Chanoines réguliers de saint Augustin
Ne doit pas être confondu avec Ordre de Saint Augustin ou Chanoines réguliers.
Chanoines réguliers de saint Augustin | |
Ordre religieux | |
---|---|
Type | Ordre religieux |
Règle | règle de saint Augustin |
Structure et histoire | |
Fondation | IVe siècle |
Fondateur | Augustin d'Hippone |
Abréviation | C.R.S.A. |
Liste des ordres religieux | |
Les chanoines réguliers de saint Augustin sont un ordre de clercs vivant sous la règle de saint Augustin, mais selon des constitutions ou statuts qui en adaptent l'application aux traditions et aux conditions particulières des communautés, et les différencient d'autres ordres qui se réclament également de la règle d'Augustin (dominicains, franciscains, Ermites de saint Augustin etc.). L'adoption d'une même charte fondamentale ou règle n'implique pas de soi un gouvernement unique centralisé. Initialement indépendantes ou issues de la filiation d'une même maison fondatrice, à partir du XIXe siècle, les communautés et congrégations de chanoines réguliers ont été regroupées en fédérations - à géométrie variable - dans le contexte de la politique de centralisation initiée par le Saint-Siège en vue d'une meilleure coordination avec les instituts de vie consacrée.
Une catégorie de chanoinesModifier
Les chanoines réguliers de saint Augustin (C.R.S.A.) sont des clercs vivant en communauté, sous l'autorité d'un prévôt ou d'un abbé, pour célébrer la liturgie et rendre des services pastoraux dans les paroisses avoisinantes, selon un modèle de vie inspiré à saint Augustin par l'exemple de la première communauté chrétienne décrite dans les Actes des Apôtres. Tous les chanoines réguliers ne suivent pas cette règle. Les chanoines réguliers ne sont pas des moines; ils ne vivent donc pas dans des monastères, mais dans des maisons parfois appelées couvents selon un régime de clôture et de stabilité différents de ceux des moines.
HistoireModifier
OrigineModifier
Au IVe siècle, saint Augustin, évêque d'Hippone (Afrique du Nord), institue pour un groupe d'hommes, probablement dans son propre diocèse, un type de communauté permettant de mener conjointement une vie d'esprit monastique et un ministère sacerdotal. Cette règle de vie (kanon en grec signifie « règle ») a donné le mot « chanoine ».
Au Moyen ÂgeModifier
Au cours des siècles du Moyen Âge, de très nombreux groupes de clercs séculiers desservant une église furent érigés en chapitres ou communautés régulières sous la règle de saint Augustin, à l'initiative du pouvoir politique ou ecclésiastique. Le phénomène prit une ampleur particulière au XIe siècle, en particulier sous l'impulsion du pape Urbain II. On recense notamment :
- Saint-Jean des Vignes de Soissons (1089)
- Maguelone près de Montpellier (1095 c.)
- Ripoll (Espagne) (1089)
- Monastère de Sant Joan de les Abadesses, en Catalogne, (1017)
- Sainte-Marie de Rettenbach (1092)
- Saint-Sernin de Toulouse (1117)
- Saint-Paul de Narbonne (1093)
- Sainte Croix de Coimbra (1131)
Les chanoines réguliers de saint Augustin sont considérés comme un ordre (en latin ordo) — entendre un ensemble de fidèles distingués par l'observance d'une même règle de vie — par le Saint-Siège depuis la première moitié du XIIe siècle au plus tard.
Les réformes canonialesModifier
En 1421, le pape Martin V les réunit en une seule congrégation (congrégation des chanoines du Latran), avec de nouvelles constitutions et des privilèges propres[1]. Mais ils ne forment une institution centralisée que depuis le XIXe siècle.
Jusqu'à ce moment, particulièrement au Moyen Âge, chaque communauté ou fédération de communauté formait une entité distincte et indépendante, jouissant le plus souvent, depuis le XIe siècle, de l'exemption de la juridiction des évêques locaux et dépendant directement du Saint-Siège.
Au XVIIe siècle, saint Pierre Fourier et la bienheureuse Alix Le Clerc fondent sur la même règle un ordre féminin de chanoinesses de Saint-Augustin de la Congrégation Notre-Dame destinées à l'enseignement. Pierre Fourier a également réformé les chanoines réguliers de Lorraine en instituant la congrégation de Notre-Sauveur.
Les chanoines réguliers sont érigés en ordre religieux au XIXe siècle.
Les congrégations de chanoinesModifier
Le 4 mai 1959 le pape Jean XXIII érige les chanoines réguliers en confédération par le bref apostolique Caritas Unitas. Actuellement, on compte 9 instituts regroupés dans la confédération de 1959[2].
Les quatre congrégations initiales :
- Les chanoines réguliers du Latran, fondés au XVe siècle
- Les chanoines réguliers du Latran de la congrégation d'Autriche, fondés au XIXe siècle
- Les chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard, fondés en 1050
- Les chanoines réguliers de Saint-Maurice, fondés en 1128
auxquelles s’ajoutèrent :
- Les chanoines réguliers de l'Immaculée Conception, fondés en 1875 (adhésion en 1961)
- Les chanoines réguliers de Windesheim, fondés en 1386 (adhésion en 1961)
- Les chanoines réguliers de la Mère de Dieu, fondés en 1969 (adhésion en 1969)
- Les chanoines réguliers de Marie Mère du Rédempteur, fondés en 1971 (adhésion en 1987)
- Les chanoines réguliers des frères de la vie commune, fondés en 1975 (adhésion en 1991)
- Les chanoines réguliers de Saint Victor, fondés en 1108, restaurés en 1968 (adhésion en 1993)
Notes et référencesModifier
- http://www.documentacatholicaomnia.eu/01p/1417-1431,_SS_Martinus_V,_Bullarium_(Cherubini_vol_1_ff_309-338),_LT.pdf Bullarium romanum, ed. L. Cherubini, p. 323, Constitution Sollicitudinis pastoralis officium.
- « L’ordre des Chanoines Réguliers de Saint Augustin » (consulté le )
AnnexesModifier
Articles connexesModifier
- Ordres religieux par ordre alphabétique
- Architecture des abbayes augustiniennes
- Liste d'abbayes augustiniennes
- Liste d'abbayes augustiniennes de France
Liens externesModifier
- (en) Site officiel
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :