Neuville-lès-Vaucouleurs

commune française du département de la Meuse

Neuville-lès-Vaucouleurs est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.

Neuville-lès-Vaucouleurs
Neuville-lès-Vaucouleurs
Le monument aux ânes
Blason de Neuville-lès-Vaucouleurs
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Commercy
Intercommunalité Communauté de communes de Commercy - Void - Vaucouleurs
Maire
Mandat
Alain Tirlicien
2020-2026
Code postal 55140
Code commune 55381
Démographie
Gentilé Neuvillois, Neuvilloises
Population
municipale
156 hab. (2021 en diminution de 15,68 % par rapport à 2015)
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 42″ nord, 5° 40′ 25″ est
Altitude 253 m
Min. 250 m
Max. 386 m
Superficie 8,35 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Vaucouleurs
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Neuville-lès-Vaucouleurs
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Neuville-lès-Vaucouleurs
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Voir sur la carte topographique de la Meuse
Neuville-lès-Vaucouleurs
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Voir sur la carte administrative du Grand Est
Neuville-lès-Vaucouleurs

Géographie modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 892 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey à 20 km à vol d'oiseau[3], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,1 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Neuville-lès-Vaucouleurs est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (63,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,8 %), terres arables (33,3 %), prairies (23,8 %), zones agricoles hétérogènes (9,2 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Neuville, « Nova-villa » se prononce en patois Gnûville, nom déjà cité dans un diplôme de Henri II le Pieux, en 1011.

Histoire modifier

D'abord annexe de la paroisse d'Ugny-sur-Meuse, était desservie pour cause de l'éloignement, par le curé de Montigny-lès-Vaucouleurs. L'église actuelle, dédiée à saint Amand, construite en 1713 à une centaine de mètres de la première qui se situait près du pont de la Haute Meuse, fut consacrée par Mgr Claude Drouas de Boussey, évêque de Toul, en 1755. Des réparations importantes eurent lieu en 1819. Le portail et le clocher furent reconstruits en 1841.

La cure fut érigée par décret de Henri-Pons de Thiard de Bissy, évêque de Toul, le . L'église possède une chasse renfermant de nombreuses reliques authentiques, entre autres de saint Prosper et de saint Aimé, qui avaient été enchâssées dans l'autel lors de sa consécration. Toutes ces reliques, plusieurs fois reconnues, ont été vérifiées le .

Une ancienne chapelle rurale sous le vocable de Saint-Amand est depuis longtemps disparue.

Le prêtre Henri Duvaux, nommé en 1780, prêta le serment constitutionnel en 1791. Par la suite, il rétracta ce serment. Arrêté par ordre de la Société Populaire de Vaucouleurs en 1793 pour avoir dit « Tout chrétien doit verser son sang pour la religion », il fut déporté à Rochefort avec le 6e convoi de prêtres meusiens, embarqué sur le Washington. Il succomba sous les tourments qu'il endurait vers 1794/1795. Ses confrères l'enterrèrent à l'île Madame. Rappelons qu'avant 1790, Neuville appartenait au royaume de France.

L'imposant ensemble mairie-école-lavoir, construit autour d'une petite cour, fut conçu en 1848. C'est un édifice à trois corps en U qui offre une partie de symétrie et concrétise un programme ambitieux peu fréquent en Lorraine.

Le château de la Woivre, construit dans la seconde moitié du XIXe siècle, est une grosse demeure de plan rectangulaire couverte d'un toit à croupes à faible pente. Les façades principales sont ordonnancées symétriques à trois niveaux de cinq travées, soulignés par des cordons, avec travée centrale encastrée de chaînes et surmontée d'une large lucarne à fronton cintré à l'ouest et d'un fronton à l'est. Toutes les ouvertures, rectangulaires ont des clefs ornées de motif rocailles ou mascarons, seuls éléments décoratifs qui animent ces façades austères.

Le village connut un important incendie le qui a détruit 33 maisons, y compris celle du curé.

1733 et 1734 furent des années d'importantes inondations, notamment le 5 et à 7 heures du matin, l'eau a envahi l'église.

Un moulin sur la Haute Meuse, au sud du village, a subsisté jusqu'au début du XIXe siècle.

Neuville était très connu par ses brodeuses qui avaient des compétences très spéciales, dont la célébrité s'étendait au-delà du village.

De plus, Neuville possédait une fabrique de carbonate de chaux.

Un pont en pierre construit au XIXe siècle comportant cinq arches permet de franchir le canal de la Haute-Meuse afin d'accéder aux prairies de la vallée de la Meuse, ainsi qu'à l'ancienne halte du chemin de fer.

Saint Amand est le patron de la paroisse ; la fête patronale a lieu le premier dimanche après la Saint-Charles.

Il faut savoir que le canal de la Haute Meuse longe le village vers Vaucouleurs.

Les habitants se nomment les Neuvillois.

Au cours de la guerre 1914-1918, l'une des granges du village servait d'hôpital pour les ânes blessés sur le secteur de Verdun. Trois cents animaux y étaient soignés en permanence et repartaient Vers le front dès leur guérison. Ils servaient principalement à atteindre les soldats en première ligne afin de les ravitailler en subsistances ou munitions.

Entre Neuville et Vaucouleurs, au lieudit la Murière était située la fosse où étaient jetés les cadavres des animaux n'ayant pu survivre à leurs blessures .

Monsieur Raymond Boissy a marqué un témoignage de reconnaissance en élevant à Neuville, un monument en 1996, face à la mairie, à la gloire des doux petits ânes, exploités jusqu'à la mort au cours de cette guerre 1914-1918.

Il a créé l'association des Amis des Ânes. Par suite de divers passages à la radio ou à la télévision des anciens combattants de 1914-1918 lui écrivent pour lui dire l'admiration et la reconnaissance qu'ils ont pour les ânes, sans lesquels ils n'auraient pu tenir le front de Verdun.

Monsieur Boissy n'a pas voulu que ces témoignages se perdent, il s'est fait un devoir d'écrire un livre.

En 1927, il y avait : un corps de sapeurs-pompiers de 14 hommes - un apiculteur - un barbier - un boulanger - un botteleur - deux cafetiers - un charron - deux couturières - une entreprise de maçonnerie - une épicière - deux ferblantiers - deux laitiers - quatre maçons - un menuisier - un musicien et de nombreux agriculteurs.

Mais auparavant, en 1913, il y avait en plus : un sacristain - deux brodeuses - un statuaire - un meunier - un jardinier - un cordonnier.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs[14]
Période Identité Étiquette Qualité
novembre 1947 mars 1964 Lucien Morizot    
mars 1964 mars 1977 Pierre Braucourt    
mars 1977 mars 1995 Robert Fournier    
mars 1995 mars 2001 Michelle Haudot    
mars 2001 mars 2008 Jeanne Morville    
mars 2008 En cours
(au 25 mai 2020)
Alain Tirlicien [15]
Réélu pour le mandat 2020-2026
  Ancien ouvrier
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].

En 2021, la commune comptait 156 habitants[Note 3], en diminution de 15,68 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
440365416424461478486473498
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
432421414392377347358349308
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
315296291222231234234227270
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
273215178164153145170193177
2021 - - - - - - - -
156--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique
Évolution des naissances mariages et décès par décennie[20].
période naissances mariages décès
1893 - 1902 67 29 85
1883 - 1892 51 28 78
1873 - 1882 86 29 79
1863 - 1872 111 33 88
1853 - 1862 102 43 91
1843 - 1852 122 40 134
1833 - 1842 160 45 130
1823 - 1832 127 36 101
1813 - 1822 148 27 120
1803 - 1812 168 52 165
Total 1162 362 1071

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

Le monument aux morts 1914-1918.

Le monument aux morts du village se situe à côté de l'église en face de la mairie. Il a été construit en 1922. Ce monument représente un poilu qui est en fonte. Sur cette construction y sont inscrits les noms et prénoms des soldats du village morts pour la France, pendant la Première Guerre mondiale.

Chose curieuse : un monument a été installé pour rendre hommage aux ânes blessés ou morts pendant la bataille. Il faut savoir que pendant la guerre, les ânes portaient un lourd chargement.

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blason
D'or à la tête d'âne arrachée tannée et accostée de deux grenades (armes) de gueules, au chef d'azur au nœud de pêcheur d'or posé en chevron renversé.
Détails
Blason composé par R.A. Louis avec les conseils de la commission héraldique de l'UCGL et utilisé par la commune depuis juillet 2016

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Neuville-lès-Vaucouleurs et Ochey », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Relevé des registres d'état civil (Avant 1902), Neuville lès Vaucouleurs.
  15. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  20. Relevé des registres d'état civil de la commune de Neuville-lès-Vaucouleurs consultables sur le site de Meuse-archive