Utilisateur:Laurent CAMPEDEL/Augustonemetum, Arvernis, Clermont

Restes de pavés à côté du goudron : présence à Mozac de l'ancienne voie romaine entre Augustonemetum et Avaricum
Enceinte du Bas-Empire, rue Boirot, Clermont-Ferrand.
Gaules en 475. Phase finale avant la chute du bastion romain qu'est l'Auvergne avant son intégration au royaume des wisigoths.
Incipit de l'ouvrage Les origines de la ville de Clairmont par Jean Savaron (1650)
La cité de Clermont dans l'Armorial d'Auvergne de Guillaume Revel (1450).
Plan de Clairmont dessiné par l'artiste clermontois François Fuzier en 1574 et publié en 1575 dans la Cosmographie universelle de tout le monde de François de Belleforest[1].

Augustonemetum est la ville gallo-romaine qui, après s'être nommée Arvernis puis Clermont, est à l'origine de la ville actuelle de Clermont-Ferrand, en Auvergne.

Occupation protohistorique modifier

L'emplacement actuel de la ville et en particulier sa butte n'était pas habité avant la création d'Augustonemetum.

« Seuls quelques témoins d'occupation antérieure sont présents sur le piémont de la butte volcanique sur laquelle s'implantera la ville antique. Ils constituent l'arrière-pays rural d'une agglomération protohistorique située quelques km plus à l'est. »

— Hélène Dartevelle, augustonemetum.fr[2]

Époque antique modifier

Augustonemetum modifier

Le pouvoir romain fonde une ville gallo-romaine au cœur du territoire des Arvernes récemment battus une ultime fois au siège d'Alésia. Augustonemetum (du nom de l'empereur Auguste adjoint au nom latinisé de l'ancienne capitale des Arvernes : Nemossos) est créée ex-nihilo[2]. La ville aurait été créée lors de la fondation de la Via Agrippa (Saintes-Lyon) reliant la Lyonnaise à l’Aquitaine. Cette voie est mentionnée par Strabon et figure sur la table de Peutinger. Elle aurait été fondée par Marcus Vipsanius Agrippa, alors lieutenant de l’empereur Auguste vers 20-19 av. J.-C[2].

Le forum de la ville romaine est placé au sommet d'une butte, à l'emplacement des actuelles cathédrale et place de la Victoire[2]. Sa population croit très rapidement, certainement par déplacement des populations des anciennes agglomérations arvernes situées non loin, telles Nemossos (ancienne capitale des Arvernes non encore située), Aulnat, Corent, Gondole, Gergovie, etc. Elle est estimée entre 15 000 à 30 000 habitants au IIe siècle. Elle est à son apogée une des villes les plus peuplées de la Gaule romaine[3]. Mais la phase d'expansion d'Augustonemetum s'arrête au milieu du IIIe siècle.

Arvernis modifier

Le début du IVe siècle est marqué par un déclin important. La superficie de la ville se réduit fortement, selon un phénomène général en Gaule à cette époque, mais ici de manière à la fois tardif et accentué. Elle change de nom et prend celui d'Arvernis, renouant ainsi avec ses origines celtes.

Elle se fortifie autour du forum [2] et la ville n'a plus qu'une superficie de l’ordre de trois hectares qui pouvait contenir une population de 700 habitants environ[4],[3]. Elle est entourée d’une enceinte percée de cinq portes qui subsistèrent à travers tout le Moyen Âge et déterminèrent le tracé des rues médiévales[4].

Les restes de la ville antique sont abandonnés à la ruine ou réduits à l'état de petits faubourgs comme celui de Fontgiève. Néanmoins, le tracé des cardo et decumanus maximus, ainsi que le tramage des rues romaines en découlant, a survécu partiellement jusqu'à nos jours, où certaines rues et voies en forment la continuation directe, notamment en centre-ville.[2].

La ville est épiscopale depuis le Ve siècle. Dans le milieu de ce siècle, l'évêque Namatius (Saint Namace) fait construire à l'intérieur des remparts une cathédrale romane et y transfère son siège qui était jusque là dans le vicus christianorum (future abbaye de Saint-Alyre), un lieu situé en-dehors de la ville. La cathédrale est longuement décrite par Grégoire de Tours.

Époque médiévale modifier

Clermont modifier

Après la disparition de l’Empire romain et pendant tout le haut Moyen Âge, Arvernis doit se défendre régulièrement contre les peuples qui envahissent périodiquement les royaumes mérovingiens. De 471 à 475, les Wisigoths assiégent plusieurs fois Arvernis. Malgré la défense du patrice Ecdicius et de l'évêque Sidoine Apollinaire ( à la tête du diocèse de 468 à 486, date de sa mort), la ville fut cédée aux Wisigoths par l'empereur Julius Nepos. Elle fit partie du royaume wisigoth jusqu'en 507 et entra dans le giron des Francs après la victoire de Clovis à Vouillé.

Le 8 novembre 535 s'ouvre à Arvernis le premier Concile de Clermont, avec la participation de quinze évêques, dont Césaire d'Arles, Saint Nizier, évêque de Trèves et Saint Hilaire, évêque de Mende. Seize décrets y sont pris, notamment le second canon qui rappelle que la dignité épiscopale doit être accordée en fonction des mérites et non à la suite d'intrigues.

Au fil du temps, Arvernis change de nom et devient Clermont ou Clairmont[a] , en référence au château fort de Clarus Mons qui la protège.

Lors de l'affaiblissement de l'Empire carolingien, Clermont est pillée part les peuples vikings qui envahissent la Gaule. Elle est ravagée par les Normands une première fois en 864, et alors que l'évêque Sigon entreprend sa reconstruction, elle l'est de nouveau en 898 (ou 910, selon certaines sources).

L’évêque Étienne II fait bâtir une nouvelle cathédrale romane à l'emplacement de la cathédrale actuelle. Elle est consacrée en 946.

En 1095, lors du second concile de Clermont, le pape Urbain II prêche la première croisade.

En 1120, à la suite des crises successives qui opposent les comtes d'Auvergne aux évêques, qui règnent sans partage sur la ville de Clermont, et pour contrecarrer leur pouvoir, le comte d'Auvergne Guillaume VI décide de construire, sur une butte voisine propice aux fortifications, une ville rivale. La cité de Montferrand est bâtie sur le modèle des bastides du Sud-Ouest, villes nouvelles du Midi construites entre le XIIe et le XIIIe siècles. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu'à l'époque moderne, Clermont et l'actuel quartier de Montferrand resteront deux villes distinctes, Clermont étant la cité épiscopale et Montferrand la cité comtale.

Articles connexes modifier


Bibliographie modifier

  • Jean Savaron, Les origines de la ville de Clairmont, 1607 (1re éd.), 1662 (2e éd.).

Notes modifier

  1. Le toponyme Clermont est attesté depuis l'époque médiévale jusqu'à nos jours tout en se voyant à l'époque moderne côtoyer une nouvelle orthographe, Clairmont, popularisée par l'écrivain et historien Jean Savaron à travers son ouvrage Les origines de la Ville de Clermont. Les deux variantes sont représentées aux travers de deux illustrations ci-dessus. L'orthographe Clermont se retrouve dans l'Armorial de Guillaume Revel, rédigé vers 1450 ; et l'orthographe Clairmont est présente au-travers de la couverture du texte de Jean Savaron (1650).

Références modifier

  1. Philippe Arbos. Clermont-Ferrand. L'organisme urbain. Revue De Géographie Alpine. PERSEE, 1929, page 306 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1929_num_17_2_4491
  2. a b c d e et f Collectif de recherche scientifique Augustonemetum
  3. a et b Histoire de Clermont-Ferrand, Pierre Laporte.
  4. a et b Evolution géographique de Clermont-Ferrand, Corinne Dalle et Jean-Michel Viallet, Archives départementales du Puy-de-Dôme.

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