Valerii

familles romaines qui partageaient le nomen Valerius
Valerii
Gens Valeria

Branches
Sous la République Corvus, Falto, Flaccus, Laevinus, Maximus, Messalla, Potitus, Publicola, Volusus

Légende :

Patricien, Plébéien, Consulaire, Sénatorial, Équestre

Magistratures occupées
sous la République
Dictature 4 fois
Maître de cavalerie 6 fois
Censure 6 fois
Consulat 47 fois
Tribunat consulaire 22 fois

Gens et Liste des gentes romaines

Les Valerii (au singulier: Valerius) sont les membres de la gens Valeria, l'une des familles romaines les plus importantes. De rang patricien à l'origine, la famille compte plus tard plusieurs branches plébéiennes.

De toutes les gentes maiores (les plus illustres gentes patriciennes de la République), les Cornelii survivent le plus longtemps. En effet, les Fabii patriciens disparaissent des fastes en 34 apr. J.-C., les Aemilii s'éteignent en 39 apr. J.-C., les Claudii en 68 apr. J.-C. et les liens des Valerii postérieurs aux Julio-Claudiens avec les Valerii patriciens sont contestés. Les Cornelii disparaissent des fastes consulaires sous Marc Aurèle, avec Servius Cornelius Scipio Salvidienus Orfitus, consul en 178, descendant des Lentuli et des Scipions. Il est le dernier représentant du patriciat républicain ancestral.

Les principales branches de la gens Valeria portent les cognomina Corvus, Falto, Flaccus, Laevinus, Maximus, Messalla, Potitus, Publicola et Volusus.

Le nomen Valerius est à l'origine de nombreuses variations et dérivations patronymiques dont Valeri, Valéry, Valere ou Valier.

Histoire modifier

Origines modifier

Selon Plutarque, l'un des premiers Valerii arrive peu après la fondation de Rome et serait à l'origine de la réconciliation entre Sabins et Romains, ainsi que de la paix signée entre ces deux peuples[a 1]. Denys d'Halicarnasse confirme que ce serait un descendant des Sabins venus à Rome avec Titus Tatius, qui partage le trône de Rome avec Romulus[a 2],[a 3].

Conversion au christianisme modifier

Les familles des Valerii et Iulii sont citées comme preuve de la conversion de l'élite romaine au christianisme entre le IIe et IIIe siècles, avec d’autres familles historiques comme les Acilii et les Flavii, chrétiens dès le Ier siècle. Des fouilles menées dans les années 1950 ont en effet permis de mettre au jour sous la basilique du Vatican une nécropole qui s'ordonne autour de la tombe de saint Pierre, identifiée par une inscription grecque datable de 160 (« Pierre est ici »). Ces tombes sont occupées entre autres par des membres de la gens Valeria, tombes païennes à l’origine qui deviennent peu à peu chrétiennes, à l'instar de tombes voisines appartenant aux Iulii. Ainsi, dès les années 200-250, période où se développe un christianisme clandestin, les Iulii et les Valerii sont devenus chrétiens[1].

Rites funéraires modifier

Comme d'autres anciennes familles romaines, les Valerii ont des rites particuliers : ils sont les seuls à bénéficier de l'autorisation de funérailles dans le pomœrium, le périmètre sacré de Rome, près de la colline de la Velia. Ce privilège leur viendrait de la popularité de leur ancêtre Publius Valerius Publicola qui a habité au pied de cette colline. Les Valerii se contentent toutefois de pratiquer un simulacre d’incinération en passant une torche enflammée sous le corps du défunt exposé à la Velia, puis procèdent à une incinération réelle au-dehors du périmètre sacré.

Principaux membres modifier

Valerii patriciens modifier

Descendants des Vipstani modifier

Suite au mariage de Marcus Vipstanus Gallus, sénateur plébéien et consul suffect en 18, avec une fille de Marcus Valerius Messalla Messallinus Corvinus, les cognomen de Poplicola et de Messalla furent repris dans la nomenclatures des Vipstani, le nom même original de Vipstanus disparut dans cette famille au milieu du IIe siècle et seules les anciens nom de l'ancienne gens patricienne des Valerii, (que ce soit Poblicola, Messalla, ou encore Valerius), continueront à être utiliser chez leurs descendants jusqu'au Ve siècle.

Valerii plébeiens modifier

Les liens des Valerii postérieurs aux Julio-Claudiens avec les Valerii patriciens sont contestés.

Valerii Tappo modifier

Valerii Triarii modifier

Les Valerii Triarii sont plébéiens;

Valerii Catulli modifier

Les Valerii Catulli sont originaires de Verone, en Gaule cisalpine.

Valerii Asiatici modifier

Les Valerii Asiatici sont originaires de Vienne, en Gaule narbonnaise.

Autres modifier

Postérité modifier

Henry James utilise le patronyme de cette famille dans Le Dernier des Valerii (1874) mais sans en exploiter les références historiques[3].

Notes et références modifier

  • Sources modernes
  1. Dumont 1982, p. 22-23.
  2. Suétone, Vie des 12 Césars, Vie de Caius, XXXVI
  3. Henry James (trad. de l'anglais), The last of the Valerii : Le dernier des Valerii, Paris, Gallimard, , 144 p. (ISBN 978-2-07-034697-4), p. 23
  • Sources antiques
  1. Plutarque, Vies parallèles, Publicola, 1
  2. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, IV, 67 / (en)
  3. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, V, 12 / (en)

Bibliographie modifier

Auteurs antiques modifier

Auteurs modernes modifier

  • Jean Dumont, L’Église au risque de l’histoire, Critérion,