Longues-sur-Mer

commune française du département du Calvados
(Redirigé depuis Marigny (Calvados))

Longues-sur-Mer
Longues-sur-Mer
Le logis abbatial de l'abbaye Sainte-Marie.
Blason de Longues-sur-Mer
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Calvados
Arrondissement Bayeux
Intercommunalité Communauté de communes de Bayeux Intercom
Maire
Mandat
Roland Tirard
2020-2026
Code postal 14400
Code commune 14377
Démographie
Gentilé Longuais
Population
municipale
586 hab. (2021 en diminution de 5,18 % par rapport à 2015)
Densité 48 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 20′ 09″ nord, 0° 41′ 44″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 77 m
Superficie 12,29 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Bayeux
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bayeux
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Longues-sur-Mer
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Longues-sur-Mer

Longues-sur-Mer est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 586 habitants[Note 1] (les Longuais).

Géographie modifier

La commune se situe sur le littoral de la mer de la Manche, la côte est hérissée de falaises de soixante-cinq mètres de hauteur. Longues-sur-Mer se trouve dans le Bessin, à 6,5 kilomètres de Bayeux. Couvrant 1 229 hectares, son territoire est le plus étendu du canton de Ryes.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 818 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 20 km à vol d'oiseau[5], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 924,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Longues-sur-Mer est une commune rurale[Note 2],[9]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bayeux, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 29 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

La commune, bordée par la baie de Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[14]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[15],[16].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (76,5 %), zones agricoles hétérogènes (9,4 %), prairies (8,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,1 %), zones urbanisées (2,2 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la commune est attesté sous la forme latinisée [Abbatia Sancte Marie] de Longis en 1027 (charte de Longues, n° 1)[18], Longœ au XIVe siècle, Longense monasterium en 1673[19].
Diverses étymologies ont été proposées : un nom de personne Longus[20] pris absolument ou une allusion à un « terrain allongé »[20],[21] ou encore un nom gaulois en longo- « navire ». Dans tous les cas, il manque un second élément, autre appellatif ou suffixe.

Lieux-dits et hameaux modifier

Fontenailles remonte à un gallo-roman *FONTENALIA, comme Fontenailles (Seine-et-Marne et Yonne) et signifie « source, ru »

Marigny appartient probablement à la série des Marigny, Marigné, Marignac, toponyme gallo-roman *MARINIACU du nom de personne Marinus « le marin » suivi du suffixe gaulois de localisation et de propriété -acum.

Crodalles (Crodale, sans date), nom du moulin Turquois (la Masse de Crodale) et d'une ferme à Fontenailles s'explique vraisemblablement comme Croixdalle (Seine-Maritime, Craudale en 1253[22], ensuite la graphie est régulièrement Crodalle encore au XVIIIe siècle[23]) et peut-être Groudle (Île de Man, Crawdale vers 1511). Ils remontent vraisemblablement au vieil anglais crāwe, corneille (moderne crow) et anglo-danois dal(r), vallée (anglais dial. dale, danois dal) cf. toponymes en -dal et -dalle(s)[24].

Histoire modifier

Moyen Âge modifier

En 1168, un baron normand du nom de Hugues Wac seigneur de Rubercy fonde une abbaye bénédictine à cet endroit. Tombée en commende en 1526, elle fut supprimée en 1782, faute de vocations. On peut encore en voir des vestiges importants.

Époque moderne modifier

 
La plage la Petite Suisse au début du XXe siècle.

En 1861, Longues (403 habitants en 1856) absorbe les anciennes communes de Fontenailles (177 habitants, à l'est du territoire) et de Marigny (287 habitants, à l'ouest)[25]. La commune prend le nom de Longues-sur-Mer 1924[25].

La Seconde Guerre mondiale modifier

Au nord du village à environ 450 mètres du littoral, fin 1943-début 1944, fut bâtie une batterie côtière, nommée Spécial MKB, gérée par la Kriegsmarine, composée de quatre bunkers abritant chacun un canon de marine de 150 mm TK C/363 TL C/36 d'une portée de près de 20 km, qui outre les navires au large, menaçaient les plages du débarquement de Gold Beach et Omaha Beach. Les Alliés firent donc de la mise hors de combat de cette batterie un objectif prioritaire du jour J. Outre des bombardements aériens la semaine précédente, la batterie subit un pilonnage des croiseurs anglais HMS Ajax et HMS Argonaut, et du croiseur français Georges Leygues, empêchant les canons allemands d'exercer une réelle menace. Le lendemain, en fin de matinée, après un second bombardement aérien de la RAF, leurs canons hors de combat, les 120 soldats de la garnison (sur 180 le 6 au matin) se rendirent aux soldats britanniques du 2e régiment du Devonshire.

Longues-sur-Mer, située à la limite des secteurs américain et anglo-canadien, subit de gros dégâts pendant les jours du débarquement.

Politique et administration modifier

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
    Louis Joret-Desclosières    
    Gabriel Joret-Desclosières   Avocat
? mars 2001 Jean Anger    
mars 2001 mars 2008 Jacques Regnault    
mars 2008 En cours Roland Tirard[26]    
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[26].

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[28].

En 2021, la commune comptait 586 habitants[Note 4], en diminution de 5,18 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Longues a compté jusqu'à 875 habitants en 1861, mais les trois communes de Longues, Fontenailles et Marigny totalisaient 958 habitants en 1821 (respectivement 402, 185 et 371)[25].

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
355359403402400373361346375
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
403875832742718666647657640
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
575565509467436447466441462
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
466469447463561586674686648
2015 2020 2021 - - - - - -
618585586------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

Patrimoine naturel modifier

  • Le Chaos : falaises calcaires écroulées par l'action de l'érosion entre Port-en-Bessin et Arromanches qui donnent à la côte un aspect sauvage et chaotique.

Activité et manifestations modifier

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blason
Taillé haussé à dextre et abaissé à senestre : au 1er d'azur aux trois demoiselles [rochers isolés des falaises] en ombre d'argent, au 2e de gueules à deux léopards d'or l'un au-dessus de l'autre[33].
Détails
Les deux léopards d'or sur champ de gueules rappellent les armes de la Normandie.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Longues-sur-Mer et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  15. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  16. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  17. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 411a sous Longes
  19. Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du Calvados : comprenant les noms de lieu anciens et moderne, Impr. nationale (Paris, (lire en ligne), p. 172.
  20. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. cit.
  21. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 161.
  22. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 64
  23. Abbé Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, 1764, p. 545
  24. François de Beaurepaire, Op. cit.
  25. a b c et d Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. a et b Réélection 2014 : « Longues-sur-Mer (14400) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  30. Notice no IA00121879, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  31. « Cimetière », notice no PA00111503, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  32. « Maison de commerçant », notice no IA00121889, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  33. « Longues-sur-Mer », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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