Élections parlementaires polonaises de 2019

Élections parlementaires polonaises de 2019
460 députés de la Diète
(majorité absolue : 231 sièges)
100 membres du Sénat
(majorité absolue : 51 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 30 253 556
Votants 18 678 457
61,74 % en augmentation 10,8
Blancs et nuls 207 747
PiS – Mateusz Morawiecki
Voix 8 051 935
43,59 %
en augmentation 6
Députés élus 235 en stagnation
Sénateurs élus 48 en diminution 13
PO – Małgorzata Kidawa-Błońska
Voix 5 060 355
27,40 %
en diminution 4,3
Députés élus 134 en diminution 32
Sénateurs élus 43 en augmentation 9
SLD – Włodzimierz Czarzasty
Voix 2 319 946
12,56 %
en augmentation 1,4
Députés élus 49 en augmentation 49
Sénateurs élus 2 en augmentation 2
PSL – Władysław Kosiniak-Kamysz
Voix 1 578 523
8,55 %
en diminution 5,4
Députés élus 30 en diminution 28
Sénateurs élus 3 en augmentation 2
KORWiN – Janusz Korwin-Mikke
Voix 1 256 953
6,81 %
en augmentation 2
Députés élus 11 en augmentation 11
Sénateurs élus 0 en stagnation
Carte électorale
Carte
Xe législature de la Diète
Diagramme
Président du Conseil des ministres
Sortant Élu
Mateusz Morawiecki
PiS
Mateusz Morawiecki
PiS

Les élections parlementaires polonaises de 2019 (en polonais : Wybory parlamentarne w Polsce w 2019 roku) se tiennent le afin d'élire les 460 députés de la IXe législature de la Diète et les 100 sénateurs de la Xe législature du Sénat, pour un mandat de quatre ans.

Le scrutin est marqué par un taux de participation record depuis la chute du communisme, avec plus de 60 % des inscrits. Le scrutin voit le retour au Parlement des formations de centre gauche après quatre ans d'absence, ainsi que des partis d'extrême droite, exclus des assemblées depuis 2007.

Recueillant le plus important pourcentage jamais obtenu depuis le retour de la démocratie, les partis de droite rassemblés autour de Droit et justice conservent leur majorité absolue à la Diète et la perdent de peu au Sénat. Un mois après le scrutin, le président du Conseil des ministres sortant, Mateusz Morawiecki, forme son second gouvernement.

Contexte modifier

Politique modifier

 
Jarosław Kaczyński, président de Droit et justice.

Le parti conservateur Droit et justice (PiS) est majoritaire au Parlement depuis le scrutin d'octobre 2015, où il obtient 37,6 % des suffrages et 235 élus à la Diète, et 40 % et 61 sièges au Sénat. De 2015 à 2017, Beata Szydło est présidente du Conseil des ministres, à la tête d'un gouvernement comprenant également Pologne solidaire et La Pologne ensemble, alliés de PiS. Elle cède ensuite sa place à Mateusz Morawiecki. Le président de PiS, Jarosław Kaczyński, est cependant considéré comme l'homme fort du pays.

Le principal parti d'opposition est la formation libérale-conservatrice Plate-forme civique (PO), au pouvoir entre 2007 et 2015. Elle est dirigée par Grzegorz Schetyna, qui renonce — au profit de Małgorzata Kidawa-Błońska — à briguer la présidence du Conseil en cas de victoire. La PO perd la plupart des scrutins depuis son échec aux élections présidentielle et parlementaires de 2015, notamment les élections européennes de . La gauche, dont le principal parti est l'Alliance de la gauche démocratique (SLD), est absente du Parlement sortant, ce qui a constitué une première en 2015.

Durant la législature, l'exécutif est confronté à de vives tensions avec l’opposition en raison de sa réforme du système judiciaire, que le gouvernement présente comme un moyen d’écarter les magistrats nommés sous le communisme et de rendre la justice plus efficace mais que l’opposition considère comme politiquement motivée[1]. La question migratoire est également un point de dissension, PiS s’opposant aux quotas de migrants fixés par la Commission européenne et acceptés par le gouvernement précédent[2].

Économique modifier

Au moment des élections législatives de 2019, la situation économique de la Pologne est parmi l'une des meilleures en Europe : la croissance atteint 5 % (contre environ 1,5 % pour les pays de l’Union européenne), le chômage est à 3,8 % (le taux le plus bas depuis la fin du communisme), le déficit public est stabilisé à 1,6 % du PIB et la dette publique demeure sous les 50 % du PIB. Pour freiner l’émigration et relancer la natalité, le gouvernement sortant a exonéré d'impôt les travailleurs de moins de 26 ans et augmenté les allocations familiales[3].

Droit et justice s'attire une forte popularité en menant une politique étatique et sociale visant à établir un « État-providence à la polonaise » via notamment la mise en place d'aides familiales, la gratuité des médicaments pour les plus de 75 ans, l'abaissement de l'âge de la retraite à 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes, la taxation des institutions financières, la renationalisation de plusieurs banques et une politique générale favorisant le développement des entreprises polonaises, dans le contexte d'une économie passé sous contrôle étranger lors de la sortie du communisme dans les années 1990. La majorité a également réformé la TVA et fait voter des réformes contre la délinquance financière. La mise en œuvre de ces mesures permet à PiS de bénéficier d'apparaître comme un parti tenant ses engagements électoraux[1],[4].

Cette politique sociale généreuse ne s'établit pas au détriment de l'économie polonaise, qui affiche de bons indicateurs. Contrairement aux prévisions des économistes, le gouvernement propose un budget en équilibre pour 2020[1].

International modifier

La majorité sortante est considérée comme eurosceptique, antigermanique et atlantiste. Au sein de l’Union européenne, opposée à la vision davantage fédérale défendue par Emmanuel Macron et Angela Merkel, elle participe à la relance du groupe de Visegrád (V4) afin de défendre l’« identité européenne » contre l’« islamisation » du continent et la politique migratoire libérale prônée par les pays d’Europe occidentale. En 2017, visant la réforme de la justice menée dans le pays, la Commission européenne déclenche contre la Pologne la procédure mentionnée à l’article 7 du traité sur l'Union européenne prévoyant des sanctions en cas d’atteinte aux droits fondamentaux ; ce conflit avec les institutions européennes n'a guère de conséquences sur la popularité de Droit et justice[1].

Système électoral modifier

La Pologne est dotée d'un Parlement bicaméral. Celui-ci est composé d'une chambre basse, la Diète (ou Sejm), et d'une chambre haute, le Sénat. Les deux chambres sont renouvelées simultanément pour des mandats de quatre ans, selon des modes de scrutin différents.

La Diète est dotée de 460 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal dans 41 circonscriptions électorales de 7 à 19 sièges en fonction de leur population. Les électeurs votent pour des candidats dans leur circonscription, et un vote pour un candidat équivaut à un vote pour le parti auquel il est affilié. Une fois le décompte des voix effectué, les sièges sont répartis à tous les partis ayant franchi le seuil électoral de 5 % des votes valides (8 % pour les coalitions) en proportion de leurs résultats en voix au niveau national, selon une version modifiée de la méthode de Sainte-Laguë. Les partis répartissent ensuite les sièges qu'ils ont obtenus à ceux de leurs candidats ayant individuellement recueilli le plus de suffrages[5]. La minorité allemande est exceptionnellement exemptée de seuil électoral. Par ailleurs, les listes présentées par les partis doivent obligatoirement comporter un minimum de 35 % de chacun des deux sexes.

Le Sénat est quant à lui doté de 100 sièges pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions[6].

Forces en présence modifier

Les partis politiques se réunissent en 2019 en plusieurs coalitions, dont seule la Coalition civique prend la forme d'une coalition officielle au regard de la loi électorale polonaise, et se trouve par conséquent soumise au seuil électoral relevé à 8 %. Les autres coalitions, officieuses, consistent en des listes communes de candidats sous le nom d'un seul parti et sont donc soumises au seuil de base de 5 % des suffrages exprimés.

Principaux partis et coalitions
Coalition Parti Idéologie et positionnement Chef de file Résultats en 2015
Droit et justice
Droite unie (ZP)[a]
Droit et justice (PiS) Droite
National-conservatisme, conservatisme social
Jarosław Kaczyński 37,58 % des voix
235 députés
61 sénateurs
Alliance de Jarosław Gowin (PJG) Centre droit
Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne
Jarosław Gowin
Pologne solidaire (SP) Droite
Solidarisme, national-conservatisme
Zbigniew Ziobro
Parti républicain Droite
Républicanisme, conservatisme
Anna Siarkowska
Parti populaire polonais « Piast » (pl) Centre droit
Agrarisme, démocratie chrétienne
Zdzisław Podkański
Coalition civique (KO) Plate-forme civique (PO) Centre
Centrisme, libéralisme
Grzegorz Schetyna 24,09 % des voix
138 députés
34 sénateurs
.Moderne (.N) Centre
Libéralisme, libéralisme économique
Katarzyna Lubnauer 7,60 % des voix
28 députés
0 sénateur
Initiative polonaise (IPl) Centre gauche
Progressisme, féminisme
Barbara Nowacka
Les Verts Gauche
Écologie politique, progressisme
Marek Kossakowski
Mouvement pour l'autonomie de la Silésie (RAŚ) Centre
Localisme, autonomisme
Jerzy Gorzelik
Parti paysan polonais
Coalition polonaise (KP)[b]
Parti paysan polonais (PSL) Centre
Agrarisme, démocratie chrétienne
Władysław Kosiniak-Kamysz 5,13 % des voix
16 députés
1 sénateur
Kukiz'15 (K'15) Centre droit
Populisme, démocratie directe
Paweł Kukiz 8,81 % des voix
42 députés
0 sénateur
Union des démocrates européens (UED) Centre
Centrisme, social-libéralisme
Elżbieta Bińczycka
Parti démocratique (SD) Centre
Libéralisme, social-libéralisme
Paweł Piskorski
Silésiens ensemble (en) (ŚR) Centre
Localisme, autonomisme
Leon Swaczyna
Alliance de la gauche
démocratique

La Gauche (Lewica)[c]
Alliance de la gauche démocratique (SLD) Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie
Włodzimierz Czarzasty
Printemps (Wiosna) Centre gauche à gauche
Social-démocratie, progressisme
Robert Biedroń
La Gauche ensemble (Lewica Razem) Gauche
Socialisme démocratique, populisme de gauche
Adrian Zandberg 3,62 % des voix
0 député
0 sénateur
Confédération[d] KORWiN Droite
Paléo-libertarianisme, laissez-faire
Janusz Korwin-Mikke 4,76 % des voix
0 député
0 sénateur
Mouvement national (RN) Extrême droite
Nationalisme, anti-mondialisme
Robert Winnicki
Confédération de la couronne polonaise (Korona) Extrême droite
Monarchisme, traditionalisme
Grzegorz Braun
Union des familles chrétiennes (ZChR) Droite
Droite chrétienne, conservatisme sociétal
Bogusław Rogalski
Parti des chauffeurs Centre
Populisme, Anti-bureaucratie
Lech Kędzierski
Ligue nationale Droite
Démocratie nationale, Nationalisme polonais
Zbigniew Lipiński

Campagne modifier

Les principaux thèmes de campagne de Droit et justice sont le renforcement de l'État-providence (promesse d'une nouvelle allocation familiale et d’une hausse du salaire minimum), la baisse du niveau des prélèvements obligatoires et la consolidation de sa réforme controversée du système judiciaire visant à mettre un terme à la « politisation des juges »[7],[8].

La thématique des droits LGBT est au cœur de la campagne. La majorité sortante refuse un renforcement de ces droits, considérant qu'il s'agirait d'une menace pour les familles et valeurs traditionnelles polonaises. Robert Biedroń, dirigeant du parti Printemps, ouvertement homosexuel, est le principal défenseur de cette cause[1].

Sondages modifier

 
sondages en vue des élections parlementaires polonaises de 2019

Liste des derniers sondages modifier

Les résultats listés ne tiennent pas compte de l'abstention, les pourcentages pour chaque parti sont donc recalculés pour atteindre 100 %.

Date Sondeur Échantillon ZP KO L KP K Autres
13 octobre 2019 Élections de 2019 43,59 27,40 12,56 8,55 6,81 1,09
11 octobre 2019 IBRiS 1100 47 25 15,7 6,6 5,3 0,4
11 octobre 2019 IBSP 1002 42,1 27 15,7 6,3 8,6 0,3
10 octobre 2019 Indicator 1000 47,3 27,1 13,4 7,3 5,0 -
10 octobre 2019 Estymator 1007 48,2 25,3 14,1 6,8 4,9 0,7
10 octobre 2019 Pollster 1059 45,4 27,2 14,3 7,0 4,7 1,4
10 octobre 2019 Kantar 1503 43,5 28,3 13 7,6 7,6 -
10 octobre 2019 Social Changes 1010 47,3 24,4 16,2 6,1 6,0 -
10 octobre 2019 CBOS 1013 52,3 21,6 10,2 9,1 6,8 -

Résultats modifier

Diète modifier

Résultats des législatives polonaises de 2019[9]
 
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Droit et justice 8 051 935 43,59   6,01 199   18
Alliance de Jarosław Gowin 18   10[e]
Pologne solidaire 17   8
Parti républicain 1  
Parti populaire polonais « Piast » 0  
Total Droite unie[a] 235  
Plate-forme civique 5 060 355 27,40   4,29 119   19
.Moderne 8   20
Initiative polonaise 4   4
Les Verts 3   3
Mouvement pour l'autonomie de la Silésie 0  
Total Coalition civique 134   32
Alliance de la gauche démocratique 2 319 946 12,56   1,39 24   24
Printemps 19   19
La Gauche ensemble 6   6
Total La Gauche[c] 49   49
Parti paysan polonais 1 578 523 8,55   5,39 23   7
Kukiz'15 6   36
Union des démocrates européens 1   1
Parti démocratique 0  
Silésiens ensemble 0  
Total Coalition polonaise[b] 30   28
KORWiN 1 256 953 6,81   1,97 5   5
Mouvement national 5   5
Confédération de la couronne polonaise 1   1
Union des familles chrétiennes 0  
Parti des chauffeurs 0  
Ligue nationale 0  
Total Confédération[d] 11   11
Coalition pour des gouvernements locaux 144 773 0,78   0,68 0  
Minorité allemande 32 094 0,17   0,01 1  
Efficace 18 918 0,10   0,10 0   1
Action des retraités déçus 5 448 0,03   0,03 0  
Droite de la République 1 765 0,01   0,01 0   1
Suffrages exprimés 18 470 710 98,89
Votes blancs et invalides 207 747 1,11
Total 18 678 457 100 460  
Abstentions 11 575 099 38,26
Inscrits / participation 30 253 556 61,74


Sénat modifier

Résultats des élections sénatoriales polonaises de 2019[9]
 
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Droit et justice 8 110 193 44,56   4,57 44   17
Alliance de Jarosław Gowin 2   2
Pologne solidaire 2   2
Parti républicain 0  
Parti populaire polonais « Piast » 0  
Total Droite unie[a] 48   13
Plate-forme civique 6 490 306 35,66   4,18 42   8
.Moderne 1   1
Initiative polonaise 0  
Les Verts 0  
Mouvement pour l'autonomie de la Silésie 0  
Total Coalition civique 43   9
Parti paysan polonais 1 041 909 5,72   1,68 2   1
Union des démocrates européens 1   1
Parti démocratique 0  
Silésiens ensemble 0  
Total Coalition polonaise[b] 3   2
Alliance de la gauche démocratique 415 745 2,28   1,69 1   1
Printemps 1   1
La Gauche ensemble 0  
Total La Gauche[c] 2   2
Coalition pour des gouvernements locaux 331 385 1,82 Nv. 0  
KORWiN 144 124 0,79   0,49 0  
Mouvement national 0  
Confédération de la couronne polonaise 0  
Union des familles chrétiennes 0  
Parti des chauffeurs 0  
Ligue nationale 0  
Total Confédération[d] 0  
Gauche polonaise 94 988 0,52 Nv. 0  
Efficace 92 006 0,51 Nv. 0  
Silésiens ensemble 50 071 0,28 Nv. 0  
Minorité allemande 49 138 0,27   0  
Kukiz'15 46 210 0,25   1,13 0  
Autres partis 87 747 0,48 0
Indépendants 1 247 526 6,85   4,10 4  
Suffrages exprimés 18 201 348 97,45
Votes blancs et invalides 476 582 2,55
Total 18 677 930 100 100  
Abstentions 11 575 626 38,26
Inscrits/Participation 30 253 556 61,74


Analyse et conséquences modifier

 
Parti arrivé en tête par circonscription à la Diète

Il s’agit de la deuxième fois depuis la chute du communisme qu’une majorité sortante est reconduite. Le pourcentage obtenu par PiS est aussi le plus important jamais obtenu depuis le retour de la démocratie[1]. Cependant, l'entrée au Parlement de la gauche et de l’extrême droite l'empêche de progresser en nombre de sièges. Surtout, le gouvernement perd sa majorité absolue à la chambre haute, l’empêchant ainsi de procéder à des votes rapides de nouvelles lois.

À l'issue d'une réunion de plusieurs heures le , les directions de PiS, Porozumiene et SP se mettent d'accord sur la structure du futur gouvernement. Les trois partis approuvent de recommander Mateusz Morawiecki comme chef du gouvernement au président de la République Andrzej Duda[10].

Le , Mateusz Morawiecki présente l'organigramme et les membres de sa nouvelle équipe au comité politique de Droit et justice. Il annonce ainsi la création des ministères des Actifs de l'État et du Climat, la fusion du ministère du Développement avec celui des Entreprises, la disparition du ministère de l'Énergie et l'institution d'un ministre des Affaires européennes rattaché à sa chancellerie. Le cabinet est marqué la reconduction de la majorité des ministres sortants, à l'exception du ministre des Investissements Jerzy Kwieciński, pourtant bien perçu dans le pays et à l'étranger. Aucun candidat n'est proposé au ministère des Sports. Le président de PiS Jarosław Kaczyński explique que « il s'agira en grande partie d'un gouvernement de continuité »[11],[12],[13]. La composition du cabinet montre un renforcement des « modérés » de la droite au pouvoir, dont est issu le président du Conseil, et un affaiblissement des « radicaux », emmenés par le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro. Cette stratégie est principalement destinée à séduire l'électorat centriste dans l'optique de l'élection présidentielle de 2020[14].

Morawiecki présente le sa démission au président Duda, à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle législature. Il se voit charger deux jours plus tard de former un nouveau gouvernement. Bien que la Constitution lui accorde un délai de 14 jours pour remplir sa mission, il présente dès le son équipe de 22 ministres, qui est assermentée par le chef de l'État. Comme dans la liste présentée une semaine plus tôt à PiS, le ministère des Sports reste sans titulaire en raison de la récente élection du ministre sortant Witold Bańka à la présidence de l'Agence mondiale antidopage ; le président du Conseil en assume donc lui-même la direction en attendant d'en désigner un titulaire[15],[16].

Le , après avoir tenu son discours de politique générale, Morawiecki sollicite la confiance de la Diète, qu'il obtient par 237 voix pour et 214 contre, avec trois abstentions[17]. En sus du soutien des 235 députés de sa majorité, il reçoit le vote favorable de deux parlementaires de la Coalition civique (KO), qui affirment pourtant avoir émis un vote défavorable, tandis que les abstentions proviennent de la KO, de la Coalition polonaise (KP) et de la minorité allemande[18].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. a b et c Le parti Droit et justice rassemble ces partis dans une liste commune sous son étiquette, l'alliance de partis faisant campagne sous le nom officieux de Droite unie
  2. a b et c Cette coalition informelle, baptisée d'abord Coalition polonaise, réunit finalement ses composantes sous l'étiquette du Parti paysan polonais
  3. a b et c Cette coalition informelle, appelée officieusement La Gauche, réunit ses composantes sous l'étiquette de l'Alliance de la gauche démocratique
  4. a b et c Cette coalition informelle réunit ses composantes sous l'étiquette de la Confédération liberté et indépendance
  5. Par rapport au résultat de La Pologne ensemble.

Références modifier

  1. a b c d e et f (en) « Poland election: Ruling Law and Justice party claims victory », sur bbc.co.uk, (consulté le ).
  2. Michał Strzałkowski, « La Pologne persiste sur la voie de l'Europe forteresse », sur euractiv.fr, (consulté le ).
  3. « La Pologne se rêve en grand », sur la-croix.com, (consulté le ).
  4. Max-Erwann Gastineau, « Élections législatives en Pologne: faut-il avoir peur du PiS ? », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  5. « IPU PARLINE database: POLOGNE (Sejm), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  6. « IPU PARLINE database: POLOGNE (Senat), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  7. « En Pologne, le PiS veut amplifier sa réforme judiciaire », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. Fabien Cazenave, « Élections en Pologne : les ultraconservateurs du PiS conservent la majorité absolue », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  9. a et b (pl) « Wybory do Sejmu i Senatu Rzeczypospolitej Polskiej 2019 r. », sur wybory.gov.pl (consulté le ).
  10. (pl) « Zjednoczona Prawica uzgodniła strukturę nowego rządu », Rzeczpospolita,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Pologne: le parti conservateur au pouvoir annonce un gouvernement de "continuité" », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (pl) « Nowy rząd Mateusza Morawieckiego. Premier ogłosił skład », TVN24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « PM Morawiecki’s new govt: continuity and change », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Jakub Iwaniuk, « En Pologne, l’opposition conquiert le Sénat et freine la « révolution conservatrice » du PiS », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Analysis: Mateusz Morawiecki, the new old PM », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « PM Morawiecki’s new government appointed by President », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) « Our goal is Polish prosperity state: PM », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) « New government receives vote of confidence », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).