Philippe Cochet

homme politique français

Philippe Cochet
Illustration.
Fonctions
Conseiller métropolitain de Lyon
En fonction depuis le
(9 ans, 3 mois et 23 jours)
Réélection 28 juin 2020
Président Gérard Collomb
David Kimelfeld
Bruno Bernard
Groupe politique LR (président)
Maire de Caluire-et-Cuire
En fonction depuis le
(16 ans, 1 mois et 8 jours)
Élection 9 mars 2008
Réélection 23 mars 2014
15 mars 2020
Prédécesseur Alain Jeannot
Député français

(15 ans et 1 jour)
Élection 16 juin 2002
Réélection 10 juin 2007
17 juin 2012
Circonscription 5e du Rhône
Législature XIIe, XIIIe et XIVe (Cinquième République)
Groupe politique UMP (2002-2015)
LR (2015-2017)
Prédécesseur Jean Rigaud
Successeur Blandine Brocard
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Lyon 6e (France)
Nationalité Française
Parti politique UDF-PR
DL
UMP
LR
Profession Gérant de société

Philippe Cochet, né le à Lyon[1], est un homme politique français, membre du parti Les Républicains.

Il est élu pour la première fois député le , pour la XIIe législature (2002-2007), dans la cinquième circonscription du Rhône. Il fait partie du groupe UMP.

Il est réélu pour un deuxième mandat le dès le premier tour avec 55,92 % des voix, soit le meilleur score du département.

Il est élu maire de Caluire-et-Cuire en mars 2008 puis réélu en et en [2].

Lors des élections législatives de 2012, il rate de peu une réélection au premier tour, le , en obtenant 47,78 % des voix. Le suivant, il est réélu pour son troisième mandat consécutif en obtenant 61,29 % de voix, face au candidat socialiste Jacky Darne. Lors des élections législatives de 2017, il est devancé au premier tour par la candidate LREM, Blandine Brocard, (43,33 % contre 28,38 %) et battu par elle au second tour (58,19 % contre 41,81 %).

Carrière politique modifier

De 2002 à 2008 modifier

Gérant de société et militant de l'UDF, Philippe Cochet est élu pour la première fois conseiller municipal de Caluire-et-Cuire en 1989. Il sera ensuite réélu conseiller municipal en 1995 puis adjoint en 2001.

C'est en 2002 que Philippe Cochet se lance dans la bataille politique. La retraite du député sortant Jean Rigaud (député du Rhône de 1981 à 2002) attise les convoitises à droite. Alors que plusieurs prétendants se montrent intéressés, Cochet, alors membre de DL, parvient à obtenir l'investiture de la toute jeune Union pour la Majorité Présidentielle. Faisant cependant face à quatre candidatures dissidentes à droite, il rassemble sur son nom 32 % des suffrages exprimés au premier tour avant de s'imposer très largement au second tour face à son adversaire socialiste (65 % des voix).

C'est sans aucune discussion que Philippe Cochet, cette fois sortant, reçoit une nouvelle fois l'investiture de l'UMP pour les législatives de juin 2007. Il s'impose très largement dès le premier tour avec 55,92 % des suffrages exprimés devenant ainsi le député le mieux élu du département du Rhône.

En accord avec le président de la République Nicolas Sarkozy et sur proposition de Jean-Claude Gaudin, Philippe Cochet est nommé le , secrétaire général adjoint de l'UMP (no 3 national du parti) dans la direction collégiale du mouvement.

Il doit néanmoins céder sa place pour des questions de parité hommes-femmes à Nathalie Kosciusko-Morizet, le . Cochet continue cependant à siéger dans le comité directeur du l'UMP (composé de 21 membres) en devenant Délégué général à la réforme.

Élections municipales de 2008 modifier

Après avoir contraint le maire sortant, Alain Jeannot (RPR), à ne pas se représenter[3],[4], Philippe Cochet est tête d'une liste d'union de la majorité (UMP-Nouveau Centre-Parti radical) à Caluire-et-Cuire dont près du quart des membres est issu de l'équipe municipale RPR-UDF sortante. Cochet reçoit dès le début de la campagne le soutien officiel d'Alain Jeannot (RPR), maire de 1997 à 2008, et de Bernard Roger-Dalbert (UDF), maire de 1983 à 1997 et Vice-Président du Conseil Général du Rhône.

Annoncé comme le favori, Philippe Cochet remporte le scrutin dès le premier tour avec 56,23 % des voix ; loin devant la liste PS conduite par Pierre Ferraro (30,76 % des suffrages).

En refusant de collaborer au Grand Lyon avec Gérard Collomb et en critiquant les maires de droite des communes de l'Ouest Lyonnais (Monts d'Or et Val-de-Saône) qui avaient voté pour ce dernier à la présidence du Grand Lyon, il est présenté par la presse lyonnaise comme le principal opposant au maire socialiste de Lyon dans la communauté urbaine. En tant que député-maire de la quatrième ville la plus peuplée du Rhône (les trois premières villes du département étant dirigées par le PS et le PCF) et à la suite de la débâcle de Dominique Perben à Lyon, son influence au sein de la droite lyonnaise s'en trouve renforcée. Lors des élections législatives de 2017, sept maires de droite du Val-de-Saône et des Monts d’Or soutiennent son adversaire, Blandine Brocard, adjointe au maire de Saint-Germain-au-Mont-d'Or[5].

La Fédération UMP du Rhône modifier

Fin , Philippe Cochet, fort de son statut de député-maire de la première ville de droite du département, s'est déclaré dans plusieurs médias candidat à la succession de Dominique Perben à la présidence de la fédération départementale de l'UMP du Rhône.

Le , Philippe Cochet est élu délégué départemental UMP de la 5e circonscription du département. Il a officialisé le sa candidature au poste de président de la fédération de l'UMP du Rhône.

Le , Philippe Cochet est élu au poste de président de la fédération de l'UMP du Rhône dans une élection sans suspense puisqu'il en était le seul candidat (Dominique Perben le président sortant n'ayant pas souhaité se représenter). Malgré l'absence d'enjeux les grands électeurs du Rhône se sont fortement mobilisés puisque 264 des 323 délégués du conseil départemental ont participé au vote et 248 ont apporté leur soutien au nouveau président. Ses premières déclarations vont dans le sens de l'union de la droite lyonnaise, avec un appel au rassemblement adressé aux millonistes.

2009 à 2017 modifier

Politique municipale modifier

Le , il retire ses délégations à son adjointe Michèle Vianès, après qu'il a appris son appartenance au parti Debout la République[6],[7],[8].

La dette de la commune a augmenté de 183 % entre 2000 et 2012[9] et a doublé entre 2010 et 2015[3].

Politique nationale modifier

À la suite de la réunion du conseil national du , le poste de Délégué général à la réforme est supprimé de l'organigramme de l'UMP. Philippe Cochet devient membre de la commission nationale d'investitures mais perd sa place au sein du bureau politique du parti.

À la suite de l'élection de Xavier Bertrand comme secrétaire général de l'UMP, Philippe Cochet est nommé en secrétaire national chargé des grandes métropoles et de la politique de la ville.

Le il est réélu au poste de président de la fédération de l'UMP du Rhône.

En , Philippe Cochet est nommé président par intérim de la fédération de l'UMP de l'Isère à la suite de la démission de son président. Il est chargé, avec Hervé Novelli, d'organiser les élections internes de la fédération iséroise au printemps 2011.

En , le journal L'Express lui consacre un dossier, dans lequel il explique ses propos controversés de 2013 contre le mariage homosexuel[10] (« Je vous accuse, Mesdames et Messieurs de la gauche, [...] vous êtes en train d'assassiner des enfants. C'est scandaleux ! ») et déclare qu'il n'aura pas à choisir en 2017 entre son mandat de maire et celui de député, car la loi interdisant le cumul sera d'ici là abrogée, selon lui[3]. Philippe Cochet cumule les indemnités de trois mandats et emploie sa femme en tant que collaboratrice parlementaire[11], dont la réalité de l'emploi est mise en cause[12].

Il soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016. Dans le cadre de sa campagne, il est nommé orateur national chargé des collectivités territoriales.

Lors des élections législatives de 2017, il est battu par la candidate LREM (ex membre du MoDem), Blandine Brocard, (58,19 % contre 41,81 %)[13]. Le , il déclare au journal Le Progrès : « Je suis victime des élections, je suis mort certes, mais avec le drapeau Les Républicains, et ça, j'en suis fier. »[14].

Affaires judiciaires modifier

Inégalité de traitement de salaire modifier

Le , Philippe Cochet est condamné par le tribunal des Prudhommes à verser à son ancienne collaboratrice parlementaire un rappel de salaire sur trois ans, afin de faire concorder celui-ci avec la rémunération perçue par son épouse Laëtitia Cochet, également sa collaboratrice, bénéficiaire d'un salaire de 5593,03 euros brut mensuels[15]. Au total, le rappel se monte à environ 90.000 euros[16]. Ce jugement fait suite à des interrogations concernant la réalité de la charge de travail de sa femme, nées dans le contexte de l'affaire Fillon[17],[18].

Le , la condamnation de Philippe Cochet est confirmée par la Cour d’appel des Prudhommes de Lyon. Elle retient en effet que le maire de Caluire-et-Cuire s'est rendu coupable d'« inégalité de traitement » entre ses collaboratrices parlementaires, en versant à l'une d'entre elles, entre 2005 et 2017, 60 % de moins qu'à son épouse, qui occupait le même poste auprès de lui. Le montant initial de la sanction est confirmé (90 000 euros) et la cour condamne également l'édile à verser 50.000 euros supplémentaires, au titre d'une « discrimination à raison d'un lien de famille » infligée à l'intéressée[19],[20]. Son opposition au sein du Conseil municipal de Caluire-et-Cuire demande sa démission[21],[22]. Lors de la réunion du Conseil municipal en date du 13 mars 2023, Philippe Cochet dénonce ce qu'il estime être « une manœuvre politicarde » et « une démarche caniveau menée depuis cinq ans » par son opposition, déclare que cette affaire « ne concerne en rien la commune de Caluire-et-Cuire », qu'il s'agit d'un « litige prud'hommes », qu'il y a selon lui « une erreur de droit et en fait » et annonce qu'il a formé un pourvoi en cassation[23]. Il y renoncera finalement[24].

Soupçon d'emploi fictif modifier

À partir de novembre 2021, un mois après un signalement de l'association de lutte contre la corruption Anticor, Philippe Cochet est visé par une enquête du Parquet national financier pour détournement de fonds publics[24]. Le parquet décide également d'étendre ses investigations au délit de fraude pour l'obtention d'une allocation d'aide aux travailleurs privés d'emploi, à la suite des allocations-chômage perçues par sa femme en 2017 lors de la fin du mandat parlementaire de Philippe Cochet[24]. La justice soupçonne ainsi Lætitia Cochet d’avoir bénéficié d’un emploi potentiellement fictif d’attachée parlementaire de 2002 et 2017 auprès de son mari. Philippe cochet de son côté nie les accusations expliquant que sa femme a effectué « un travail dans l’ombre », notamment la « relecture des discours », la « réception, l’ouverture et le tri du courrier à la boîte postale » ou encore la « revue de presse »[25]. Le couple sera jugé en 2025 par le tribunal correctionnel de Paris[26],[27].

Synthèse des fonctions politiques modifier

Fonctions au sein de partis politiques modifier

En janvier 2013, à la suite de l’accord entre Jean-François Copé et François Fillon qui a suivi la crise politique du congrès de novembre 2012, il est nommé avec le filloniste Jérôme Chartier délégué général à l'animation du parti[28].

  • Délégué national chargé des fédérations du sud de Les républicains ()
  • Délégué général de l'UMP chargé de l'animation (-)
  • Délégué général adjoint de l'UMP chargé des fédérations ( au )
  • Secrétaire National du Mouvement Populaire (UMP) Chargé des Grandes Métropoles et Politique de la Ville ( au )
  • Délégué général de l'UMP chargé de la réforme (-)
  • Membre du comité directeur de l'UMP (depuis juillet 2007)
  • Secrétaire général adjoint de l'UMP (juillet 2007-Mars 2008)
  • Membres de la commission nationale d'investitures (depuis le )
  • Président de la fédération UMP du Rhône (depuis le )
  • Président par intérim de la fédération UMP de l'Isère ( à )
  • Délégué départemental de la 5e circonscription du Rhône (depuis le )

Fonctions électives modifier

Mandats actuels modifier

Mandats passés modifier

Notes et références modifier

  1. Archives municipales de Lyon, 6e arrondissement, tables décennales des naissances 1953-1962, cote 2E2855
  2. « Municipales : Philippe Cochet restera maire dans tous les cas », Le Progrès, (consulté le )
  3. a b et c Nicolas Barriquand, « L'ambitieux roitelet de Caluire », L'Express, no 3320,‎ , p. II (ISSN 0014-5270).
  4. « Qui est vraiment... Philippe Cochet, le combattant de Caluire », Tribune de Lyon, 6 juillet 2016.
  5. « 5e circonscription - législatives. Sept maires du Val-de-Saône et des Monts d’Or affichent leur soutien à Blandine Brocard », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  6. « Michèle Vianès saisit la justice », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  7. « Philippe Cochet, libéral mais - », sur Lyonpeople.com, (consulté le )
  8. La Rédaction, « Caluire : la boulette du premier adjoint », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  9. Dette des villes françaises : Lyon dans le top 10, Oullins et Caluire épinglées, Lyon Mag 27-9-2013.
  10. « Mariage gay : "Vous êtes en train d'assassiner des enfants" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Louis Colart, « Assemblée nationale : Philippe Cochet a embauché sa compagne », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  12. « ENQUETE FRANCEINFO. Le travail "nébuleux" de Laëtitia Cochet, assistante parlementaire et épouse de député », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. « Résultats des élections législatives 2022 à Caluire-et-Cuire 69300 », sur Le Monde.fr (consulté le )
  14. « 5e circonscription - Politique. Philippe Cochet : « Je suis mort, mais avec le drapeau Les Républicains » », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  15. Justin Boche, « Justice : les salaires disproportionnés de la femme de Philippe Cochet », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  16. Luc Peillon, « L'ex-député LR Philippe Cochet a-t-il été condamné pour avoir trop rémunéré sa femme ? », sur Libération (consulté le )
  17. « Philippe Cochet condamné par son ancienne collaboratrice moins payée que sa femme », sur Lyon Mag, (consulté le )
  18. « Philippe Cochet maire LR de Caluire-et-Cuire, devant la Cour d’Appel des Prudhommes conteste avoir favorisé son épouse », france 3 régions, 10 janvier 2023
  19. La rédaction, « Philippe Cochet condamné à 140 000 euros d'amende », sur Tribune de Lyon, (consulté le )
  20. Nathan Chaize, « Le maire de Caluire-et-Cuire, Philippe Cochet, condamné pour discrimination », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  21. « Philippe Cochet (LR) condamné: l’opposition réclame sa démission », Le Progrès, 10 mars 2023
  22. « Caluire-et-Cuire : l'opposition appelle à la démission du maire Philippe Cochet », BFM Lyon, 13 mars 2023
  23. « Compte rendu de la réunion du Conseil municipal du 13 mars 2023 », Vidéo sur le Site internet de la mairie de Caluire-et-Cuire, à 14 min 45 s (consulté le 1er avril 2023)
  24. a b et c Nathan Chaize, « Soupçon d'emploi fictif : le Parquet national financier va-t-il poursuivre Philippe Cochet ? », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  25. Lorenzo Calligarot, « Caluire-et-Cuire. Le maire Philippe Cochet jugé en 2025 pour détournement de fonds publics », Tribune de Lyon,‎ (lire en ligne)
  26. Léa Aujal, « Soupçon d’emploi fictif : Philippe Cochet, renvoyé en correctionnelle », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  27. « Métropole de Lyon. Soupçon d’emploi fictif : l'ancien député Philippe Cochet renvoyé en correctionnelle », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  28. Alexandre Lemarié, « Hortefeux, Ciotti, Morano… L’organigramme complet de la direction de l’UMP », in lemonde.fr, 15 janvier 2013.

Liens externes modifier

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