Henri de Lacretelle

homme politique et homme de lettres français

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Henri de Lacretelle
Illustration.
Fonctions
Député français

(26 ans, 10 mois et 29 jours)
Réélection 20 février 1876
14 octobre 1877
21 août 1881
18 octobre 1885
22 septembre 1889
20 août 1893
Circonscription Saône-et-Loire
Législature Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve et VIe (Troisième République)
Groupe politique Union républicaine (1871-1881)
Gauche radicale (1881-1901)
Biographie
Nom de naissance Pierre Henry Lacretelle
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 3e arrondissement de Paris
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès 9e arrondissement de Paris
Sépulture Cimetière du Père-Lachaise
Nationalité Drapeau de la France France
Entourage Famille de Lacretelle

Henri de Lacretelle

Henri de Lacretelle, né le à Paris 3e et mort le à Paris 9e, est un homme politique et homme de lettres français.

Biographie

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Lacretelle a commencé par écrire des romans et des recueils de poésie. Il a également abordé le théâtre, avec notamment, Fais ce que dois, drame en 3 actes, en vers, écrit en collaboration avec Adrien Decourcelle, et représenté à la Comédie-Française, le . Il a en outre publié des études et des souvenirs sur Lamartine, son compatriote du Mâconnais, dont il avait été, en 1848, le secrétaire, et dont il est devenu l’ami fidèle[1]. Lamartine, en retour, lui a insufflé, en dépit de ses origines familiales[a], ses idées politiques et l’a fait entrer en politique[b], ce dont il lui était éternellement reconnaissant[2].

Républicain, il est membre, en 1848, de la commission chargée d'administrer le département de Saône-et-Loire. Fidèle, toute sa vie durant, à ses convictions, il s’oppose au Second Empire. Lors des élections complémentaires du 2 juillet 1871, il est le 1er élu de la liste républicaine avec 78 242 voix pour 103 778 votants. Il sera, dès lors, constamment réélu à la députation jusqu'en 1898[1], dont il deviendra le doyen, s’occupant surtout des questions d’enseignement[3]. Ainsi, c’est à lui que l’on doit d’avoir demandé, le premier, en 1871, l’instruction gratuite et obligatoire et déposé un projet de loi fort marqué en ce sens[4].

Siégeant à l'extrême gauche, il a voté, en 1875, les Lois constitutionnelles de 1875 instaurant la IIIe République en France. En 1877, il se montre l’un des plus résolus parmi les 303 députés à refuser leur confiance au gouvernement d’ordre moral de Broglie-Fourtou, issu de la crise du 16 mai 1877 opposant le président monarchiste de la République Mac Mahon, à la Chambre des députés à majorité républicaine[5]. En 1885, il est à l'origine d'une loi sur la création d'asiles pour les nouveau-nés abandonnés[6].

Sa mort, six jours avant la tentative de coup d'État de Paul Déroulède, est, de ce fait, passée relativement inaperçue[c][d], alors que, de son vivant, il était célèbre pour la singulière habitude qu’il avait conservée, pendant ses trois décennies de mandat, à la Chambre : modèle d’assiduité, présent dès l’ouverture de la séance, il ne s’asseyait jamais. Il se promenait sans cesse dans l’hémicycle, censément parce que les médecins lui avaient ordonné la marche, allant des bancs de la droite à ceux de la gauche, conciliant ainsi son devoir de député avec l’hygiène recommandée pour sa santé, en dépit des huissiers découragés par son entêtement[2].

Fils de Charles de Lacretelle, neveu de Pierre Louis de Lacretelle, membres de l'Académie française, il était aussi le grand-père de Jacques de Lacretelle, également membre de l'Académie française[8].

Œuvres

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Iconographie 

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Notes et références

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  1. Fouquier le dit, dans le Temps, « radical, assez volontiers mangeur de curés et Bourguignon salé en son propos ».
  2. Fouquier rapporte, dans le Temps, qu’il mettait un point d'honneur à ne jamais dire et ne jamais faire que ce que son grand patron, vivant encore, aurait dit ou fait lui-même[2].
  3. Le Mémorial d'Amiens ne mentionne, à son propos, que sa « maigreur légendaire[7]. »
  4. Les Annales politiques et littéraires notent, à ce sujet, qu’« en d’autres temps moins agités on lui aurait certainement consacré des chroniques[4]. »

Références

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  1. a et b « Nécrologie : M. Henri de Lacretelle », L’Aurore, Paris, no 488,‎ , p. 6 (ISSN 1255-9792, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. a b et c Henry Fouquier, « Billet du matin », Le Temps, Paris, no 13776,‎ , p. 2 (ISSN 2420-2789, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. « Nécrologie », Le Radical, Paris, vol. 19, no 50,‎ , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. a et b « M. Henri de Lacretelle », Les Annales politiques et littéraires, Paris, vol. 17, no 818,‎ , p. 7 (ISSN 1149-4034, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. « Obsèques de M. de Lacretelle », Le Courrier de Saône-et-Loire, Chalon-sur-Saône, vol. 59, no 15334,‎ , p. 2 (ISSN 1620-8943, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. Astrid Léger, « Duchasseint, Félix (Jean-Baptiste-Félix Delapchier, ou Delchapier) », sur Charlesfourier.fr, (consulté le ).
  7. « Chronique de la semaine », Mémorial d'Amiens et du département de la Somme, Amiens, vol. 2, no 10,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
  8. « Jacques de Lacretelle », sur academie-francaise.fr (consulté le ).

Liens externes

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