Saint-Mesmin (Aube)

commune française du département de l'Aube

Saint-Mesmin
Saint-Mesmin (Aube)
L'église Saint-Pierre-aux-Liens.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Aube
Arrondissement Nogent-sur-Seine
Intercommunalité Communauté de communes Seine et Aube
Maire
Mandat
Patrice Masson
2020-2026
Code postal 10280
Code commune 10353
Démographie
Gentilé Simates
Population
municipale
898 hab. (2021 en augmentation de 8,06 % par rapport à 2015)
Densité 56 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 26′ 41″ nord, 3° 55′ 35″ est
Superficie 16,15 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Troyes
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Creney-près-Troyes
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Saint-Mesmin
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Saint-Mesmin
Géolocalisation sur la carte : Aube
Voir sur la carte topographique de l'Aube
Saint-Mesmin
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Voir sur la carte administrative du Grand Est
Saint-Mesmin

Saint-Mesmin est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.

Géographie modifier

Le hameau de Courlanges est rattaché à Saint-Mesmin.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 690 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Troyes-Barberey », sur la commune de Barberey-Saint-Sulpice à 14 km à vol d'oiseau[3], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 644,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Saint-Mesmin est une commune rurale[Note 2],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Troyes, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (81,8 %), zones agricoles hétérogènes (7,4 %), forêts (5,7 %), zones urbanisées (4,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire modifier

Anciennement Broli ou Brolium (nom courant, qui signifie bois = breuil), le village devrait son nom au diacre Sanctus Memorieus[14] - également orthographié Nemorius[15] - qui y serait mort martyr. D'après les Œuvres Inédites de Pierre Jean Grosley il existerait une succincte Vie de saint Mémin, diacre qui aurait été envoyé par Loup, évêque de Troyes, « revêtu des habits de son ordre, et portant le texte de l'évangile, accompagné de sept jeunes clercs, avec la croix à leur tête, au devant du détachement qu'envoyait Attila à son arrivée de Metz, pour soumettre la ville de Troyes à son obéissance et s'y assurer le passage de la Seine alors réunie en un seul lit » en .

Grosley rapporte dans le premier volume de ses éphémérides une version de la mort de Memorius qui comporte la mort d'un général hun : « les rayons du soleil, qui donnaient sur les textes (évangiles), frappèrent, par réverbération, les yeux d'un cheval, monté par un des Généraux de l'armée, parent d'Attila : ce cheval s'emporta et renversa son maître qui fut tué. Attila, furieux de cet accident, s'écria que ces gens-là étaient des magiciens, et il ordonna leur mort : on les arrêta, et ils furent égorgés sur le bord du grand chemin »[16].

« At il le extracto gladio amputavit caput ejus (Memorii) » dit un manuscrit latin du président Bouhier à la bibliothèque de Dijon cité par Gustave Lapérouse[17], c'est-à-dire qu'il fut décapité.

Dans une série d'articles publiés dans L'Est Eclair dans les années 1950, un historien local a accrédité l'existence d'un campement de Huns à la limite de Vallant Saint Georges, lieu-dit Fonds du Pilori et le Tomini, où aurait été inhumé un personnage important, (« avec son épée d'or » d'après la tradition locale) même si l'hypothèse du passage d'Attila par Saint-Mesmin ne cadre pas avec ses déplacements connus[18]. Selon d'autres, ce même camp aurait été celui du général romain Aetius.

Jean Charles Courtalon-Delaistre donne la version la plus compliquée et détaillée de la mort de Mémorius, il y accomplit notamment un miracle, et fait dire à Attila que Memorius était un vieillard lors des faits[19].

Il aurait été décapité à un lieu autrefois marqué par une chapelle, à l'est du village, entre la Seine et la route de Rilly-Sainte-Syre. saint Mesmin serait un saint céphalophore : après sa mort Memorius auraient ramassé sa tête et marché jusqu'à l'actuelle église du village où sont ses reliques. Sous les noms de saint Memor[20] jusqu'à la Renaissance, ou Mémier[21], il existait une crypte où reposaient les reliques de saint Mesmin, et qui fut un lieu de pèlerinage, spécialement le , date à laquelle le Martyrologe romain fait mention du martyre de Memorius.

Gustave Lapérouse[22] donne une version différente :

« ...les reliques de Memorius et de ses compagnons, retirées, depuis, de la Seine où on les avait jetées, furent pieusement recueillies par les soins de saint Loup, dans des cercueils de pierre, et déposées dans une chapelle, sur le lieu même de leur martyre, qui est devenu le village de Saint-Mesmin.

L'emplacement de cet événement mémorable est encore marqué par les ruines de la Chapelatte, qui ne forment plus aujourd'hui qu'un tertre gazonné, surmonté d'une croix, au sud de Saint-Mesmin, à peu de distance de la Seine. Plus tard, sans que la tradition donne de ce déplacement une autre cause qu'une cause superstitieuse, et peut-être pour les mettre à l'abri de toute inondation, on a transféré les corps de ces saints martyrs dans une autre chapelle située à l'ouest du village, près de la station actuelle du chemin de fer ; cette chapelle a elle-même été détruite. Les tombes qui avaient renfermé les reliques de Saint Mesmin et de ses compagnons sont restées alors enfouies sous les décombres de la crypte où les pèlerins venaient les vénérer, et d'où il conviendrait de les dégager pour les rendre à la piété et à la reconnaissance publiques. »

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1949 1995 Hubert Clercy[23] SFIO-PS Employé SNCF
mars 1995 2002 Pierre Bernard[23]    
2014 2020 Jean-Michel Clercy[23]    
Avril 2020 En cours Patrice Masson
élu pour le mandat 2020-2026 [24]
  Retraité Fonction publique
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].

En 2021, la commune comptait 898 habitants[Note 4], en augmentation de 8,06 % par rapport à 2015 (Aube : +0,74 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
428339474496567626598608630
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
658651517588576553549545518
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
505503516513538582588639674
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
699679655919924839845830887
2014 2019 2021 - - - - - -
842886898------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
Histogramme de l'évolution démographique

L'inventaire sommaire des archives départementales pour l'Aube[29], par M. d'Arbois de Jubainville, donne quelques indications concernant :

- le XVIIe et XVIIIe siècles « Rôles de la taille de la communauté de Saint-Mesmin et Courlanges (Aube). - En 1677 ... nombre des contribuables, 58 ; En 1769, ..nombre des taillables, 103, dont 89 habitants.. »

« États statistiques, etc., des habitants de la communauté de Saint-Mesmin et Courlanges (Aube). - En 1787, 26 fabricants de bas possédant 30 métiers ; 30 femmes et filles occupées à la filature du coton ; 1.. - En 1788, 69 feux à Saint-Mesmin, 32 à Courlanges ; un petit château servant de ferme.. »

Lieux et monuments modifier

Personnalités liées à la commune modifier

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Saint-Mesmin et Barberey-Saint-Sulpice », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Troyes-Barberey », sur la commune de Barberey-Saint-Sulpice - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Troyes-Barberey », sur la commune de Barberey-Saint-Sulpice - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et diocèse de Troyes (lire en ligne), p. 215
  15. Book of the Saints, Kessinger Publishing, (ISBN 978-0-7661-7269-2)
  16. Pierre Jean Grosley, Éphémérides de P.J. Grosley, vol. 1, (lire en ligne), p. 203
  17. Gustave Lapérouse, Etude sur le lieu de la défaite d'Attila dans les plaines de Champagne, Nabu Express, (lire en ligne)
  18. Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, vol. 18 et 19, (lire en ligne)
  19. Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et diocèse de Troyes (lire en ligne), p. 68
  20. Antoine-Henri-François Corrard de Bréban, Recherches sur l'établissement et l'exercice de l'imprimerie à Troyes, contenant la nomenclature des imprimeurs de cette ville, depuis la fin du XVe siècle jusqu'à 1789, et des notices sur leurs productions les plus remarquables, (lire en ligne), p. 51
  21. Alexandre Clément Boitel, Recherches historiques, archéologiques et statistiques sur Esternay, son château et les communes du canton (lire en ligne)
  22. Gustave Lapérouse, Étude sur le lieu de la défaite d'Attila dans les plaines de Champagne, (lire en ligne), p. 42
  23. a b et c Site officiel de la préfecture de l‘Aube
  24. https://reader.cafeyn.co/fr/1927222/21598181
  25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  29. M. d'Arbois de Jubainville, Inventaire-sommaire des archives départementales (lire en ligne)

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :