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Jésus invite Zachée à descendre du sycomore (œuvre de Niels Larsen Stevns)

Zachée ou Zacchée (en grec : Ζακχαῖος, Zakchaios ; en araméen Zakkaï « le Juste »[1]) est un personnage qui dans la tradition chrétienne est un disciple de Jésus dès avant sa crucifixion (Lc 19, 1-10). Comme d'autres apôtres de Jésus, avant sa conversion, il était publicain, c'est-à-dire qu'il organisait la collecte des impôts pour le compte des Romains. Pour adhérer au mouvement il aurait donné « la moitié de [ses] biens aux pauvres[2] ». Selon Clément d'Alexandrie, le surnommé Zachée (le Juste) s'appelait Matthias et est celui qui a pris la place de Judas Iscariot après la trahison et la mort de celui-ci comme cela est mentionné dans les Actes des Apôtres (Ac 1, 21-26), ce qui explique probablement que très peu de traditions soient connues sous le nom de Matthias, alors qu'ils'agit d'un des douze apôtres. D'après les Reconnaissances, c'est lui qui aurait écrit à Jacques le Juste, le frère de Jésus dirigeant le mouvement pour lui signaler que Simon le Magicien séduisait un grand nombre des fidèles ralliés à la « doctrine de vérité » (le mouvement de Jésus) en Samarie[3] (Rec, I, 72, 1-2). Jacques décide alors d'y envoyer Pierre[3] (Rec, I, 72, 1). Tout comme dans les Actes des Apôtres cet envoi de Pierre en Samarie (Ac 8, 14-15) se situe juste après la persécution de l'église de Jérusalem par Paul de Tarse (Ac 7, 58 ; 8, 1-3), avant que celui-ci se convertisse lui-aussi, ce que les historiens situent en général en 37. Les Constitutions apostoliques indiquent que « Zachée le publicain », a été le premier évêque de Césarée, nommé directement par les apôtres. À « Césarée de Stratôn » (Césarée maritime), lorsque Simon le Magicien « tenta de perturber l'annonce de la Parole de Dieu », l'apôtre était « accompagné des saints fils Zachée, jadis publicain, et Barnabé, Nicétas et Aquila, les frères de Clément, l'évêque et le compatriote des Romains, qui fut lui-même disciple de Paul, notre collègue apôtre et autre collaborateur dans l'évangélisation[4],[5]. »

Dans l'Itinéraire de Pierre[6] a probablement été une des sources de « l'écrit de base » du Roman pseudo-clémentin[7].

deux jumeaux Nicétas et Aquila, Clément étant né par la suite. Les trois enfants sont actifs « à l'époque de l'empereur Tibère. » À la suite de péripéties, qui ont peut-être été romancées, les parents perdent tour à tour le contact avec les jumeaux Nicétas et Aquila, qui sont donc élevés dans la province romaine de Syrie par une princesse syro-phénicienne, prosélyte juive appelée Justa. Celle-ci leur donne une éducation juive dans le milieu culturel de la Syrie où « la langue ne constituait pas une barrière culturelle[8] » parce que les deux langues, syriaque (dialecte local de l'araméen) et grec, « constituaient l'expression et le véhicule d'une même et unique civilisation hellénistique, une tradition remontant aux origines de l'empire séleucide[9]. » La fille de la princesse syrienne, appelée Bérénice qui est une juive adepte de la « Voie de Jésus », met les jumeaux en contact avec Zachée, qui par son enseignement, les conduit à reconnaître Jésus comme Messie.


Aquila et Nicètas sont dans un premier temps séduits par la forme de judaïsme proposée par Simon le Magicien, avec lequel la princesse qui les élève semble avoir des contacts fréquents. Toutefois, la fille de la princesse syrienne, appelée Bérénice qui est une adepte de la « Voie de Jésus », les met en contact avec Zachée, qui par son enseignement, les conduit à reconnaître Jésus comme Messie.

Vingt ans après le départ de sa mère et de ses frères, grâce à Pierre, Clément retrouve sa mère Matthidia dans l'île d'Aros et ses frères lors de la septième étape à Antarados. Ils constatent qu'ils ont tous adopté « la doctrine de vérité » et qu'ils reconnaissent tous Jésus comme Messie. À Antarados, Pierre baptise tout de suite les jumeaux Aquila et Nicétas car ils ont longuement reçu l'enseignement de Zachée. Chacune des étapes de la mission évangélisatrice de Pierre sont l'occasion d'un grand exposé de sa part aux adeptes du lieu, ce qui complète la formation de Clément ainsi que celles d'Aquila et de Nicétas.

C'est chez Zacchée que Pierre s'installe dès qu'il arrive à Césarée[10] (Rec, I, 73, 1).

Actuel modifier

Zachée ou Zacchée (en grec : Ζακχαῖος, Zakchaios ; en araméen Zakkaï « le Juste »[1]) est un personnage du Nouveau Testament, mentionné dans l'Évangile selon Luc (19, 1-10) comme étant un collecteur d'impôts de Jéricho. Les collecteurs d'impôts étaient souvent corrompus et détestés par beaucoup de leurs compatriotes Juifs, qui les voyaient comme des traîtres travaillant pour l'Empire romain. À l'époque, la production et l'exportation de baume étaient centrées à Jéricho, ce qui rendait Zachée important et riche.

Dans le récit, Jésus passe à Jéricho pour aller à Jérusalem. Zachée, décrit comme un homme de petite taille, n'arrive pas à le voir à cause de la foule imposante qui s'empresse autour de lui. Il décide alors de grimper sur un sycomore afin de voir Jésus. Quand celui-ci arrive au pied de l'arbre, il lève les yeux vers Zachée, s'adresse à lui par son nom, et lui dit de descendre, car il a l'intention de visiter sa maison. La foule est choquée que Jésus, un Juif, se souille en s'invitant chez un collecteur d'impôts. Touché par l'audace de cette demande, Zachée se repent publiquement de ses actes de corruption, s'engage à verser un dédommagement aux personnes à qui il a fait du tort et organise une fête dans sa maison.

À Er-Riha (Jéricho), se trouve une tour carrée, qui par tradition est nommée la Maison de Zachée.

Saint Luc 19, 1-10 modifier

« Jésus traversait la ville de Jéricho. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. » Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Identité modifier

Selon Clément d'Alexandrie, dans son livre Stromata, le surnommé Zachée (le Juste) s'appelait Matthias et a pris la place de Judas Iscariote après la trahison et la mort de celui-ci. Les Constitutions apostoliques identifient plus tard "Zachée le publicain", comme le premier évêque de Césarée.
Après la Grande révolte juive et la prise de Jérusalem, il aurait été exilé à Rocamadour en compagnie d'une princesse appelée Bérénice (Véronique), qu'il ne faut pas confondre avec Bérénice, la soeur du roi Agrippa II.

Une tradition chrétienne dont le plus ancien témoin connu semble être contenu dans des sermons de Bernard Gui (1261-1331) assimile Zachée avec saint Amadour, venu en Gaule et qui s'installa dans une grotte du Quercy (Rocamadour), avec son épouse Véronique (Bérénice) qui serait morte à Soulac dans le Bordelais[11]. Dans ses sermons, Bernard Gui associe saint Martial IIIe siècle, appelé « l'apôtre des Gaules » ou « l'apôtre d'Aquitaine » à saint Amadour qui lui aussi aurait été « l'apôtre d'Aquitaine » deux siècles avant saint Martial. Celui-ci aurait d'ailleurs fondé une église en l'honneur de sainte Véronique à Soulac, lieu traditionnel de sa mort. Cette église a été ensevelie sous les dunes, mais a été dégagée entre 1860 et 1864[12]. Zachée pour sa part serait mort à Rocamadour où a été fondé par la suite le sanctuaire portant son surnom.

Notes et références modifier

  1. a et b Simon Claude Mimouni, La tradition des évêques chrétiens d'origine juive de Jérusalem, in Studia patristica vol. XL, publié par Frances Margaret Young, Mark J. Edwards, Paul M. Parvis, éd. Peeters, Louvain, 2006, p. 460.
  2. Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 19, 8.
  3. a et b Collectif, Écrits apocryphes chrétiens, Pierre Geoltrain (Dir.), Bibliothèque de la Pléiade, Reconnaissances, I, 72s, Tome II, 1997, p. 1681-1682.
  4. Marcel Metzger, Clement I (Pope.), Les constitutions apostoliques: Livres I et II, Éditions du Cerf, 1986, p. 317.
  5. Constitutions apostoliques, (en) livre VI, 9, 1.
  6. Les Periodoi petrou (Itinéraires de Pierre) sont cités par Origène dans son Commentaire sur la Genèse et dans son Commentaire de Matthieu datés respectivement de 230 et 245. Hom. 2,32 et Rec. 3,45,2 connaissent les Actes de Pierre 32 qui datent de 190 ; cf. Frédéric Manns, Les pseudo-clémentines (Homélies et Reconnaissances). État de la question, 2003, Liber Annuus, vol. 53, p. 171.
  7. Frédéric Manns, Les pseudo-clémentines (Homélies et Reconnaissances). État de la question, 2003, Liber Annuus, vol. 53, p. 171.
  8. Drijvers, 1992, p. 126-127, cité par François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 226.
  9. Drijvers, 1985, p. 88-102, cité par François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 227.
  10. Collectif, Écrits apocryphes chrétiens, Pierre Geoltrain (Dir.), Bibliothèque de la Pléiade, Reconnaissances, I, 73, 1, Tome II, 1997, p. 1681-1682.
  11. À comparer avec les Zachée et Bérénice qui convertissent les frères de Clément de Rome à la « doctrine de vérité » ce qui les conduit à être des juifs reconnaissant Jésus comme Messie, dans l'Iinéraire de Pierre, que l'on retrouve tant dans les Homélies que dans les Reconnaissances pseudo-clémentines.
  12. Jean-Loup Lemaitre, Hagiographie et histoire monastique, § I. Bernard Gui et les saints du Limousin : la légende aurélienne, 4 - 6.

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