Neufchâteau (Belgique)

ville de Wallonie (Belgique)

Neufchâteau (prononcé : [nøʃato][1] ; en wallon Li Tchesté, en gaumais Nûtchatî, en allemand Neuenburg in Lützelburg) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne et chef-lieu d'arrondissement dans la province de Luxembourg. Ses habitants sont appelés les Chestrolais.

Neufchâteau
Neufchâteau (Belgique)
Grand-Place au centre de Neufchâteau (ville)
Blason de Neufchâteau
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Luxembourg Province de Luxembourg
Arrondissement Neufchâteau
Bourgmestre François HUBERTY (CDH)
(Agir Ensemble)
Majorité Pour Vous - 3ème Piste
Sièges
3ème Piste
Agir ensemble
Pour Vous
19
1
9
9
Section Code postal
Neufchâteau
Grandvoir
Grapfontaine
Hamipré
Longlier
Tournay
6840
6840
6840
6840
6840
6840
Code INS 84043
Zone téléphonique 061
Démographie
Gentilé Chestrolais(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
8 041 ()
49,71 %
50,29 %
70,24 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
24,34 %
60,81 %
14,85 %
Étrangers 5,52 % ()
Taux de chômage 11,72 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 19 250 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 49° 50′ 28″ nord, 5° 26′ 07″ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
114,46 km2 (2021)
90,59 %
2,32 %
7,09 %
Localisation
Localisation de Neufchâteau
Situation de la ville dans son arrondissement et la province de Luxembourg
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte topographique de Belgique
Neufchâteau
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte administrative de Belgique
Neufchâteau
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Voir sur la carte administrative de la Région wallonne
Neufchâteau
Géolocalisation sur la carte : province de Luxembourg
Voir sur la carte administrative de la province de Luxembourg
Neufchâteau
Liens
Site officiel neufchateau.be

Géographie modifier

La ville est traversée par la route nationale 40 reliant Arlon et Mons, ainsi que par la route nationale 85 reliant Florenville-frontière française (Carignan) et Bastogne. Elle se trouve en outre à cinq kilomètres à l’ouest de l’échangeur autoroutier de Neufchâteau joignant l’A4/E411 (Arlon-Bruxelles) et l’A26/E25 (vers Liège).

La gare ferroviaire, située à Longlier, se trouve sur la Ligne 162 Namur-Arlon.

Sections de communes modifier

# Nom Superf.
(km²)[2]
Habitants
(2020)[2]
Habitants
par km²
Code INS
1 Neufchâteau 8,48 2.917 344 84043A
2 Longlier 35,55 1.556 44 84043B
3 Hamipré 21,43 1.294 60 84043C
4 Grapfontaine 19,78 671 34 84043D
5 Tournay 15,82 903 57 84043E
6 Grandvoir 13,42 454 34 84043F

Autres villages et hameaux modifier

Communes limitrophes modifier

Communes limitrophes de Neufchâteau
Bertrix Libramont-Chevigny Vaux-sur-Sûre
 
Herbeumont Chiny Léglise

Le collège modifier

Le collège est constitué du bourgmestre et de quatre échevins. Leur mandat est de six années. Le collège dirige la commune. Ses décisions sont entérinées par le conseil communal, composé du collège et de 13 conseillers communaux.

Histoire modifier

Origines modifier

Aux XVIe et XVIIe siècles, Neufchâteau se situe sur la route empruntée par l'Armée des Flandres au service de l'Espagne pour assurer la liaison terrestre entre l'Espagne et les Pays-Bas espagnols. Cette route restera connue sous le nom de chemin des Espagnols[3].

Un document exceptionnel donne une « photographie » très intéressante (copie visible sur le pignon de la maison Bourgeois) de ce qu'était Neufchâteau et sa terre au début du XVIIe siècle : la carte d'Arenberg de la prévôté de Neufchâteau en 1609.

Période française modifier

De 1795 à 1815, sous la période française, la ville de Neufchâteau fut chef-lieu d'arrondissement et sous-préfecture du département français des Forêts.

Période néerlandaise modifier

C'est sous le régime du royaume uni des Pays-Bas que Neufchâteau a obtenu le titre de ville le à l'occasion de l'arrêté royal qui a déterminé la classification générale des villes du royaume. Ce statut n'a plus changé depuis.

Période belge modifier

La gare de Neufchâteau est mise en service le par la Grande compagnie du Luxembourg sur l'actuelle ligne 162 reliant Namur à Arlon puis Luxembourg-ville. Cet arrêt est cependant situé à Longlier, soit loin du centre de la ville, ce qui freinera son développement au détriment de la gare de Libramont qui deviendra le nœud ferroviaire de la région au fil du temps.

Guerres mondiales modifier

Lors de la Première Guerre mondiale, le , le sud de la ville fut l'enjeu d'un combat meurtrier ou le 21e régiment d'infanterie colonial fut engagé. Le même jour, le 21e DIR -Division d'Infanterie de Réserve- de l'armée impériale allemande passa par les armes 20 civils et détruisit 21 maisons lors des atrocités allemandes commises lors du début de l'invasion[4].

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le , les Allemands envahissent la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. La Belgique autorise immédiatement les armées alliés à pénétrer sur son territoire, c'est ainsi que des Français de la 5e division légère de cavalerie défendent Neufchâteau et ses environs le matin du 11 mai 1940 ; pour les Allemands, Neufchâteau se situe sur la route de la 1re Panzerdivision[5], une unité du XIX. Armee-Korps (mot.) qui a pour objectif de traverser la Meuse au niveau de Sedan. Le matin du 11 mai 1940, le Panzer-Regiment 2 avec l'aide du I./Artillerie-Regiment 73 attaque à Longlier et Hamipré pour accéder vers Neufchâteau même mais, perdant plusieurs chars face à la défense menée par des escadrons du 11e régiment de cuirassiers, doit renoncer à cette attaque frontale. Le chef de la 1re Panzerdivision, Friedrich Kirchner, décide alors d'attaquer par le sud[5]. La défense y est assurée par un escadron du 11e régiment de cuirassiers et théoriquement par le 60e groupe de reconnaissance de division d'infanterie[5]. Mais cette dernière unité a reçu tardivement ses ordres[6], vraisemblablement faute d'une transmission efficace, et se trouve donc surpris au cours de son installation par l'attaque des chars allemands, qui s'enfoncent dans ses positions[5]. Après plusieurs heures de combats acharnés notamment à Monplainchamps, les chars et motocyclistes allemands atteignent Petitvoir où ils surprennent l'artillerie française qui soutient la défense de Neufchâteau (IIe batterie du 78e régiment d'artillerie)[5]. Cette progression allemande qui continue sur les arrières français menace d'encerclement les défenseurs de Neufchâteau, l'aile droite de la 5e division légère de cavalerie est enfoncée, aussi le repli est-il ordonné à 13 h, quelques combats perdurent en ville[5] qui tombe alors aux mains des Allemands de la 1. Panzerdivision ce 11 mai 1940.

Époque contemporaine modifier

En 1977, lors de la fusion des communes, Neufchâteau intègre cinq autres communes à son territoire (Grandvoir, Grapfontaine, Hamipré, Longlier et Tournay) tout en conservant son statut de ville et en donnant de ce fait son nom à la nouvelle entité. C'est également cette année que la ville reçoit ses armoiries, par arrêté royal.

C'est du Palais de justice de Neufchâteau que Marc Dutroux s'évade le .

Armoiries modifier

 
La ville possède des armoiries.
Blasonnement : D’azur à un saint Michel ailé brandissant de la dextre une épée flambayante, de la senestre une rondache, et terrassant le démon, le tout d’or.
Source du blasonnement : Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, .



Patrimoine modifier

 
La Tour Griffon
  • La tour Griffon fut longtemps le dernier vestige apparent du château médiéval qui dominait une petite ville entourée de murailles percées de trois portes : la porte de Tournay, la porte de Longlier et la porte d'Hamipré. Ces dernières années, des fouilles archéologiques ont eu lieu sur le site du château. Elles ont permis de dégager les bases d'un grand donjon et des courtines reliant celui-ci à une autre tour, aujourd'hui dégagée elle aussi. Les fouilles continuent et, d'année en année, la forteresse de Neufchâteau renaît de son passé.
  • Le musée de la vie rurale
  • L'église Saint-Michel
  • Le lac de Neufchâteau
  • L'Observatoire Centre Ardenne, à Grapfontaine.

Voir aussi : Liste du patrimoine immobilier classé de Neufchâteau

Démographie modifier

Évolution démographique avant la fusion de 1977 modifier

  • Source: DGS, 1831 à 1970=recensements population, 1976= habitants au 31 décembre

Évolution démographique de la commune fusionnée modifier

En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1977, on peut dresser l'évolution suivante:

Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

  • Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier

Sécurité et secours modifier

La commune fait partie de la zone de police Centre Ardenne pour les services de police, ainsi que de la zone de secours Luxembourg pour les services de pompiers. Neufchâteau possède d'ailleurs l'une des 17 casernes de la zone de secours. Le numéro d'appel unique pour ces services est le 112.

Personnalités modifier

Films tournés à Neufchâteau modifier

Galerie de photographies modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 106.
  2. a et b https://archive.wikiwix.com/cache/20240104163434/https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10.
  3. Une rue située à Petitvoir porte encore le nom de chemin des Espagnols.
  4. John Horne et Alan Kramer, 1914 Les atrocités allemandes, Tallandier, , 640 p. (ISBN 2-84734-235-4), p. 480
  5. a b c d e et f Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 129-132.
  6. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 110.
  7. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK

Bibliographie modifier

  • Arsène Geubel et L. Gourdet, Histoire du pays de Neufchâteau. La ville, la seigneurie, le ban de Mellier, Gembloux, Duculot, , 467 p..