Abbaye Saint-Michel de Frigolet

abbaye située dans les Bouches-du-Rhône, en France
(Redirigé depuis Frigolet)
Abbaye Saint-Michel de Frigolet
Présentation
Type
Fondation
IXe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Unité pastorale Sainte-Marthe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Religion
Ordre religieux
Propriétaire
Commune
Privée
Patrimonialité
Site web
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte des Bouches-du-Rhône
voir sur la carte des Bouches-du-Rhône
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

L’abbaye Saint-Michel de Frigolet est une abbaye de chanoines prémontrés, située près de Tarascon à l'intérieur de la Montagnette, dans le département des Bouches-du-Rhône. Isolée dans un vallon sauvage au milieu des pins, des oliviers et des cyprès, elle tire son nom de ferigoulo, le thym en langue provençale. L'abbaye accueille une communauté de Prémontrés et dispose de deux hôtelleries monastiques, une librairie et un restaurant.

Histoire modifier

Son histoire commence dès le XIIe siècle où s’est installée la première communauté religieuse. En 1133, le nom du prieuré est mentionné pour la première fois. Une communauté de chanoines réguliers de saint Augustin est regroupée autour de son prieur Guillaume de Loubières. Le pape Adrien IV confirme cette installation en 1155.

Au XIVe siècle, l'abbaye tombe en décadence, et entraîne le départ des chanoines. Ce n'est qu'au XVIIe siècle, que l'abbaye est de nouveau occupée par des augustins et des religieux hiéronymites (ou Pères de Saint-Jérôme) qui font revivre le prieuré jusqu'à la Révolution.

Le , la bibliothèque est détruite par un incendie. En 1791, tandis que la Révolution fait rage, le couvent est saisi et les quatre derniers moines présents dans l'abbaye sont dispersés.

Entre 1831 et 1841, le site devient un collège que fréquente Frédéric Mistral. Quelques années plus tard, en 1858, l'abbaye est rachetée par le diocèse d'Aix et la vie conventuelle restaurée par le père Edmond Boulbon (1817-1883), religieux trappiste devenu prémontré, qui est à l'origine de la restauration de l'ordre en France.

Le , le pape Pie IX élève le prieuré de Frigolet au rang d'abbaye. Le de la même année il a autorisé le couronnement de la statue de Notre-Dame du Bon Remède dont la cérémonie a eu lieu le [1], et cinq ans plus tard, le , c'est la statue de saint Joseph qui a été couronnée[2].

Le père Edmond Boulbon en est le premier abbé et connaîtra en 1880, trois ans avant sa mort, l'expulsion des religieux par l'armée[3], ils seront même contraints à l'exil à l'abbaye de Leffe, près de Dinant, en Belgique en 1903. Il faudra attendre 1923, pour qu'ils retrouvent l'abbaye.

En 1926, Jean-Baptiste Penon s'y retire puis y meurt en 1929[4].

L'abbatiale dédiée à l'Immaculée Conception et à saint Joseph construite au XIXe siècle lors de l'agrandissement de l'abbaye a été élevée au rang de basilique par le pape Jean-Paul II en 1984[5].

Aujourd’hui, la communauté religieuse de Saint-Michel de Frigolet qui y est installée appartient à l'ordre des chanoines réguliers de Prémontré et suit la règle de saint Augustin. Les prémontrés sont des religieux actifs et contemplatifs. Les frères se consacrent principalement à la prière, toutefois, ils accueillent également les visiteurs, hôtes de passage, jeunes et retraitants.

Depuis septembre 2016, l'abbaye abrite une école catholique hors contrat[6].

Le jeudi 14 juillet 2022 au soir, un incendie dans le massif forestier de la Montagnette est déclenché par le passage d'un train, très probablement responsable de trois départs de feu. L'abbaye, au cœur de massif, a pu être sauvée des flammes par le courage des pompiers sur place et par d'incessants largages de retardants, dont on peut encore aujourd’hui voir les traces sur les pierres rougies du massif.

Habit des prémontrés.
Au XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle

Abbés de Frigolet modifier

Liste des abbés de Frigolet depuis la restauration de l'ordre de Prémontré.

  1. Edmond Boulbon (16 septembre 1869-18 mars 1881), a été élu lors de l'élévation du prieuré au rang d'abbaye[7], puis a démissionné[8]. Auparavant il avait été prieur du monastère (1858-1869)[9].
  2. Paulin Boniface (11 avril 1881-1893), a été nommé par décret pontifical[8], puis a été contraint de démissionner[10].
  3. Denis-Hubert Bonnefoy (21 mars 1899-20 septembre 1899), a été nommé par l'abbé général de l'ordre, et est décédé en fonction[11].
  4. Godefroid Madelaine (10 octobre 1899-1920), a été élu par les chanoines de l'abbaye[11], puis a démissionné[12].
  5. Adrien-Auguste Borelly (15 janvier 1920-1928), a été élu, puis a démissionné pour cause d'infirmité[12],[13].
  6. Léon Perrier (1928-1946)[14].
  7. Norbert Calmels (9 mai 1946-19 septembre 1962), a été élu, puis a démissionné après son élection comme abbé général de l'ordre[15].
  8. Gérard Joseph Raymond (1963-1978), a été élu, puis a démissionné[16].
  9. Marc Vaillant[réf. souhaitée] (1978-1992).
  10. Thomas Gilbert Secuianu (14 juin 1992[17]- 2015[18]).
  11. Jean-Charles Leroy : prieur actuel (depuis 2015)

Le père Alphonse Pugnière avait été élu comme troisième abbé le 29 octobre 1898, mais il avait refusé son élection[11].

Architecture modifier

 
Intérieur de l'église abbatiale.
  • L'église Saint-Michel, romane, date du XIIe siècle ; très restaurée au XIXe siècle, elle est agrandie d'une travée à l'ouest. La structure romane de la chapelle du XIIe siècle, Notre-Dame-du-Bon-Remède, est cachée sous une décoration baroque de boiseries et de tableaux du XVIIe siècle.
  • La basilique de l'Immaculée-Conception de style néogothique, a été consacrée en 1866. L'intérieur de la grande nef est entièrement recouvert de peintures murales à l'huile d'Antoine Sublet sur le modèle de la Sainte-Chapelle à Paris.
  • Le cloître de pur style roman date du XIIe siècle, il a été remanié au XVIIe siècle.

Protection modifier

L'abbaye est classée au titre des monuments historiques une première fois par un arrêté du portant sur le cloître et la chapelle ; elle est ensuite inscrite par un arrêté du portant sur les façades et toitures des bâtiments, les murs de clôture, les tourelles, la citerne, la chapelle Saint-Michel, les salles situées autour du cloître (salle capitulaire, parloir, réfectoire, sacristie) et l'église abbatiale[19].

Enfin, la totalité de l'église abbatiale est classée par un arrêté du [20].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Augustin Canron, Essai historique sur l’abbaye de l’Immaculée-Conception-Sᵗ-Michel (primitive observance de Prémontré) entre Avignon et Tarascon, Avignon, Impr. Seguin aîné, 1875, p. 180-183. Lire en ligne.
  2. Jean Boisson, Abbaye de Saint-Michel de Frigolet, Cholet, Impr. Farré et fils, 1975, p. 47.
  3. Épisode relaté par Alphonse Daudet dans le premier chapitre du premier livre de son roman Port-Tarascon : Alphonse Daudet, Port-Tarascon. Dernières aventures de l'Illustre Tartarin, Paris,  éd. Ernest Flammarion, 1890, p. 15-30. Lire en ligne.
  4. André Beaumond, « Jean-Baptiste Penon : Un Simianais évêque », sur Simiane Demain (consulté le )
  5. Jean-Paul II, « Sacra illa », Lettres apostoliques, Rome, 12 juin 1984. Lire en ligne.
  6. « École de Frigolet », sur frigolet (consulté le ).
  7. Augustin Canron, Essai historique sur l’abbaye de l’Immaculée-Conception-Sᵗ-Michel (primitive observance de Prémontré) entre Avignon et Tarascon, Avignon, Impr. Seguin aîné, 1875, p. 174-178. Lire en ligne.
  8. a et b Léon Goovaerts, Écrivains, artistes et savants de l'ordre de Prémontré. Dictionnaire bio-bibliographique, vol. 1, Bruxelles, Sté Belge de Librairie, 1899, p. 69. Lire en ligne.
  9. (la) Norbert Backmund (trad. du latin), « Frigolet », dans Monasticon Praemonstratense : Id est Historia Circariarum atque Canoniarum Candidi et Canonici Ordinis Praemonstratensis, vol. 3, t. 1, Straubing, C. Attenkofer, (lire en ligne).
  10. Bernard Ardura, Prémontrés: histoire et spiritualité, Saint-Étienne, Publications de l'Université, 1995, p. 388.
  11. a b et c Bernard Ardura, Prémontrés: histoire et spiritualité, Saint-Étienne, Publications de l'Université, 1995, p. 392.
  12. a et b « Dom Adrien Borrelly ancien abbé de Frigolet », La Croix, no 14 975, 20-21 décembre 1931, p. 2. Lire en ligne.
  13. Diocèse de Fréjus-Toulon, Rme P. Léon (Léon Perrier) (1881-1948). Lire en ligne.
  14. Abbaye Notre-Dame de Leffe, La renaissance de la vie religieuse, Lire en ligne.
  15. Bernard Ardura, « Regard d’un "général conciliaire", Le prémontré Norbert Calmels, sur la vie religieuse au Concile », dans Christian Sorrel (dir.), Le Concile Vatican II et le monde des religieux (Europe occidentale et Amérique du Nord, 1950-1980), LARHRA, 2019. Lire en ligne.
  16. Ordre de Prémontré, « Order of Prémontré Necrologium », sur premontre.info, (consulté le ).
  17. Bénédiction abbatiale du père Thomas Gilbert Secuianu, abbé se Saint-Michel de Frigolet : Le dimanche de la Trinité 14 juin 1992 par Monseigneur Bernard Panafieu, archevêque d'Aix-en-Provence, Averbode, Altiora, , 22 p..
  18. Ville de Tarascon, « Le Père Edmond Boulbon honoré », Le journal de Tarascon, no 11,‎ , p. 19 (ISSN 1638-962X, lire en ligne, consulté le ).
  19. Notice no PA00081284, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  20. Ministère de la Culture, Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2015, Journal officiel de la République française du 22 avril 2016.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier