Utilisateur:MelAntipam/Brouillon

Tweet du 14 octobre 2018

Extrait des Annales de gestis Caroli Magni imperatoris[1] Traduction en français[1]
[…] Cumque Pyrenei regressus ad intima saltus, Milite cum lasso calles transcenderet artos, Insidias eius summo sub vertice montis Tendere Wascones ausi, nova praelia temptant. Denique postremos populi regalis adorti,
Missilibus primo sternunt ex collibus altis, Et Francos, quamvis armis animisque priores, Impar fecit et augusus locus inferiores.
Rex iam praecessit, tardumque remanserat agmen, cura vehendarum quod rerum praepediebat.
Fit pavor hinc exertibus, subitoque tumultu Turbantur, victrix latronum turba nefenda Ingentem rapuit praedam, pluresque necavit.
Namque palatini quidam cecidere ministri, Commendata quibus regalis copia gazae, Predones illos spoliis ditavit opimis. […]
[…] Comme l’armée se trouvait engagée dans les bois des Pyrénées et tandis que la troupe fatiguée gravissait les étroits sentiers, les Basques, postés en embuscade au sommet des montages, attaquèrent les derniers rangs de l’armée royale.
Il les abattirent à coups de javelots du haut des cimes ; et les Francs, bien que supérieurs par les armes et le courage, furent inférieurs en cette occasion.
Le roi était déjà loin, et lentement l’armée s’arrêta pour porter secours aux soldats[note 1].
La peur provoqua le trouble et le tumulte dans les troupes; l’infâme et victorieuse bande de brigants s’empara d’un énorme butin et massacra de nombreux guerriers.
Là furent tués plusieurs ministres palatins ; auxquels étaient confiés les richesses du trésor royal, dont les abondantes dépouilles enrichirent ces bandits.[…]


Consensus historique modifier

« On peut tenir pour historique que Charlemagne fut appelé à soutenir des Arabes contre d'autres Arabes, qu'il fut reçu à Pampelune où on lui livra des otages, qu'il s'empara de Saragosse, mais, assiégé ensuite, il ne put quitter cette ville qu'en versant une grosse somme d'or. Au retour, il fut assailli par des Gascons et subit des pertes cruelles. On a travesti cette bataille perdue en acte de brigandage et, de bien des façons, les faits furent dénaturés pour ne pas ternir la gloire du souverain. »

— Omer Jodogne[2]

  • Omer Jodogne, « Aebischer (Paul). Des ' Annales carolingiennes ' à ' Doon de Mayence '. Nouveau recueil d'études sur l'épique française médiévale », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 56, no 1,‎ , p. 209–210 (lire en ligne, consulté le )

L'apport des sources premières modifier

La campagne d'Espagne de Charlemagne dans laquelle s'inscrit la bataille de Roncevaux est connue principalement par une série d'extraits de manuscrits médiévaux que l'érudit Ramón Menéndez Pidal publie en 1960 dans la somme qu'il consacre à la Chanson de Roland. Il organise ces textes bien connus des historiens depuis la fin du XIXe siècle en deux catégories : les annales carolingiennes composée de seize textes écrits approximativement entre 791 et 906, et trois extraits de chroniques arabes du XIIIe siècle. À ce corpus, il faut ajouter diverses sources découvertes parfois plus récemment.

Annales carolingiennes modifier

Groupe 1 : annales de Metz:

  • Annales Mettenses priores, jusqu'en 805
  • Annales Mettenses posteriores, jusqu'en 903
  • Chronique de l'abbé Réginon, terminée en 906

Groupe 2 : Annales royales

  • Annales Royales, jusqu'en 801
  • Annales Royales, jusqu'en 829
  • Eginhard, Vita Karoli Magni imperatoris
  • Porta Saxo, Annales de gestis Caroli Magni
  • Astronomus, Vita Hludowici imperatoris

Groupe 3 : Annales brèves

  • Annales Laureshamenses, jusqu'en 803
  • Annales Laurissenses minores, jusqu'en 817
  • Annales Petawiani, jusqu'en 799
  • Chronicon Moissiacense, jusqu'en 818
  • Annales Anianenses ou Rivipullenses, jusqu'en 840

Groupes 4 : Annales très brèves

  • Annalium Sancti Amandi continuatio, jusqu'en 791
  • Annales Sangallenses, jusqu'en 869
  • Annales Sangallenses Baluzii, jusqu'en 814

Sources arabes modifier

  • Ajbār maŷmū‛
  • Ibn Al-Aṯīr, Kāmil, année 157
  • Ibn Al-Aṯīr, Kāmil, année 164

Autres sources modifier

  • La chronique Émilienne
  • La chronique du moine de Silos
  • Épitaphe d'Aggihard


Extrait des Annales de Metz jusqu'en 805[1] Traduction en français[1]
DCCLXXVIII. Tunc domnus Carolus rex iter peragens partibus Hispaniae per duas vias : una per Pampilonam, per quam ipse supradicus magnus rex perrexit usque Caesaraugustam ; ibique venientes de partibus Burgundiae et Austriae, vel Baioariae, seu Provinciae Septimaniae, et pars Langobardorum, et coniungantes se ad supradictam civitatem ex utraque parte extertitus, Ibi obsides receptos de Ibinalarbi et de Abutauro et de multis Sarracenis, Pampilona distructa, Hispani Wascones subiugatos, etiam et Nabarros, reversus est in partibus Franciae. Et cum audissent Saxones, quod domnus Carolus rex et Franci tam longe fuissent partibus Hipaniae, […] 778. Cette année-là, le roi Charles partit en campagne pour l'Hispanie selon deux voies : d'abord par Pampelune, par où le susdit grand roi passa pour aller à Saragosse. Et là on vint de Bourgogne, d'Austrasie, de Bavière et aussi de Provence, de Septimanie et du pays des Lombard. Les deux armées opérèrent leur jonction à proximité de la cité susdite. De ce lieu, après avoir reçu des otages de la part d'Ibn Al Arabi et d'Abu Taurus, ainsi que de nombreux Sarrasins, Pampelune une fois détruite, les Basques espagnols mis sous le joug comme les Navarrais, il revint en Francie. Lorsque les Saxons entendirent que le roi Charles et les Francs étaient partis loin en Hispanie[note 2], […]


Extrait des Annales Sangallenses Baluzii, jusqu'en 814[3] Traduction en français[3]
وفيها أخرج سليمان بن يقظان الكلبيّ قارله ملك الأفرنج الى بلاد المسلمين من الأندلس و لقيه بالطريق ، وسار معه الى سرقسطة ، فسبقه اليها الحسين بن يحيى الأنصاريّ من ولد سعد بن عبادة وامتنع بها . فاتّهم قارله ملك الأفرنج سليمان . فقبض عليه ، وأخذه معه الى بلادء . فلمّا أبعد من بلاد المسلمين واطمأنّ هجم عليه مطروح وعيشو ن ابنا سليمان في أصحابهما ، فاستنقذا أباهما . ورجعا به الى سرقسطة ، ودخلوا مع الحسين ، ووافقوا على خلاف عبد الرحمان . En l'an 157 (de l'hégire, 773-774), Solaïmân ben Yaqzhân El Kelbi fit marcher Charles (Qârlo), roi des Francs, contre les pays musulmans d'Espagne. Il le rencontra en route et marcha avec lui contre Saragosse. El Hosaïn ben Yahya El Ansâri, de la descendance de Sa'd ben 'Obâdah, le devança dans cette ville et s'y fortifia. Charles, roi des Francs, eut des soupçons contre Solaïmân, se saisit de lui et l'emmena dans son pays. Lorsqu'il se fut éloigné de la terre des musulmans et se croyait en sûreté, Matrouh et Aïchoun, les deux fils de Solaïman, fondirent sur lui avec leurs compagnons, délivrèrent leur père, le ramenèrent à Saragosse, où ils s'accordèrent avec El Hosaïn, et résistèrent à 'Abd er Rahmân.


Extrait des Annales Sangallenses Baluzii, jusqu'en 814[3] Traduction en français[3]
DCCXXVIII. Hoc anno domnus rex Carolus perrexit in Spania et ibi dispendium habuit grande. 778. Cette année-là, le Seigneur roi Charles alla en Espagne, où cela lui coûta fort cher.
Extrait des Annales royales, jusqu'en 829[4] Traduction en français[5][note 3]
DCCLXXVIII. Tunc ex persuasione praedicti Sarraceni spem capiendarum quarundam in Hispania civitatum haud frustra concipiens, congregato exercitu profectus est, superatoque in regione Wasconum Pyrinei iugo, primo Pompelonem Navarrorum oppidum adgressus, in deditionem accepit. Inde Hiberum amnem vado traiciens, Caesaraugustam praecipuam illarum partium civitatem accessit, acceptisque quos Ibnalarabi et Abuthaur, quosque alii quidam Sarraceni obtulerunt obsidibus, Pompelonem revertitur. Cuius muros, ne rebellare posset, ad solum usque destruxit, ac regredi statuens, Pyrinei saltum ingressus est. In cuius summitate Wascones insidiis conlocatis, extremum agmen adorti, totum exercitum magno tumultu perturbant. Et licet Franci Wasconibus tam armis quam animis praestare viderentur, tamen et iniquitate locorum et genere imparis pugnae inferiories effecti sunt. In hoc certamine plerique aulicorum, quos rex copiis praefecerat, interfecti sunt, direpta impedimenta, et hostis propter notitiam locorum statim in diversa dilapsus est. Cuius vulneris acceptio magnam partem rerum feliciter in Hispania gestarum in corde regis obnubilavit.
Interea Saxones, velut occasionem nancti, sumtis armis ad Rhenum usque profecti sunt [...]
[778.] Concevant, et avec raison, par les discours d'Ibn-al-Arabi, l'espoir de s'emparer de quelques villes d'Espagne, le roi assembla son armée et se mit en marche ; il traversa les sommets des Pyrénées, par le pays des Gascons, attaqua Pampelune, ville de Navarre, et la força à se rendre. De là, passant à gué l'Ebre, il s'avança vers Saragosse, ville considérable de ce pays, reçut les otages que lui amenèrent Ibn-al-Arabi, Abithaür et plusieurs autres Sarrasins, et revint à Pampelune. Il rasa les murs de cette ville pour l'empêcher de se révolter à l'avenir ; et voulant retourner en France, il entra dans les gorges des Pyrénées. Mais les Gascons avaient placé des embuscades dans ces monts ; ils attaquèrent l'arrière-garde et mirent toute l'armée en un grand désordre. Quoique, par le courage et les armes, les Francs fussent supérieurs aux Gascons, ils se trouvèrent inférieurs à cause de la difficulté des lieux et de ce genre inaccoutumé de combat. Plusieurs des hommes de la cour à qui le roi avait donné des troupes à commander furent tués dans ce combat. Les bagages furent pillés ; et l'ennemi, par sa connaissance des lieux, se déroba aussitôt à toute poursuite. Le souvenir de ce cruel échec obscurcit grandement dans le cœur du roi la joie de ses exploits en Espagne.
Pendant ce temps, les Saxons, saisissant l'occasion favorable, prirent les armes et s'avancèrent jusqu'au Rhin [...]


Extrait des Annales de Metz jusqu'en 805[1] Traduction en français[1]
Anno dominicae incarnationis DCCLXXVIII. Rex Carolus motus precibus immo querelis Christianorum, qui erant in Hispama sub iugo sevissimorum Sarracenorum, exercitum in Hispaniam duxit; ipse scilicet cum manu valida, per Aquitanima pergens, iuga pirinei montis transcendens ad Pampilonam urbem pervenit. Pars autem non modica exercitus de Austria, Burgundia, Bavaria seu Provincia et Langobardia per Septimaniam proficiscentes ad Barcinonam civitatem pervenerunt. His innumerabilibus legionibus tota Hispania contremuit. Coniuxerunt autem uterque exercitus ad Cesaraugustam munitissimam urbem ; in qua expeditione obsidibus receptis ab Abinolarbi et Apotauro ; Pampilona firmissima civitate capta atque destructa, Hispanis, Wasconibus et Nabarris subiugatis, victor in patriam reversus est. Cum audissent autem Saxones, quod exercitus Francorum in Hispaniam perrexisset, persuadente perfido Witicindo et sociis eius, postposita fide quam promiserant, in fines Francorum irruperunt iuxta Hrenum fluvium. [...] An de l'Incarnation du Seigneur 778. Le roi Charles, poussé par les prières et même les plaintes des Chrétiens d'Espagne, qui étaient sous le joug très cruel des Sarrasins, mena l'armée en Espagne. Lui-même, avec une forte colonne, passa par l'Aquitaine, traversa la chaîne des Pyrénées et atteignit la ville de Pampelune. Une partie, non la moindre, de l'armée, venue d'Austrasie, de Bourgogne, de Bavière, voire de Provence et de Lombardie, passa par la Septimanie et arriva à la cité de Barcelone. Ces innombrables légions firent trembler l'Espagne entière. La jonction de l'une et l'autre armée se fit devant Césarée Augusta[note 4], ville puissamment fortifiée; au cours de cette expédition, [le roi] reçut des otages d'Abinolarbi et Apotauro, prit et détruisit Pampelune, très forte cité, soumit Espagnols, Basques et Navarrais et, victorieux, retourna au pays de ses pères. A la nouvelle que l'armée des Francs s'était engagée en Espagne, les Saxons, persuadés par le perfide Witikind et ses partisans, rompirent la foi qu'ils avaient jurée et se jetèrent sur les territoires francs jusqu'au fleuve Rhin. [...]
Extrait de la Vita Karoli d'Éginhard (édition critique de Louis Halphen)[6] Traduction de Louis Halphen[6]
Cum enim adsiduo ac pene continuo cum Saxonibus bello certaretur, dispositis per congrua confiniorum loca praesidiis, Hispaniam quam maximo poterat belli apparatu adgreditur ; saltuque Pyrinei superato, omnibus quae adierat oppidis atque castellis in deditionem acceptis, salvo et incolomi exercitu revertitur, praeter quod in ipso Pyrinei jugo Wasconicam perfidiam parumper in redeundo contigit experiri. Nam cum agmine longo, ut loci et angustiarum situs permittebat, porrectus iret exercitus, Wascones in summi montis vertice positis insidiis — est enim locus ex opacitate silvarum, quarum ibi maxima est copia, insidiis ponendis oportunus — extremam inpedimentorum partem et eos qui, novissimi agminis incedentes subsidio, praecedentes tuebantur desuper incursantes in subjectam vallem deiciunt consertoque cum eis proelio usque ad unum omnes interficiunt ac, direptis inpedimentis, noctis beneficio quae jam instabat protecti, summa cum celeritate in diversa disperguntur. Adjuvabat in hoc facto Wascones et levitas armorum et loci in quo res gerebatur situs ; econtra Francos et armorum gravitas et loci iniquitas per omnia Wasconibus reddidit inpares. In quo proelio Eggihardus regiae mensae praepositus, Anshelmus cornes palatii [ et Hruodlandus Brittannici limitis praefectus ] cum aliis conpluribus interficiuntur. Neque hoc factum ad praesens vindicari poterat, quia hostis, re perpetrata, ita dispersus est ut ne fama quidem remaneret ubinam gentium quaeri potuisset. Tandis que l’on se battait assidûment et presque sans interruption contre les Saxons, Charles, ayant placé aux endroits convenables des garnisons le long des frontières, attaqua l’Espagne avec toutes les forces dont il disposait. Il franchit les Pyrénées, reçut la soumission de toutes les places et de tous les châteaux qu’il rencontra sur sa route et rentra sans que son armée eût subi aucune perte, à ceci près que, dans la traversée même des Pyrénées, il eut, au retour, l’occasion d’éprouver quelque peu la perfidie basque : comme son armée cheminait étirée en longues files, ainsi que l’exigeait l’étroitesse du passage, des Basques, placés en embuscade — car les bois épais qui abondent en cet endroit sont favorables aux embuscades — dévalèrent du haut des montagnes et jetèrent dans le ravin les convois de l’arrière ainsi que les troupes qui couvraient la marche du gros de l’armée ; puis, engageant la lutte, ils les massacrèrent jusqu’au dernier homme, firent main basse sur les bagages et finalement se dispersèrent avec une extrême rapidité à la faveur de la nuit qui tombait. Les Basques avaient pour eux, en cette circonstance, la légèreté de leur armement et la configuration du terrain, tandis que les Francs étaient desservis par la lourdeur de leurs armes et leur position en contre-bas. Dans ce combat furent tués le sénéchal Eggihard, le comte du palais Anselme [ et Roland, duc de la marche de Bretagne ], ainsi que plusieurs autres. Et ce revers ne put être vengé sur-le-champ parce que les ennemis, le coup fait, se dispersèrent si bien que nul ne put savoir en quel coin du monde il eût fallu les chercher.
Épithaphe du sénéchal Egghiard[7] Traduction de Louis Petit de Julleville[8]
Pallida sub parvo clauduntur membra sepulchro,
Ardua sed cœli spiritus astra petit.
Les membres décolorés sont enfermés dans cet humble tombeau,
mais l'esprit a gagné les astres sublimes du ciel.
Inclita stirpe satus, Franquorum sangine cretus,
Hic fuerat dudum missus in omne decus.
Né d'une souche illustre, sorti du sang des Francs,
il avait été depuis longtemps admis à tous les honneurs.
Roscida porporeas lente lanugo genellas
Cingebal. Heu me ! pulcra juventus obit.
Une barbe souple et brillante couvrait ses joues empourprées.
Malheur à moi ! Cette belle jeunesse, elle n'est plus.
Aggiardus patrio nomeu de nomine dictus
Hic erat, et regis summus in aula fuit.
Aggiard était son nom, du nom de son père ;
il avait le premier rang dans la cour du Roi.
Hunc rapuit ferro mors insatiabilis umbris,
Sed lux perpetua vexit ad astra poli.
La mort insatiable s'est servie du fer pour l'emporter dans ses ombres.
Mais la lumière éternelle l'a ravi aux astres du ciel.
Tempore quo Carolus Spanie calcavit arenas
Mortuus est mundo : vivit ubique Deo.
Au temps où Charles foulait les sables de l'Espagne,
il mourut pour le monde ; mais il vit toujours pour Dieu.
Hunc deflet Italus, contrito pectore Francus,
Plorat Equitania. Germaniaque simul.
L'Italien le pleure, et le Franc afflige,
l'Aquitain, le Germain aussi.
Tu modo cocirca, Vincenti. maxime martyr.
Hunc propter summus posce, beate, Deum.
Toi cependant, ô Vincent, très-grand martyr,
prie pour lui, bienheureux, prie le souverain Dieu.
Hoc jacet in tumulo ; tantum sed carne sepultus,
Carpsit iter rutilum, vivit in aula Dei.
Il gît en ce tombeau, mais enseveli seulement dans sa chair,
il est entré dans la voie lumineuse, il vit dans la cour divine.
At vos, Christicole, qui sacri limina templi
Lustratis, genitum corde rogate patris :
Tu pietate Deus probrosa, dicite cuncti,
Aggiardi famuli crimina tolle tui.
Mais vous chrétiens qui franchissez le seuil sacré du temple,
priez du fond du cœur le fils de Dieu le Père. Dites tous :
O Dieu, par ta pitié, efface les taches
et les fautes de ton servietur Aggiard.
Qui obiit die XVIII Klds septembrias. In pace feliciter. Il mourut le dix-huitième jour avant les calendes de septembre.
(Qu'il repose) en paix heureusement.


La Chanson de Roland (vers 2083-2095)[9] Traduction en français moderne

In era DCCCXVI, venit Carlus rex ad Cesaragusta

L'an 778, le roi Charles vint à Saragosse.

In his diebus habuit duodecim neptis; unusquisque habetat tria milia equitum cum loricis suis. Nomina ex his Rodlane, Bertlane, Oggero Spatacurta, Ghigelmo Alcorbitunas, Olibero et episcopo domini Torpini. Et unusquisque singulos menses serbiebat ad regem cum scolicis suis

En ce temps-là, il avait douze petits-fils ; chacun d'eux avait trois mille chevaliers portant haubert ; quelques-uns de leurs noms : Roland, Bertrand, Ogier Courte-épée, Guillaume au Courbe-nez, Olivier et l'évêque Dom Turpin. Et chacun servait le roi un mois à tour de rôle avec ses vassaux.

Contigit ut regem cum suis ostis pausabit in Cesaragusta. Post aliquantulum temporis, suis dederunt consilium ut munera aciperet multa, ne a ffamis periret exercitum, sed ad propriam rediret. Quod factum est. Deinde placuit ad regem, pro salutem hominum exercituum, ut Rodlane, belligerator fortis, cum suis posterum ueniret. At ubi exercitum portum de Sicera transiret, in Rozaballes a gentibus Sarrazenorum fuit Rodlane occiso.

Il arriva que le roi avec ses armées campa à Saragosse. Au bout de quelque temps, ses hommes lui donnèrent le conseil d'accepter de nombreux présents pour que l'armée ne pérît pas de faim, mais qu'elle rentrât dans son pays. Ce qui fut fait. Ensuite, le roi décida, pour le salut des hommes de ses armées, que Roland, le fort guerrier, ferait l'arrière-garde avec les siens. Mais, tandis que l'armée passait le port de Cize, Roland fut tué à Roncevaux par la gent des Sarrasins.


Alors qu'il entre dans la tente où dorment Charlemagne et ses pairs :

Renaus de Montauban (vers 11626-11630)[10] Traduction en français moderne
Puis li deçaint Joieuse del senestre costé Puis il détache Joyeuse à son coté gauche accrochée
A Rollant Durendal, au pont d’or noelé Autant pour Durandal de Roland au pommeau d'or ciselé[Note 1]
Oliviers Hauteclere qui mult fait à loer Hauteclaire d'Olivier qu'il faut tant louer
Et prist Cortain l’Ogier qu’il n’i vost oblier Et prit aussi Courtain d'Ogier qu'il ne voulait pas oublier
De Torpin Autemise qui ot le poing doré L'Autemise de Turpin qui a le pommeau doré


L'archevêque Turpin ne tire son épée qu'à la fin de la bataille de Roncevaux. Gravement blessé, il se relève et assène aux Sarrasins ses derniers coups désespérés :

La Chanson de Roland (vers 2083-2095)[9] Traduction en français moderne
Turpins de Reins, quant se sent abatuz, Quand Turpin de Reims se sent abattu,
De quatre espiez par mi le cors feruz, Quand il se voit percé de quatre coups de lance,
Isnelement li ber resailit sus; Il se relève en un instant, le brave ; il se redresse,
Rollant reguardet, pois si li est curuz, Cherche Roland du regard, court vers lui
E dist un mot : « Ne sui mie vencuz; Et ne lui dit qu'un mot : « Je ne suis pas vaincu.
« Ja bons vassals nen iert vifs recreüz. » « Tant qu'un bon vassal est vivant, il ne se rend pas. »
Il trait Almace, s'espée d'acier brun, Alors il tire Almace, son épée d'acier bruni,
En la grant presse mil colps i fiert e plus. Et se lance en pleine mêlée, où il frappe plus de mille coups.
Pois le dist Carles qu'il n'en espargnat nul : C'est Charlemagne qui en rendit plus tard le témoignage : Turpin ne fit grâce à aucun,
Tels quatre cenz i truvat entur lui, Et l'Empereur trouva quatre cents cadavres autour de lui,
Alquanz naffrez, alquanz par mi feruz; Les uns blessés, les autres tranchés par le milieu du corps,
Si out d'iceis ki les chiefs unt perdut. Les autres privés de leur tête.
Ço dist la Geste (…) Voilà ce que dit la Geste (…)







Pampa
Nom de naissance ಪಂಪ (Pampa)
Alias
Ādikavi Pampa (trad. Pampa, le 1er poète)
Naissance 902 ou 903
Vengi (en) en Inde (?)
Décès ?
Auteur
Langue d’écriture kannada
Genres

Œuvres principales

Ādi Puraṇa, Vikramarjuna Vijaya

Pampa, parfois nommé Ādikavi Pampa (trad. Pampa, le 1er poète) ou Ādi Pampa (trad. le 1er Pampa), né vers 902 peut-être dans la région de Vengi (en) actuellement situé dans l'état d'Andhra Pradesh en Inde, est un poète jaïn de langue kannada connu pour avoir écrit dans cette langue les deux épopées Ādi Puraṇa et Vikramarjuna Vijaya[12].

Biographie modifier

Pampa, en kannada ಪಂಪ (Pampa), doit son renom à deux épopées qu'il a composées au milieu du Xe siècle en vieux kannada (en). On ne sait de lui que ce qu'il laisse entendre de lui-même dans ses deux poèmes ainsi que ce que disent quelques lignes gravées sur une stèle érigée en son honneur par son jeune frère Jinavallabha.

Œuvres modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ces trois vers ne sont pas traduits par Ramon Menedez Pidal.
  2. Cette dernière phrase n'est pas traduite par Michel Sot.
  3. François Guizot attribue incorrectement les annales qu'il traduit à Éginhard.
  4. Césarée Augusta est le nom latin de Saragosse.

Références modifier

  1. a b c d e et f La Roncière, Delort et Rouche 1969, p. 156-157.
  2. Jodogne 1978, p. 209.
  3. a b c et d La Roncière, Delort et Rouche 1969, p. 161.
  4. Pidal 1960, p. 526-527.
  5. Guizot 1824, p. 20-21.
  6. a et b Halphen 1878, p. 29-31.
  7. Petit de Julleville 1878, p. 424-425.
  8. Petit de Julleville 1878, p. 425.
  9. a et b Gautier 1875, p. 194.
  10. Castets 1909, p. 637.
  11. de Combarieu Du Grès et Subrenat 1983, p. 191.
  12. Rice 1918, p. 26-27.

Documentation modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Voir aussi modifier

Catégorie:Poète indien Catégorie:Écrivain de l'Inde ancienne


Fitch Four Drive
 
Fitch Four Drive Model 16-26

Appelé aussi Four-Drive, Fitch 4-Drive
Marque   Four Drive Tractor
Années de production 1917–1930
Usine(s) d’assemblage   Big Rapids, Michigan
Classe Tracteur agricole
Moteur et transmission
Énergie Essence ou kérosène
Moteur(s) 4 cylindres en ligne
Puissance maximale 12-25 à 20-35 ch
Transmission Intégrale
Boîte de vitesses Manuelle à 3 rapports
Poids et performances
Poids à vide Entre 2 300 et 2 700 kg

Phrase originale: Bien qu'étant le fils biologique d'une reine kshatriya et du dieu Surya, cette filiation adoptive fait de Karna un sutaputra, en sanskrit सूतपुत्र (sūtaputra) (trad. fils de sūta), méprisé.

toto

Nouvelle version:

Bien qu'étant le fils biologique d'une reine kshatriya et du dieu Surya, cette filiation adoptive fait de Karna un sutaputra — transcrit सूतपुत्र en devanāgarī et sūtaputra en IAST, signifiant « fils de sūta » — méprisé.

Pargiter : [1]

Lois de Manu : [2]

Définition claire des suta : [3]

Ludo Rocher : [4]

Définition selon le Sanskrit Heritage Dictionary (pour l'orthographe et non la définition) [5]

Définition du fils du barde selon le Sanskrit Heritage Dictionary (pour l'orthographe et non la définition) [6]

Définition du fils de suuta selon Monier-Williams [7]

Référence utilisée dans l'article Kichaka pour parler de la caste mixte [8]

Autre définition confuse [9]

  • Auguste Louis Armand Loiseleur Deslongchamps, Manava-dharma-sastra. Lois de Manou, comprenant les institutions religieuses et civiles des Indiens, Paris, Impr. de Crapelet, (OCLC 7065432, lire en ligne).  
  • (en) V.R. Ramchandra Dikshitar, « The Puranas : A Study », dans Narendra Nath Law, Indian Historical Quarterly Vol. 8, New Delhi, Caxton Publications, (OCLC 298179826, lire en ligne).  
  1. La signification de l'adjectif noelé est incertaine. Micheline de Combarieu Du Grès et Jean Subrenat le traduisent parfois dans ce contexte par « or ciselé »[11], mais le mot pourrait aussi désigner un marquage en nielles, c'est à dire un ornement offrant l'aspect d'incrustations noires sur fond clair.