Yvrench

commune française du département de la Somme
(Redirigé depuis Juren-Esperneville)

Yvrench est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Yvrench
Yvrench
La mairie.
Blason de Yvrench
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Valérie-Anne Canal
2020-2026
Code postal 80150
Code commune 80832
Démographie
Population
municipale
301 hab. (2021 en évolution de −4,75 % par rapport à 2015)
Densité 32 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 10′ 46″ nord, 2° 00′ 19″ est
Altitude Min. 85 m
Max. 130 m
Superficie 9,29 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Abbeville
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Rue
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Yvrench
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Yvrench
Géolocalisation sur la carte : Somme
Voir sur la carte topographique de la Somme
Yvrench
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Voir sur la carte administrative des Hauts-de-France
Yvrench

Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.

Géographie

modifier

Localisation

modifier

Village rural picard du Ponthieu, il est situé à 10 km au sud-ouest d'Auxi-le-Château[1], à 14,5 km au nord-est d'Abbeville[2] et à 37,8 km au nord-ouest d'Amiens[3] à vol d'oiseau.

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de six communes :


Nature du sol et du sous-sol

modifier

Le sol, assez imperméable, est de formations tertiaire et quaternaire. Une épaisse couche végétale argileuse constitue la terre superficielle. En dessous, se rencontrent des silex, des marnes et un sable doux, de couleur ocre. Une importante nappe alimente les puits : le massif du bois de Roche.

Hydrographie

modifier

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau[Carte 1].

 
Réseau hydrographique d'Yvrench[Note 1].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l'air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 868 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 13 km à vol d'oiseau[6], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 877,3 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme

modifier

Typologie

modifier

Au , Yvrench est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols

modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,3 %), prairies (6,6 %), zones urbanisées (5,1 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Voies de communication et transports

modifier

La commune est situé sur le tracé d'une ancienne voie romaine qui reste bien visible sur les photos aériennes, et qui est appelée localement la chaussée Brunehaut.

Aujourd'hui, la commune est accessible par l'ancienne route nationale 41 (actuelle RD 941) reliant notamment Saint-Riquier à Saint-Pol-sur-Ternoise.

La localité est desservie par les lignes de bus du réseau Trans'80 (axe Boufflers - Abbeville), chaque jour de la semaine, sauf le dimanche[15].

Toponymie

modifier

De 831 à 1046, Wiberentium et Guibrentium sont relevés. Puis, Wivrencium, ce qui signifierait « (le) Bois d'Yves »[16].

En 1060, Wiverench est également attesté dans un cartulaire de Valloires de Guy de Ponthieu ; puis Yvrench en 1470, dans un Cueilloir de Fieffes d'après M. Cocheris[17].

Histoire

modifier

Antiquité

modifier

Le territoire de l'actuelle commune d'Yvrench était traversé à l'époque romaine par la via Agrippa de l'Océan qui reliait Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer). Le tracé de la voie romaine appelée localement chaussée Brunehaut est visible par avion, des photos aériennes en témoignent.

Moyen Âge

modifier

Le territoire d'Yvrench appartenant à l'abbaye de Saint-Riquier fut dévasté par les Vikings. Le grand domaine de Guibrentium était concédé en fief à un vassal de l'abbaye[16].

Époque moderne

modifier

En 1597, Claude de Buissy était seigneur du Mesnil-Yvrench[18]. La seigneurie resta dans la famille pendant tout le XVIIe siècle et au-delà.

En , comme un peu partout dans le Ponthieu, l'armée espagnole envahit et pilla Yvrench. Des habitants furent rançonnés[16]. La population trouva refuge dans les muches.

En 1639, ce fut l'armée française qui dévasta la contrée[16].

Époque contemporaine

modifier

À la Révolution, la propriété seigneuriale ne fut pas démembrée car la noblesse locale n'émigra pas[16].

Au début de 1793, des dégradations furent commises dans les propriétés de Buissi et le-Roi-Valanglart. La force armée fut envoyée sur place[19].

À partir de 1793, Yvrench et Yvrencheux formèrent deux communes distinctes[16].

XIXe siècle

modifier

Avec la révolution industrielle, une part importante de la population quitta la commune qui passa de 800 habitants en 1846 à 439, en 1896. La population ne cessa ensuite de décroître jusque 1999.

Première Guerre mondiale

modifier
 
Murs pare-souffle de la rampe de lancement de V1.

Entre les gares de Saint-Riquier et Conteville, en présence du maréchal Joffre, c'est à Yvrench que sont présentés officiellement les chars utilisés pour la première fois au cours de la Grande Guerre. Le village est alors une base secrète de l'armée britannique. L'installation pouvait héberger jusqu'à 15 000 hommes dont une centaine d'officiers[20].

Seconde Guerre mondiale

modifier

En 1943, au lieu-dit le Bois carré, les Allemands construisent un site de lancement de missiles V1 destiné à bombarder Londres. Cette installation va devenir le Site Mère, toutes les installations similaires seront désignées sous l'appellation site type Bois Carré/Yvench[20].

Politique et administration

modifier
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 En cours
(au 8 octobre 2020)
Valérie-Anne Canal   Réélue pour le mandat 2020-2026[21],[22],[23]

Population et société

modifier

Démographie

modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[25].

En 2021, la commune comptait 301 habitants[Note 3], en évolution de −4,75 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
634683775758721774781800753
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
729704675640612565512481439
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
414416415363344369348328336
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
330315306291291249266272301
2015 2020 2021 - - - - - -
316305301------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

modifier

Le village dispose de deux écoles.

L'école publique (grande section, cours préparatoire) fonctionne en regroupement de 34 élèves avec celle de Maison-Ponthieu. Un regroupement concentré est mis en place à la rentrée 2019 à Gueschart[28]. À la rentrée 2019, les élèves de Gueschart, Le Boisle, Boufflers, Fontaine-sur-Maye, Estrées-lès-Crécy, Brailly-Cornehotte, Yvrench, Yvrencheux, Neuilly-le-Dien, Noyelles-en-Chaussée, Froyelles, Maison-Ponthieu, ainsi que de deux communes du Pas-de-Calais : Labroye et Raye-sur-Authie sont accueillis dans une structure de regroupement pédagogique concentré (RPC) comptant 10 classes pour environ 240 élèves, l'école des Quatre-Vents. L'établissement est administré par la communauté de communes Ponthieu-Marquenterre qui a succédé à Authie-Maye. Quatre rotations de cars scolaires sont assurées matin et soir[29],[30].

Pour l'année scolaire 2017-2018, l'école primaire privée locale Saint-Martin compte trois classes pour 70 élèves. Les élèves viennent surtout des villages environnants, attirés, entre autres, par la cantine et la garderie[31].

Économie

modifier

Activités économiques et de services

modifier

L'activité dominante de la commune demeure l'agriculture.

Culture locale et patrimoine

modifier

Lieux et monuments

modifier
  • Présence de muches (souterrains-refuge[32]).
  • Église Saint-Martin du XVIe siècle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[33].

Héraldique

modifier
  Blason
D'argent à la fasce vivrée de gueules en chef et à la fasce du même chargée de trois fermaux d'or en pointe, lesdites fasces accompagnées en cœur d'une rose de gueules accostée de deux merles chantants affrontés de sable becqués et membrés du second.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Personnalités liées à la commune

modifier

Jacques Becq est né à Yvrench.

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Xavier Bertin, Yvrench, de la bataille de la Somme à la bataille de Londres, 290 pages, Edilivre, 2020.

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

modifier
  1. Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. « Réseau hydrographique d'Yvrench » sur Géoportail (consulté le 25 septembre 2024).
  2. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

modifier
  1. « Orthodromie entre Yvrench et Auxi-le-Château », sur fr.distance.to (consulté le ).
  2. « Orthodromie entre Yvrench et Abbeville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Yvrench et Amiens », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. « Orthodromie entre Yvrench et Bernaville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Bernaville » (commune de Bernaville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Bernaville » (commune de Bernaville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  11. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Yvrench ».
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Abbeville », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l'aire d'attraction d'une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. « Trans80, Abbeville »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur trans80.hautsdefrance.fr.
  16. a b c d e et f Notice historique et géographique écrite par l'instituteur du village, M. Daussy, 1er avril 1899, Archives départementales de la Somme, Amiens, Lire en ligne.
  17. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique du département de la Somme, tome 2, p. 426, vue 216/267 lire en ligne.
  18. Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France... par Franc̜ois Alexandre Aubert de La Chesnaye, A. Aubry, 1863, Desbois,Badier.
  19. La Révolution dans la Somme. Conventionnels, Jacobins et soldats, Robert Legrand, 1988, édit. Paillard, p. 76.
  20. a et b Xavier Bertin, Yvrench, de la bataille de la Somme à la bataille de Londres, 228 pages, Édilivre, 2017.
  21. [xls] « Liste des maires de la Somme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
  22. « Liste des maires de la Somme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  23. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. Amélie Soirant, Courrier picard, édition Picardie maritime, « Une rentrée en avance et en douceur à l'école privée », , p. 8.
  29. Alexandra Mauviel, « Rentrée en toute sérénité pour la nouvelle école de Gueschart l : L'établissement de dix classes a ouvert ses portes lundi 2 septembre, avec près de 240 écoliers », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. Magali Mustioli-Herce, « Deux nouveaux regroupements d'écoles dans le Ponthieu-Marquenterre : les élus se félicitent, les parents sont mitigés : Les parents d'élèves qui contestent les regroupements pédagogiques concentrés dans le Ponthieu Marquenterre ont profité de l'inauguration de celui de Gueschart pour manifester de nouveau leur opposition », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Derrière ces deux écoles flambant neuves, il y a un projet commun à l'échelle du Ponthieu-Marquenterre qui passe par l'évolution du territoire scolaire », a souligné le président de la communauté de communes ».
  31. Le Courrier picard, édition Picardie maritime, « L'école finit en apothéose », , p. 15.
  32. « Une nouvelle cavité découverte », Courrier picard, édition Picardie maritime,‎ , p. 9
  33. JORF n°0146 du 26 juin 2015 page 10778 texte n° 45 Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2014
  34. « Jardin d'agrément du château d'Yvrench à Yvrench (80) », sur le site de Patrimoine de France (consulté le ).
  35. André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 82 (ASIN B000WR15W8).