Science et Vie

magazine mensuel français de vulgarisation technique et scientifique
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Science et Vie (Science & Vie selon la graphie de la couverture) est un magazine mensuel français de vulgarisation scientifique créé en 1913.

Science et Vie
Image illustrative de l’article Science et Vie

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Mensuelle
Genre Vulgarisation scientifique
Prix au numéro 4,90 
Diffusion 139 159 ex. (2023)
Date de fondation 1913 (il y a 111 ans)
Ville d’édition Montrouge

Propriétaire Reworld Media
Directeur de la rédaction Karine Zagaroli
Rédacteur en chef Thomas Cavaillé-Fol
ISSN 0036-8369
Site web www.science-et-vie.com

En 2021, il est acheté par Reworld Media. Son achat provoque une importante polémique, le groupe Reworld étant accusé d'avoir comme modèle économique la production de buzz pour faire du clic[1],[2],[3]. Il entraîne le départ collectif de la rédaction de Science et Vie qui lance le magazine scientifique Epsiloon.

Histoire

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Couverture du premier numéro : les aciéries françaises sous le regard de l'Armée ().
 
Couverture du no 52 : La Sirène, voiture flottante conçue par un ingénieur américain ().

Le magazine Science et Vie est lancé le sous le nom de La Science et la Vie par Paul Dupuy, fils de Jean Dupuy, ancien ministre, député et directeur du quotidien Le Petit Parisien. Ayant découvert aux États-Unis des magazines consacrés à la vulgarisation scientifique tels que Popular Science et Popular Mechanics, Paul Dupuy décide de créer en France un périodique scientifique similaire au format magazine visant le grand public. Son objectif est alors de mettre à la portée de tous les découvertes scientifiques de l'époque. Les articles, auxquels participent quelques personnalités scientifiques (Guillaume Bigourdan, membre de l'Institut de France, et Gabriel Lippmann, prix Nobel de physique en 1908, dès le premier numéro, puis Jean-Henri Fabre, de l'Académie française, Edmond Perrier, directeur du Muséum national d'histoire naturelle et président de l'Académie des sciences, et Jean Perrin, futur prix Nobel de physique, dans les deux numéros suivants) sont rédigés dans un style simple, abondamment illustrés, et abordent plusieurs sujets (électricité, physique, médecine, astronomieetc.)[4].

Le magazine paraît à un rythme mensuel, comprend 144 pages, est imprimé en noir et blanc avec de nombreuses photos, sous une couverture dessinée en couleur, et est vendu un franc : il connaît rapidement un grand succès, atteignant cent mille exemplaires. Certains numéros doivent même être réédités pour faire face à la demande. La rédaction publie alors une annonce pour inciter des scientifiques à collaborer à La Science et la Vie, qui compte déjà cinq mille abonnés. À l'aube de la Première Guerre mondiale, son tirage passe à cent cinquante mille exemplaires.

Durant les deux périodes de guerre, le magazine doit s'interrompre : d'abord en , puis reprend normalement son tirage ; il n'y a pas de numéro daté et . C'est à partir de qu'il prend son titre actuel, Science et Vie. Coïncidence symbolique mais fortuite, son millième numéro est paru le [4].

En , le magazine publie un premier numéro hors-série consacré à l'« artillerie atomique »[5]. Au fil du temps, ces hors-série thématiques deviennent trimestriels.

Le magazine est à l'origine de la rubrique « Blurg », acronyme de « baliverne lamentable à l'usage réservé des gogos », utilisée dans ses articles entre les années 1970 et les années 1990, pour stigmatiser des théories faussement scientifiques. L'homéopathie, la numérologie, la fusion froide, la mémoire de l'eau ainsi que certains aspects « New Age » prétendument dérivés de la psychanalyse ont, par exemple, été visées par cette expression[6].

Changement de propriétaire

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Édité à l'origine par le groupe Excelsior Publications, Science & Vie fait partie des titres rachetés par le groupe britannique Emap Plc en 2003. À partir de , le magazine est édité par le groupe Mondadori France, filiale du groupe de presse italien Arnoldo Mondadori Editore, propriété de Silvio Berlusconi via la Fininvest. La filiale française édite toutes les éditions thématiques. Son slogan est ainsi formulé : « Les questions de la Vie, les réponses de la Science »[4]. Le , Mondadori France est racheté par le groupe de média Reworld Media[7],[8].

Un an après son rachat par Reworld Media, la rédaction de Science et Vie, qui a perdu dix de ses vingt-neuf journalistes[8] dans le cadre de la clause de cession, s'inquiète de son indépendance et de l'absence de moyens alloués par la nouvelle gouvernance[9]. Des contenus mis en ligne sur le site web du magazine sans le consentement de la rédaction en chef ni de la direction de la rédaction ont mis le feu aux poudres et ont incité la Société des journalistes (SDJ) à tirer la sonnette d'alarme[10]. Une démission collective de la rédaction n'est pas à exclure[11].

À la suite du départ de son directeur et aux nombreuses inquiétudes qui en découlent, la rédaction vote le une grève illimitée[12],[8]. Elle reproche à Reworld de ne pas tenir sa promesse de recrutement de nouveaux salariés et de recourir à des « chargés de contenu » dont les productions éditoriales sont publiées, sur le site web de Science et Vie, sans le contrôle de la rédaction[8]. Le , la société des journalistes du mensuel vote une motion de défiance à l’encontre de Karine Zagaroli, la directrice des rédactions qui vient de remplacer Hervé Poirier[13]. Le , une tribune signée par plusieurs centaines d'universitaires est publiée dans Le Monde afin de dénoncer la qualité du contenu scientifique diffusé par le site internet de Science et Vie ainsi que la fuite de ses journalistes[14].

En , neuf journalistes du titre démissionnent. Il s'agit de cinq titulaires (une rédactrice, deux rédacteurs en chef adjoints, un chef de service, et un secrétaire de rédaction), le rédacteur en chef des hors-séries ainsi que trois pigistes[15]. Huit titulaires et un unique journaliste scientifique demeurent à Science et Vie[16],[17],[18],[19],[20]. Seul un journaliste écrivant, promu rédacteur en chef adjoint, a choisi de rester, au côté d’un rédacteur en chef nommé en , Philippe Bourbeillon[16].

Lancement du magazine concurrent Epsiloon

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Estimant que Science et Vie « n’a plus les moyens d’être à la hauteur de l’exigence légitime des lecteurs », les neuf journalistes démissionnaires organisent le financement participatif[21] d'un nouveau mensuel scientifique, Epsiloon, dont le rédacteur en chef est Hervé Poirier[22]. Le premier numéro est publié le [21] et est édité par le groupe Unique Heritage Media, qui fait le choix d'un financement reposant à 93 % sur les lecteurs[23].

Revues rattachées

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Le groupe Excelsior Publications et les éditeurs suivants ont décliné le magazine sur d'autres thèmes[24] :

  • 1983 - 2010 : Science et Vie micro (SVM) ;
  • 1984 - 1992 : Science et Vie Économie[25] ;
  • 1988 - 2011 : SVM Mac – déclinaison pour Mac de SVM ;
  • 1989 : Science et Vie junior, leader de la presse scientifique dédiée aux adolescents (13–19 ans), 166 450 exemplaires, 1 073 000 lecteurs en 2012 ;
  • 1991 : Les Cahiers de Science et Vie, 64 358 exemplaires en 2012 ;
  • début des années 1990 : Science et Vie High Tech ;
  • 1995 - 1997 : SVM Multimédia, 120 000 exemplaires ;
  • 1999 : Science et Vie Découvertes, dédié aux plus jeunes (7–13 ans), 58 654 exemplaires, 822 000 lecteurs en 2012 ;
  • 2011 : Science et Vie Guerres et Histoire, 45 000 exemplaires en 2012 ;
  • 2012 : Skypix1re application sur l'astronomie ;
  • 2013 : Science et Vie Kids1er iMag sur iPad.
  • 2015 : Science & Vie TV, exploitée par Mediawan Thematics

Formule

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Après avoir contribué à populariser les découvertes scientifiques, Science et Vie s'est engagé, à partir des années 1960, dans la lutte contre les pseudo-sciences, les dérives de l'astrologie et les théories liées au paranormal. Le magazine a notamment été parmi les premiers à critiquer les recherches sur la mémoire de l'eau.

Néanmoins, au milieu des années 2000, Jean-Paul Krivine[26] ou Monique Bertaud[27], du magazine Science et pseudo-sciences, ont reproché au magazine de laisser trop de place aux thèmes de la religion et du paranormal.

Diffusion

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Diffusion payée de Science et Vie par mois[28],[24] :

Diffusion 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2022 2023
France seule 289 906 313 570 317 608 308 110 294 057 290 955 280 929 278 256 275 301 275 876 282 048 287 451 288 765 273 472 263 748 263 255 138 797 130 124
France + étranger 373 670 362 021 350 225 347 390 338 140 333 687 326 912 326 893 332 631 336 489 335 226 315 097 302 805 299 512 149 626 139 159

Notes et références

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  1. Maxime Tellier, « Profit à court terme versus information : le contre-exemple de Science et Vie », sur Radio France,
  2. « QUAND REWORLD MEDIA SACRIFIE « SCIENCE & VIE » POUR QUELQUES EUROS DE PLUS », sur Un bout des médias
  3. Sandrine Cassini et Aude Dassonville, « Reworld Media, ou la vision d’une presse sans journalistes », sur Le Monde,
  4. a b et c « Le magazine Science & Vie, 100 ans et toujours bien vivant », Le Parisien, .
  5. Science&Vie hors-série no 1 (voir archive).
  6. Matthieu Villiers, rédacteur en chef de Science et Vie, dans « Les 100 ans de Science et Vie » sur France Culture, , 37 min 30 s.
  7. AFP, « Reworld finalise l'acquisition de Mondadori France », sur Challenges, (consulté le ).
  8. a b c et d Louis Nadeau, « "Ce n'est qu'un cessez-le-feu" : face à Reworld, la rédaction de "Science & Vie" suspend la grève sans désarmer », Marianne, (consulté le ).
  9. AFP, « Science et Vie (Reworld Media) : la rédaction inquiète pour son indépendance », CB News (consulté le ).
  10. AFP, « La rédaction de «Science et Vie» inquiète pour son indépendance », Le Figaro, (consulté le ).
  11. Robin Andraca, « À «Science & Vie», la menace d'une démission collective de la rédaction », Libération, (consulté le ).
  12. Robin Andraca, « À «Science & Vie», grève illimitée et départ du directeur de la rédaction », Libération, (consulté le ).
  13. « La rédaction de « Science & Vie » défie sa direction », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Parce que l’information n’est pas un contenu comme les autres, sauvons "Science & Vie" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Communiqué de presse de la Société des journalistes de Science & Vie, .
  16. a et b Aude Dassonville, « L’hémorragie de journalistes se poursuit à « Science & Vie » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  17. Sonia Devillers, « Hervé Poirier et Mathilde Fontez : quel avenir pour Science & Vie ? », L'Instant M, France Inter, .
  18. L'Obs avec AFP, « La quasi-totalité des rédacteurs de « Science et Vie » démissionne », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  19. « L’hémorragie de journalistes se poursuit à « Science & Vie » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « La rédaction de « Science & Vie » se vide de ses journalistes », sur Les Échos, (consulté le ).
  21. a et b « Epsiloon : le nouveau magazine scientifique des anciens journalistes de Science et Vie », sur France Culture (consulté le ).
  22. « Les anciens journalistes de « Science & Vie » lancent un nouveau magazine scientifique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Xavier Demagny, « On a feuilleté Epsiloon, le nouveau magazine scientifique monté par les anciens de Science & Vie », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  24. a et b « Numéro spécial de 100 ans de Science & Vie », Site officiel, .
  25. « « Science et Vie Economie » arrête sa parution », Les Échos, .
  26. Jean-Paul Krivine, « La revue Science & Vie envahie par le paranormal et la religion », Association française pour l'information scientifique (AFIS), .
  27. Monique Bertaud, « Science & Vie et Dieu. La pensée pauvre, pauvres de nous. », Association française pour l'information scientifique (AFIS), .
  28. Science & Vie Sur le site de l'OJD

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Luc Boltanski et Pascale Maldidier, La Vulgarisation scientifique et son public — une enquête sur Science & Vie, Paris, Centre de sociologie et de la culture, 1977, ronéotypé, 176 p.

Articles connexes

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Liens externes

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