modifier

Forces en présence modifier

Armée française

Le maréchal Maurice de Saxe aligne dans un premier temps une force de 55 bataillons d'infanterie, de 91 escadrons de cavalerie, du corps des arquebusiers de Grassin, et de 60 pièces d'artillerie, soit quelque 45 000 hommes[9]. Au fil du combat, ses effectifs sont renforcés par l'arrivée de nouvelles unités qui portent en définitive les effectifs français au nombre de 62 bataillons et de 123 escadrons, soit quelque 53 000 hommes[10],[11]. Néanmoins, la réserve tactique, 10 000 hommes, ne participe pas à l'action[12]. Une force de 25 bataillons d'infanterie, de 2 bataillons et demi d'artillerie et de 17 escadrons de cavalerie[9], aux ordres du lieutenant-général marquis de Brézé, reste postée face à la ville de Tournai, soit environ 15 000 hommes[12].

Coalisés

Les forces du duc William de Cumberland regroupent quelque 55 à 60 000 hommes, répartis en 65 bataillons, 76 escadrons dont 8 autrichiens, et 93 pièces d'artillerie[9]. Ne comptant que 1 350 hommes, le contingent autrichien, aux ordres du feldmarshall Königsegg, est formé de quatre escadrons de dragons (Ferdinand de Ligne et Limbourg-Styrum), de quatre escadrons de hussards (Kàrolyi et Beleznay) et de deux compagnies franches (Bouvier et Pertuiseaux)[13].

Déroulement de la bataille modifier

 
Plan de la bataille de Fontenoy, remportée par les Français le 11 mai 1745.

La bataille entre les deux armées se déroule le mardi dans la plaine de Fontenoy, située entre Fontenoy, Antoing et Ramecroix, à 7 kilomètres au sud-est de Tournai.

Prévoyant l'arrivée de l'armée alliée, le maréchal de Saxe ordonne de construire des retranchements sur la rive droite de l'Escaut. Dès le 8 mai, le village de Fontenoy est fortifié et deux solides redoutes édifiées près de la corne du bois de Barry ; le 10 mai, trois nouvelles redoutes sont érigées entre Fontenoy et Antoing.

La bataille débute le mardi 11 mai vers les cinq heures trente du matin par des tirs d'artillerie, ouverts en premier lieu par les Hollandais[14]. La brume matinale, enveloppant alors les deux armées, ne se dissipe toutefois que vers les six heures, entraînant un puissant duel d'artillerie dont les deux premières illustres victimes sont le lieutenant-général et duc Louis Antoine de Gramont (1689-1745) et le lieutenant-général britannique James Campbell of Lawers (1680-1745).

Informé de la présence d'un ouvrage fortifié garni d'artillerie sur la lisière du bois de Barry, le duc de Cumberland ordonne vers 5h30 au lieutenant-général Richard Ingoldsby de s'emparer de la position ennemie avec une brigade de quatre régiments d'infanterie afin de favoriser le déploiement des troupes britanniques. Apercevant les effectifs du régiment des Arquebusiers de Grassin disposés sur la lisière du bois, le brigadier-général arrête cependant son mouvement en bordure du Vieux chemin de Mons et y tient un conseil de guerre avec ses officiers[15]. Redoutant la présence d'une importante force ennemie, il envoie demander un support d'artillerie. À cause du mauvais état des chemins, les canons ne rejoignent que fort tardivement la position du brigadier-général Ingoldsby, lui interdisant dès lors toute avance victorieuse sur un terrain à présent découvert et placé sous les tirs directs de batteries françaises disposées entre Fontenoy et le bois de Barry[16]. Irrité de l'inaction du brigadier-général Ingoldsby, le duc de Cumberland fait suspendre l'action de cette brigade vers les sept heures du matin et en rattache les effectifs à l'aile droite alliée, commandée par le lieutenant-général hanovrien Ilten. Pour son inaction manifeste, le duc de Cumberland fera mettre en accusation Richard Ingoldsby à Lessines et le fera juger en juillet 1745, à Dieghem, près de Bruxelles, par une cour martiale, présidée par le général John Murray, second Lord Dunmore[17] (1685-1752) qui le suspendra « de paie et de service au bon gré de son Altesse royale ». L'infortuné brigadier sera dès lors désigné à l'opinion publique comme le principal artisan de la défaite des Britanniques lors de la journée de Fontenoy[18],[19].

À la suite de nombreux retards dans le déploiement des troupes alliées, les premières attaques de la journée ne débutent que vers les neuf heures du matin. Sur l'aile gauche alliée, les troupes hollandaises, positionnées entre Fontenoy et Antoing, mènent d'abord deux attaques, l'une sur Fontenoy, par le prince de Waldeck, et la seconde, sur Antoing, commandée par le lieutenant-général Cronström. Les deux attaques échouent lamentablement sous les tirs de la puissante artillerie française disposée de Fontenoy à Antoing. Opportunément placée la veille près du moulin de Bruyelle, de l'autre côté de l'Escaut, une batterie de canons de 16 livres achève de semer la confusion dans les rangs hollandais. Vers les 10 heures, une seconde attaque, livrée contre le village de Fontenoy, et soutenue par des troupes hanovriennes et britanniques, est à nouveau repoussée, forçant les Hollandais à adopter une attitude désormais passive[20],[21].

Vers 10h30, le duc de Cumberland ordonne pour sa part à ses troupes d'attaquer par le nord de Fontenoy, entre ce village et la lisière du bois de Barry. Disposés sur trois lignes, les bataillons Anglo-hanovriens, groupant quelque 15 à 16 000 hommes, s'avancent vers les positions françaises en remontant un sol légèrement pentu, le célèbre « ravin » de Fontenoy. Vers les onze heures, ils apparaissent face à la première ligne française, après avoir subi de lourdes pertes occasionnées par l'artillerie ennemie. Cette phase du combat aurait donné lieu à une anecdote légendaire, popularisée par Voltaire dans un ouvrage historique, paru en 1756[22]. Invité à ouvrir le feu en premier par Sir Charles Hay , officier du 1er bataillon des Gardes anglaises, le comte Joseph-Charles-Alexandre d'Anterroches (1710-1785)[23], officier français des Gardes-françaises, lui aurait rétorqué : « Monsieur, nous n'en ferons rien ! Tirez vous-mêmes ! » Cette anecdote, ne reposant que sur la seule version de Voltaire, est historiquement invérifiable. Il était cependant d'usage lors des batailles de se proférer des moqueries, voire des insultes, pour forcer l'adversaire à ouvrir un feu disparate et se retrouver en état de faiblesse. Une seule lettre de Sir Charles Hay, écrite à son frère, trois semaines après le combat, fait référence à un tel comportement lors de la bataille de Fontenoy[24]. S'avançant à la tête de son unité, il aurait sorti de son habit une petite flasque d'alcool et porté un toast moqueur à l'égard des Gardes-françaises, surnommés « les canards du Main » depuis leur piteuse conduite à la bataille de Dettingen en 1743. Quoi qu'il en soit, la tradition populaire ne devait retenir du légendaire dialogue, transcrit par Voltaire, qu'une citation déformée, sous la forme de : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! » et faire de Fontenoy l'exemple type de la guerre en dentelles[25].

Les témoignages historiques révèlent que les premiers tirs furent l'œuvre des troupes françaises et que, répliquant avec méthode, les troupes britanniques foudroyèrent de leurs tirs nourris les premiers rangs ennemis et les refoulèrent. Une brèche de quelque 250 mètres de largeur s'ouvrit dès lors, permettant aux Britanniques de pénétrer dans le périmètre français. L'héroïque résistance des défenseurs de Fontenoy et des abords de la redoute du bois de Barry, jointe aux charges de la première ligne de cavalerie française, eurent toutefois pour conséquence de bloquer l'avance ennemie et forcèrent les Britanniques à se réorganiser après un léger repli et à se redéployer sous la forme d'un rectangle fermé sur trois côtés. Vers midi, une nouvelle contre-attaque française, menée de façon disparate, connut un échec sanglant qui suscita un vent de panique dans l'entourage du roi Louis XV. Avec courage et détermination, le roi de France refusa cependant de quitter le champ de bataille. Malgré leur nouvelle avance, les troupes britanniques se retrouvèrent néanmoins immobilisées sur la plaine de Fontenoy et privées de tout appui militaire hollandais sur l'aile gauche alliée. Voyant apparaître vers 13 heures les premiers renforts français conduits par Lowendal, le duc de Cumberland n'eut bientôt plus d'autre choix que d'ordonner un repli sur Vezon. Peu après 13 heures, une contre-attaque générale fut menée de façon unie par les troupes françaises ; canonnée par une batterie de quatre pièces tirant à mitraille, éperonnée sur les flancs par les assauts français et chargée de front par l'ensemble de la cavalerie française et les prestigieux corps de la Maison du roi, la colonne britannique n'eut d'autre choix qu'un rapide repli, mené cependant avec ordre et méthode. Formant la tête du dispositif britannique, la brigade des Gardes anglaises ne se replia qu'en dernier lieu et au prix de très nombreuses victimes. Vers les deux heures de l'après-midi, le maréchal de Saxe ordonna la fin des combats, les troupes britanniques s'étant ralliées près de Vezon. Au cours des derniers assauts, le régiment irlandais de Bulkeley[26] fut la seule unité de l'armée française à s'emparer d'un drapeau du second bataillon des Gardes anglaises[27],[28],[8]. Au cours du combat, le régiment de Noailles-cavalerie perdit un étendard, conquis par le régiment hanovrien Oberg[29]. La bataille prit ainsi fin vers 14 heures ; une heure plus tard, les derniers éléments hollandais quittèrent le champ de bataille. Les forces alliées se replièrent au cours de la soirée et de la nuit vers la place d'Ath. Au terme du combat, les Français s'emparèrent de 36 pièces[30] de l'artillerie alliée et de 150 à 180 caissons[31]. Sur base d'une recherche approfondie de l'historien belge Alain Tripnaux, les pertes des deux armées s'établissent à quelque 14.800 - 15.000 tués et blessés, dont environ 7500 Alliés et 7300 Français[32].

Paix d'Aix-la-Chapelle modifier

Après la victoire de Fontenoy, les troupes du roi de France s'emparèrent aisément de la ville de Tournai et en seulement deux années conquirent l'ensemble des Pays-Bas autrichiens.

Au terme de trois grandes batailles (Fontenoy, Raucoux[33] et Lawfeld[34]) et de 24 sièges de places dans les Pays-Bas autrichiens et le sud des Provinces-Unies, une paix fut signée le , par le traité d'Aix-la-Chapelle. Voulant traiter « en roi et non en marchand », Louis XV rétrocéda toutefois toutes ses conquêtes autrichiennes sans contrepartie, à l'inverse du roi Frédéric II de Prusse qui conserva la Silésie, conquise sur l'Autriche en décembre 1740. Jugeant cette paix désastreuse, l'opinion publique en France critiqua amèrement le choix du monarque français et en conclut que les soldats français n'étaient finalement tombés sur les champs de bataille que pour le seul profit du roi Frédéric II. « Se battre pour le roi de Prusse » et « bête comme la paix » devinrent alors en France des maximes populaires.

Monuments et commémorations modifier

 
La pyramide de Fontenoy à Cysoing, classée monument historique depuis 1840.

Monuments et plaques modifier

a. En septembre 1750, la pyramide de Fontenoy (classée monument historique en 1840[35]) a été érigée à Cysoing en commémoration du séjour de Louis XV à la veille de la première campagne de Flandre en mai 1744 ainsi qu'en souvenir de la bataille de Fontenoy qui eut lieu, un an plus tard, en mai 1745. Le monument fut inauguré le 24 mai 1751 en présence de Moreau de Séchelles, intendant de Flandre[36].

b. En 1902, une plaque de marbre commémorant le courage de la brigade irlandaise, don de M. Frank J. Sullivan, originaire de San Francisco, fut apposée sur le mur du cimetière de Fontenoy.

c. Le , une croix celtique, offerte par une souscription de trois comités irlandais de Londres, Dublin et New York, fut inaugurée près de l'église de Fontenoy. Œuvre de l'architecte irlandais Anthony Scott, ce mémorial irlandais commémore le souvenir de la brigade irlandaise qui se distingua lors de la bataille de Fontenoy.

d. En 1967, une plaque, offerte par le 9e régiment de chasseurs parachutistes, héritier par tradition du régiment de Normandie-infanterie, fut placée sur le mur du cimetière de Fontenoy, commémorant le souvenir de son colonel, mort le sous Tournai, et du régiment de Normandie qui s'illustra lors de la bataille.

e. En mai 1968, un monument commémoratif, fruit d'une souscription de l'armée française, fut inauguré à l'entrée du village de Vezon sur un terrain généreusement offert par la commune. Ce mémorial arbore les paroles du roi Louis XV au terme de la bataille : « Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l'épargner. »

f. La ville d'Antoing dont dépend le village de Fontenoy, ainsi que M. François Bels (1922-2013), directeur honoraire du lycée de Chièvres, et M. Willy Mahieu, bourgmestre d'Antoing de 1977 à 2006, furent à la base de la création le 11 mai 1989 de l'ASBL Fontenoy 1995[37].

g. En mai 1995, à l'initiative de l'ASBL Fontenoy 1745, la célébration du 250e anniversaire de la bataille regroupa sur le site les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne, d'Irlande et de Suisse. Sous l'égide de l'ASBL Le Tricorne[38], une exposition commémorative, intitulée Les Chemins de la gloire : de Tournai à Fontenoy fut également organisée en mai 1995 dans la Halle aux draps de Tournai. L'association Fontenoy 1995 est à l'origine de l'émission d'un timbre commun à la Belgique et l'Irlande.

h. En septembre 2000, sous l'égide de l'association Le Tricorne, un arbre mémorial et une plaque commémorant le souvenir du 250e anniversaire de la mort du maréchal de Saxe (1696-1750) furent inaugurés au centre du village de Vezon, à la fontaine du Plat d'Or à Vezon.

i. En mai 2005, un mémorial britannique, offert par une souscription des régiments britanniques, héritiers par tradition des unités qui combattirent à la bataille de Fontenoy, fut inauguré à Vezon. Ce monument, constitué d'une plaque de marbre gris reprenant la liste de ces régiments britanniques, fut conçu par l'association historique Le Tricorne et apposé sur un mur extérieur de l'église de Vezon[39].

j. Le dimanche 25 août 2007 fut célébré le 100e anniversaire de l'inauguration de la croix celtique de Fontenoy par l'association historique "Le Tricorne" en présence de M. Brian Nason, ambassadeur d'Irlande, de Paddy Bourke, Lord-Mayor de Dublin, de M. René Lemaire, Consul honoraire de France à Tournai, de M. Philippe Robert, Echevin de Tournai et de 7 descendants de l'architecte irlandais Anthony Scott.

k. En 2010, un mémorial-ossuaire, offert par la Ville d'Antoing en mémoire des soldats et officiers tués lors de la bataille de Fontenoy, a été érigé dans le cimetière de Fontenoy[40]. Cet ossuaire rassemble les squelettes des corps trouvés lors de fouilles archéologiques entreprises lors de la construction de la sucrerie de Fontenoy en 1991-1992. Le texte de la plaque a été composé en collaboration avec l'ASBL Fontenoy 1745.

Commémorations de la bataille modifier

Depuis 1988, des commémorations sont traditionnellement organisées en mai à la croix celtique de Fontenoy (hommage à la brigade irlandaise) et au monument français de Vezon (hommage aux victimes). Ces commémorations sont placées sous le signe du souvenir, du respect de la mémoire et de l'union entre les peuples.

Références dans la culture modifier

Dans la peinture modifier

 
Bataille de Fontenoy, 11 mai 1745
Horace Vernet, 1828
Musée de l'Histoire de France (Versailles).

Le tableau d'Horace Vernet a été commandé en 1828 par Charles X, pour être placé au plafond de la Salle attenant à la chapelle des Tuileries où il reste jusqu'en 1836 date à laquelle il fut envoyé à Versailles pour la galerie des Batailles[41].

Dans la littérature modifier

  • Voltaire, La bataille de Fontenoy, poème, Paris, Prault père, première édition, 1745.
  • Marchand J.H., Requête du curé de Fontenoy au roy, Dijon, A. de Fay, 1745.
  • Voltaire, Précis du règne du roi Louis XV, Genève, 1769.
  • Dans L'Île au trésor de l'écrivain britannique Robert Louis Stevenson, le personnage du docteur Livesey évoque sa participation à la bataille de Fontenoy.
  • La bataille de Fontenoy est citée dans le roman Jacques le Fataliste de Diderot.
  • En 1932, Jacques Prévert écrit La Bataille de Fontenoy pour le groupe Octobre (publié en 1951 dans le recueil Spectacle).
  • Dans O.P.A., le troisième tome de la série Largo Winch scénarisé par Jean Van Hamme, le personnage de Dwight Cochrane fait référence à la Bataille de Fontenoy ainsi qu'à la citation « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! », pour qualifier une réaction de Largo Winch.

Dans la musique modifier

Citations passées à la postérité modifier

« J'irai à Paris ou je mangerai mes bottes. »

— Déclaration attribuée[8] au jeune duc de Cumberland, fils cadet du roi de Grande-Bretagne George II et chef de la coalition anglo-hollandaise

« Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »

— Maxime populaire, inspirée du récit de Voltaire, d'après les mots attribués au comte d'Anterroches (1710-1785)

« Voyez ce qu'il en coûte à un bon cœur de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l'épargner. »

— Louis XV, roi de France à son fils, le dauphin Louis, dont la bataille avait été le baptême du feu et qui se réjouissait de la victoire

Notes et références modifier

  1. a b c d et e 6 juillet 2017 Castex,Jean-Claude, Dictionnaire des batailles franco-anglaises de la Guerre de Succession d'Autriche page 99.
  2. a b c et d Périni,Hardy, Batailles françaises [6e série] p. 304
  3. a et b Browning, Reed (1995) : The War of the Austrian Succession p.212
  4. Smollett, Tobias : History of England, from The Revolution to the Death of George the Second
  5. Aussi dénommé Electorat de Brunswick-Lunebourg (Braunschweig-Lüneburg)
  6. Les quinze grandes batailles "belges" qui ont changé l'Europe
  7. A. Tripnaux & C. Deligne, « Tournai - Fontenoy 1745, un siège, une bataille », Ville de Tournai, imprimerie Botteldoorn, Tournai, octobre 2015, p. 23, D/2015/2728/1.
  8. a b et c Alain Tripnaux, Fontenoy-La-Bataille, t. III, Asbl Le Tricorne, Tournai, 2005.
  9. a b et c Édouard (1843-1908) Auteur du texte Hardÿ de Périni, Batailles françaises. [6e série] / Colonel Hardy de Périni, 1894-1906 (lire en ligne)
  10. Colin J.L.A. , Les campagnes du maréchal de Saxe, tome III, Librairie militaire R. Chapelot, Paris, 1901-1906
  11. Tripnaux Alain, Fontenoy-la-Bataille, Tournai, Asbl Le Tricorne dépôt légal D/1995/7023/1, , 400 p., Tome II
  12. a et b Jean-Claude Castex, Dictionnaire_des_batailles_franco-anglaises_de_la_Guerre_de_Succession_D'Autriche (lire en ligne)
  13. Alain Tripnaux, Fontenoy-la-Bataille, Tournai, Asbl Le Tricorne - Dépôt légal D/2005/7023/1, , 400 p., pp. 17 à 137
  14. (nl) Van Asch, Aantekeningen van Lt Van Asch, 's Gravenhage, archief Lt. van Asch, , Algemeen Rijksarchief, Raad van State, inv.nr. 1899.
  15. Interprétant abusivement le texte de Voltaire ("Le Duc de Cumberland ne prit cette décision que, parce qu'un officier nommé Ingolsby, auquel il avait ordonné d'attaquer la redoute d'Eu, n'avait pas exécuté ses ordres".... - Histoire de la guerre de 1741, seconde partie, 1756, p. 292 -), les historiens ont souvent présenté l'arrêt de la brigade Ingoldsby par une héroïque défense des Grassins. Longtemps restées inaccessibles aux historiens, les minutes du procès du brigadier général Ingoldsby (contenant de nombreux témoignages d'officiers britanniques) prouvent le contraire. La valeureuse conduite des Grassins est le fait de leur engagement dans le bois de Barry la veille contre les avant-gardes alliées ( Black Watch, compagnies franches) et durant la matinée, à partir de 8 heures contre les forces britanniques (Ilten et l'aile droite britannique en progression vers la ligne française vers 10h30), ainsi que leur capture de nombreux chariots et de prisonniers après le combat, ce qui leur vaut l'éloge du roi.
  16. (en) Témoignages de la cour martiale de Dieghem, 17 au 17 juillet 1745, Public Record Office, London, Archives originales SP 87/17 P52009872, .
  17. John Murray, 2e comte de Dunmore ( - ), vicomte de Fincastle et Lord Murray de Blair, Moulin et Tullimet, pair écossais et Général de l'armée britannique. Second fils de Charles Murray (1er comte de Dunmore) (1661-1710) et petit-fils de John Murray (1er marquis d'Atholl), il devient en 1704, à la mort de son frère aîné, James Murray (1683-1704) l'héritier en titre et succède à son père comme second comte de Dunmore en 1710. Il commande le 3e bataillon des Gardes anglaises (Scots Guards) de 1713 à 1752. En 1719, il est l'un des commandants des forces britanniques lors de la capture réussie de Vigo pendant la Guerre de la Quadruple-Alliance. Présent à la bataille de Fontenoy, le 11 mai 1745, il assume le rôle de président de la cour martiale qui jugea en juillet 1745, à Dieghem, le brigadier-général Richard Ingoldsby pour son inconduite lors de la bataille. John Murray, second comte de Dunmore, siège à la Chambre des lords en tant que représentant écossais de 1713 à 1715, puis de 1727 jusqu'à sa mort, en 1752.
  18. Tripnaux Alain, Fontenoy-la-Bataille, Tournai, Asbl Le Tricorne Dépôt légal D/1995/7023/1, , 400 p., Tome II, Part 2, pp.5-20.
  19. Tripnaux Alain, Fontenoy-la-Bataille, Tournai, Asbl Le Tricorne - Dépôt légal D/1995/7023/1, , 400 p., Tome II, Le combat, part 2, L'affaire Ingoldsby.
  20. (de) Aurel le Beau & Rudolf von Hödl, Öesterreichischer Erbfolge-Kriege (1740-1748), Wien, L.W.Seidel & Sohn, , Band IX - Feldzuge im Flandern.
  21. Colin J.L.A., Les campagnes du maréchal de Saxe, Paris, Librairie militaire R. Chapelot, 1901-1906, Tome III.
  22. Voltaire, La guerre de 1741, Londres, jean Nourse, , Une version clandestine volée et incomplète de cet ouvrage (évoquant l'échange de paroles) avait été publiée en 1753 au grand dam de Voltaire.
  23. Le nom de cet officier fut d'abord erronément orthographié sous la forme d'Auteroches dans les premières éditions ; dès 1769, Voltaire lui restitue son identité : d'Anterroches (avec ou sans S).
  24. Carlyle Thomas, History of Friedrich II the Great, London, Chapman and Hall, , p.92.
  25. Tripnaux Alain, Fontenoy-la-Bataille, Tournai, Asbl Le Tricorne - Dépôt légal D/1995/7023/1, , tome II, le combat, Part 3, les paroles légendaires, p.97.
  26. L'armée française comptait en 1745 une brigade de six régiments d'infanterie irlandaise (Clare, Dillon, Bulkeley, Berwick, Rooth et Lally) et un régiment de cavalerie (Fitz-James). Ces unités participèrent à la bataille de Fontenoy. Un septième régiment d'infanterie, Royal-Écossais, levé en 1743, faisait également partie de la brigade irlandaise mais resta en position face à la ville assiégée.
  27. Le second bataillon des gardes anglaises (Coldstream Guards) avait été fondé en 1650 par George Monck, 1er duc d'Albemarle ; en 1745, lors de la bataille de Fontenoy, il était commandé par William Anne Keppel, 2e duc d'Albemarle.
  28. Jean Colin, Les campagnes du maréchal de Saxe, t. III, 1901-1906.
  29. Tripnaux Alain, "Fontenoy-la-Bataille", Tome II, Tournai, ASBL Le Tricorne, , 400 p. (ISBN Dépôt légal (Bibliothèque Royale Bruxelles): D/1995/7023/1[à vérifier : ISBN invalide]), p.129
  30. 4 pièces de canon de 4 livres, conquises par les Anglo-Hanovriens, furent en surplus, récupérées par les Français au terme du combat.
  31. Tripnaux Alain, Fontenoy-la-Bataille, Tournai, Asbl Le Tricorne Dépôt légal D/2005/7023/1, , Tome III, Part 1, La part de la victoire, p.98.
  32. Tripnaux Alain, , Tournai, Asbl Le Tricorne Dépôt légal D/2005/7023/1, 2005, Tome III, Part 1, La part de la victoire
  33. Aussi orthographié Rocoux, Roccoux. Le nom actuel de la localité est Rocourt ( commune de Liège).
  34. Aussi orthographié Lauffeld, Lauffeldt. Le nom actuel de la localité est Lafelt (commune de Riemst, situé dans le sud de la province du Limbourg - Belgique).
  35. Notice no PA00107444, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  36. Victor Derode, Histoire de Lille et de la Flandre wallonne, vol. 2, .
  37. Devenue Fontenoy 1745, cette association regroupe des bénévoles dont le but est de perpétuer la mémoire de la bataille.
  38. Fondée le 30 octobre 1993, cette association a pour objectif l'étude approfondie et la promotion culturelle de l'histoire de la bataille de Fontenoy et du passé militaire de Tournai.
  39. Article de presse, journal 'Le Courrier de l'Escaut, lundi 9 mai 2005.
  40. Article de presse, journal L'Avenir, mercredi 26 mai 2010.
  41. Tableau d'Horace Vernet

Voir aussi modifier

Sources bibliographiques modifier

  • Alain Bonnet, Eoghan O hAnnrachain, Fontenoy - 11 mai 1745, éd. Wapica, Tournai, 2015.
  • Alain Tripnaux, Fontenoy-La-Bataille, t. I-II-III, Tournai, Asbl Le Tricorne, (1re éd. 1994), 1200 p.
  • Alain Tripnaux & Charles Deligne, Tournai - Fontenoy 1745, un siège, une bataille, Ville de Tournai, imprimerie Botteldoorn, Tournai, oct. 2015 (D/2015/2728/1).
  • Nadéije Laneyrie-Dagen, Les Grandes Batailles de l'Histoire, Paris, Larousse, 2005, p. 122-123.
  • Jean-Pierre Bois, Le maréchal de Saxe, Fayard, (ISBN 978-2-213-03007-4).
  • Jean-Pierre Bois, Fontenoy 1745, Louis XV, arbitre de l'Europe, Paris, Economica, 1996.
  • Jean-Claude Castex, Dictionnaire des batailles franco-anglaises de la guerre de Succession d'Autriche, Vancouver, Éd. du Phare-Ouest, 2011, p. 99-110.
  • Jean Colin, Les campagnes du maréchal de Saxe, t. III, Librairie militaire R. Chapelot, Paris, 1901-1906.
  • Raphaël Roméo, « Tirez les premiers, Messieurs les Français... », La Revue d'Histoire militaire, Les Lilas, La Revue d'Histoire militaire, 2020, en ligne

Liens externes modifier