Claude Berda

entrepreneur français de l’audiovisuel
Claude Berda
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Biographie
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Formation
Activité

Claude Berda, né le à Paris[2], est un entrepreneur de l’audiovisuel et milliardaire français, naturalisé suisse en 2013[1].

Il est le cofondateur et président d'AB Groupe, entreprise française éditrice de 21 chaînes de télévision et détentrice d’un important catalogue de droits audiovisuels. Il est détenteur de nombreux placements financiers et dans le domaine de l'immobilier en Suisse[3], où il possède un patrimoine important.

Biographie modifier

Études et débuts professionnels modifier

Claude Berda est diplômé en droit et en gestion à l'université Paris-Dauphine[4],[5],[6]. Il commence par vendre des jeans à l'université, puis il monte une boutique à Saint-Tropez, « Jean's Store », vendant lui-même pendant les vacances scolaires. Il en ouvre 39 autres du même nom sur toute la Côte d'Azur[7].

AB Productions modifier

En 1977, il rencontre Jean-Luc Azoulay, alors secrétaire de Sylvie Vartan. Les deux entrepreneurs fondent la société AB Productions, société spécialisée dans la production artistique, de spectacles et de disques, baptisée à partir de leurs initiales, A de Azoulay et B de Berda, ce qui leur permet d’être en tête des annuaires[8].

L’industrie du disque modifier

Leur première production est l'adaptation disco de la chanson Mustapha (Chérie je t'aime, chérie je t'adore...), créée par Bob Azzam, qui finira Disque d’Or[9],[10]. Avec l'autorisation du Vatican, ils éditent des disques composés des messes du Pape Jean-Paul II[9],[11] puis ils produisent une série de disques destinés à la jeunesse, notamment ceux de Dorothée, alors animatrice sur Antenne 2[9],[12]. AB Productions est la première société qui intègre la production discographique, l’organisation de concerts et le merchandising[13].

La télévision modifier

En 1987, Claude Berda convainc TF1 de lui confier l’unité jeunesse de sa chaîne, soit plus de 900 heures par an. L’aventure du Club Dorothée commence et durera dix ans, du au [14].

Les débuts sont difficiles, car La Cinq via Silvio Berlusconi a acquis tous les droits des dessins animés internationaux, pour l'Europe entière[15]. Les programmes du Club Dorothée sont donc essentiellement composés de rediffusions issues des vieux stocks de TF1: Jem et les Hologrammes, Jayce et les Conquérants de la lumière, Les Bisounours, Les Minipouss... Ainsi que Candy[15], Goldorak[15], (Récré A2), et Bioman (Cabou Cadin), issus du catalogue d'IDDH, AB Productions les ayant achetés en intégralité. Mais durant ce premier trimestre, Claude Berda acquiert un stock important de dessins animés pour la plupart japonais permettant de proposer des nouveautés dès la fin du 2e trimestre 1988. Ce qui contribue largement au triomphe de l'émission, et préfigure le phénomène Manga.

AB Productions se dote d’un outil de production complet : 9 studios, des régies, des unités de post-production, de post synchronisation, de doublage, etc. AB Productions était entièrement libre de ses choix de programmation et n’avait qu’une seule contrainte: l’audience ne devait jamais descendre en dessous de 30 %, soit 60 % de part de marché. Cet objectif sera toujours dépassé.

Après avoir pris connaissance du Décret Tasca no 90-66 du expliquant que chaque chaîne doit diffuser 60 % de programmes européens par an[16], Claude Berda décide d'acquérir toutes les séries et téléfilms européens diffusables, dont les séries policières allemandes (Derrick, Le Renard…)[17]. AB, via sa filiale Animage, rachète le catalogue de dessins animés japonais de Berlusconi, et en revend une partie à La Cinq[18]. AB devient ainsi un des premiers fournisseurs de La Cinq[19].

Le décret impose aussi des quotas de production et de diffusion d'œuvre d'expression originale française[20] aux heures de grande écoute[21], devant entrer en vigueur le [22]. AB Productions relance alors la sitcom à la française (Hélène et les Garçons, qui connaîtra un succès mondial, le Miel et les Abeilles, Premiers baisers, Salut Les Musclés... ). C’est sur ces bases que Claude Berda constitue un catalogue de programmes qui lui permettra d’alimenter les grilles de toutes les chaînes principales, catalogue qu’il enrichira notamment avec la série culte Friends.

En 1992, Claude Berda reçoit la légion d'honneur. [23].

Bouquet Satellite et TNT modifier

En 1995 Claude Berda décide d’éditer un bouquet de chaînes thématiques couvrant toutes les thématiques qui intéressent le public, allant du sport (AB Sports, qui deviendra par la suite Sport+), au cinéma thématisé avec trois chaînes, en passant par le documentaire avec Animaux, Escales, Toute l’Histoire, Chasse et Pêche, Encyclo, etc.

Pour financer le projet, Claude Berda introduit 20 % de son Groupe au New York Stock Exchange. Ce sera la 1re (et à ce jour la seule) société française à être côté directement au New York Stock Exchange sans l’avoir été précédemment à la Bourse de Paris [24].

TF1 n’apprécie pas l’arrivée de ce concurrent qui ne fait pas partie du sérail, et résilie tous ses contrats avec AB sur la fourniture de programmes. Claude Berda maintient néanmoins sa stratégie d'opérateur indépendant de chaînes à péage. Le bouquet ABsat est lancé en avril 1996 et la commercialisation débute en décembre 1996, en même temps que celle de TPS. Claude Berda continue parallèlement ses investissements pour développer plus encore sa société. En 1996, il acquiert la société Hamster, producteur de fictions reconnues telles que Navarro et l’Instit. Il poursuivra cette politique d’acquisition de producteurs de fictions de prime time en rachetant les sociétés Via Productions (Une femme d’honneur) et Expand (Fabien Cosma…).

À partir de 1997, Berda parvient à convaincre les deux opérateurs concurrents du satellite (Canalsat et TPS) de reprendre ses chaînes dans leurs offres. Cette stratégie est renforcée en 1998 lorsqu’il rachète à la CLT, la chaîne RTL9, leader du câble et du satellite mais lourdement déficitaire. Il parvient à la ramener à l’équilibre tout en développant son audience.

À partir de 2000, constatant le faible développement du marché de la télévision gratuite en France, Claude Berda fait partie des principaux promoteurs de la TNT. Cela le conduit à présenter plusieurs dossiers de candidature pour la TNT gratuite et à racheter la chaîne TMC (aux côtés de TF1). Cette stratégie trouve son aboutissement quand il obtient des licences pour trois chaînes qui sont lancées sur la TNT en 2005 : TMC et NT1 en gratuit et AB1 au sein de l'offre payante. En 2006, TF1 devient actionnaire d’AB Groupe à 33,5 %[25].

En 2008, à la suite de la disparition de TPS, Claude Berda décide de relancer son activité de diffusion satellitaire sous la marque BIS Télévisions. En 2010, il décide de recentrer son groupe sur ses deux métiers principaux, les chaînes thématiques payantes et les catalogues de programmes, et cède NT1 et ses parts dans TMC à TF1. En 2013, son groupe crée Jook Vidéo[26], la première offre française de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) totalement « multithématiques » (films, séries, jeunesse, mangas, documentaires, concerts, spectacles, sport…). Jook Vidéo est disponible sur PC, tablettes, smartphones et les box des opérateurs ADSL.

En 2013, les chaînes thématiques du Groupe AB comptent plusieurs millions d’abonnés (plus de 16 millions de foyers abonnés pour RTL9, 11 millions de foyers abonnés pour AB1, 15 millions pour AB moteurs…)[27].

En 2013, la chaîne pornographique XXL, très rentable (1,3 million d'abonnés), mais qui « entachait la réputation du groupe », est vendue à Marc Dorcel[28].

Autres activités modifier

  • En 2007, il devient administrateur de la société Assya Finance, créée par Thierry Leyne, ex-compagnie financière de Deauville[29].
  • En février 2010, il devient membre du conseil d'administration du groupe TF1 en remplacement de Patrick Le Lay[30].
  • Depuis 2010, coproduction avec des chaînes hertziennes (telles que France 2 et France 3) et sa chaîne Toute l’Histoire, a initié une collection de documentaires consacrés à la mémoire de la Shoah[31] qui font une large place aux travaux de l'historien Denis Peschanski.

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Ian Hamel, « Claude Berda lâche la Suisse pour la Belgique », sur Le Point, (consulté le )
  2. « Avis de convocation - ASSYA CAPITAL », sur JORF, (consulté le )
  3. « Vernier accueille le plus grand projet immobilier privé de Suisse », sur letemps.ch,
  4. Le Journal du Net, Les écoles des millionnaires : Dauphine enseigne les affaires, 28/09/2010
  5. Bilan (magazine), Claude Berda l'homme des jamais et des encore, 04/07/2011
  6. L'Express, Hélène et les gros sous, 12/08/1993
  7. « Claude Berda, l'homme des jamais et des encore », sur Bilan.ch, (consulté le )
  8. « AB Productions, l'histoire d'une folle entreprise - Sitcomologie », sur Sitcomologie, (consulté le ).
  9. a b et c Diwo.
  10. lire sur Google Livres
  11. lire sur Google Livres
  12. lire sur Google Livres
  13. « AB Productions lance sa première chaîne de fiction », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Diwo, p. 30.
  15. a b et c « Concept et Historique », sur clubdostory.net (consulté le )
  16. « Décret n°90-66 du 17 janvier 1990 modifié relatif à la diffusion des œuvres cinématographiques et audiovisuelles - Version consolidée », sur csa.fr.
  17. Diwo, p. 27.
  18. « La Cinq: Hachette parvient à un accord avec Animage », sur lesechos.fr.
  19. « Reportage la télé par AB sur planete Partie 2 1/3 à 5 minutes 40 », sur dailymotion.com.
  20. « Paris prépare un projet de loi sur les quotas », sur lesechos.fr Le nouveau quota de diffusion d'eouvres françaises, fixé à 40%, sera ainsi introduit, alors que la loi sur l'audiovisuel parlait de proportion « majoritaire ». En outre, la loi parlera d'oeuvres « européennes » au lieu d'oeuvres « communautaires », c'est-à-dire venues des pays de la seule CEE. Du coup, le gouvernement va repousser l'application de l'ensemble des décrets Tasca-Lang sur les nouvelles obligations des chaînes (portant par exemple sur le respect des quotas aux heures de grande écoute) au 1er janvier 1992, alors que certaines dispositions devaient entrer en vigueur au 1er septembre.
  21. « Le gouvernement retarde son projet de décret La nouvelle bagarre des quotas », sur lemonde.fr les chaines contournent l'esprit de leurs obligations en diffusant des séries américaines à 20 h 30 et en reléguant les productions françaises l'après-midi ou le matin. Voire la nuit, si une décision du Conseil d'État à l'encontre de TF1 n'y avait mis le holà! " Le nouveau texte, explique-t-on au ministère de la communication, n'a pas d'autre objectif que d'accroitre la proportion de programmes français aux heures où le plus grand nombre de téléspectateurs regardent la télévision.
  22. « Les projets de décret réglementant la programmation des chaines Le gouvernement suit largement l'avis du CSA », sur lemonde.fr Le gouvernement accepte ainsi le report au 1er janvier 1992 des obligations de diffusion d'œuvres audiovisuelles aux heures de grande écoute.
  23. Site 1992, p. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000726872.
  24. Conseil d’administration- Claude Berda, Groupe TF1
  25. TF1 reprend 33,5 % du capital d'AB Groupe, Stratégies, 6 décembre 2006
  26. AB GROUPE lance son service de SVOD : Jook Vidéo, Journal du Geek, 21 mars 2013
  27. Mieux comprendre a qui appartient les médias – Groupe AB, Time to think, 19 novembre 2013
  28. « Le père d'Hélène et les garçons prêt à céder son bébé », sur BFM BUSINESS, BFM BUSINESS (consulté le ).
  29. « Claude BERDA et AB groupe », sur Skyrock, (consulté le ).
  30. TF1 : Claude Berda remplace Patrick Le Lay au conseil d'administration, Boursier, 18 février 2010
  31. Conférences : Réflexion sur l'histoire et la mémoire de la Shoah, Mémoire de la Soah, 21 février 2010

Lien externe modifier