Jean Pierre André Amar

politicien français
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André Amar
Amar, gravure du XIXe siècle.
Fonctions
Président de la Convention nationale
5 -
Député de la Convention nationale
Isère
-
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
Le farouche AmarVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
signature d'André Amar
Signature d’Amar dans un document du Comité de Salut Public du 10 Thermidor an II.

Jean-Pierre-André Amar, né le 11 mai 1755 à Grenoble[1], mort le 21 décembre 1816 dans l'ancien 11e arrondissement de Paris[2], est un homme politique de la Révolution française.

Biographie modifier

Origines familiales et parcours pré-révolutionnaire modifier

Jean-Pierre-André Amar est issu d'une famille bourgeoise anoblie du Dauphiné. Son grand-père Antoine Amar, originaire du Champsaur, est directeur de la Monnaie de Grenoble sise Rue des Vieux-Jésuites, actuelle Rue Jean-Jacques Rousseau. Son père Jean Amar est avocat au Parlement de Paris. Son frère Antoine Amar est propriétaire à Barraux. Jean-Pierre-André Amar effectue ses études au collège Royal-Dauphin de Grenoble puis à l'Université d'Orange. Il devient avocat au Parlement de Grenoble et reprend la charge de trésorier de France.

Mandat à la Convention modifier

La monarchie française s'effondre à la faveur de l'insurrection du 10 août 1792. En septembre, Amar est élu député du département de l'Isère, le cinquième sur neuf, à la Convention nationale. Il est élu suppléant au Comité des Secours publics dès octobre[3], puis membre du Comité de Sûreté générale en juin 1793[4], où il siège jusqu'en vendémiaire an III (octobre 1794)[5]. Amar est secrétaire de la Convention aux côtés de Joseph Fayau et de Léonard Bourdon sous la présidence de Marie-Jean Hérault de Séchelles en août 1793[6]. Il est élu président en germinal an II (avril 1794). Ses secrétaires sont Albert Ruelle et Jacques Monnot[7].

Amar siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[8]. Il ne participe pas au scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[9], étant alors en mission, et vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[10]. Entre mars et avril 1793, Amar est en effet envoyé en mission dans les départements de l'Ain et de l'Isère aux côtés de Jean-Marie Merlino afin d'accélérer la levée en masse[11]. Au terme de leur mission, cinq cents personnes sont mises en état d'arrestation.

Amar émet un grand nombre de rapports au nom du Comité de Sûreté générale. Il se montre actif dans les dénonciations contre les députés. Fin juin 1793, il fait décréter le transfert des députés mis en arrestation chez eux dans une maison d'arrêt et inculpe Claude Masuyer comme complice de l'évasion de Jérôme Pétion[12]. Fin juillet, il inculpe et fait arrêter les députés Jean Duprat, Agricol Minvielle et Jacques-Nicolas Vallée, accusés de complicité avec Charles Barbaroux[13]. Le 3 octobre, au terme de son rapport sur « la conspiration de Brissot et de ses complices », quarante-trois députés girondins sont décrétés d'accusation devant le tribunal révolutionnaire et soixante-treize autres sont décrétés d'arrestation pour avoir protesté contre les journées du 31 mai et du 2 juin[14]. Le 30 vendémiaire (21 octobre), il fait décréter d'accusation Jacques-Antoine Dulaure, député et rédacteur en chef du journal Le Thermomètre du Jour[15]. Mi-frimaire (début décembre), il annonce l'arrestation de Jean-Paul et Jacques-Antoine Rabaut[16]. Au printemps de l'an II, il inculpe les députés dantonistes François Chabot, Joseph Delaunay, Fabre d’Églantine et Julien de Toulouse dans l'affaire de la Compagnie des Indes[17].

Parallèlement, le 9 brumaire an II (30 octobre 1793), Amar fait adopter l'interdiction aux femmes de fréquenter les sociétés populaires, mesure contre laquelle seul le député Charlier s'élève. La mesure, d'après Christine Le Bozec, amorce un coup d'arrêt aux acquis féministes de la Révolution[18].

Amar est impliqué dans la crise du 9 thermidor[19]. Lui et ses collègues Barère, Billaud-Varenne, Collot d'Herbois du Comité de Salut public, David, Vadier et Voulland du Comité de Sûreté générale, sont cependant dénoncés dès fructidor an II (fin août 1794) par Laurent Lecointre comme complices de Robespierre, de Couthon et de Saint-Just[20]. Au terme de l'insurrection du 12 germinal an III, Amar est décrété d'arrestation et incarcéré au fort de Ham[21]. Il bénéficie de l'amnistie rendue lors de la séparation de la Convention en brumaire an IV (octobre 1795).

Du Directoire à la fin de vie modifier

Sous le Directoire, Amar n'exerce pas de mandat. Il fréquente le club du Panthéon, est inculpé dans la conjuration des Égaux mais est acquitté par la Haute Cour de Vendôme puis par le tribunal de la Seine. Il n'exerce pas non plus de mandat sous le Consulat ni sous le Premier Empire. Il n'est pas compris dans la loi du 12 jenvier 1816 contre les régicides, n'ayant pas adhéré l'Acte additionnel lors des Cents-Jours. À la fin de sa vie, il se tourne vers la piété et traduit en français les œuvres d'Emmanuel Swedenborg.

Cinéma modifier

Notes et références modifier

  1. Archives Municipales et Métropolitaines de Grenoble, registre paroissial de Grenoble, paroisse de Saint-Hugues, baptêmes mariages et enterrements 1751-1757, GG 108.
  2. Archives de Paris, état-civil reconstitué, registre des décès, V3E/D 13.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série tome 52, séance du 18 octobre 1792, p. 551.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 66, séance du 19 juin 1793, p. 583.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 98, séance du soir du 15 vendémiaire an III (6 octobre 1794), p. 368.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 70, séance du soir du 8 août 1793, p. 531.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 88, séance du soir du 16 germinal an II (5 avril 1794), p. 213.
  8. Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] »  , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  9. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 72.
  10. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 534.
  11. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Représentants en mission, séance du 9 mars 1793, p. 303.
  12. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 67, séance du 24 juin 1793, p. 136-138.
  13. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 70, séance du 16 juillet 1793, p. 16.
  14. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793, p. 520-521.
  15. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 77, séance du 30 vendémiaire an II (21 octobre 1793), p. 375.
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 80, séance du 15 frimaire an II (6 décembre 1793), p. 710.
  17. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 86, séance du 16 ventôse an II (16 mars 1794), p. 553-557.
  18. Christine Le Bozec, Les femmes et la Révolution 1770-1830, Paris, Passés Composés, 2019, p. 100-104.
  19. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 15, séance du 9 thermidor an II (27 juillet 1794), p. 457-459.
  20. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 96, séance du 12 fructidor an II (29 août 1794), p. 78-82.
  21. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 21, Comité de Salut public, séance du 13 germinal an III (2 avril 1795), p. 462-463.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier