Cornelii

gens romaine
Cornelii

Autre(s) nom(s) Gens Cornelia
Branches
Sous la République Cethegus, Cinna, Cossus, Dolabella, Lentulus, Maluginensis, Scipio, Sulla

Légende :

Patricien, Plébéien, Consulaire, Sénatorial, Équestre

Magistratures occupées
sous la République
Dictature 11 fois
Maître de cavalerie 7 fois
Censure 16 fois
Consulat 68 fois
Tribunat consulaire 28 fois
Décemvirat consulaire 2 fois

Gens et Liste des gentes romaines

Les Cornelii (au singulier: Cornelius) sont les membres de la gens Cornelia. Ils constituent l'une des familles patriciennes les plus importantes de l'histoire romaine et ont, de loin, revêtu plus de magistratures que n'importe quelle autre gens. Ils se classent en majorité dans le camp conservateur mais certains d'entre eux ont épousé la cause populaire, soit par conviction, soit par opportunisme.

Ses membres les plus illustres sont Aulus Cornelius Cossus, Scipion l'Africain, Scipion Émilien, Sylla et Cinna.

Le premier Cornelius à revêtir le consulat est Servius Cornelius Maluginensis Cossus, consul en [1]. La gens disparaît des Fastes consulaires après 178 et le consulat de Servius Cornelius Scipio Salvidienus Orfitus.

Ses principales branches portent les cognomina de :

Origines modifier

Contrairement à de nombreuses familles romaines qui fondaient leurs origines sur un ancêtre divin ou légendaire (comme les Iulii descendant de Vénus ou les Antonii d'Hercule), on ne connaît aucun ancêtre mythique des Cornelii. Le premier Cornelius connu est un prêtre de Diane, qui aurait, sous le règne de Servius Tullius, roi étrusque, offert en sacrifice à la déesse une génisse d'une taille extraordinaire[2],[3]. Ils seraient d'origine latine ou sabine[réf. nécessaire].

Cornelii Patriciens modifier

Les Maluginenses modifier

On ne connaît pas l'étymologie de cette branche, la première à apparaître. Ils sont apparentés aux Cossi qui suivent.

Le surnom est ensuite repris par les Scipions au IIe s. av. J.-C., puis les Lentuli sous l'Empire.

Les Cossi modifier

Apparentés aux Maluginenses, le membre le plus illustre de cette gens est Aulus Cornelius Cossus, consul en qui tua Tolumnius, roi de Véïes, de ses propres mains, ce qui lui valut de déposer les dépouilles opimes, pour la seconde fois de l'histoire de Rome après Romulus.

Les Scipions modifier

Issus d'une des deux branches précédentes, ils apparaissent en Scipio signifie « bâton » et aurait été attribué à un jeune homme de la famille qui aurait soutenu la vieillesse de son père en lui servant d'appui[4]. Ils deviennent après la deuxième guerre punique la famille la plus influente de Rome, symbolisant l'impérialisme romain et l'ouverture à l'hellénisme. Le « cercle des Scipions » qui rassemble des gens de lettres, des philosophes et les meilleurs esprits du temps rayonne pendant près d'un siècle. Ils sont traditionnellement alliés politiquement et matrimonialement aux Paulli de la gens Aemilia. Ils se divisent en quatre branches (Hispani, Nasicae, Africains et Asiatiques) à la fin du IIIe siècle av. J.-C.

Le surnom de Scipion est ensuite repris par les Lentuli au début de l'Empire.

Les Rufini Sullae modifier

Apparus en avec le dictateur Publius Cornelius Rufinus. Rufinus signifie "le petit roux" mais le cognomen est abandonné après la condamnation et l'exclusion du Sénat de Publius Cornelius Rufinus en par les censeurs Caius Fabricius et Quintus Aemilius Papus. On lui substitue celui de Sulla qui signifie « qui a le teint couleur viande de porc » ou « petite jambe » selon les sources. Le membre le plus illustre de la branche est Sylla, dictateur au dernier siècle de la République, vainqueur de Mithridate VI et de Caius Marius.

Descendants de Publius Cornelius Rufinus, dictateur en -333, les Cornelii Blasio sont apparenter aux Cornelii Sulla.

  • Cnaeus Cornelius Blasio, (v.-310 - ap.-265), consul en -270 et -257, et censeur en -265;
    • (Cornelius Blasio), (v.-280 - ?) ;
      • Cnaeus Cornelius Blasio, (v.-230 - ap.-194), préteur en -194 ;
        • Publius Cornelius Blasio, (v.-200 - ap.-165), préteur en -165 ;
          • Publius Cornelius Blasio, (v.-180 - ap.v.-140), préteur ;
          • Cnaeus Cornelius Blasio, (v.-175 - ?) ;
            • Cnaeus Cornelius Blasio, (v.-135 - ap.-112/1), triumvir monétaire

Les Lentuli modifier

Apparus en avec le consul Lucius Cornelius Lentulus. Lentulus peut venir de lentes qui signifie « lentilles », dont la famille excellait dans la culture de cette plante ou bien de lentus qui signifie « souple », « flexible », « tenace », « lent », « indolent » ou encore « impassible ». Le mot Lentulitas est utilisé par Cicéron pour désigner l'état d'esprit de la très haute aristocratie romaine, en référence à cette famille. « Quintessence de la morgue nobiliaire » selon Theodor Mommsen. Les Cornelii Merenda sont probablement issue des Lentuli, voir l'arbre ci dessous.

Les Lentuli se distinguent aux IIIe et IIe s. av. J.-C. avec de brillants généraux. On compte dans cette branche trois princes du Sénat.

Ils se divisent en plusieurs branches, difficilement différenciables. Sous l'Empire, ils reprennent les surnoms des autres branches éteintes de la famille (comme Scipio ou Cethegus).

Les Cornelii Salvidieni Orfiti sont les descendants de Servius Cornelius Salvidienus Orfitus, consul en 51, fils adoptif de Servius Cornelius Cethegus, consul en 24. Ils appartiennent à la tribu Lemonia. Ils reprendront dans leurs noms le cognomen de Scipio.

Les Dolabellae modifier

Ils apparaissent en avec le consul Publius Cornelius Dolabella qui avait défait les Boïens et d'autres peuples. Dolabella signifie "petite pioche".

Les Cethegi modifier

Apparus vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. On ignore la signification de cethegus. Ils avaient la réputation d'être de grands orateurs et d'être toujours bras nu sous leur toge, selon l'antique coutume.

Leur surnom est repris par les Lentuli sous l'Empire.

Les Merula modifier

Les Merula apparaissaient au début du IIe siècle av. J.-C.

  • Lucius Cornelius Merula, (v.-260 - ?);

Les Cinnae modifier

Apparus en avec le consul Lucius Cornelius Cinna. Cinna serait un nom d'origine étrusque ou serait issu de cincinnatus (« cheveux bouclés »).

Autres Cornelii patriciens modifier

  • Cornelia, accusée d'empoisonnement en .

Cornelii plébéiens modifier

Sous la République modifier

Cornelii Mammula modifier

  • Aulus Cornelius Mammula, (v.-255 - ap.-216), propréteur;
    • Aulus Cornelius Mammula, (v.-230 - ap.-190), propréteur;
    • Publius Cornelius Mammula, (v.-220 - ap.-180), préteur de Sicile en -180;
    • Marcus Cornelius Mammula, (? - ap.-173), ambassadeur en -173;

Cornelii Sisenna modifier

  • Publius Cornelius Sisenna, (v.-220 - ap.-183), préteur urbain en -183;
    • (Cornelius Sisenna), (v.-190 - ?)
      • Cnaeus Cornelius Sisenna, (v.-158 - ap.-118), propréteur en -118;
    • Lucius Cornelius Sisenna, (v.-180 - ?)
      • Cnaeus Cornelius Sisenna, (v.-140 - ?), triumvir monètaire;
        • ? Lucius Cornelius Sisenna, (v.-115 - ap.-67), préteur urbain en -78;
          • ? (Cornelius Sisenna), (v.-70 - ?)
            • ? Cornelius Sisenna, (v.-45 - ap.-13), proconsul de Siciile;
              • ? (Cornelius) Sisenna, (v.-25 - ap.v.-5), triumvir monétaire;

Cornelii Balbi modifier

  • Lucius Cornelius Balbus, (v.-110 - ap.-72);

Autres modifier

Sous le Principat modifier

Cornelii Felix modifier

Les Cornelii Felix sont inscrits dans la tribu Quirina.

  • Caius (Cornelius Felix), (v.-5 - ?)
    • Caius Cornelius Felix Italus, (v.20 - ?), questeur, tribun de la plèbe, préteur, légat d'Achaie;

Cornelii Pulcher modifier

Les Cornelii Pulcher sont originaires d'Epidaure, ils sont inscrits dans la tribu Fabia[5].

  • Cnaeus Cornelius Nikatas, (v.-20 - ?), prêtre de l'empereur, agonothète vers 10;
    • Cnaeus Cornelius Pulcher, (v.15 - ap.31/2), vainqueur des jeux vers 31/2;
      • Tiberius Cornelius Pulcher, (v.50 - ?);
        • (Cornelia), (v.75 - ?), épouse de Calpurnius Campanus Macer;
        • Cnaeus Cornelius Pulcher, (v.80 - ap.137), chevalier romain procurateur en Egypte;
          • Cnaeus Cornelius Pulcher, (v.120 - ap.137), vainqueur des jeux en 137;

Cornelii Clemens modifier

Les Cornelii Clemens sont originaires d'Emerita, ils sont inscrits dans la tribu Papiria.

dans la tribu Papiria puis dans la tribu Palatina.

  • Cnaeus Cornelius (Severus), (v.-25 - ?);

Cornelii Pusio modifier

Les Cornelii Pusio sont probablement originaire d'Hispanie, ils sont inscrits dans la tribu Galeria.

Cornelii Fusci modifier

Cornelii Taciti modifier

Cornelii Proculi modifier

  • (Quintus Cornelius), (v.50 - ?);

Cornelii Fronto modifier

Les Cornelii Fronto sont originaires de Cirta, province de Numidie, ils sont inscrits dans la tribu Quirina.

Cornelii Anullini modifier

Les Cornelii Anullini sont originaires de Bétique, ils sont inscrits dans la tribu Galeria.

Cornelii Repentini modifier

  • Sextus Cornelius Repentinus, (v.120 - ap.166), Préfet du prétoire de 159 à 166;
    • (Titus?) Cornelius Repentinus, (v.150 - ap.193), consul suffect vers 190, Préfet de Rome en 193;
      • ? Cornelia Repentina, (v.175 - ?), épouse de (Quintus Lorenius);

Autres modifier

Rites funéraires modifier

Comme certaines anciennes familles patriciennes, les Cornelii ont des pratiques rituelles qui leur sont propres : ils procèdent aux funérailles par inhumation, à la différence des autres familles qui pratiquent la crémation. Le tombeau où sont inhumés les Scipions est redécouvert en 1760 dans la via di porta San Sebastiano (proche des thermes de Caracalla, et, à l’époque républicaine, à l’extérieur du périmètre sacré du pomœrium). On peut y voir plusieurs sarcophages dont ceux de Lucius Cornelius Scipio Barbatus et de Scipion l'Asiatique. Sylla, qui reçoit des funérailles d’État en , est le premier des Cornelii à être incinéré pour éviter que sa dépouille ne soit profanée par ses ennemis.

 

Apparitions de la famille Cornélia dans la fiction modifier

La Gens Cornélia est l'une des trois familles jouables de la faction romaine dans le jeu de stratégie historique Total War: Rome II

Notes et références modifier

  1. Tite-Live, Histoire romaine, II, 41
  2. Plutarque, Questions romaines, 4
  3. Tite-Live, Histoire romaine, I, 45
  4. Macrobe, Saturnales, I, 6
  5. Christian Settipani, « Les prétentions généalogiques à Athènes sous l'Empire romain », Thèse de doctorat en Histoire, Université de Lorraine,‎ , p. 423 (lire en ligne, consulté le )