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Prises de position modifier

Artistiques modifier

« Le vrai combat c'est le rock contre le jazz » modifier

En septembre 1984, dans l'émission de Michel Polac, Droit de réponse, diffusée sur TF1, Marc-Édouard Nabe s'en prend au rock, considérant que ce genre musical bloque l'accès et la découverte du jazz[1]. En février 1985, dans Apostrophes, présentée par Bernard Pivot sur Antenne 2, il accuse « toute cette saloperie de musique pourrie de rock » qui a écœuré Thelonious Monk au point de ne plus jouer[2]. Dans Au régal des vermines (1985), il consacre de nombreuses pages au jazz, aux jazzmen et au swing, évoquant les figures de Monk[3], d'Ornette Coleman, de Charlie Parker ou de Miles Davis[4]. En 1992, dans Rideau, son pamphlet anti-médiatique, il écrit : « En dehors même de l'insulte permanente que le rock lance au jazz, j'en veux à cette peste musicale d'avoir contaminé toute la planète de ce romantisme infantile qui la caractérise »[5]. Dans le film, Nabologie du terrorisme, tourné et diffusé en novembre 2015, l'écrivain poursuit sa diatribe anti-rock en s'en prenant au groupe qui a joué au Bataclan le soir des attentats du 13 novembre, Eagles of Death Metal[6].

Sa passion pour le jazz a donné trois livres entièrement consacré à une personnalité du jazz : L'Âme de Billie Holiday (1986), La Marseillaise (1989, sur Albert Ayler), Nuage (1993, sur Django Reinhardt).

Contre l'édition modifier

Dans Au régal des vermines, Marc-Édouard Nabe écrit que les éditeurs sont des « gardiens de cimetières » ne s'intéressant qu'aux morts[7]. En 2010, il monte son système éditorial, qu'il nomme « anti-édition », pour publier lui-même ses livres, sans maison d'édition.

Contre l'art contemporain modifier

Dans L'Homme qui arrêta d'écrire (2010), une scène entière se passe dans une exposition d'art contemporain, au Palais de Tokyo[8]. Au cours de sa visite aux côtés de ses amis, le narrateur découvre les œuvres qu'il juge faible comparé à la peinture et à la sculpture de l'art moderne : « Les artistes contemporains produisent des œuvres d'art qu'on ne peut pas juger puisqu'ils se sont positionnés exprès de hors de tous les critères qui ont prévalu, disons des icônes de Byzance jusqu'aux graffitis de Jean-Michel Basquiat »[9]. La question de la côté des artistes contemporains est également dénoncée à travers leurs liens avec leurs mécènes, dont François Pinault ou Bernard Arnault. Pour le narrateur, la faiblesse de certaines œuvres contemporains passe par le besoin d'être installé dans un lieu spécifique, comme le homard en aluminium de Jeff Koons suspendu au-dessus du trône de Louis XIV au Château de Versailles. La figure de Marcel Duchamp est défendue par le narrateur, qui regrette qu'elle soit devenue la référence de nombreux artistes contemporains : « Ils se croient les héritiers de Duchamp, mais ils le sont de Boronali, c'est-à-dire de l'imposture montée en 1910 par Frédé, le patron du Lapin agile, qui avait fait “peindre” par la queue de son âne un tableau Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique pour scandaliser le Salon des indépendants ».

En septembre 2010, à l'occasion de l'installation de Takashi Murakami au Château de Versailles, Marc-Édouard Nabe est invité par Frédéric Taddeï dans son émission Ce soir (ou jamais !), diffusée sur France 3[10]. Il reprend ses critiques contre les installations d'art contemporain au Château de Versailles, face à Jean-Jacques Aillagon, président de l'établissement public du musée et du domaine de Versailles[11]. Il dénonce la promotion d'artistes bénéficiant du mécénat de François Pinault (Jeff Koons, Takashi Murakami et Xavier Veilhan) dans le but de faire monter leur côte sur le marché de l'art. Plus largement, il reproche à l'art contemporain de ne plus travailler la matière. Pour l'écrivain, le Cloaca de Wim Delvoye est symbolique de l'art contemporain : « on a gavé des soi-disant artistes, qui ne sont que des machines, [...] d'art moderne, à la fois de Renoir, de Van Gogh, de Gauguin, jusqu'à l'indigestion, et tout ce qu'ils ont réussi à en restituer [...], c'est de la merde. »

En juillet 2016, dans la galerie qu'il occupe rue Frédéric Sauton, à Paris, il expose ses « vieux vêtements », pour piéger ses lecteurs « fétichistes » et se moquer de l'art contemporain, puisque les « œuvres » sont vendues entre 0,5 et 6 euros[12].

Philosophiques modifier

Contre le révisionnisme et le conspirationnisme modifier

En janvier 2014, Marc-Édouard Nabe annonce dans Ce soir (ou jamais !) la sortie d'un livre de mille pages sur le conspirationnisme. L'émission est l'occasion pour l'écrivain de s'en prendre à Dieudonné et à Alain Soral, ainsi qu'aux théories conspirationnismes qu'ils véhiculent. Son combat contre le révisionnisme se lit déjà dans Inch'Allah, troisième tome de son Journal intime, à la journée du 24 avril 1987, dans lequel il s'en prend notamment à Robert Faurisson[13] : « Qu'il y ait des points obscurs dans le déroulement de la Shoah, c'est l'avis même de certains Juifs insoupçonnables, mais ça n'empêchera jamais le concept même de révisionnisme d'être toujours complètement con ». Néanmoins, Alain Soral fréquente Nabe entre 2004 et 2010, avant de publier un article contre lui dans le magazine Flash, dirigé par Jean-Émile Néaumet[14].

Son trentième livre, Les Porcs 1, traite de la vérité et de sa déformation par le complotisme. Il ne s'attaque pas uniquement aux théories du complot, mais aussi aux approximations d'où qu'elles viennent[15].

En mars 2012, il est interrogé par Hicham Hamza pour le site Oumma.com sur le complotisme, qu'il traite de « maladie mentale »[16]. Durant l'entretien, il analyse des théories du complot (sur Ben Laden, sur le 11-Septembre, sur le conflit israélo-palestinien, sur Mohammed Merah) qu'il critique, preuves à l'appui.

Politiques modifier

Contre Israël modifier

La réputation de Marc-Édouard Nabe lui vient davantage d'un passage télévisé pour un livre, Au régal des vermines, que pour le livre lui-même. C'est pour sa prestation dans Apostrophes, le 15 février 1985, qu'une réputation d'antisémitisme lui a été attribué, notamment par Georges-Marc Benamou venu le frapper hors antenne[17]. Au printemps 1995, la revue Les Écrits de l'image publie un dialogue entre Marc-Édouard Nabe, Jackie Berroyer, Hector Obalk, Frédéric Taddeï et Stéphane Zagdanksi qui tous les cinq regardent et analysent l'émission dix ans après[18]. Au cours de sa carrière, cette « casserole » dApostrophes est rappelée dans les entretiens avec l'écrivain[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29] ou dans les critiques de ses livres[30],[31],[32],[33],[34],,,,,,,,,,,,,,. Le 17 octobre 2006, Gérard Miller, dans l'émission animée par Laurent Ruquier, On a tout essayé, diffusée sur France 2, reprend l'accusation à son compte en lisant un texte comprenant un montage d'extraits de citations tronquées dAu régal des vermines[35]. Le 10 janvier 2014, après le passage de l'écrivain dans l'émission Ce soir (ou jamais !), Émilie Frêche interpelle Frédéric Taddeï en lui reprochant d'avoir invité un écrivain « qui n'a même plus d'éditeur, tellement ses pages sont antisémites »[36].


Marc-Édouard Nabe présente davantage comme un antisioniste. Dans Au régal des vermines, il s'attaque à Israël et au conflit israélo-palestinien : « Israël est une erreur historique irréparable puisque Jésus lui-même avait considéré les Juifs comme apatride. Tout est là. C'est un peu gros que l'ONU ait renvoyé les condamnés du christianisme sur les lieux de leurs crimes. Cet Exodus est hitchcokien ! Comment supporter que le monde soit à feu et à sang pour trois millions de Juifs qui, sous prétexte que leurs ancêtres étaient là avant tout le monde, bafouent le blocus, occupent la Jordanie et colonisent un peuple sans intérêt. Ce n'est pas parce qu'ils avaient bénéficié de la civilisation occidentale pour y avoir vécu et habité et même parfois l'avoir dépassée qu'un désert doit se transformer soudain en terrain de chasse pour Palestiniens »[37].

Pro-arabe, il se définit comme anti-colonialiste, dans la lignée de Jean Genet, Jacques Verges ou Siné[38]. Dans Inch'Allah (1996), il reproduit le discours prononcé par Georges Ibrahim Abdallah lors de son procès le 23 février 1987[39]. En 2004, il consacre plusieurs articles au conflit israélo-palestinien dans son recueil J'enfonce le clou, dont le texte « Toute l'histoire d'Israël sur une seule page »[40]. En décembre 2014, il publie le premier numéro de sa revue, Patience, consacré sur 80 pages à l'émergence et au fonctionnement de l'État islamique[41]. En août, il publie le second numéro, sur les attentats de janvier 2015, dans lequel il reproduit les échanges de Chérif Kouachi avec un journaliste de BFM TV et avec les otages de l'Hyper Casher, captés par le même média[42]. Dans le même numéro, il analyse les numéro de Charlie Hebdo du 1er juillet 1992 au 7 janvier 2015 pour démontrer le parti-pris anti-arabe de l'hebdomadaire satirique[43],[44].

Contre le communautarisme modifier

Extraits du Régal ; carnaval des enculés

Il critique ce qu'il perçoit comme une forme de communautarisme juif dans son roman consacré à l'affaire du Sofitel de New-York, L'Enculé (2011). Le personnage d'Anne Sinclair, femme de Dominique Strauss-Kahn, y est décrite comme une partisane d'Israël entourée que de Juifs et obsédée par la Shoah[45].

Notes et références modifier

  1. Michel Polac, Droit de réponse, TF1, 24 septembre 1984
  2. Bernard Pivot, Apostrophes, Antenne 2, 15 février 1985
  3. « Au Régal des vermines sur France Culture ! Merci Monk ! – Nabe's News », sur www.nabesnews.com (consulté le )
  4. Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, Paris, auto-édité, , 304 p. (ISBN 9782953487923), « Le swing des choses », p. 51-93
  5. Marc-Édouard Nabe, Rideau, Éditions du Rocher, , 252 p. (ISBN 2268013111), chap. XXIII, p. 117
  6. Éclats de Nabe, « Nabologie du terrorisme », (consulté le )
  7. Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, Paris, auto-édité, , 304 p. (ISBN 9782953487923), « L'impubliable », p. 17
  8. Marc-Édouard Nabe, L'Homme qui arrêta d'écrire, Paris, auto-édité, , 695 p. (ISBN 9782953487909), p. 152-184
  9. Marc-Édouard Nabe, L'Homme qui arrêta d'écrire, Paris, auto-édité, , 695 p. (ISBN 9782953487909), p. 158
  10. Frédéric Taddeï, Ce soir (ou jamais !), France 3, 27 septembre 2010
  11. TheRatgemini, « Marc-Edouard Nabe : Murakami à Versailles », (consulté le )
  12. David de Lavaur, « Le peuple chiffonnier », Marianne,‎ , p. 80
  13. Marc-Édouard Nabe, Inch'Allah, Paris, Éditions du Rocher, (ISBN 2268022978), p. 2100-2103
  14. Alain Soral, « Marc-Édouard Nabe, un snob », Flash, no 51,‎
  15. Rounga, « Les Porcs , de Marc-Édouard Nabe : la vengeance d'un homme seul », AgoraVox,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Hicham Hamza, « “Le complotisme est une maladie mentale” : entretien avec Marc-Édouard Nabe », Oumma.com,‎ (lire en ligne)
  17. Georges-Marc Benamou, « Pourquoi j'ai bondi... », Le Quotidien de Paris,‎ , p. 18
  18. Emmanuel Leclerc, « Apostrophes now », Les Écrits de l'image, no 6,‎  :

    « Je sais que je viens de me suicider, mais je ne sais même plus comment. Avec une corde, du cyanure, un revolver ? Avec un peu d'habileté, j'aurais pu m'en sortir. J'étais à la fois trop innocent et trop coupable. Ça ne tient vraiment pas à grand-chose... Dix ans d'ostracisme pour trois phrases à côté, c'est cher payé, mais je ne regrette rien. »

  19. Bernard Pivot, Apostrophes, Antenne 2, 8 janvier 1988
  20. Antoine Spire, Les Voix du silence, France-Culture, 24 février 1988
  21. Thierry Ardisson, Lunettes noires pour nuits blanches, Antenne 2, 4 décembre 1989
  22. Pierre Assouline, RTL-Lire, RTL, 15 juin 1991
  23. Philippe Lesaulnier, Polyptyque, RTBF, 31 mars 1995
  24. Pierre Bouteiller, Quoi qu'il en soit, France Inter, 26 novembre 1996
  25. Jamel Debbouze, Le Cas X, Radio Nova, 23 février 1998
  26. Thierry Ardisson, Rive-Droite, Rive-Gauche, Paris Première, mars 1998
  27. Jacques Chancel, Figure de Proue, France Inter, 31 janvier 1999
  28. Thierry Ardisson, Tout le monde en parle, France 2, 17 novembre 2001
  29. Guillaume Durand, Campus, France 2, 27 janvier 2006
  30. Patrick Delbourg, « Le dernier Nabe... barbe », L'Événement du Jeudi,‎
  31. Jérôme Leroy, « La cote des auteurs », Le Quotidien de Paris,‎
  32. François Nourissier, « Nabe : la “Diarrhée infernale” », Le Figaro Magazine,‎
  33. Frédéric Taddeï, « Ils montent hors du système », Actuel,‎
  34. Jean-Louis Kuffer, « Marc-Edouard Nabe zigzague entre le pire et le meilleur », La Tribune de Genève,‎
  35. Laurent Ruquier, On a tout essayé, France 2, 17 octobre 2006
  36. Frédéric Taddeï, Ce soir (ou jamais !), France 2, 10 janvier 2014
  37. Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, Paris, auto-édité, , 304 p. (ISBN 9782953487923), p. 162-163
  38. Éclats de Nabe, « Regarde toutes les flèches qu’ils m’ont envoyées, tes frères… », (consulté le )
  39. Marc-Édouard Nabe, Inch'Allah, Éditions du Rocher, , 962 p. (ISBN 2268022978), p. 2030-2032
  40. Marc-Édouard Nabe, J'enfonce le clou, Éditions du Rocher, , 343 p. (ISBN 2268052559), chap. 18 (« Toute l'histoire d'Israël sur une seule page »), p. 221
  41. David Doucet, « Avant la sortie de son livre contre Soral et Dieudonné, Nabe sort un magazine », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  42. Marc-Édouard Nabe, Patience 2, Paris, auto-édité, , 152 p., p. 33-37
  43. Marc-Édouard Nabe, Patience 2, Paris, auto-édité, , 152 p., chap. 15 (« Charlie blaireaux »), p. 48-89
  44. Éclats de Nabe, « "C'était pas à moi de faire la chronologie de Charlie Hebdo !" », (consulté le )
  45. Éric Naulleau, « Ça balance à Paris », sur Paris Première,