GRU (Russie)

service du renseignement militaire de la Russie

Direction générale des renseignements de l'État-Major des forces armées
Emblème du GRU
Emblème du GRU
Drapeau du GRU
Drapeau du GRU
Siège de la GRU à Moscou.
Siège de la GRU à Moscou.

Création
Juridiction Gouvernement de la fédération de Russie
Siège Drapeau de la Russie Moscou
Coordonnées 55° 46′ 55″ N, 37° 31′ 23″ E
Effectifs Environ 37 000, dont 25 000 spetsnaz[1]
Ministre responsable Sergueï Choïgou (ministre de la Défense)
Activité(s) Renseignement militaire
Direction Igor Kostioukov (Directeur)
Site web Page sur le site du ministère de la Défense

La direction générale des renseignements (GRU) de l'État-Major des Forces armées de la fédération de Russie (russe : Главное разведывательное управление Генерального штаба Вооружённых Сил Российской Федерации, Glavnoïé Razvédyvatel'noïé Oupravlénié General'novo chtaba Vooroujionnykh Sil Rossiiskoï Federatsii ou GRU) est le service de renseignement militaire de la Russie.

Histoire modifier

La GRU a, entre autres, organisé l’assassinat ciblé d'ennemis de l'État à l’étranger. En 2004, une opération de ce type, réalisée au Qatar contre le responsable indépendantiste tchétchène Zelimkhan Iandarbiev, avait abouti à la condamnation à perpétuité de deux agents du GRU qui furent remis à la Russie en 2005 pour qu'ils y purgent leur peine. Ils furent reçus en héros à leur retour au pays et disparurent aussitôt après.

Son directeur adjoint, le général Iouri Ivanov, s'est, selon la version officielle, noyé en se baignant dans la Méditerranée lors d’une inspection de la base navale russe de Tartous, en Syrie en 2010[2].

En 2010, la GRU est renommée Direction générale (GU). L'État-Major a d'autres directions générales, par exemple une direction générale des communications, une direction générale de l'entraînement, ou une direction générale du personnel[3]. Le terme GRU continue d'être utilisé couramment à l'extérieur de l'état-major, y compris dans des déclarations officielles de Medvedev et Poutine[4].

Le GRU est cité de manière prééminente dans les accusations d'ingérences russes dans l'élection présidentielle américaine de 2016. Le procureur spécial Robert Mueller a notamment inculpé plusieurs membres du GRU pour avoir piraté informatiquement des systèmes informatiques du parti démocrate.

Le GRU est également accusé dans l'empoisonnement de Sergueï et Ioulia Skripal au Royaume-Uni. Deux hommes que la police britannique suspecte d'avoir pratiqué l'empoisonnement ont été identifiés par des publications de Bellingcat comme des officiers du GRU.

En 2021, le GRU est publiquement mis en cause par le Premier ministre tchèque Andrej Babiš et son vice-premier ministre Jan Hamáček dans l'explosion, en 2014, de deux entrepôts à Vrbětice. Elle avait causé la mort de deux personnes[5].

En juin 2022, le service de sécurité néerlandais AIVD annonce avoir empêché un illégal du GRU nommé Sergueï Vladimirovitch Tcherkassov d'accéder à un poste à la Cour pénale internationale à la Haye en utilisant une fausse identité brésilienne[6].

Réputation modifier

Service peu connu du grand public, il n'en a pas moins une réputation incontestable d'efficacité. Dans le livre Carnets intimes de la DST, l'ancien haut responsable du contre-espionnage soviétique de la DST française Raymond Nart notera que, par rapport aux officiers du KGB, les officiers du GRU étaient « plus directs et moins politisés mais aussi plus brutaux ». La chute de l'URSS a certes fait perdre au GRU ses moyens de financement, mais ne l'a guère touché au niveau structurel, contrairement au KGB rival (dissout en plusieurs services distincts), très connu et honni, qui a alors dû ralentir ses activités à l'étranger.

Effectifs modifier

Organisation rivale du Service des renseignements extérieurs de la fédération de Russie (SVR), ses effectifs seraient voisins de douze mille membres.

Entre 2009 et 2011, le GRU subit une réorganisation et réduit ses effectifs de plus d’un millier d’officiers. Le nombre de généraux est passé d’une centaine à une vingtaine[7].

Forces spéciales modifier

 
Emblème des Spetsnaz (Forces spéciales) de la GRU.

Les Spetsnaz de la GRU, unités de renseignement militaire et reconnaissance militaire créées dans les années 1950, sont des forces spéciales militaires. À l'époque, leur rôle était la lutte contre les systèmes mobiles de lancement d'armes nucléaires de type MGM-31 Pershing. Plus tard, leur mission s'est étendue à des actes de sabotage, d'élimination de chefs ennemis, prise d'objectifs stratégiques, reconnaissance, etc. en temps de guerre.

Ils participèrent aux opérations militaires en Afghanistan et en Tchétchénie.

Les Spetsnaz de la GRU comprennent des éléments des forces terrestres, des nageurs de combat ainsi que des troupes aéroportées de la fédération de Russie (les VDV).

Des nageurs de combat sont également présents parmi d'autres groupes d'intervention.

Directeurs modifier

  • -  : Ievguéni Timokhine
  • -  : Fiodor Ivanovitch Ladyguine
  • -  : Valentin Vladimirovitch Korabelnikov
  • -  : Alexandre Chliakhtourov
  • -  : Igor Sergoun
  • -  : Igor Korobov
  • - : Igor Kostioukov

Culture populaire modifier

  • La GRU est représentée dans le jeu vidéo Battlefield 3 : Le Russe. Ce jeu vidéo raconte que le vétéran des Spetsnaz de la GRU, Dima Mayakovsky, devenu mercenaire à son compte, est réintégré sous le chantage au sein de cette organisation afin de déjouer un éventuel attentat terroriste nucléaire visant Paris et New York, attentat planifié par l'ancien protégé et équipier de Dima, Solomon… Pour souligner le caractère secret de la GRU, cette mission est censée ne pas exister.
  • Dans la Saison 2 de Madam Secretary, le capitaine Dmitri Petrov est un agent infiltré de la CIA au sein de la GRU.
  • Dans Metal Gear Solid 3: Snake Eater, le joueur combat plusieurs fois un agent fictif de la GRU : Revolver Ocelot.
  • Dans les septième et huitième saison d'Homeland, Carrie est faite prisonnière par des officiers de la GRU, et le personnage Yevgeny Gromov, joué par Costa Ronin est membre de la GRU.

Notes et références modifier

  1. (de) Office fédéral de protection de la constitution (BfV), Verfassungsschutzbericht 2017 [« rapport de la Protection de la constitution 2017 »], Berlin, ministère fédéral de l'Intérieur (Allemagne), (ISSN 0177-0357, lire en ligne), p. 303.
  2. « Les mystérieux décès de responsables du renseignement russe », sur opex360.com, Zone militaire, (consulté le ).
  3. (ru) « Структура Минобороны России: Министерство обороны Российской Федерации », structure du ministère de la Défense de la Fédération de Russie sur son site officiel (consulté le ).
  4. (en) « échanges sur Twitter entre Dmitri Alperovitch (@DAlperovitch) et Mark Galeotti (@MarkGaleotti ) », 14-15 août 2016 (consulté le ).
  5. « Login – B2 Pro » (consulté le ).
  6. (en) « AIVD disrupts activities of Russian intelligence officer targeting the International Criminal Court », sur english.aivd.nl, (consulté le ).
  7. « Le chef du renseignement militaire russe remplacé », sur Zone militaire, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • « La galaxie GRU » in Vladimir Poutine et l'Eurasie, Jean Parvulesco, ACE, 2005, (ISBN 2-914157-13-4)
  • (en) Andrew S. Bowen, Russian Military Intelligence : Background and Issues for Congress, Congressional Research Service, (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier