Saint-Riquier

commune française du département de la Somme

Saint-Riquier
Saint-Riquier
L'abbatiale.
Blason de Saint-Riquier
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité CC Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Yves Monin
2020-2026
Code postal 80135
Code commune 80716
Démographie
Gentilé Centulois
Population
municipale
1 257 hab. (2021 en augmentation de 1,78 % par rapport à 2015)
Densité 87 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 07′ 53″ nord, 1° 56′ 59″ est
Altitude Min. 19 m
Max. 97 m
Superficie 14,48 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Abbeville
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Rue
Législatives 1re circonscription de la Somme
Localisation
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Saint-Riquier

Saint-Riquier est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Depuis , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.

La commune fait aussi partie des villages labellisés Pays d'art et d'histoire qui œuvrent à mettre en avant leur patrimoine[1],[2].

Géographie modifier

Localisation modifier

Saint-Riquier se trouve à 10 km d’Abbeville, 35 km à l’ouest d'Amiens et 160 km au nord de Paris.

Communes limitrophes modifier

Le territoire de Saint-Riquier est borné par sept communes :
au nord : Gapennes ; au nord-est et à l'est : Oneux ; au sud-est : Yaucourt-Bussus ; au sud : Buigny-l'Abbé et Bellancourt ; au sud-ouest : Neufmoulin ; au nord-ouest : Millencourt-en-Ponthieu.

Géologie et relief modifier

Nature du sol et du sous-sol modifier

Au sud-est, le sol de la commune dans sa partie supérieure est composé de terrains du Crétacé. Au nord-est et au nord-ouest sous la terre végétale on trouve la craie blanche, ailleurs on rencontre du sable ferrugineux et de l'argile à brique. La vallée du Scardon est formée d'alluvions[3].

Relief, paysage, végétation modifier

Le relief de la commune est celui d'un plateau traversé par la vallée du Scardon.

Hydrographie modifier

C'est sur le territoire de la commune que le Scardon, affluent de la rive droite de la Somme, prend sa source, la confluence se situant à Abbeville.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 796 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 9 km à vol d'oiseau[6], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Saint-Riquier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (80,7 %), zones urbanisées (7,4 %), prairies (6 %), forêts (5,9 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Aménagement du territoire modifier

La commune présente un habitat groupé avec deux hameaux qui aujourd'hui sont contiguë au chef-lieu, Drugy et Saint-Mauguille.

Voies de communication et transports modifier

Voies routières modifier

Saint-Riquier est actuellement desservie par les routes départementales D 12, D 32 (axe Long - Fort-Mahon-Plage), D 183, D 482, D 925 (axe Le Havre - Doullens), D 941 (axe Saint-Riquier - Frévent).

Transport ferroviaire modifier

L'accès par le chemin de fer est assuré par la ligne Paris – Amiens – Calais, en gare d'Abbeville. En effet, la gare de Saint-Riquier, implantée sur la ligne de Fives à Abbeville, a été fermée aux voyageurs en 1956 puis au fret en 1989 ; en outre, son bâtiment voyageurs a été détruit en 2014.

Transport routier public modifier

La localité est desservie par des autocars du réseau Trans'80, chaque jour de la semaine sauf le dimanche ; il s'agit des lignes nos 714 (Auxi-le-Château – Abbeville) et 726 (Doullens – Bernaville – Abbeville)[16].

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Centulum (797) ; Centula (7..) ; Villa Centula ; Oppidum Centula ; Castrum Centula ; S. Richarius (842) ; S. Richarii vicus (1088) ; S. Ricarius (1121) ; S. Richarii villa (1138) ; S. Rikarius (1189) ; Sanricharus (1202) ; Castrum sancti Richarii (1210) ; S. Richarius in Pontivo (1211) ; S. Ricarius in Pontivo (1220) ; Villa S. Richarii (1224) ; S. Richerus (1234) ; S. Ricarus (1248) ; S. Richerius (1258) ; S. Richier en Ponthieu (12..) ; S. Rikier (1275) ; Centulus vicus (12..) ; Dan Richier (12..) ; Villare S. Richarii (1285) ; S. Richier en Pontieu (1312) ; S. Rikier en Ponthieu (1325) ; Villa S. Ricardi (1350) ; S. Richars (12..) ; S. Riquier en Ponthieu (1346) ; S. Riquier (1361) ; Villa S. Riquarii (1365) ; S. Ricquier (1384) ; S. Richart (14..) ; S. Richardus (1495) ; Centulle (14..) ; S. Regnier (14..) ; S. Riqueur (1579) ; S. Requier (1609) ; Sanricharius (1673)[17].

Saint-Riquier est un hagiotoponyme qui fait référence à Riquier de Centule, en latin Ricarius, qui est un saint de l'Église catholique romaine qui évangélisa la Picardie au cours du VIIe siècle, l'église abbatiale de la commune lui est dédiée.

Centulum, ancien nom de Saint-Riquier, serait issu d'un nom romain Centullus[18].

Histoire modifier

Moyen Âge modifier

Haut Moyen Âge modifier

Saint-Riquier, autrefois appelé « Centule » (la ville aux cent tours[Note 3]) est une ancienne cité monastique qui s’est développée autour du monastère fondé au VIIe siècle (en 625) par Riquier de Centule (saint Riquier), propriétaire terrien converti au catholicisme qui évangélisa le Nord de la France. L’abbaye connut son apogée à l’époque de Charlemagne et comptait, en l’an 800, plus de 300 moines et une école réputée.

La ville de Centule, qui bénéficiait de cette prospérité et s'était protégée par des fortifications, aurait abrité jusqu’à 15 000 habitants ; elle fut capitale du Ponthieu aux Xe et XIe siècles, avant d’être supplantée par Abbeville (Abbatis Villa ou domaine des Abbés) où un port avait été créé.

Au Moyen Âge, Centule prit le nom de Saint-Riquier en raison de la ferveur des pèlerinages aux reliques du saint, mais les habitants conservèrent le nom de Centulois.

Les fiefs du Grand et du Petit Patronville relevaient de l'abbaye de Saint-Riquier.

Moyen Âge classique modifier

En 981, le roi Hugues Capet rapporta les reliques de saint Riquier que lui avait rendues le comte de Flandre qui avait auparavant pillé l'abbaye.

Saint-Riquier obtint une charte communale en 1126. Le , le comte de Saint-Pol prit la ville, la pilla et l'incendia.

Bas Moyen Âge modifier

A la fin de la Guerre de Cent Ans, Saint-Riquier, qui était aux mains du duc de Bourgogne Philippe le Bon, fut prise par les troupes armagnacs obligeant le duc de Bourgogne à réagir. Le siège de Saint-Riquier commença à le 28 ou . Sur les quatre portes qui permettaient l'entrée dans la bourgade, trois étaient contrôlées par les Bourguignons, une seule, la porte du Héron permettait aux assiégés de recevoir des secours. Le duc de Bourgogne s’installa dans le château de la Ferté, en face de Saint-Riquier. Les forces bourguignonnes sont évaluées, par la plupart des chroniqueurs, de 5 000 à 6 000 combattants. Cependant, Jacques d’Harcourt fit appel à Gilles de Gamaches, capitaine de Compiègne, Eustache de Conflans, lieutenant du Dauphin en Champagne, Jean Raoulet, capitaine de Beaumont-en-Argonne, La Hire, capitaine de Vitry-le-François.

Philippe le Bon, prévenu de l’approche d’une armée ennemie venue pour prendre sa propre armée à revers, décida de lever le siège et d’envoyer des éclaireurs dans les environs pour connaître la position exacte des forces ennemies. C’est le soir du que la décision de lever le siège fut prise. L'armée bourguignonne se dirigea ensuite vers Mons-en-Vimeu ou elle livra bataille le lendemain aux troupes armagnacs.

Jeanne d'Arc prisonnière fut détenue au château de Drugy, en , avant de gagner Le Crotoy puis Saint-Valery-sur-Somme puis Rouen.

La province de Picardie et donc le bourg de Saint-Riquier, furent rattachés au domaine royal tout à la fin du Moyen Âge, en 1477 sous le règne de Louis XI après la mort du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Le rattachement fut confirmé en 1482.

Époque moderne modifier

En 1524, deux Centuloises : Becquestoile et Bellegueule qui entraînèrent à la résistance de la cité encore entourée de remparts contre une attaque surprise des troupes d'un lieutenant de Charles Quint. Dès lors, Saint-Riquier joua le rôle de place forte, réputée quasi imprenable à la frontière nord du royaume, face à la Province d'Artois, possession de la Maison d’Autriche jusqu’en 1659. François Ier vint en personne la conforter dans ce rôle stratégique.

En 1536, le chef de lansquenets allemands, Domitin, attaqua Saint-Riquier mais fut contraint de faire retraite laissant 120 morts et six chariots de blessés. Une seconde attaque menée par les Anglais dévasta la ville et l'abbaye.

Longtemps ville fortifiée du royaume de France, dont elle possède les armes, Saint-Riquier a subi de nombreuses invasions et destructions.

Le baron autrichien, Simon Pfaff de Pfaffenhoffen, exilé en France, s’établit à Saint-Riquier en 1750. Il devint sculpteur et devint l'un des maîtres de l’art du baroque en France. Il se maria en 1751 et habita à Saint-Riquier, une maison, l'hôtel du Cygne (classé Monument historique), 14, rue de l'Hôpital où il résida jusque 1783. Il décora sa maison de lambris sculptés. Il réalisa le maître-autel de la chapelle de l'Hôtel-Dieu dont le retable est orné des statues de saint Nicolas et saint Augustin et de deux médaillons en bas-relief représentant Jésus guérissant un malade et Jésus recevant l'hospitalité chez Marthe et Marie.

Époque contemporaine modifier

 
La gare de Saint-Riquier, au début du XXe siècle.

XIXe siècle modifier

La commune de Saint-Riquier fut desservie par chemin de fer (ligne de Lille (Fives) à Abbeville), concédée à la Compagnie des chemins de fer du Nord le .

Au XIXe siècle, l'abbaye de Saint-Riquier abrita le petit séminaire du diocèse d'Amiens où enseigna l'abbé Crampon, traducteur de la Bible.

Première Guerre mondiale modifier

Située à l'arrière du front, Saint-Riquier fut doté, en 1915, d'un vaste camp d'entraînement et d'un hôpital militaire (installé dans les bâtiments de l'abbaye) de l'armée britannique.

Seconde Guerre mondiale modifier

L'abbaye de Saint-Riquier fut transformée en hôpital de campagne de l'armée allemande durant la bataille d'Abbeville (-). Un film en couleur fut tourné fin montrant des blessés de la 57e division d'infanterie allemande[19]. Les soldats blessés étaient soignés dans l'abbatiale[20].

Si la commune ne compte aujourd'hui que 1 200 habitants environ, elle conserve néanmoins un riche patrimoine historique et touristique.

Politique et administration modifier

Liste des Maires successifs de 1945 à nos jours
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1945 1968 Marcel Louchart    
1968 mars 1983 André Bas    
mars 1983 juin 1995 Daniel Dengreville DVD  
juin 1995 mai 2020[21] Yves Monin[22]   Vice-président de la CC Ponthieu-Marquenterre (2020[23] → )
mai 2020[24] septembre 2021[25] Jocelyne Martin UDI Retraitée du secteur privé
Conseillère départementale de Rue (2015 → ) Démission
septembre 2021[26] En cours Yves Monin    

Budget et fiscalité 2020 modifier

 
La mairie de Saint-Riquier.

En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi[27] :

  • total des produits de fonctionnement : 794 000 , soit 616  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 718 000 , soit 558  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 434 000 , soit 337  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 360 000 , soit 279  par habitant ;
  • endettement : 779 000 , soit 605  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 8,90 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 13,99 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 26,74 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2019 : médiane en 2019 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 090 [28].

Jumelage modifier

Population et société modifier

Démographie modifier

Évolution démographique modifier

Ses habitants sont appelés les Centulois, en raison de l'ancien nom de la ville, Centule. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[30].

En 2021, la commune comptait 1 257 habitants[Note 4], en augmentation de 1,78 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 2991 1531 2941 3211 5131 2621 5691 6861 736
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 7461 7341 7431 6151 6911 6871 5751 4761 536
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 4891 4331 2981 1231 1191 2901 4071 1721 169
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
1 1291 1761 2051 1651 1661 1861 2461 2621 248
2018 2021 - - - - - - -
1 2701 257-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

Au niveau de l'enseignement primaire, l'école intercommunale Becquestoile de Saint-Riquier accueille des élèves de sept communes au sein d'un regroupement pédagogique concentré concernant Oneux, Coulonvillers, Cramont, Mesnil, Maison-Roland, Bussus-Bussuel et Saint-Riquier[33].

Sports modifier

Le club de football du village est le Football Club Centulois, fondé en 1924. Il évolue en Départemental 1 du District de la Somme (1er échelon départemental et 9e division nationale). Les matchs ont lieu au stade Marcel-Louchart, situé tout près de l'abbaye.

Économie modifier

Entreprises et commerces modifier

Agriculture modifier

Tourisme modifier

Commerces modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

 
Façade de l'abbatiale bénédictine en fin de restauration en août 2006.

Abbaye[34],[35] modifier

Église abbatiale[36] modifier

Construit à l’emplacement de l’église carolingienne détruite par les invasions normandes et les incendies, cet édifice du XIIIe siècle est l’œuvre de restauration de quatre abbés entre 1257 et 1536 et a connu les différentes étapes du gothique. Longue de 96 m, large de 27 m et haute de 50 m, elle possède une façade de style gothique flamboyant du XVe siècle.

À l’intérieur, le style est plutôt classique, dans les boiseries, les grilles et la décoration en marbre du XVIIe siècle sous l’influence de l’abbé Charles d'Aligre.

On peut également y admirer les tableaux de peintres du XVIIe siècle (Jouvenet, Bon Boullongne, Hallé…), un christ de Girardon, ainsi que la salle du Trésor, où est contée (lors de visites guidées) l’une des plus extraordinaires légendes du Moyen Âge : le Dit des trois morts et des trois vifs.

Hôtel-Dieu modifier

 
Hôtel-Dieu de Saint-Riquier.

L’évocation la plus ancienne de cette institution remonte à 1199. Il fut à l’origine dirigé par des frères et des sœurs, puis par les sœurs augustines qui restèrent à Saint-Riquier jusqu’en 1963. À la Révolution, l’Hôtel-Dieu devient un hospice civil.

Les bâtiments actuels ont été construits de 1688 à 1704. On remarque surtout le cloître en briques et pierre et la chapelle dédiée à saint Nicolas[37], élevée de 1717 à 1719, et consacrée en 1720 par l’évêque d’Amiens. Cette chapelle s’enrichit au cours du XVIIIe siècle de précieuses ornementations, la plupart de style baroque-rocaille.

Beffroi modifier

Le beffroi de Saint-Riquier   Patrimoine mondial (2005) est le symbole de l’indépendance municipale car Saint-Riquier a obtenu en 1126 une des premières chartes communales de France. Le premier beffroi étant trop près de l’abbaye, les puissants abbés exigèrent en 1283 qu’un nouveau beffroi soit construit à l’endroit actuel. Édifié au XIIIe siècle, il fut presque totalement détruit en 1475, sur ordre de Louis XI sanctionnant la commune pour le soutien qu'elle apporta aux Bourguignons, puis reconstruit et terminé en 1528.

Son imposante tour carrée de pierres blanches haute de 18 mètres, large de 9,4 mètres et posée sur un soubassement de grès, le beffroi est flanqué de 4 tourelles d’angle à clocheton pour le guet. Il doit son aménagement actuel à de grands travaux de réhabilitation en 1788 et 1789 où l’on perce sa grande entrée nord. Il devient alors hôtel de ville et abrite jusqu’en 2005 les réunions et les mariages. Il possède deux entrées opposées l’une pour la tour de guet, l’autre pour la prison (où se trouve actuellement l'Office du tourisme.

Depuis 1943, il est protégé en tant que monument historique   Inscrit MH (1943). Depuis juillet 2005, il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial par l’Unesco avec 22 autres beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.

Tours et fortifications modifier

Saint-Riquier possédait deux enceintes fortifiées. L’enceinte interne avait quatre portes et une portelette. L’enceinte externe avait au moins sept portes ou portelettes.

Des remparts médiévaux de la ville, il ne reste que quelques débris de murailles et quelques tours en mauvais état :

  • la tour du Noch (la plus visible et la mieux conservée),
  • la tour Saint-Jean (récemment restaurée, appartenant au mur d’enceinte de l’abbaye),
  • la tour Margot (où se rejoignaient les anciens fossés intérieurs et extérieurs de la ville fortifiée),
  • la tour Haimont (très dégradée, elle fut sacrifiée en aux commodités de transport).

Maison Napoléon modifier

Cette maison, près de la place (au 3, rue du Général-de-Gaulle), se signale par une curiosité architecturale. Son pignon, épousant la forme du bicorne de l'empereur Napoléon Ier, est surmonté de sa statue.

Il faut y voir l'hommage rendu à sa mémoire, vraisemblablement en 1840 à l'occasion du retour de ses cendres, par l'un de ses grognards, Louis Joseph Petit. Cette statue, récente (œuvre du sculpteur amiénois Léon Lamotte), est en fait une réplique. Sur la façade côté jardin se trouve une plaque commémorative avec l'inscription :

« Louis-Joseph Petit 1792-1863 soldat de la Grande Armée blessé à Ligny le 16 juin 1815. Médaillé de Sainte-Hélène devint Receveur des Contributions indirectes à Saint-Riquier où il se maria en 1836 avec Rose Aline Lefebvre 1809-1890. Vers 1840 il construisit cette maison dont le pignon imitant le chapeau impérial légendaire fut surmonté de la statue de Napoléon 1er Empereur des Français, Roi d'Italie. Ruinée par le temps, elle fut remplacée par une statue semblable inaugurée le 1er mai 1962 en présence de S.A. le Prince Paul Murat représentant SAI le Prince Napoléon. Ville de Saint-Riquier Souvenir napoléonien Section de Picardie. »

On retrouve des traces de la maison dans les plus anciens documents centulois, sans doute bien au-delà du XVIe siècle. La demeure s'appelait jadis « l'hôtel du Blanc Coulon » (Blanc Colombier ?). En 1665, elle est la propriété de Jean Garin, sergent royal, qui l'a acquise des héritiers de Jean Butey, procureur royal, lui-même la tenant de Jean Carpentier. Au XVIIIe siècle, cette demeure est passée dans la famille Judcy ou Judey, 8 générations de chirurgiens issues d'un chirurgien-major d'un régiment suisse.

Par mariage et héritage, cette propriété échoit à la famille Lefebvre, bourgeois et maire de Saint-Riquier, avant que le beau-père de Louis Joseph Petit, Angilbert Lefebvre, à l'occasion de l'élargissement, dans la traversée du bourg, de la route Le Havre-Lille, ne contribue à l'édification de ce pignon.

La fille de Louis Joseph Petit se maria en 1859 à maître Eugène Marcassin, notaire à Saint-Riquier. Un de ses fils René Marcassin, PDG de la Compagnie de Saint-Gobain, devint propriétaire de la demeure en 1890, après la mort de sa grand-mère madame Petit.

Il la transmit à son décès en 1944 à sa fille madame Lauzier. Elle la céda à madame Pardessus, secrétaire d'avocat, le , date anniversaire du Sacre et d'Austerlitz. Madame Pardessus fut la première propriétaire ne descendant pas de Louis Petit.

Pendant la Seconde Guerre mondiale après le bombardement en , on installa en ses murs un bureau de la Poste jusqu'en 1962.

Les nouveaux propriétaires Marc et Bernadette Stubbe, d'origine belge, ont acquis la demeure en 2000. La façade et le pignon ont été ravalés en mai 2006.

Autres monuments modifier

Ce monument représentait une pyramide d’où tombent des guirlandes avec, trônant au sommet, un coq de bronze en train de chanter. Il avait été érigé grâce à l’argent d’une souscription publique. Il était l’œuvre d’Emmanuel Fontaine, sculpteur abbevillois (1856-1935) et avait été inauguré le dimanche . Trente-sept noms de Centulois morts à la Grande Guerre y sont inscrits.
En 2011, le monument aux morts s'est vu décapité de son coq de bronze, dérobé sans doute par des voleurs de métaux.
En , la municipalité a décidé de faire appel à un tailleur de pierre à qui elle a commandé une sculpture aussi proche que possible de l’œuvre de bronze originale.
Dans un angle de la ferme de Drugy, reconstruite sur les fondations de l’ancien château fortifié et résidence d’été des abbés de Saint-Riquier, on montre encore une ancienne salle voûtée qui correspondrait à l’emplacement du cachot occupé par Jeanne d’Arc, une nuit de novembre 1430, alors qu’elle était conduite pour son procès et son supplice à Rouen. Le passage de Jeanne d’Arc à Drugy-lès-Saint-Riquier est relaté dans la chronique latine de Jean de la Chapelle, datée de 1492.
Bien desservi par la route et le rail (ligne de Fives à Abbeville), doté d'un vaste camp d'entraînement et d'un hôpital militaire (installé dans les bâtiments de l'abbaye), Saint-Riquier assurait un rôle essentiel dans la préparation et les soins des troupes alliées à l'arrière du Front dès 1915. Le petit cimetière communal, trop exigu et inapproprié, ce lieu de sépultures fut improvisé à la hâte au début de la Première Guerre mondiale. Y reposent 104 combattants britanniques et des colonies anglaises des deux dernières guerres.
On y trouve également la tombe familiale du sergent Petit (de la Maison Napoléon).
  • La Traverse du Ponthieu, randonnée de 18 km, à pied, à cheval ou à vélo, d'Abbeville à Auxi-le-Château, passe dans la commune.

Événements culturels modifier

Personnages liés à la commune modifier

Héraldique modifier

  Blason
D'azur semé de fleurs de lys d'or[39].
Détails
 
En 1669, l'armorial de Pierre de La Planche donnait déjà ce blason. Ces armes sont celles de la maison royale de France sous leur aspect ancien[40]. Cependant, vers 1840, apparut un blason différent : « d'azur semé de fleurs de lys d'or, au chef d'argent plain », utilisé jusqu'aux années 1990[39].

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/

Liens internes modifier

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Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Cette étymologie du toponyme est incertaine. Si la ville fut peut-être équipée de cent tours défendant ses murailles, comme le veut la tradition, certains y voient plutôt une origine celtique à partir du mot « candir » (terre blanche, sol crayeux) transformé en « Cantium », « Cantulla », « Centulla ».
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

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Références modifier

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    Yves Monin, maire de Saint-Riquier durant 25 ans et aujourd’hui conseiller de la majorité centuloise. Il faisait partie des élus les plus réfractaires à l’actuelle intercommunalité lors de sa création en 2017. Il s’est proposé au poste de conseiller communautaire délégué aux réseaux de distribution d’eau et à l’assainissement.
  24. Olivier Bacquet, « Jocelyne Martin première femme maire de Saint-Riquier, Yves Monin égratigne l’opposition : Avant de remettre son écharpe de maire à son ancienne première adjointe, Yves Monin a critiqué avec virulence les élus d'opposition et leurs colistiers », Le Journal d'Abbeville,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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