Utilisateur:Camille de Vitry/Bac à sable

Camille de Vitry
Naissance (55 ans)
Marseille
Nationalité Française
Profession Auteure, réalisatrice, flûtiste, productrice
Films notables Le prix de l'or, Comme un écho, Partis les mains vides, le Virtuose, entrer chez l'Autre

Camille de Vitry, née le à Marseille, est une réalisatrice, auteure, flûtiste et productrice française.

Sa particularité est de s'auto-produire (la plupart du temps), réalisant un film depuis l'écriture jusqu'au générique de fin - ce qui lui confère une liberté certaine, mais également peu de débouchés en diffusion télé.

Heureusement, de nombreux festivals, de nombreuses diffusions alternatives comblent cette lacune.

Biographie

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Élève de l’École Louis Lumière de 1992 à 1994, Camille de Vitry se consacre d’abord à la communication d’entreprise, puis s’oriente vers la réalisation de documentaires [1].

En 1994 elle réalise le chômeur pervers, pochade poétique sur le RER A aux heures de pointes - tourné avec 3 copains ; ainsi que l'Observance[1], film de fin d'études à Louis Lumière.

En 1995, Camille réalise son premier long métrage documentaire intitulé Entrer chez l'autre, reportage sur le maintien à domicile de personnes en fin de vie, refusant d'être hospitalisées ; un contact assez direct avec la mort... [2]

Depuis lors, elle a réalisé plusieurs autres films, dont Parti les mains vides (Bertrand Tavernier la félicita personnellement pour l'image du film, traitant de la problématique des sans-papiers)[3], Hakiré do Djiké/la Mémoire & l'espoir[4], Le prix de l'or, Comme un écho ainsi que diverses vidéos d'entreprise ou associatives.

Lors d'une diffusion de Parti les mains vides en 1998 à Nanterre, elle rencontra François-Xavier Verschave, président de l'association Survie. Ce fut le début d'une longue & fructueuse amitié.

Elle a collaboré avec la chaîne de télévision associative Télé Bocal à de nombreuses reprises, allant jusqu'à planter les antennes sur les toits d'immeuble pour pirater l'antenne aux tous débuts de la chaîne. Elle fut même envoyée spéciale de Télé Bocal à Sadiola, afin d'être couverte par un titre de presse français sur le site minier...

C'est pour Télé Bocal qu'elle réalisa Noir procès en 2003, sur le procès de François-Xavier Verschave contre trois dictateurs africains. [5]

En 2003 elle se donna toute à Télé Bocal - inspiratrice, comédienne, flûtiste dans la Pipeauteuse, de et avec le talentueux Maurice Portejoie au chant & à la guitare. https://www.youtube.com/watch?v=YO2MlydIiyU

En 2003 toujours, elle fut envoyée spéciale au Mali pour couvrir la mine d'or de Sadiola... et tourna la Pipeauteuse entre deux tentatives d'assassinat (voir l'or nègre)...

C'est en collaboration avec Télé Bocal, et dans ses locaux, que Camille réalisa comme un écho en avril 2011.

https://blogs.mediapart.fr/laurent-mauduit/blog/150911/en-memoire-de-charles-delescluze-ii

Dans cet article de blog, Laurent Mauduit - journaliste cofondateur de Mediapart - évoque chaleureusement ce film :

"pourquoi j'avais choisi [d'intituler mon blog] Le Réveil, en mémoire d'un journaliste courageux, Charles Delescluze, qui, dans son combat contre le Second Empire, avait fondé un journal portant ce nom. Je veux donc dire ici ma gratitude à Camille de Vitry qui, réalisant un film chaleureux sur le peuple de Paris, s'est prise d'attachement, elle aussi, pour cette haute figure du combat républicain"

Immédiatement après le montage de comme un écho, Camille se rua en Roumanie, à Roșia Montană où menaçait un projet de mine d'or, afin d'y mener l'enquête. Au bout de trois jours, elle déclencha une crise de sclérose en plaques (maladie qui l'affecte depuis 1995) et fut rapatriée sanitaire d'urgence. Il n'empêche qu'elle transmit les informations recueillies au journaliste canadien William Sacher, auteur de Noir Canada citant abondamment Camille https://www.academia.edu/23922793/Noir_Canada - et ce projet de mine d'or ne vit jamais le jour.

Depuis cette crise de 2011, boiteuse, invalide, Camille ne fit quasiment plus de film.

Cependant, en 2022 Camille se lance dans un nouveau projet de film, Satrapiquement vôtre... Ici Jacques Prévert & Boris Vian

Elle est également flûtiste, et a composé et interprété les musiques originales de ses films ("le prix de l'or", "comme un écho" et autres) ou pour le documentaire de Mehdi Lallaoui "un siècle d'immigrations en France", diffusé sur FR3 - entre autres...

Engagements sociaux et politiques

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Camille de Vitry s'engage, par ses films, dans des causes sociales et politiques. Elle est notamment impliquée dans la lutte contre le racisme, pour l'écologie et la justice sociale.

Le diptyque Le prix de l'or (les générations futures/la folie des hommes) a été présenté dans plusieurs festivals de cinéma : le Berlin film festival, le festival du film militant et le festival international du film des droits de l'homme, le trescourtfilmfestival entre autres - et diffusé jusqu'à Séoul...


Ce film a révélé un mode inimaginable d’exploitation de l’or, responsable de graves problèmes sanitaires et qui repose sur des conditions de travail insupportables[2]. Il fit évoluer le code minier au Mali ainsi que les conditions de travail des mineurs sur le site. Surtout, la contamination du marigot au cyanure de traitement du minerai - provoquant jusqu'à 80% de taux de fausses couches dans les villages proches de la mine - fut jugulée.

D'autre part, Camille un jour embarqua à bord d'un étrange vol de barbouzes sur lingots d'or au départ de Sadiola ; revenue à Paris, elle relata l'expérience à François-Xavier Verschave qui entreprit dès lors la rédaction d'un polar sur le détournement pur et simple des deux tiers de la production aurifère sur le site[réf. nécessaire]. François décéda en juillet 2005 et ce premier projet de livre, alors intitulé sobrement le vol, donna lieu par la suite à deux ouvrages :

L'or Africain, du journaliste suisse Gilles Labarthe, publié aux éditions Éditions Agone, zoom arrière à partir cette mine - Gilles poussant l'enquête jusqu'à la mine d'or de Morila (Mali), et au fin fond des coffres des banques suisses...

Ainsi que l'or nègre - polar vrai de Camille de Vitry, plongée dans la mine relatant l'horrifique prédation de l'or sur le site de Sadiola et ses conséquences pour les ouvriers et les populations locales - ainsi que le vol de l'or pur & simple ! -, reprenant les rares écrits laissés par François-Xavier Verschave pour ce projet commun. Voir l'article de Rebellyon.info : [6]

Ici nous citons la "vraie fin" de l'or nègre, refusée par l'éditeur au motif qu'"on a assez pris de risque, Camille !" : [7]

Lien : article sur l'exploitation aurifère

Par ailleurs William Sacher, journaliste et écrivain canadien, s'inspira largement des investigations de Camille pour écrire Noir Canada - la multinationale canadienne Iamgold étant également engagée à Sadiola...

Survie (association) distribue ces ouvrages aujourd'hui et s'impliqua grandement dans leur documentation, laquelle fut réunie sur un CD avec François-Xavier Verschave & Camille de Vitry en 2004 ; CD qui fut communiqué d'un commun accord à Gilles après le décès de François. Il reprit le premier ce projet d'écriture, mais l'or africain n'évoque pas le vol de l'or sur ce site. Dès lors, Camille entreprit la rédaction de l'or nègre pour combler cette lacune. Le deux ouvrages furent publiés, l'un chez les Éditions Agone, l'autre chez Tahin-Party.

http://www.mali-pense.net/LA-MINE-D-OR-DE-SADIOLA-EN-2014.html En 2014, la situation n'a hélas pas tellement évolué quant au respect des travailleurs & des populations à Sadiola...


Bibliographie

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  • L'or nègre - polar vrai, publié en 2009 aux éditions Tahin-Party, (ISBN 978-2912631183)
  • L'or africain, dossier noir publié par Éditions Agone [8]
  • On m'a volé mes vers, publié en 2013 par la Short Edition

Filmographie

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Longs métrages

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  • 1995 : Entrer chez l'Autre - produit par l'association loi 1901 "Âges & Vie"
  • 1998 : Parti les mains vides - produit par "Mémoires vives productions", Mehdi Lallaoui
  • 2003 : Le prix de l'or / les générations futures - produit par Camille de Vitry
  • 2005 : Le prix de l'or / la folie des hommes - produit par Camille de Vitry
  • 2011 : Comme un écho - produit par Aymar & Camille de Vitry ainsi que les participants, de façon collaborative et participative

Courts métrages

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  • 1994-2023 : Divers courts-métrages, dont la Marseillaise (primé), le Virtuose (primé), rue Outel Bono, l'Observance (sélectionné au Festival International du Film d'Art 1994)... Rue Outel Bono, reportage sur cet opposant assassiné en plein Paris, rue de la Roquette. Baptême de la rue Outel Bono par l'association Survie. [9]
  • 2006 : Noir procès, reportage sur le procès de François-Xavier Verschave (défendu par maître William Bourdon) contre trois dictateurs africains : MM. Omar Bongo, Idriss Déby et Denis Sassou-Nguesso (respectivement présidents du Gabon, du Tchad et du Congo-Brazzaville, défendus par maître Jacques Vergès).
  • 2008 : Ibni, reportage sur une manifestation à Paris ; les proches d'Ibni Saleh réclament la vérité sur son sort. Son compagnon de "trou" - càd de cellule, le député tchadien Ngarlejy Yorongar, témoigne de son décès suite aux tortures subies en prison au Tchad.
  • Collaborations avec la chaîne associative Télé Bocal.

Récompenses et distinctions

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  • En 1994, l'Observance est sélectionné au Festival International du Film d'Art.
  • En 1995, Entrer chez l'Autre obtient le prix de l'innovation au Salon International Médico-Professionnel.
  • En 2003, La Marseillaise obtient le prix "très d'esprit" du Très court international film festival[3]
  • En 2005, Le Virtuose remporte le grand prix du mobilefilmfestival[4].
  • En 2013, le poème On m'a volé mes vers remporte le grand prix de la Matinale de la Short Edition ; publié à la FNAC[10], (ISBN 9791091283090)

Liens externes

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Références

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Catégorie:Naissance à Marseille Catégorie:Naissance en avril 1969 Catégorie:Réalisatrice française de cinéma Catégorie:Productrice française de cinéma