Samarie

région historique du Proche-Orient

Samarie
Image illustrative de l’article Samarie
Ruines hellénistiques de la ville de Samarie, ancienne capitale du royaume d'Israël.

Pays Drapeau de la Palestine Palestine
Drapeau d’Israël Israël
Coordonnées 32° 08′ 35″ nord, 35° 15′ 38″ est

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Situation de la Samarie parmi les régions antiques d'Israël et de Palestine
Géolocalisation sur la carte : Israël
(Voir situation sur carte : Israël)
Samarie

La Samarie שומרון (Shomrôn) est le nom historique et biblique d'une région montagneuse du Proche-Orient ayant constitué l'ancien royaume d'Israël autour de son ancienne capitale Samarie, proche de Sichem שכם (près de l'actuelle ville de Naplouse), royaume rival de son voisin judéen du sud, celui de Juda. Elle se situe aujourd'hui à cheval sur les territoires de Cisjordanie et d'Israël, dans ce qui représente le tiers septentrional de l'actuelle Cisjordanie occupée par les forces israéliennes depuis le (à la suite de la défaite des forces armées jordaniennes) et la bande côtière s'étendant au nord de Tel-Aviv jusqu'aux frontières libanaises.

Carte du XVIe siècle, avec la Samarie entre la Galilée et la Judée

Aujourd'hui modifier

De nos jours, l'usage du terme de « Samarie » est affirmé depuis le 17 décembre 1967, suite à la décision du général, gouverneur militaire israélien d'appeler ce territoire conquis ainsi, pour insister sur la relation historique d'Israël à cette région ou pour se référer plus spécifiquement à cette zone, appelée « Cisjordanie », nom donné par les autorités jordaniennes à compter de 1948 qui avaient le contrôle de cette partie de l'ancienne Palestine mandataire, qui fut sous gestion britannique de 1917 à 1948, après avoir été sous gestion ottomane entre 1517 et 1917. Les autorités israéliennes parlent depuis cette décision uniquement de « Judée-Samarie » (yéhoudâ we-shomrôn) et refusent les appellations de « territoires occupés », comme l'affirment les structures internationales ou de territoire dit « rive occidentale du Jourdain », comme le font de nombreux spécialistes, juristes et géographes anglo-saxons.

Au niveau du droit international, la « Judée-Samarie » est, depuis la fin de la guerre des Six Jours -10 juin 1967- un territoire conquis par une force armée étrangère et cet état de fait apparaît contraire au droit international. Selon un article du journal Le Monde en page 4 du numéro daté le , le nombre d'Israéliens établis en Judée-Samarie est de 471 000 personnes. Cette statistique ne fait pas apparaître de façon spécifique la part de résidents en Samarie par rapport à ceux résidant en Judée. L'arrivée des premiers Israéliens en Judée-Samarie s'est faite après juin 1967, avec les premières implantations militaires du Nahal (jeunesse pionnière combattante) puis, après leur transformation, en village ou en ville, en moshav ou en kibboutz et leur nombre d'habitants était alors faible : moins de 5 000 en 1970.

Selon les informations fournies par les correspondants du Monde à la Haye, dans son numéro daté du 23 septembre 2023, depuis le début de l'année 2023, la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye est saisie d'une procédure discrète au sujet du statut de l'occupation des territoires palestiniens par Israël, appelés par la puissance occupante depuis le 17 décembre 1967 « Judée-Samarie ». Cette saisine fait suite d'ailleurs à la résolution de l'assemblée générale des Nations unies, adoptée le , par 87 États, avec 53 abstentions (dont celle de la France) et 26 votes contre. La procédure actuelle pourrait déboucher en 2024 sur une décision ou avis de la CIJ.

Les États parties à la CIJ ont jusqu'au 25 juillet 2023, pour déposer, s'ils le souhaitent, un mémoire écrit. L'avis qui sera rendu par les juges ne sera pas contraignant mais la voix des juges portera, selon les juristes internationaux. Auparavant, cette même Cour avait déjà rendu un avis juridique sur le conflit israélo-palestinien le 9 juillet 2004, au sujet du mur de séparation construit par l'État d'Israël, à l'intérieur des territoires palestiniens occupés, depuis juin 1967. Les juges de la CIJ avaient alors déclaré illégal ce mur et avaient ordonné son démantèlement. Mais cette décision n' avait été suivie d' aucun effet, même si les États parties à la CIJ avaient l'obligation de faire respecter par Israël cet avis, qui fut ignoré aussi bien par l'État juif que par ses partenaires occidentaux. Les Palestiniens n'ont pas oublié ce fait et une nouvelle décision de cette Cour en leur faveur donnerait du poids aux voix, nombreuses, qui considèrent que les Palestiniens sont soumis à un régime d'apartheid. Le fait que la CIJ ait reçu 57 contributions des différents pays reconnaissant sa compétence constitue un record depuis la création de la Cour en 1945. C'est également la démonstration que la question de la légalité de l'occupation israélienne des territoires palestiniens occupés (y compris Jérusalem-Est, secteur conquis dès le par les parachutistes israéliens) demeure centrale sur la scène internationale.

Selon la Bible modifier

Selon la Bible, à la mort du roi Salomon au Xe siècle av. J.-C., le royaume de David éclate en deux entités avec au sud, le royaume de Juda, avec pour capitale Jérusalem, et au nord le royaume d'Israël, avec pour capitale la ville de Samarie.

Historiquement, en -722, les Assyriens conduits par Salmanazar V, puis Sargon II, détruisent Samarie et mettent ainsi fin du même coup au royaume d'Israël. Une partie de la population est déportée et subit l'exil.

Les deux Livres des Rois accuseront par la suite la population de Samarie d'être composée de colons venus de Babylonie ou de Syrie et convertis à une religion hébraïco-païenne.

Les Samaritains, de leur côté, affirmeront toujours être les purs descendants des 10 tribus d'Israël ayant habité le royaume de Samarie et rejetteront toute accusation de paganisme.

Une branche du judaïsme intertestamentaire modifier

Les habitants du royaume de Juda sont à leur tour déportés à Babylone en , sous le règne de Nabuchodonosor II. Revenant au pays à la fin du Ve siècle, les exilés judéens (devenus des juifs par leur expérience de l'exil) écartent les Samaritains des travaux de reconstruction du Temple. Le nom de Samaritains devient synonyme pour eux d'hérésie et d'impureté.

Les Samaritains sont cependant fidèles à la Torah, pratiquent la circoncision et le sabbat. Ils édifient un temple au mont Garizim à la fin du IVe siècle av. J.-C., détruit par Jean Hyrcan Ier en

Une faible communauté de Samaritains a survécu jusqu'à nos jours dans la région de Naplouse.

La parabole du Bon Samaritain, dans les évangiles chrétiens, illustre l'opinion généralement mauvaise que les habitants du royaume de Juda avaient des Samaritains au début de notre ère.

La ville byzantine modifier

Vers 30 av. J.-C., Hérode le Grand fait reconstruire la ville et l'appelle Sébaste[N 1] en l'honneur de l'empereur Auguste[1] qui lui a donné la Samarie parmi d'autres territoires pris à la reine d'Égypte Cléopâtre VII[2].

Les ruines de Sébaste ont été retrouvées au lieu-dit sebastiyê[N 2] (en arabe : sabasṭīya, سبسطية ; en hébreu : sebastieh, סבסטיה), dans le Triangle[N 3] non loin de Naplouse.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Sébaste, du grec : Sebastos, Σεβαστός, traduction du mot latin : Augustus, vénérable / vénéré.
  2. Emplacement des ruines : 32° 16′ 36″ N, 35° 11′ 30″ E
  3. Il s'agit du « Grand Triangle » formé entre Jénine, Tulkarem et Naplouse en territoire cisjordanien, par opposition au « Petit Triangle » situé plus à l'ouest en territoire israélien.

Références modifier

  1. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques [lire en ligne], XV, VIII, §5
  2. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques [lire en ligne], XV, VII, §3

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

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