Assemblages et symboles d'un seul signe modifier

Dans chaque cellule du tableau ci-dessous est consigné, dans l'ordre « alphabétique » braille:

  • le signe braille,
  • sa valeur de base,
  • le symbole associé en gras (mot représenté par le signe employé seul),
  • les assemblages associés.
 
a
a
 
b
bien
 
c
ce
 
d
de
 
e
-
 
f
faire
 
g
qui
 
h
sur
 
i
il
 
j
je
 
k
au
au
 
 
l
le
 
 
 
m
me
 
 
 
n
ne
 
 
 
o
nous
 
 
 
p
par
 
 
 
q
que (qu')
qu...
-que
 
r
rien
 
 
 
s
se
 
 
 
t
te
 
 
 
u
un
 
 
v
vous
 
 
x
mais
ex (+C)
 
y
y
 
 
z
elle
-ez
 
ç
pour
our
 
é
quoi
 
 
à
à
ch
 
è
sans
(V+) ss (+V)
 
ù
et
oi
 
â
tout
fr (+V)
-ation
 
ê
même
fl (+V)
-ent
 
î
cet
cl (+V)
-ait
 
ô
dans
dr (+V)
-ant
 
û
est
es-
-es
 
ë
plus
pl (+V)
 
 
ï
grand
gr (+V)
 
 
ü
ou
ou
 
 
œ
son
im- (+BPM)
-ition
 
w
tous
om
(V+) tt (+V)
 
,
-
an...
 
 
;
-
br (+V)
ui (+C)
 
 :
-
cr (+V)
con (+C)
 
.
dès
dis- (+C)
...ien
 
?
en
en
 
 
!
puis
pr (+V)
pro (+C)
 
"
été
...gn...
 
 
(
du
...er
 
 
*
son si
in
 
 
)
sous
tr (+V)
trans- (+C)
 
ʼ
la
re-
 
 
/
ai
ai
 
 
@, æ
les
gl (+V)
em (+C)
 
num.
lui
ion
 
 
 
on
on
 
 

celui
com- (+C)
 
 
exp.
ar
 
 
mod1
bl...
-able
 
ital.
(V+) ll (+V)
-elle
 
maj.
eur
 
 
mod2
eu
 
 
ivb.</I
...or
 
 
math.
ieu
 

Les assemblages sont soumis à des contraintes de position et de contexte, représentées comme suit:

  • XX : indique qu'aucune contrainte ne s'applique à l'assemblage, qui peut apparaître en toute position (dans le respect des principes généraux énoncés ci-après).
  • -XX : indique un assemblage utilisé en fin de mot seulement.
  • XX- : indique un assemblage utilisé en début de mot seulement.
  • XX... ou ...XX : indique la présence nécessaire de lettre(s) avant ou après l'assemblage.
  • XX (+C) : indique que l'assemblage doit être suivi d'une consonne.
  • XX (+BPM) : indique le l'assemblage doit être suivi de « b », « p » ou « m » uniquement.
  • XX (+V) : indique que l'assemblage doit être suivi d'une voyelle.
  • (V+) XX (+V) : indique que l'assemblage doit apparaître entre deux voyelles.

a modifier

Les assemblages et les symboles d'un caractères obéissent aux principes généraux suivants:

  1. Les lettres que représente un assemblage doivent appartenir à une même syllabe. Par conséquent, les assemblages finissant en voyelle+consonne (an, on, ion, ien, ar, er, eur, or, our, om, im, es, con,...) doivent toujours être suivis d'une consonne lorsqu'ils sont utilisés à l'intérieur d'un mot. Il existe deux exceptions :
    • in en début de mot peut s'employer devant voyelle, sauf devant lui-même. Par ex.: (in)(on)d(er) mais in(in)t(er)r(om)pu.
    • les assemblages représentant une consonne double (ll, ss, tt) qui se trouvent à cheval sur deux syllabes par définition.
  2. Les signes de ponctuations ou certains indicateurs (comme celui de valeur de base, noté « ivb. » dans le tableau) empêche l'utilisation des assemblages qu'ils représentent en début et/ou fin de mot. Par ex.: er ne peut s'employer en début de mot (parenthèse ouvrante) et an ne peut s'employer en fin de mot (virgule).
    • Deux exceptions : en et ien peuvent apparaître en finale même s'ils s'y confondent avec les signes de ponctuation « ? » et « . », mais sauf s'ils sont suivi de ces mêmes signes de ponctuation. Ex: « moyen » → moy(en) , mais « moyen ? » → moyen? et non pas .
    • Certains assemblages ne sont pas explicitement interdit en initiale ou finale, mais aucun mot français ne les utilisent donc il n'y a pas ambiguïté (par ex., eur en début de mot, qui pourrait se confondre avec l'indicateur de majuscule).
  3. Les quatre préfixes dis-, com-, trans-, es- qui ne s'emploient qu'en début de mots peuvent toutefois être précédés des préfixes re- et in-. Par ex.: (re)(trans)(cr)ire, (in)(es)péré.
  4. Les finales (-ation, -ait, -ant,...) et les symboles qui s'y prêtent (« me », « ce », « rien », « son », « été »...) peuvent toutefois prendre le « s » du pluriel. Par ex.: « nations » → n(ation)s, « ces » → cs. Exception : « les » est abrégé par le symbole .
  5. Seule l'orthographe compte et non pas la prononciation ou le sens. Par ex.: er dans (ch)(er)(ch)(er), ent dans (ch)(an)t(ent) et par(ent), ien dans v(ien)t et (cl)(ien)t; les homographes des symboles pour « été », « puis », « son », « sous » ; le symbole pour « est » utilisé à la fois pour le verbe et le nom, de prononciations différentes.
  6. Si aucune contrainte n'est satisfaite, c'est la valeur de base qui doit être utilisée.

L'abrègement de mots entiers obéissent aux contraintes supplémentaires suivantes:

  1. Les signes n'utilisant que les points 4-5-6 (à droite de la cellule) n'ont pas de symboles associés car ils se distinguent mal. Pour cette même raison, un mot ne peut pas consister de seulement ces signes. Par ex: « bleu » → bl(eu) et non pas (bl)(eu)   , qui se distingue mal de b(an)   .
  2. Un mot ne peut consister de signes inférieurs seulement (signes utilisant les points 2356). Par ex.: « entrer » → en(tr)(er) et non pas (en)(tr)(er) .
  3. Un symbole inférieur précédé ou suivi d'un signe de ponctuation ne doit pas être utilisé. Par ex.: « été » → , mais « été, » → .
  4. Il existe de nombreuses règles qui régissent le choix des assemblages lorsque plusieurs combinaisons sont possibles. Par ex.: (es)saim mais me(ss)e, v(ien)t mais (ou)(bl)i(ent), ma(in) et non pas m(ai)n, r(en)d et non pas (re)nd mais (re)ste...
  5. ​ Il est interdit d'utiliser le même signe deux fois de suite avec des valeurs différentes. Par ex.: « drôle » → drôle et non pas (dr)ôle .


Finales à plusieurs signes modifier

Elles sont au nombre de 7:


b l t
-bilité

l g
-logie

q m
-quement
⠞⠍
t m
-tement

v m
-vement

(bl) m
-ablement

(ll) m
-ellement

Ces finales ne peuvent pas créer d'assemblage avec les lettre précédentes. Par ex: « battement » → battm, et non pas ba(tt)m en utilisant l'assemblage tt.

Elles peuvent prendre un « s » au pluriel.

Symboles à plusieurs signes modifier

Il existe 399 symboles de base, de deux signes rarement trois.

Parmi ces symboles, 185 peuvent produire des dérivés par l'adjonction d'un ou plusieurs suffixes parmi une liste de 18 (m « -ment », c « -ance/ence », f « -if », (bl) « -able »,...), créant 420 symboles supplémentaires.

Les signes employés dans les symboles peuvent être des signes de base ou des assemblages. Dans ce dernier cas, les contraintes positionnelles ne s'appliquent pas.

Quelques exemples:

  • symboles sans dérivés: ai « ainsi », cm « comme », jm « jamais », « père », a(pr) « après », (au)(pr) « auprès », (en)(dr) « endroit », aff « affaire»,...
  • symboles avec dérivés: am « amour », amx « amoureux », amsm « amoureusement » ; (pr)d « produit », (pr)df « productif », (pr)d(eur) « producteur », (pr)d(ion) « production » ; (dis)t « distant », (dis)tc « distance »,...

Ces symboles peuvent toujours prendre un « s » au pluriel. Le féminin peut être obtenu par ajout d'un « e », par la substitution du suffixe f par v pour les adjectifs en « -if », x par se pour les adjectifs en « -eux », mais est souvent irrégulier et doit être appris par cœur:

  • régulier : pe « petit » / pee « petite », (pr)df « productif » / (pr)dv « productive », amx « amoureux » / amse « amoureuse »,
  • irrégulier : (au)c « aucun » / (au)n « aucune », (pr)m « premier » / (pr)r « première », dn « dernier » / dr « derniere »,...

Pour les symboles qui s'y prêtent, on peut ajouter un e, s ou (es) pour former des formes conjuguées. Par exemple, du symbole rg « regard », on peut former rge, rg(es) pour « (je) regarde, (tu) regardes ». On ne peut cependant pas utiliser les assemblages er, ez, ent, ait, ant, pour former « regarder, regardez, regardent, regardait, regardant ».

Comme à la section précédente, seule l'orthographe compte et non la prononciation ou le sens. Par exemple: fs « fils » ( « enfant mâle » ou pluriel de « fil »), so « sorte » (« espèce » ou subjonctif de « sortir »), s(om)s (« nous sommes » ou pluriel de « somme »).

On ne peut pas créer de nouveaux symboles de base ou dérivés. Par exemple, le symbole q(ion) « question » existe, mais pas le symbole dérivé *q(ion)m « questionnement », alors que les symboles f(ion) « fonction » / f(ion)m « fonctionnement » existent. On ne peut pas utiliser les 18 suffixes ailleurs que dans les 420 symboles dérivés listés. Par exemple, on ne peut pas abréger « visage » en *visg comme « outrage » peut l'être en (ou)(tr)g.

Il est par contre possible de faire précéder les symboles d'autres signes, abrégeant des mots plus longs. Par exemple: dm « demain » / l(en)dm « lendemain », m(ion) « mission » / ém(ion) « émission » / (re)(trans)m(ion) « retransmission». Mais le sens ne doit pas s'en écarter. Par exemple, on ne peut pas construire « espère » sur le symbole « père ».

Locutions modifier

Il existe enfin 43 locutions abrégées. Une locution est un groupe de plusieurs mots représenté par deux ou plusieurs signes reliés entre eux. Si la locution comporte une apostrophe ou un trait d'union, ces signes sont conservés. Si c'est un espace, c'est le signe (l'indicateur de mise en italique) qui est employé. Les signes peuvent être des signes de base ou des assemblages.

Par exemple: à|c « à cause », (au)'h « aujourd'hui », (au)-d « au-dessus », (au)-(ou) « au-dessous », c'e-à-d « c'est-à-dire »,...

Ambiguïtés modifier

Le code abrégé comporte de nombreuses ambiguïtés, qui nuisent à l'opération d'abrègement et de désabregement automatisés. Seule la connaissance des mots acceptables en français permet de lever l'ambiguïté. Par exemple :

  • assemblage vs valeur de base : = « diktat » parce que le mot « diautat » n'existe pas.
  • assemblage vs ponctuation : = « moyen » parce que « moy ? » n'existe pas.
  • assemblage vs symbole : « des » ne s'abrège pas en d(es) (qui est en fait le mot « dû »), mais en le symbole de deux signes ds .
  • assemblage vs assemblage : les deux mots « crête » et « conflit » commencent par les deux mêmes signes: (cr)ête et (con)(fl)it . Ici la désambiguation opère de droite à gauche: c'est la présence d'une consonne ou d'une voyelle en troisième place qui permet de déterminer la valeur du second signe, qui ensuite permet de déterminer celle du premier, en respectant alternativement les contraintes (+C) ou (+V) assorties à chaque valeur.
  • assemblage vs locution : p|s peut être soit l'assemblage « pelles » ou la locution « par suite ».

Il existe cependant des ambiguïtés que même un dictionnaire ne permet pas de lever et que seul le contexte peut. Par ex.: riz = « riz » et « riez »; coq = « coq » et « coque »; a(ll)ô = « allô » et « allant ».

Pour lever une ambiguïté, il est possible d'utiliser l'indicateur de valeur de base (points 5-6) en début de mot, qui permet de passer en intégral pour ce mot. Par ex: « allô », et non pas « allant ».