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Olivier Vandersleyen
Description de l'image Olivier Vandersleyen.jpg.
Naissance (68 ans)
Bruxelles, (Drapeau de la Belgique Belgique)
Nationalité Belge
Profession réalisateur producteur

Olivier Vandersleyen (né à Bruxelles le 14 mars 1956) est un réalisateur et producteur belge de films documentaires.

Biographie[1] modifier

Diplômé de l’INSAS à Bruxelles, il commence sa carrière en France, à FR3, sur les ondes de France Inter, France Culture et Sud Radio.

Réalisateur modifier

Après avoir collaboré à quelques courts métrages d’animation, il réalise depuis 2010 des documentaires longs métrages sur le patrimoine industriel belge et son histoire. Ses documentaires ont la particularité d’être multilingues et visionnables en plusieurs langues. Ceci vient notamment du fait que ses interviews sont toujours montrées dans la langue originale, sous-titrée.

Producteur modifier

Il possède une maison de production, Widescreen[2], qui produit tous ses films.

Caméraman modifier

Membre de la presse belge et européenne, il couvre en tant que caméraman pour les grandes chaînes de télévision, des événements tels que la chute du Mur de Berlin, la guerre en ex-Yougoslavie et le conflit en Irlande du Nord. Il fournit des images à des grandes chaînes de télévision et finance ainsi ses films. Il est membre du Conseil de l’Association de la Presse Internationale[3] (API).

Enseignant modifier

Il est professeur de techniques et technologies à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels (ENSAV) de La Cambre, à Bruxelles, depuis 1979.

Philosophie du documentaire modifier

Olivier Vandersleyen construit ses films à partir de recherches minutieuses, mais sans la contrainte d’un scénario[4]. Il se situe à l’opposé du docu-fiction, un genre venu des Etats-Unis qui suscite des débats, notamment en France, où les chaînes de télévision ont adopté le genre à la suite du succès de l’Odyssée de l’espèce en 2003 sur France 3, le documentaire franco-suisse de Jacques Malaterre, Jacques Debuisson et Michel Fessler, selon le Pr François Garçon[5].

Les documentaires d’Olivier Vandersleyen portent sur le patrimoine industriel ou l’archéologie. La narration s’étaye sur des faits avérés ou des documents qui les attestent[4] : “ Nous ne falsifions pas les images. Nous n’utilisons pas de plans inventés qui peuvent induire en erreur pour que ça ait l’air plus beau »[6]. Il en vérifie les sources et recoupe les informations. Il donne la parole aux experts avec leur propre voix : « Je veux un travail honnête. Je ne dis pas aux personnes que j’interviewe de me dire ce dont j’ai envie, je les laisse exprimer leur propre opinion en toute liberté »[6].

Films sur le patrimoine industriel modifier

La Belgique a un riche passé industriel, grâce à l’exploitation de ses ressources minières depuis le début de la révolution industrielle. De nombreuses industries ont cependant commencé à péricliter dans la seconde moitié du XXe siècle, notamment des industries de niche qui faisaient la fierté du pays. Olivier Vandersleyen s’est intéressé à trois d’entre elles : le raisin de serre, la marbrite et le chapeau.

Effets de serres modifier

En 2010, Olivier Vandersleyen réalise Effets de serres, documentaire trilingue où il recueille les témoignages des derniers « serristes » encore en activité dans le Brabant Flamand, qui cultivent par passion le raisin dans des serres[7]. Il y retrace la lente disparition des serres dans le Druivenstreek, cette région viticole à cheval sur la frontière linguistique qui va de Tervuren à La Hulpe en passant par Overijse, Hoeilaart et Huldenberg[8]. L’ouverture des frontières du marché commun en 1962 a brutalement rogné les parts de marché du raisin de table belge[9]. La crise du pétrole des années ’70 a donné le coup de grâce au secteur, à cause du coût trop élevé du chauffage des serres. De 35.000 serres, on est passé à moins de 500 aujourd’hui. C’est le premier documentaire qui est consacré à cette industrie agricole belge en voie de disparition. Le tournage a duré un an et demi, suivi de cinq mois de montage[10].

Bien Travailler, Bien s'amuser : l'Utopie selon Arthur Brancart modifier

En 2012, Olivier Vandersleyen s’est penché sur un des fleurons industriels belges du début du XXe siècle : la marbrite. Ce verre opacifié et coloré dans la masse, imitant le marbre, connut un succès spectaculaire grâce à l’art déco[11]. Il fut inventé par le belge Arthur Brancart, auquel le film est consacré. Car l’industriel belge avait complètement organisé la vie de ses ouvriers autour de son usine[12] à Fauquez, un hameau situé sur la commune d’Ittre, dans le Brabant wallon. Sa devise était « Bien travailler, bien s’amuser ». A travers des témoignages – dont celui de Lucien Brancart, petit-fils du fondateur - et des images d’archive, le film se penche sur la vie des ouvriers de l’usine, fermée en 1979[13]. Ils ont été jusqu’à 3.000, à l’époque, de treize nationalités différentes car la main d’œuvre locale ne suffisait plus. Il ne reste aujourd’hui pratiquement plus rien de ce glorieux passé, à part la Chapelle de Verre de Fauquez, musée privé et salle de concerts[14] où on peut encore admirer la beauté de ce matériau étrange qui a même été exporté jusqu’aux Etats-Unis.

La folie du chapeau modifier

Pour son documentaire sur le chapeau sorti en 2013, Olivier Vandersleyen voyage à travers les époques, grâce à une riche iconographie et de très nombreuses interviews dans une dizaine de pays. Son film La folie du chapeau retrace l’histoire tumultueuse du chapeau jusqu’à aujourd’hui[15]. Au départ, il y a le castor, qu’on va décimer en Europe pour ses poils qui servent à produire du feutre, puis poursuivre jusqu’en Amérique, dès le XVIIe siècle. La conquête de l’Amérique du nord est intrinsèquement liée à la ruée vers les peaux de castor. Mais le sort du chapeau dépend des modes, et si le passage éphémère de la soie a ralenti l’engouement pour le feutre, c’est reparti de plus belle au début du XXe siècle. L’industrie était florissante jusque dans les années ’60 et déjà, le poil d’un autre rongeur, le lapin, faisait le bonheur des chapeliers. Puis ce fut la crise, et le film parcourt des villes mono-industrielles dévastées, au Portugal, en France et en Belgique. Aujourd’hui, les marchés sont des marchés de niche : chapeaux tyrolien, juif orthodoxe ou de cow-boy. Le Portugal exporte des produits semi-finis que les chapeliers du monde entier mettent en forme. La seconde partie du film se penche sur le chapeau en tant qu’accessoire de mode. Les célébrités comme Michael Jackson, Johnny Depp, Lady Gaga ou l’écrivaine Amélie Nothomb, montrent combien le chapeau est un accessoire incontournable pour affirmer son individualité. On en voit même encore beaucoup lors des mariages, cérémonies et courses de chevaux comme au meeting royal d’Ascot. A travers ce documentaire, Olivier Vandersleyen transmet la passion des chapeliers, de l’ouvrier mouleur au créateur[16].

Film sur l’archéologie modifier

La Stèle de la Tempête modifier

C’est un film-enquête sur un des épisodes les plus marquants de la Bible[17]. Il y a 50 ans, l’égyptologue belge Claude Vandersleyen a traduit une stèle découverte à Karnak (près de Louxor, en Egypte) peu après la Seconde Guerre Mondiale. Commanditée par le pharaon Ahmosis, la stèle raconte une terrible tempête qui évoque clairement les Plaies d’Egypte. En 2014, des chercheurs de l’Université de Chicago[18] ont fait le lien entre la Stèle de la tempête et la terrible éruption de Théra, le volcan qui a volatilisé la moitié de l’île de Santorin, il y a 3.500 ans. L'éruption a provoqué des changements climatiques durables sur la planète entière, plus particulièrement dans le sud-est de la Méditerranée[19]. Ce cataclysme a-t-il mené à l’exode de tout un peuple ? Et si, en datant précisément l’éruption, on pouvait dater l’Exode avec certitude ? Les plus grands spécialistes mondiaux du dossier (en climatologie, géologie, vulcanologie, dendrochronologie, égyptologie, archéologie et théologie) sont mis à contribution[20]. Au fil de témoignages exceptionnels, de découvertes récentes et d’interprétations scientifiques, le film n’exclut aucune hypothèse et permet à chacun de se forger son opinion. Les spectateurs peuvent en tout cas admirer les premières images de la Stèle de la tempête depuis les seules photos en noir & blanc prises il y a 70 ans.

Filmographie[21] modifier

- La Stèle de la Tempête - Révélations sur l’Exode et les Plaies d’Egypte, documentaire (2017), 64’:50”

- La folie du chapeau, documentaire (2013), 62’

- Bien Travailler, Bien s'amuser, l'Utopie selon Arthur Brancart, documentaire (2012), 26’

- Effets de serres, documentaire (2010), 88’

Notes et références modifier

  1. « Olivier Vandersleyen - Réalisateur, Producteur - sur Cinergie.be », sur Cinergie.be (consulté le )
  2. « WIDESCREEN PRODUCTION », sur www.widescreen.be (consulté le )
  3. « The API Council », sur www.api-ipa.org (consulté le )
  4. a et b « FR Doc », sur www.widescreen.be (consulté le )
  5. François Garçon, Le documentaire historique au péril du « docufiction », Paris, Vingtième Siècle, Revue d'histoire (no 88), , 14 p. (DOI 10.3917/ving.088.0095, lire en ligne), p. 95-108
  6. a et b (es) Iñigo Morondo, « Un padre, un hijo, un faraón y un volcán que estalló hace 3.500 años », El Diario Vasco,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  7. Sébastien Procureur, « La Druivenstreek, une “mer de verre” en voie de disparition », L'Echo,‎ (La Druivenstreek, une “mer de verre” en voie de disparition)
  8. (nl) Annelies Baeten, « Film over Druiventeelt », Het Laatste Nieuws,‎ , p. 16
  9. Eric Meuwissen, « Effets de serre et vieux serristes », Le Soir,‎ 6-7 mars 2010, p. 20
  10. Laurence Dumonceau, « Presque plus de raisin », La Dernière Heure,‎ , p. 23
  11. Laurence Dumonceau, « Un film sur les verreries de Fauquez », L'Avenir,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  12. Laurence Dumonceau, « Fauquez se souvient d'Arthur Brancart », La Dernière Heure,‎ (lire en ligne)
  13. Brochure sur la 24e édition des Journées du Patrimoine les 8-9 septembre 2012, éditée par le Ministère wallon du Patrimoine, article "Fauquez, la cité fantôme d'Arthur Brancart" p.11 Archive
  14. « La Chapelle de Verre »
  15. (pt) « Realizador belga estreia em Portugal documentário sobre indústria do chapéu », dépêche de l'Agence LUSA,‎ (lire en ligne)
  16. (pt) Eva Gaspar, « Doido por chapéus e passados recentes », Jornal de Negócios,‎ (Doido por chapéus e passados recentes)
  17. Hughes Belin, « Revisiting the roots of the Exodus: a Belgian Documentary », Brussels Times,‎ (lire en ligne)
  18. (en) Robert K. Ritner et Nadine Moeller, « The Ahmose ‘Tempest Stela’, Thera and Comparative Chronology », Journal of Near Eastern Studies, The University of Chicago Press « 73/1 »,‎ , p. 1-19 (DOI 10.1086/675069, lire en ligne)
  19. Hughes Belin, « Jusqu'où faut-il croire la Bible ? », L'Echo,‎ , p. 44-45 (lire en ligne)
  20. (nl) Michel van Mullem, « Hoeilaartse documentairemaker op zoek naar oorsprong Exodus », Nieuwsblad,‎ (lire en ligne)
  21. « Olivier Vandersleyen », sur IMDb (consulté le )