Combat de Fougères (1795)

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Combat de Fougères

Informations générales
Date
Lieu Fougères
Issue Victoire des chouans
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
• Joré Toussaint du Breil de Pontbriand
Forces en présence
350 hommes[1] 600 hommes[1],[2]
Pertes
15 morts[1] Aucune

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 48° 22′ 06″ nord, 1° 12′ 58″ ouest
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Combat de Fougères
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Combat de Fougères
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Combat de Fougères

Le combat de Fougères a lieu le , pendant la Chouannerie. Il s'achève par la victoire des chouans qui tendent une embuscade à des troupes républicaines sorties de la ville de Fougères.

Prélude modifier

Le déroulement de ce combat est rapporté par l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand dans ses mémoires[Note 1]. Il indique qu'il se passe le même jour que le combat de Tremblay[3], soit le 8 novembre 1795[4]. Selon son récit, il reçoit tardivement un message d'Aimé Picquet du Boisguy, qui lui demande de le rejoindre avec ses forces pour prendre part à l'attaque du bourg patriote de Tremblay[1],[3],[5]. Pontbriand se met en marche pendant la nuit à Saint-M'Hervé et rejoint le capitaine Joseph Boismartel près de la forêt de Fougères[1],[3],[5]. Chargé par du Boisguy de surveiller la route de Fougères à Lécousse[6], Boismartel juge que Pontbriand ne pourra arriver à temps à Tremblay et il le convainc de rester avec lui pour empêcher la garnison de Fougères d'envoyer des renforts[1],[3],[5].

Forces en présence modifier

Toussaint du Breil de Pontbriand indique dans ses mémoires être à la tête d'environ 400 hommes de la division de Vitré[1],[3],[5], tandis que le capitaine Boismartel — François Louis Angenard-Boismartel, dit Francœur ou bien Joseph Boismartel, dit Joli-Cœur[5] — dirige 200 hommes de la division de Fougères[2],[6]. Il estime les forces républicaines engagées dans l'action à 350 hommes commandés par Joré[1],[3],[5].

Déroulement modifier

Après le lever du jour, Boismartel entre avec ses hommes dans les faubourgs de Fougères, tandis que Pontbriand fait embusquer sa colonne dans d'anciens retranchements que les patriotes avaient édifiés avant la bataille du 3 novembre 1793[1],[3],[5]. Les républicains sortent à la rencontre des chouans qui battent en retraite et les attirent dans l'embuscade[1],[3],[5]. Les hommes de Pontbriand font une décharge à 30 pas et les républicains prennent la fuite après une courte résistance pour se réfugier à l'intérieur des murs de la ville[1],[3],[5].

Pontbriand et Boismartel font ensuite dîner leurs hommes dans les faubourgs, puis ils se retirent à trois heures du matin vers Landéan[1],[3],[5]. Les républicains font une nouvelle sortie et attaquent l'arrière-garde des chouans, mais la fusillade s'achève sans perte d'un côté comme de l'autre[1],[3],[5].

Pertes modifier

Selon Pontbriand, les républicains perdent quinze hommes, ainsi qu'un plus grand nombre de blessés[1],[3],[5].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Tandis que ceci se passait à Tremblay, Pontbriand, qui avait eu trop tard le message de du Boisguy, n’en était pas moins parti sur-le-champ de Saint-M’Hervé, avec environ quatre cents hommes. Après avoir marché toute la nuit, il arriva près de la forêt de Fougères, où il trouva Boismartel avec son détachement ; ce capitaine lui dit qu’il ne pourrait, quelque diligence qu’il fît, arriver à Tremblay avant que l’affaire fût terminée et qu’il ferait mieux de rester avec lui pour donner de l’occupation à la garnison de Fougères et l’empêcher de songer à secourir Tremblay. Pontbriand vit bien que ce parti était le seul possible à prendre. Il fit rafraîchir ses troupes dans les villages voisins, et, pendant ce temps, Boismartel marchait droit à Fougères pour attirer l’attention des Républicains et les faire sortir de la ville. Il pénétra jusque dans les faubourgs et donna l’alarme dans la ville. Joré, dont le corps avait été en partie détruit dans les précédentes affaires, résolut, néanmoins, de faire une sortie. Pontbriand avait suivi de près Boismartel et fait embusquer ses troupes dans les vieux retranchements élevés autrefois pour défendre la ville contre les Vendéens. Joré sortit avec environ trois cent cinquante hommes et attaqua Boismartel avec son impétuosité ordinaire. Ce dernier défendit le terrain pied à pied, en reculant toujours pour attirer l’ennemi dans l’embuscade. Sa ruse réussit parfaitement, et au moment où les Républicains croyaient sa déroute certaine, ils se virent assaillis à trente pas par le feu de l’embuscade de Pontbriand, qui leur causa une telle surprise, qu’après une très courte résistance, ils s’enfuirent dans la ville, dont ils fermèrent les portes. Ils perdirent quinze hommes, et un plus grand nombre furent blessés.

    Pontbriand et Boismartel dînèrent dans le faubourg et y restèrent jusqu’à 3 heures de l’après-midi sans être inquiétés ; seulement, comme ils se retiraient sur la route de Landéan, la garnison fit une nouvelle sortie jusqu’à la tête du faubourg, et engagea, de fort loin, une fusillade avec l’arrière-garde des Royalistes ; cette fusillade dura assez longtemps, mais sans perte de part ni d’autre. Le capitaine Picquet y gagna encore cinq fusils, jetés par des soldats qui s’étaient trop avancés et qui faillirent être pris[3],[1]. »

    — Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Le Bouteiller 1988, p. 471-472.
  2. a et b Le Bouteiller 1988, p. 468.
  3. a b c d e f g h i j k l et m Pontbriand 1897, p. 225-227.
  4. Le Bouteiller 1988, p. 467.
  5. a b c d e f g h i j k et l Pontbriand 1904, p. 209-211.
  6. a et b Pontbriand 1897, p. 222.

Bibliographie modifier

  • Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.  
  • Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).  
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).