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Informations économiques modifier

Le halal en quelques chiffres modifier

  • En 2000 : 200 000 tonnes de viande soit environ le dixième de la production nationale. Il s'est accru de 50 000 tonnes en cinq ans entre 1990 et 1995[1][réf. nécessaire].
  • Boucheries halal : 2 000 dont 700 à Paris[2] ou 3 000 boucheries selon une autre source[3],[4].Le marché du halal en France est estimé selon l'institut Solis à 4,5 milliards d'euros pour ce qui concerne les achats domestiques (consommation à domicile) et à 1 milliard d'euros pour la consommation hors domicile (restauration rapide notamment). Les achats domestiques en valeur se constituent pour l'essentiel de viande brute dans leur plus grande partie (poulet, bœuf, agneau, veau, etc.) et se concentrent dans le circuit traditionnel (boucheries musulmanes, supérettes orientales, marchés, abattoirs, fermes, etc.). Durant les 3 dernières années, la croissance du marché du halal a porté essentiellement sur les produits élaborés (charcuterie, plats cuisinés, sauces, soupes, etc.) dans la grande distribution avec le lancement de nouveaux produits et la création de gammes de produits halal par de grandes marques nationales (Fleury Michon, Herta, Maggi, Labeyrie, etc.). Ce réseau présente aujourd'hui une offre beaucoup plus plus étendue à la fois en couverture et en assortiment que par le passé pour ce qui concerne les produits élaborés mais le négoce de la viande brute halal reste l'apanage du commerce traditionnel.

Le casher en quelques chiffres modifier

Le casher en quelques chiffres[5]. Ce marché est bien plus mal en point [6] car

  1. Le marché est beaucoup plus petit, on estime la communauté juive compte près de 700 000 membres, contre 5 millions environ pour la communauté musulmane et seulement 10 à 15% de la communauté juive consommeraient strictement casher [7] A l'inverse, l'Institut Solis relève que « plus de 9 personnes originaires du Maghreb sur 10 achètent des produits halal (viande brute, charcuterie, plats cuisinés, sauces, soupes...) en France ».
  2. Le prix est plus élevé car les exigences sont plus strictes et une partie du prix sert à financer les autorités rabbiniques[8]. La taxe rabbinique est de 300 à 400 euros tous les deux mois, selon la superficie du commerce. se rajoute pour la viande une taxe au prorata des kilos de viande achetés[6]. Et pour être labellisés Beth Din, les commerçants doivent embaucher un surveillant rituel, à demeure et à plein temps appelé shomer

Financement occulte d'organisme religieux modifier

  • D'après le député UMP Lionel Luca, « les citoyens financent des communautés religieuses à leur insu ». Ce soupçon, récurrent, est réapparu lors de la polémique lancée par Envoyé spécial (voir ci-dessous) sur la présence de viande abattue rituellement dans le circuit de distribution conventionnel.
  • Ce soupçon est fortement repoussé tant par les responsables juifs[9] que musulmans [10].
  • Florence Bergeaud-Blackler, sociologue spécialite de ce domaine, rejette aussi ce soupçon[11].

Informations sociologiques modifier

Halal Vs Casher modifier

La nourriture cachère est licite pour les musulmans, tandis que la nourriture halal n'est pas conforme à la cacherout qui est plus restrictive particulièrement en interdisant les mélanges entre lacté et carné. Donc les musulmans acceptent la nourriture cachère alors que les juifs refusent la nourriture halal. Au quotidien cependant, la propension des musulmans qui continuent à consommer cachère s'avère de plus en plus faible[12]. Le label "halal" prévaut de fait, de plus en plus. Et ce, pour des raisons qui sont faiblement liées à des convictions religieuses. Le halal se voit investi, depuis le début des années 2000, d’une forte charge symbolique et émotionnelle[13]. « Halal » tend alors à devenir une marque communautaire. Manger halal devient une modalité essentielle de l’engagement islamique - excluant la consommation de viande cachère, pourtant normalement admise. Le problème est ici moins théologique qu'ontologique : manger cachère, pour les jeunes musulmans, devient avant tout « manger juif », se dénaturer ; manger halal, a contrario, devient en plus d'un acte de profession de foi, un acte d'affirmation de soi, par affiliation et différenciation [14].

L'acceptation des nourritures rituelles par les autres communautés modifier

Les non-juifs et les non-musulmans en France étaient, jusqu'à encore récemment, complètement ignorants de ces questions, à l’exception des parents d’élèves qui vivent dans des zones où la part d’enfants de ces deux religions est importante et entraîne des changements dans les menus des cantines scolaires. Les médias ont récemment sensibilisé le public lors de deux affaires qui ont fait la une de la presse :

  1. La transformation de restaurants Quick ne servant plus de nourritures non halal.
  2. Et le fait que Laurent Blanc refuse, contrairement à son prédécesseur Raymond Domenech, que les repas de l’équipe de France soient 100 % halal même pour les non-musulmans. Cependant Laurent Blanc interdit toujours la viande de porc dans les buffets de l'équipe de France. Des députés UMP s'opposent alors sur le sujet, Eric Raoult l'approuve, Thierry Mariani et Lionel Luca le désapprouvent[15].

La première réaction à chaud des personnes interrogées est, en général, positive et elles acceptent, si on leur propose de manger cette nourriture halal. Le problème se pose quand on informe les personnes que halal ou cachère, signifie notamment que les animaux sont abattus sans étourdissement, que cela est contraire aux lois européennes car on soupçonne une augmentation de la souffrance de l’animal. D'ailleurs un rapport de l'Union Européenne demande à la France de respecter ces lois, ce qui peut conduire à l'interdiction des viandes halal et cachère comme c'est déjà le cas dans certains pays de l'union. Selon un sondage de l’IFOP, à la question « Acceptez-vous de manger de la viande rituelle ? » (c'est-à-dire d’un animal abattu sans étourdissement), la réponse est non à 77 %.

Historique modifier

Premiers commerces halal et casher modifier

Les Juifs sont présents depuis deux millénaires en France ; les Musulmans ont commencé à s'installer en nombre important à la fin de la guerre d'Algérie, puis lors des vagues d'immigration de travail des années 70. Les aliments casher puis halal ont naturellement été disponibles pour les deux communautés.

Premières exigences de nourritures spécifiques dans les écoles modifier

Dans la sphère publique non confessionnelle, ces sujets sont d'abord peu débattus. C'est seulement à la fin du vingtième siècle que certains débats ont lieu à la suite de demandes de repas sans porc dans les cantines scolaires et les entreprises. En général, ces menus sans porc furent accordés sans difficulté. C'est lorsque les exigences ont augmenté avec les demandes de menus halal que les premières controverses se déclenchèrent. L'exigence d'un menu confessionnel pouvait être considérée comme portant atteinte à la laïcité et à la loi de 1905. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'en dehors de l'Alsace, non soumise à cette loi de 1905, aucune école publique française ne propose de menu halal ou casher.

Première polémique : la restauration rapide halal en 2010 modifier

L’ouverture de fast-food comme le Mak Halal des Minguettes, à Vénissieux, celui situé à Bobigny ou le Burger King Muslim de Clichy, puis surtout la transformation par la chaîne de restauration rapide Quick début 2010, de deux restaurants en 100% halal, montrent que la grande distribution est sensible au potentiel économique de ce nouveau marché. Comme les résultats économiques étaient excellents[16],[17], Quick a décidé d’ouvrir 20 restaurants supplémentaires. Devant l’ampleur de ce déploiement, des députés et des maires commencent à s'en émouvoir[18].

Déchaînement médiatico-politique de 2012 modifier

C'est réellement en 2012 que ces débats, précédement relativement confidentiels, sont arrivés sur le devant de la scéne médiatique puis politique. Il y eu tout d'abord une enquête du magazine de France 2 Envoyé spécial sur les abattoirs français dont une partie était consacrée à l'abattage rituel. Cette enquête a permis à Marine Le Pen, en pleine campagne pour la présidentielle, de rajouter une critique supplémentaire sur son thème principal de la progression de l'Islam France. Ses propos ont ensuite été largement commentés par l'ensemble de la classe politique française.

Enquête d'Envoyé spécial modifier

Une enquête réalisée par le magazine Envoyé spécial relance la polémique en février 2012. Cette enquête traite des problèmes d'hygiène dans les abattoirs français mais une partie de l'enquête se focalise plus particulièrement sur deux problèmes liés à l'abattage rituel : elle avance notamment que le consommateur ignore le type d'abattage de la viande qu'il consomme et qu'il existe des risques sanitaires pour les viande rituellement abattues et insuffisamment cuites. L'enquête porte sur l'abattage sans étourdissement. Cela concerne de façon indifférenciée l'abattage rituel musulman halal, encore appelé Dhabiha, ou l'abattage rituel juif casher, encore appelé Shehita.

Absence d'informations explicites concernant le mode d'abattage modifier

La traçabilité mise en place en France depuis la crise de la vache folle permet a priori de connaître le type d’abattage de la viande. Dans les grandes surfaces, la viande emballée porte une étiquette de traçabilité. Après la mention abattu figurent 2 lettres. Si ces 2 lettres sont « FR », cela signifie que l'abattage a eu lieu en France. Il y a ensuite une série de 8 à 11 chiffres appelée « code d’indentification de l'abattoir ». Les 2 premiers chiffres représentent le numéro du département. Le reste du code permet de trouver le nom de l'abattoir grâce à ce tableau de correspondance fourni par le ministère de l'agriculture et de la pêche. Certains de ces abattoirs déclarent officiellement ne pratiquer que de l'abattage rituel, c'est le cas de tous les abattoirs de la région parisienne. D'autres ne donnent pas facilement cette information. Dominique Langlois, représentant de l'Intersyndicale de la viande bovine, reconnaît le 20 février 2012 qu'il ne peut pas en donner l'exhaustivité. Les chiffres, suivant les enquêtes oscillent entre 10% [19], 32 % de la viande bovine abattue en France [20] (ces chiffres sont plus importants pour les ovins : Jean François Hallepee, directeur de la maison de l'élevage d'Ile-de-France, confirme que les 5 abattoirs de la région ne pratiquent plus que de l'abattage rituel. Les abattoirs sont réticents à donner cette information de peur de voir une partie de leurs clients fuir. De plus, faire un abattage mixte traditionnel - rituel est un non sens économique. Florence Bergeaud explique que les responsables religieux exigent un nettoyage complet approfondi de toute l'installation à chaque changement. Pourtant cette information est obligatoire dans toute l'Union européenne depuis 2011. Face à l'inquiétude des autorités religieuses, la France a longtemps rechigné à la mettre en application. Le décret est néanmoins publié au Journal Officiel le 29 décembre 2011. Là encore, les abattoirs traînent des pieds comme le constatent les reporters d’Envoyé spécial dans l’enquête diffusée le 16 février. L'Oaba fourni une liste d'abattoirs qui ne font pas d'abattage rituel [21].

Risque de contamination bactérienne modifier

  • Gilbert Mouthon, professeur à l'école vétérinaire et expert auprès des tribunaux, estime que l'abatage rituel peut parfois favoriser la propagation des bactéries E coli. En effet, ces bactéries sont très toxiques pour l'homme et elles entraînent 300 complications graves par an. Elles sont situées dans l'estomac des bovins. Des techniques simples permettent d'éviter qu'elles souillent la viande lors de la saignée. Il suffit de mettre un élastique pour ligaturer l'œsophage à ce moment. Cela est fait dans le cas de l'abattage conventionnel. Cela est impossible dans le cas de l'abattage rituel, dans 15 à 20 % des cas le contenu de l'estomac se déverse sur la partie appelée collier de la viande[22]. Il délivre un conseil aux amateurs de viande : la faire bien cuire. Pour les consommateurs juifs et musulmans qui étaient les seuls dans le passé à consommer ce type viande, cela a rarement entraîné des problèmes sanitaires. En effet dans ces deux cultures, il est de coutume de cuire longuement toutes les viandes. Le collier, notamment, sert dans les ragouts cuits pendant de longues heures or E Colli est complément détruit par la cuisson
  • Avant l’enquête d'Envoyé spécial, plusieurs scientifiques avaient déjà souligné les risques sanitaires induits par la pratique de l'abattage rituel sans étourdissement préalable.
  1. Pascale Dunoyer, chef du bureau des établissements français d'abattage et de découpe à la Direction générale de l'alimentation, indique dans le Bulletin de l'Académie vétérinaire de France que ce mode d'abattage « peut avoir des conséquences en termes de salubrité et de sécurité des carcasses[23]. » Elle explique que « le tranchage de la trachée et de l'œsophage (…) peut provoquer le déversement du contenu gastrique (voire pulmonaire) sur les viandes de têtes, de gorge et de poitrine[23]. »
  2. Jean-Louis Thillier, expert en sécurité sanitaire, affirme que l'abattage sans étourdissement a pour conséquence une augmentation des contaminations par la bactérie intestinale Escherichia coli car « le contenu de l'œsophage et des intestins des animaux risque de souiller la viande, particulièrement les quartiers avant qui finissent dans les steaks hachés[24]. »
  3. Le vétérinaire Michel Courat, membre de Eurogroup for Animals (une organisation européenne œuvrant pour le bien-être animal) note que lors de la section de la trachée et de l'œsophage, il y a un « reflux du contenu des estomacs qui souille la coupe de la viande », notamment chez les ovins[25]. Il soutient que le « parage » qui consiste à retirer avec un couteau la partie souillée de la viande « a tendance » à ne pas être réalisé car il engendre une importante perte de profit, et qu'il est souvent remplacé par un jet d'eau qui crée un « brouillard très chargé en bactéries » et peut contaminer l'ensemble de la carcasse[25]. S'il assure que les personnes consommant de la viande provenant d'un abattage sans étourdissement ont beaucoup plus de chance d'être contaminées que les autres, il indique toutefois que « si la viande est bien cuite », le risque est négligeable[25].

Conséquence sanitaire modifier

Pour Michel Courat, les problèmes signalés dans les deux paragraphes précédents seraient mineurs.

  • D’une part, il n'y aurait aucun problème pour un non musulman ou un non juif à consommer de la viande abattue rituellement sauf pour les personnes soucieuses de la protection animale qui pensent que ce mode d'abattage entraîne une souffrance animale supplémentaire.
  • D'autre part, les bactéries E coli sont détruites par une cuisson longue ou à haute température des viandes.
  • En revanche, comme la type d'abattage se généralise en France, certains consommateurs risquent d'utiliser de la viande à collier halal ou casher pour préparer des steaks hachés, des steaks tartares, donc crus, grande tradition française. Le risque d’une contamination grave par E coli est, dans ce cas, réel. Le ministère a pris cette question au sérieux, dans un rapport de 2007 il souligne que ce problème est accru dans les abattoirs pratiquant des abattages rituels[26]. Ce qui inquiète les professionnels de l'abattage, et qui a été révélé par le reportage d'Envoyé spécial "La viande dans tous ses états", ce sont les règles d'hygiène que ne respecterait par le rite halal. En effet, pour Jean-Baptiste Gallo, le halal présente « un risque bactériologique » car l'abattage rituel consiste à trancher tout le cou de la bête, œsophage compris, rendant alors possible la contamination de la viande par les matières présentes dans le système digestif de l'animal, et pouvant contenir la bactérie Escherichia coli. Lors de l'abattage conventionnel, ce risque est évité car l'œsophage est ligaturé[27].
  • En attendant la mise en place de la traçabilité promise par Bruno Le Maire, les experts interrogés par Envoyé spécial sont unanimes et conseillent de ne plus consommer de viande hachée sans bien la cuire et déconseillent de manger des steaks tartares fabriqués avec de la viande abattue en France.

Polémique "Halal seul" ou bien "Halal et Casher" ? modifier

  • Lorsque le débat quitte le secteur médiatique et scientifique, certains parlent de polémiques Halal uniquement d'autres parlent d'Halal et Casher
  • objectivement : cette polémique, lancée par Envoyé Spécial, s'adresse à l'abattage sans étourdissement. Les critiques portent sur 2 aspects.
  1. le fait que les viandes issues de ces abattages ne soient pas étiquettées spécifiquement est vrai pour la viande casher et la viande halal. il est donc tout à fait légitime d'employer l'expression "Halal et Casher"
  2. Le fait que cet abattage qui coupe l'oesophage ne permet pas d'éviter le risque de contamination de la viande du collier par les bactéries de l'intestin est aussi identique dans les 2 cas d'après les scientifiques. Des membres de la communauté juive remettent cependant ces similitudes des risques sanitaires en question. ces personnes pensent que les précautions supplémentaires prisent dans le rite israélite permettent de minimiser les risques sanitaires de l'abattage juif par rapport à l'abattage musulman.
  • subjectivement les différents intervenants choississent leurs termes suivant les messages qu'ils veulent faire passer.
  1. Dans la grande majorité des cas, les intervenants emploient plus usuellement le terme Halal. Cela est tout à fait logique, la répartition Halal/ Casher dans la viande abattue rituellement en france est inconnu mais probablement entre 90%/10% et 70%/30% [28] Cependant ils rajoutent souvent une fois dans le texte le terme Casher afin de montrer que cette polémique ne concerne par uniquement les musulmans.
  2. Dans quelques cas particuliers cependant , certains politiques ne parlent que de Halal dans cette polémique. C'est le cas de Marine Le Pen ou de Claude Guéant. Leurs adversaires y voit la preuve d'une volonté de stigmatiser uniquement la population musulmane comme l'a pratiqué longtemps Brigitte Bardot [29]

Avis des communautés religieuses modifier

Communauté musulmane modifier

  • Selon Gilles Kepel dans Quatre Vingt Treize, les Musulmans souhaitent développer le modèle halal français sur le modèle casher. Ils apprécient notamment la forte traçabilité de ce modèle qui évite bien mieux que dans la filière halal le risque de fournir de la viande illicite à des pratiquants. Ils sont donc, depuis longtemps, partisan d'une meilleure traçabilité et donc de l'étiquetage que propose l'Union européenne.
  • Cet étiquetage ne risque pas de poser de problème économique à la filière halal. En effet,
  1. ce marché est en pleine expansion, deux fois plus important que le marché bio.
  2. La communauté musulmane est suffisamment importante pour absorber la totalité de la viande halal sans craindre un éventuel boycott des non musulmans ou des associations de consommateurs.
  3. Cet abattage sans étourdissement est plus simple, et donc moins cher que l'abattage traditionnel. Si les prix de l'abattage non halal augmentaient pour respecter les règles européennes, la viande halal pourrait avoir un avantage concurrentiel supplémentaire.
  4. des musulmans très religieux qui ne consomment actuellement pas de viande halal par peur de viande non conforme du fait du manque de traçabilité, pourraientt alors se laisser séduire par cette nouvelle viande halal plus rigoureuse.
  • Par contre, depuis le début de la polémique la communauté s'oppose à la stigmatisation de leur religion. Ils critiquent le fait que le manque de traçabilité pointé du doigt par les politiques et les médias qui concerne tout l'abattage rituel soit systématiquement déformé en « polémique halal »[30].

Communauté juive modifier

  • Le marché de la viande casher ne peut pas fonctionner économiquement sans des consommateurs non juifs[réf. nécessaire]. En effet, les règles très strictes de la cacherout font rejeter hors de la filière deux carcasses sur trois.
  • De plus, du fait de la proscription portant sur la consommation des parties interdites dont le tendon inguinal, c'est-à-dire le nerf sciatique, il est nécessaire de pratiquer le nikkour (ou treibering en yiddish), prélèvement du tendon inguinal, du suif et des gros vaisseaux environnants. Cette opération, pratiquée quasi universellement jusqu'au XIXe siècle, étant délicate et peu rentable et la viande possèdant un aspect « déplaisant », les autorités rabbiniques européennes[31], ainsi que le grand-rabbin de New York, ont jugé préférable de déclarer les parties arrières des animaux impropres à la consommation et les bouchers les remettent dans le circuit de distribution des viandes non kascher. Ces parties, qui s'étendent jusqu'à la huitième côte pour les bovins, et incluent les rumsteck, filet, faux filet, bavette, onglet, entrecôtes et côtes, sont les morceaux de première catégorie, les plus tendres de l'animal[32]. Si ces meilleurs morceaux étaient difficilement revendus aux non juifs à cause de l'étiquetage, le modèle économique de la filière casher s'effondrerait.
  • Les responsables de la communauté ont donc toujours fermement combattu les propositions d'étiquetage.
  • Sur le deuxième point soulevé par l’enquête d'Envoyé spécial, concernant les risques sanitaires de l'abattage rituel, certains membres de la communauté pensent que ces risques ne concernent que l'abattage halal. Ils pensent en effet que les règles très strictes de la cacherout offre une protection sanitaire supérieure aux autres types d'abattage.

Prise de position du personnel politique et les réactions qu'elles suscitent modifier

Marine Le Pen modifier

  • Marine le Pen utilise les informations de l'enquête d' Envoyé spécial qui montrait que les 3 abattoirs à bovins de la région parisienne ne font uniquement que de l'abattage rituel. Dans son meeting de Lille du 19 février 2012, elle présente cette information en annonçant que l'ensemble de la viande diffusée en Ile de france est maintenant halal.
  • Le gouvernement rejette ses informations et rappelle que ces 3 abattoirs sont très petits et ne représentent que 2% de la viande consommée en Ile-de-France. Le reste provient des autres abattoirs français via le marché de Rungis.
  • Marine Le Pen corrige ensuite ses propos et annonce que 100 % de la viande en Ile-de-France est « suspecte » d'être halal du fait de l'absence de traçabilité.
  • Marine Le Pen évoque à nouveau le sujet, le 6 mars 2012 : « Je ne crois pas du tout que le halal soit un sujet accessoire. C'est un sujet qui touche quand même quatre grands thèmes pour les Français : le problème de la laïcité, de la sécurité sanitaire, de la nécessaire transparence à l'égard des consommateurs et de la souffrance animale. »[33].

Nicolas Sarkozy modifier

  • Sur la question de l'abattage rituel, Nicolas Sarkozy a plusieurs fois fait évoluer sa position
  • En 2006, lors de la campagne présidentielle, il avait promis aux organisations de protection animal qu'il pronerait l'abattage sans étourdissement [34]
  • Ces promesses n'ont pas été tenues. Au contraire la France s'est battue pour freiner ce type d'initiative au niveau européen principalement sous la pression des professionels de la filière viande qui voient dans la généralisation de l'abattage sans un étourdissement un gain économique.
  • Suite à Envoyé spécial et aux premières piques de Marine Le Pen sur le halal, il se rend à Rungis et annonce qu'il n'y a pas lieu de polémiquer et rectifie les chiffres donnés par le leader du Front national.
  • Il semble à nouveau changer d'avis en donnant raison à son premier ministre François Fillon qui demande, a minima, un étiquetage de la viande abattu rituellement. Le président annonce cet étiquetage dans son discours de Bordeaux
  • Suite à une réunion entre les autorités religieuses juives avec le premier ministre ou celles-ci réaffirment leur refus de l'étiquetage, le président modère à nouveau ses propositions en ne demandant plus dans l'émission Des paroles et des actes, qu'un étiquetage sur la base du volontariat.

François Fillon modifier

  • Le Premier ministre, s'exprimant à titre personnel, a estimé, le 4 mars 2012, que « les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé ». François Fillon a suggéré aux juifs et aux musulmans de revenir sur les « traditions ancestrales » d'abattage rituel des animaux[35].
  • Ces phrases ont été vivement critiquées, y compris dans son propre camp : par Jean-François Copé[36], Rachida Dati[37], Salima Saa[38], Bernard Debré[39], Alain Juppé [40].

Evolution des positions gouvernementales sur les règles d'étiquetages modifier

Avant les polémiques de 2012 : refus du gouvernement modifier

  • Sous la pression, notamment, des associations de protection des animaux, l'Europe renforce sa législation limitant l'abattage sans étourdissement. Certains de ses membres l'interdisent purement et simplement. D'autres exigent que les consommateurs soient informés du mode d'abattage par un étiquettage spécifique.
  • Le gouvernement français accepte l'argumentation des autorités juives françaises qui considèrent que cet etiquetage mettrait à mal la filière casher française et se mobilise pour freiner ces initiatives. le 6 septembre 2010, le ministre de l’Intérieur (en charge des cultes), Brice Hortefeux, déclarait à la synagogue de la Victoire à Paris : « Aujourd'hui, alors qu’un vote au Parlement européen pourrait imposer un étiquetage discriminant pour l'abattage rituel, nous restons particulièrement vigilants. Vous pouvez compter sur ma mobilisation et celle des députés français au Parlement européen pour que le projet n’aboutisse pas »[41].
  • le 25 octobre 2011, paraissait un Règlement européen d'information des consommateurs sur les denrées alimentaires (R1169-2011) expurgé, sous la pression du gouvernement français, de toute obligation d'étiquetage des viandes en fonction du mode d'abattage[42].
  • Françoise Hostalier, députée UMP du Nord fait plusieurs proposition de lois refusées par le ministre de l'agriculture.
  • La filière viande est aussi contre cette etiquetage de peur qu'une partie des consommateurs ne se détourne des viandes provenant d'animaux non étourdis et déstabilisant la filière. Les quatre grands groupes interprofessionnels (Syndicat national de l'industrie des viandes, Interbev, Fédération nationale des exploitants des abattoirs publics, Coop de France), qui représentent la majorité des abattoirs, ont jusqu'à présent pris position contre cet étiquetage. Selon Dominique Langlois, président d'Interbev : « Nous considérions que cela n'apportait pas d'information qualitative sur la viande et risquait de 'stigmatiser' les cultes ». Frédéric Freund, directeur de l’Oeuvre d’assistance aux bêtes d'abattoirs et défenseur de l'étiquetage, a une autre explication : « ils craignent les associations de consommateurs et de protection des animaux ! ». Cette filière a d'elle même développé de façon massive l'abattage rituel. En effet, elle a constaté que cette abattage étant plus simple en supprimant l'étape d'étourdissement et donc moins onéreux que l'abattage traditionnel. La filière a donc profité de la dérogation exceptionnelle qui autorise l'abattage sans étourdissement pour les juifs et musulmans pour étendre l'utilisation de cette dérogation à une beaucoup plus grande échelle. Les industriels ne veulent donc pas de traçabilité et pèsent de tout leur poids auprès du Conseil de l'UE pour éviter qu'une telle mesure soit prise, reprenant l'argument avancé par les rabbins européens qui craignent qu'une telle mention ne stigmatise les communautés juives.

Début 2012 Hésitations au sein de l'UMP modifier

  • L'enquete d'envoyé spécial , les attaques répétées de Marine Le Pen, la publication par la presse de rapports officiels montrant les dérives de l'abattage rituel [43] commence à rendre méfiant les consommateurs qui demandent des comptes à leur boucher. Les vocables utilisés par la presse, insistant sur les problèmes de traçabilité de la viande Halal onr pour effet de stigtatiser la communauté musulmane ( alors que rappelons-le, les responsables musulmans ont toujours été favorable à la traçabilité)
  • Face à ce danger de stigmatisation un député UMP demande le 21 février 2012 au gouvernement d’accélérer l’application du décret du 28/12/2011, prévue pour le 1er juillet 2012. Le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire à l’Assemblée nationale le 21 février 2012 annonce que plus aucun abattage rituel ne sera autorisé sans bon de commande préalable. Le 8 mars, Bruno Le Maire annonce l'application immédiate de ce décret
  • cependant , face à différentes pressions que subit le gouvernement, la position de la majorité présidentielle oscille. La députée UMP Françoise Hostalier a déposée le 22 février une proposition de loi visant au respect de la réglementation européenne pour la production de viande provenant d'animaux abattus sans étourdissement. Cette même députée retire son texte le 1 mars, sous pression selon le journal le monde du parti présidentiel [13]
  • Même l'élysée hésite sur la positon à tenir. Alors que Nicolas Sarkozy s'est prononcé samedi 28 février à Bordeaux pour l'étiquetage des modes d'abattage de la viande, il modère ses propos lors de l'émission des paroles et des actes sur france 2 et ne parle seulement que d'un etiquetage sur la base du volontariat.
  • Face à l’ampleur prise par la polémique, les professionnels de la filière viande font aussi machine arrière Ainsi Dominique Langlois déclare En 2011, nous avons écarté le problème. Mais vu l’importance du débat, et comme on met en cause la filière, nous devons réagir. [14]

Présentation de cette polémique dans la presse non française modifier

  • Cette polémique est reprise par de nombreux médias anglophones [15], [16], [17]. Ceux-ci sont très critiques sur l'attitude du gouvernement français. Selon le Guardian, notamment, Nicolas Sarkozy, se sentant quasi battu pour la présidentielle, tente par cette polémique, un virage à l'extrème-droite afin de prendre des voix à Marine le Pen pour être en meilleure position après le premier tour[44],[45].
  • Les médias algériens suivent de près cette polémique et sont extrèmement critiques : Le halal, un débat « raciste et odieux »[46].
  • Les médias israéliens accusent le gouvernement français de faire machine arrière sur son acceptation de viande rituelle dans le marché traditionnel sans étiquetage[47].

Halal et casher dans les cantines scolaires modifier

Dans les écoles publiques, les spécificités alimentaires dues à la religion sont normalement prises en considération. Face aux premières exigences religieuses, les gestionnaires de cantines ont donc été très tolérants et ont essayé de trouver le compromis permettant de se trouver dans la « position de moindre conflit ». Ils ont d'abord proposé des repas sans porc pour les personnes l'exigeant, puis supprimé totalement le porc pour tout le monde. Certains ont même fini par créer des cantines séparées pour les différentes religions. Mais plus ils aménageaient l'organisation, plus les exigences religieuses augmentaient. Par exemple, après les réfectoires séparés, certains réclamaient des toilettes séparées car les robinets pouvait être contaminés par de la nourriture impure. Il y eut alors un retour en arrière et la volonté d'être strict dans la non-application des exigences des religieux. Le rapport Obin[48] cite par exemple que « dans un collège public d’une grande agglomération, présenté comme « multiconfessionnel » parce qu’un grand nombre d’élèves juifs s’y est ou y a été rassemblé du fait de l’antisémitisme, la surenchère alimentaire entre familles juives et familles musulmanes a été telle que le conseil d’administration a voté un amendement au règlement intérieur imposant la confection de menus « sans références religieuses », et rappelé la liberté des familles à faire manger leur enfant hors de établissement ».

L'avis des enseignants modifier

Un sondage montre que les enseignants sont plutôt tolérants sur le sujet : 65 % considèrent que la demande de viande cachère ou halal n’est pas une remise en cause de la laïcité[49],[50].

Le rapport Obin modifier

Le rapport Obin adressé au ministère de l’Education nationale note que « les manifestations d’appartenance religieuse, individuelles et collectives, ont tendance à se multiplier et à se diversifier avec une rapidité et une dynamique fortes ; dans certains quartiers, elles peuvent affecter tous les domaines de la vie personnelle, familiale et sociale ; les jeunes y sont particulièrement sensibles, voire ils en sont les principaux vecteurs ; l’école enfin est impliquée dans ce mouvement d’ensemble et les formes qu’il y prend sont bien plus diverses et complexes qu’une certaine émotion médiatique autour du voile peut le laisser croire ».

L'adaptation des cantines modifier

Les cantines et restaurants scolaires ont fait des efforts d’adaptation depuis de nombreuses années, puisqu’ils offrent systématiquement une alternative à la viande de porc pour les élèves qui le souhaitent, voire ont supprimé pour tous les élèves la viande de porc.

De nouvelles augmentations des exigences modifier

Le rapport Obin signale cependant qu’un nombre croissant d’élèves ne se contentent plus du « sans porc » et refusent également « toute viande non abattue selon le rituel religieux », ce qui « correspond aux changements d’habitudes alimentaires des familles, liées à l’islamisation des commerces de proximité : la viande halal est partout disponible ». Le résultat est que, soit les élèves ne mangent plus de viande à la cantine, soit leurs familles réclament de la viande halal. Le rapport note aussi l'augmentation des violences faites aux enfants pratiquant imparfaitement les règles alimentaires[51].

Les réponses à ces nouvelles exigences modifier

Quatre réactions sont possibles :

  1. Une tentative de faire des cantines 100% halal a été faite par un proviseur du lycée professionnel Lavoisier de Roubaix, mais elle a été abandonnée à la suite de nombreuses protestations[52],[53].
  2. Certains gestionnaires proposent des menus sans viande ou proposent systématiquement du poisson.
  3. Certains établissements instaurent une ségrégation entre musulmans et non-musulmans en composant des tables distinctes ou en imposant un menu à chaque catégorie.
  4. Mais le cas le plus en plus fréquent est de répondre aux parents qu’ils sont libres de faire manger leurs enfants hors de l’école (en janvier 2005, dans la région lyonnaise, la presse s’est fait l’écho d’un différend entre plusieurs municipalités et des familles qui demandaient qu’on ne serve pas de viande à leurs enfants. Ainsi, à Villefranche-sur-Saône, les gestionnaires menacèrent d’exclure de la cantine ces élèves, scolarisés en maternelle, accusant de communautarisme les parents qui encourageaient leurs enfants à ne pas partager le même repas que les autres. Mais ils se disaient aussi soucieux de l’équilibre alimentaire des jeunes élèves). Pour refuser ces demandes particulières, certaines municipalités ont invoqué le rôle de l’école comme « lieu de formation où les futurs citoyens non seulement acquièrent le savoir mais font également l’apprentissage du "vivre ensemble" »[54].

Les effets économiques modifier

La fourniture de plats spécifiques pose des problèmes financiers à certaines cantines. Les plats réservés sont calculés au plus juste. Les gestionnaires doivent alors repérer physiquement les ayants droits. Plus la cantine est petite, plus les effets de stigmatisation sont portés par l'institution, cela contribue à construire un effet ethnique[55],[56].

Les directives du gouvernement modifier

Face à ces réactions au cas par cas et non coordonnées, les députés et le gouvernement prônent une politique de plus en plus stricte. Une commission de l'assemblée nationale conclut : « Leur travail approfondi, les nombreuses auditions auxquelles elles ont procédé, les ont conduites à la même conclusion : le principe de laïcité qui connaît des difficultés d’application dans une société de plus en plus multiculturelle doit être réaffirmé et en premier lieu à l’école, lieu de formation où les futurs citoyens non seulement acquièrent le savoir mais font également l’apprentissage du « vivre ensemble »[57].

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. rapport du Haut Conseil à l’Intégration[réf. nécessaire]
  2. Viande Magazine 2003
  3. Florence Amalou, « La nourriture halal attire de plus en plus les jeunes musulmans », sur Le Monde,
  4. [PDF]http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/08/99/18/PDF/ConsoHalal-FR.pdf
  5. [PDF]http://obs.monde.juif.free.fr/pdf/omj10-11.pdf
  6. a et b http://www.slate.fr/story/27441/halal-casher-prix-differents
  7. D'après le Rabbin Elkiess, responsable du service de la cacherout auprès du Beth Din de Paris.
  8. La taxe casher prélevée par le Beth Din comprend le contrôle casher mais aussi de quoi financer des activités religieuses, c'est pourquoi les prix sont élevés. Les contrôleurs halal, eux, ne facturent que le travail de contrôle lui-même, les prix halal restent très abordables, il n'y a pas de marge suffisante pour financer des activités religieuses », Florence Bergeaud-Blackler, sociologue au CNRS, auteure de Comprendre le halal.
  9. « C'est un mythe, affirme le grand rabbin Bruno Fizson, spécialiste de la question au grand rabbinat de France. La redevance sur la viande casher dans le circuit classique, c'est totalement faux. Elle est payée par le consommateur des produits casher et seulement prélevée sur la viande étiquetée casher. »
  10. Même démenti de la part du président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui : « La redevance est perçue sur la viande certifiée halal. »
  11. [1].
  12. Bergeaud-Blackler, 2006 Halal : d'une norme communautaire à une norme institutionnelle, Journal des Anthropologues, 106/107, 77-103.
  13. [PDF]http://www.escp-eap.net/conferences/marketing/2008_cp/Materiali/Paper/Fr/RobertDemontrond.pdf
  14. Bergeaud- Blackler, 2006 Halal : d'une norme communautaire à une norme institutionnelle, Journal des Anthropologues, 106/107, 77-103.
  15. http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Bleus-Le-porc-de-la-discorde-216513/
  16. Quick : "Le halal a doublé notre clientèle", La depeche.fr, 4 septembre 2010
  17. Quick étend sa stratégie halal, Ingrid Gallou, 20minutes.fr, 31 août 2010
  18. La polémique sur les Quick halal fait tache d'huile, Le Monde.fr, 18 février 2010
  19. chiffre donné par monsieur Langlois [2]
  20. chiffres donnés dans une enquête du ministère de l'agriculture de 2008.
  21. [3].
  22. « Le problème posé, le scandale même, analyse le Dr Jean-Louis Thillier, auteur de nombreux rapports officiels sur la sécurité sanitaire, c'est celui du non-respect des normes d'hygiène, conduisant à une augmentation des contaminations à l'Escherichia coli, ces terribles bactéries qui provoquent tant d'insuffisances rénales chez les enfants. Au cours de ce type d'abattages rituels, le contenu de l'œsophage et des intestins des animaux risque de souiller la viande, particulièrement les quartiers avant qui finissent dans les steaks hachés. Voilà pourquoi l'étiquetage indiquant comment les animaux ont été abattus est si important. Le consommateur est en droit de savoir. » Marine Le Pen : « Toute la viande française est devenue halal », Jean-Claude Jaillette, Marianne2.fr, 19 Février 2012
  23. a et b Pascale Dunoyer, « La réglementation applicable dans le domaine de l'abattage rituel », Bulletin de l'Académie vétérinaire de France, vol. 161, no 4,‎ , p. 348 (lire en ligne)
  24. Jean-Claude Jaillette, « Marine Le Pen : « Toute la viande française est devenue halal » sur marianne2.fr, . Consulté le 20 février 2012.
  25. a b et c « Abattage halal : "Où est donc passé le principe de précaution ?" », interview de Michel Courat par Victoria Gairin, sur lepoint.fr, le site du Point, . Consulté le 21 février 2012.
  26. Abattage halal : "Où est donc passé le principe de précaution ?" , Le Point.fr, 21 février 2012
  27. Malgré la polémique, le marché du halal a la cote, Delphine Roucaute, Le Monde.fr, 20 février 2012
  28. Ce calcul, en absence de statistiques officielles est difficile à faire. Une première approche,qui part de nombre supposé de musulmans en france d'environ 5 millions à comparer aux 500 000 juifs, donne un rapport 10. Une approche plus fine devrait prendre en compte le nombre de pratiquants respectant strictement les règles dans les deux religions. Enfin il faut prendre en compte le fait que les juifs ne consomme qu'une carcasse sur 3 environ qu'ils abattent .De plus leur religion leur interdit de comsommer la partie arrière de l'animal
  29. l’étrange sélectivité de ses attaques ruinaient tout le travail réalisé en amont : Brigitte Bardot, comme Marine Le Pen aujourd’hui, s’en prenait systématiquement et uniquement non pas à l’abattage rituel, mais à l’abattage halal, épargnant toujours avec soin l’abattage casher. [4]
  30. à l’instar du quotidien Libération, qui diffusait une dépêche de l’AFP en modifiant le titre initial pour lui préférer un titre plus racoleur. Initialement, le titre de la dépêche AFP était le suivant : « Abattage rituel : un rapport contesté par Le Maire pointe des « dérives ». Libération a préféré donc le racolage en choisissant de remplacer « abattage rituel » par « viande halal ». On évacue le cas de la viande casher qui n’est pas moins concernée par la polémique qui occupe la France médiatico-politique ces dernières semaines et on stigmatise le halal, et par extension les Musulmans. Quand Libération exploite la polémique sur l’abattage rituel.
  31. L'abattage rituel et le droit suisse.
  32. Bons morceaux du bœuf.
  33. Halal : Pour Le Pen, un "sujet qui touche", France soir.fr, 6 mars 2012.
  34. Florence Bergeaud  : J'observe depuis cinq ans une radicalisation des positions des organisations de protection animale, et notamment de celles qui n’ont pas de lien historique avec l'extrême droite. Elles ont été exaspérées par les promesses non tenues du candidat Nicolas Sarkozy en 2006, lequel avait promis qu'il prônerait la généralisation de l'étourdissement préalable à l'abattage. [5]
  35. [6].
  36. A l’évidence, il n’appartient certainement pas à des dirigeants politiques de dire à la place des responsables religieux quelles doivent être les prescriptions religieuses [7]
  37. Moi je suis d'accord, les Français doivent connaître les modes d'abattage des animaux (...) c'est la transparence pour les consommateurs... Ensuite, il s'immisce dans les pratiques religieuses, il sort de son rôle [8].
  38. Au nom de quoi parle-t-on de pratiques ancestrales ? Où est le respect de la foi, des pratiques et des individus ? Je suis attristée de voir s'étaler des jugements négatifs et dévalorisants sur les musulmans de France, « Ce genre de provocations doit s'arrêter. Il faut mettre fin aux discours de préjugés et de stigmatisation »,[9]
  39. On ne s'ingère pas dans les rites d'une religion, quelle qu'elle soit. On doit reconnaître ces rites, les respecter et à partir du moment où on les respecte, tout va bien. Après, qu'il y ait des problèmes de traçabilité possibles, oui, c'est vrai mais rien d'autre ! [10]
  40. Alain Juppé, lui, n'a pas caché son agacement. Sur le débat sur la viande halal de manière générale : « J'ai déjà dit que le 'choc des civilisations' n'était pas ma tasse de thé. Je pense que le problème de la viande halal est un faux problème » [11].
  41. Halal : les 3 obstacles à la mise en oeuvre de l'étiquetage, Morgane Bertrand, Nouvelobs.com, 7 mars 2012
  42. Halal : les 3 obstacles à la mise en oeuvre de l'étiquetage, Morgane Bertrand, Nouvelobs.com, 7 mars 2012
  43. Ce qui ne devait être qu'une dérogation s'est généralisée, et il convient donc d'analyser les causes de cette dérive [12]
  44. This halal meat upset leaves Nicolas Sarkozy in a bad way, Pierre Haski, The Guardian, 8 mars 2012
  45. French premier tries to soothe Jewish, Muslim leaders over animal slaughter practices, Washingtonpost.com, 7 mars 2012.
  46. La presse algérienne suit de près les débats sur l'abattage halal qui agitent la campagne présidentielle. Pour Le Quotidien d'Oran, la polémique ne fait pas honneur à la droite. Quand cessera-t-on de prendre les Français pour des imbéciles ? Le halal, un débat "raciste et odieux", Le Quotidien d'Oran, 7 mars 2012.
  47. France PM scrambles to defuse halal-kosher row, haaretz.com, 8 mars 2012.
  48. [PDF]ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/rapport_obin.pdf
  49. Sondage CSA pour Le Monde et La Vie
  50. Considérez-vous que les attitudes suivantes sont une remise en cause de la laïcité dans les collèges et les lycées ? », les réponses étaient les suivantes :
    • Refus de suivre les cours de sciences naturelles : 87% oui, 13% non
    • Absentéisme en cours d’éducation sportive : 76% oui, 24% non
    • Remise en cause de la mixité dans les cours : 68% oui, 32% non
    • Rupture du jeûne de ramadan en cours : 39% oui, 59% non
    • Demande de viande halal ou casher : 35% oui, 65% non
  51. . D’autres incidents plus ponctuels ont été signalés, dont la plupart tournent autour de la stigmatisation agressive, par les élèves estimant suivre à la lettre les commandements alimentaires de la religion, de ceux qui ne les suivent qu’imparfaitement (Rapport Obin).
  52. 70% étant de confession musulmane. Quand il a été connu, ce choix du proviseur de satisfaire le plus grand nombre a suscité un tollé chez nombre de parents non-musulmans
  53. Voir Téo Magazine du site internet de L'école des journalistes de Lille.
  54. Rapport Clément, 2004.
  55. Jean-François Bruneaud, Chroniques de l'ethnicité quotidienne chez les Maghrébins français, L'Harmattan, , 309 p. (ISBN 2747588025, lire en ligne), p. 204
  56. http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/fontenay-dit-non-au-menu-sans-viande-dans-les-cantines-06-12-2010-1179519.php
  57. [PDF]RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LA LÉGISLATION ET DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIQUE SUR LE PROJET DE LOI (N° 1378) relatif à l’application du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics, par M. Pascal Clément, député, 2 février 2004.

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