Cinémathèque
Une cinémathèque est un organisme chargé de conserver, de restaurer et de mettre à disposition du public des œuvres cinématographiques.
Créées à partir des années 1930 dans différents pays[1], les cinémathèques nationales rassemblent, préservent et diffusent des films, des documentaires et des archives filmées qui présentent un intérêt artistique, historique ou éducatif. Les principales cinémathèques francophones sont :
- La Cinémathèque française
- La Cinémathèque du documentaire
- La Cinémathèque royale de Belgique
- La Cinémathèque québécoise
- La Cinémathèque suisse
- La Cinémathèque d'Alger
- Cinévolution (a.s.b.l. de Jean-Pierre Verscheure et Laurent Verscheure en Belgique)
Et également par ailleurs :
- The Irish Film Institute à Dublin
- Cinemateca à Lisbonne
- L'American Film Institute
- Le British Film Institute
- L'Anthology Film Archives
- La Cinémathèque de Tel Aviv
- La Cinémathèque de Jérusalem
Cinémathèques régionales :
- La Cinémathèque régionale de Bourgogne Jean-Douchet
- La Cinémathèque de Nice a été créé le 13 juillet 1976 en collaboration avec Henri Langlois et en présence de Dennis Hopper avec pour objectif de permettre au public de découvrir les films du patrimoine cinématographique mondial. Son statut juridique a évolué au cours des années pour devenir en 1991 un établissement culturel sous régie municipale.
- La Cinémathèque de Toulouse
- La Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine
- La Cinémathèque de Saint-Étienne
- La Cinémathèque de Bretagne
- La Cinémathèque du Nord et du Pas-de-Calais
- Cinémathèque de la Ville de Luxembourg
- The Harvard Film Archive (en) (Massachusetts)
- La Cinémathèque du ministère de la communauté française de Belgique
- La Cinémathèque de Corse http://casadilume.corse.fr/
- L'institut Jean-Vigo, Cinémathèque de Perpignan : http://www.inst-jeanvigo.eu
Histoire et missionModifier
Dès 1898, le photographe Boleslas Matuszewski est le premier à évoquer l’idée d’une archive cinématographique. Il limite sa vision aux films d’actualités, son intérêt portant sur l’éducation et la préservation de l’histoire. Il exclut les films de divertissement[2].
Il faut toutefois attendre les années 1930 pour que les premières cinémathèques voient le jour, notamment la Cinémathèque française en 1936[3]. On établit alors les premiers principes de conservation des films dans une perspective à long terme[4]. En effet, les pionniers de l’industrie cinématographique n’avaient que rarement pris le soin de préserver leurs propres œuvres dont ils doutaient de la valeur pour les générations futures. Il est estimé en 2013 que 70 % des films muets américains ont disparu à tout jamais[5].
Les cinémathèques visent à conserver les œuvres cinématographiques, veillant à placer leurs collections dans un environnement idéal. Dans les années 1950, elles commencent à transférer sur un support plus stable certains films sur pellicule en nitrate, très inflammable[6].
Les cinémathèques travaillent également à la restauration des œuvres ayant subi les ravages du temps. Cela demande parfois un effort mondial, pendant lequel des cinémathèques et d’autres institutions collaborent au recensement de toutes les versions d’une même œuvre. Elles rassemblent les meilleures copies pour arriver à une restauration optimale[7].
La diffusion de leur collection, sur place ou ailleurs, fait partie de la mission des cinémathèques. Elles font appel à la numérisation dans les années 1980[8]. Sans être la solution idéale pour la conservation à long terme, celle-ci sert à la restauration des films et à leur diffusion auprès d’un vaste public[9].
Cinémathèques par paysModifier
- Belgique
- Canada
- France
- Cinémathèque française (1936)
- Par thématique ;
- Cinémathèque Afrique (1961)
- Cinémathèque du ministère de l’Agriculture et de la Pêche (1923)
- Créée en 1982 au sein de la Cinémathèque française, la Cinémathèque de la Danse a pour missions la conservation, la mise en valeur et la réalisation de documents filmés ayant trait à l’expression chorégraphique au sens large.
- Par région ;
- Cinémathèque de Corse, cinémathèque régionale officielle de Corse depuis (1983)
- Cinémathèque officielle de la ville de Toulouse fondée dans les années cinquante par une équipe de cinéphiles réunie autour de Raymond Borde, la Cinémathèque de Toulouse est placée depuis 1964 sous le statut d’association loi de 1901 à but non lucratif.
- L'institut Jean-Vigo, Cinémathèque de Perpignan : http://www.inst-jeanvigo.eu
- Suisse
- Burkina Faso
- Cinémathèque africaine de Ouagadougou (1989)
- La Cinémathèque africaine de Ouagadougou a été fondée en 1989 par Ardiouma Soma, à l'occasion de la commémoration du 20e anniversaire du FESPACO. Auparavant, la Fédération panafricaine des cinéastes avait décidé dès 1973, de constituer un stock de films africains au Burkina Faso. L'idée fera son chemin au fil des congrès et des rencontres professionnelles des cinéastes africains pour aboutir à la naissance de la cinémathèque africaine dont l'exécution et la gestion sont confiées au Secrétariat Général Permanent du FESPACO. Les films et documents stockés à la cinémathèque ont subi de graves détériorations lors du déluge du 1er septembre 2009.
Par extension, on parle de cinémathèque pour désigner une collection de films.[réf. nécessaire]
RéférencesModifier
- Pour la création des premières cinémathèques voir Eric Le Roy, Cinémathèques et archives du film (Armand Colin, 2013), Chronologie, p. 199.
- Carou, Alain, « Une nouvelle source de l'histoire du cinéma, Boleslas Matuszewski (1898) », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), , p. 18-21 (ISSN 1292-8399, lire en ligne)
- « Les collections », sur La Cinémathèque française (consulté le 23 novembre 2019)
- Le Roy, Éric, Cinémathèques et archives du film, Paris, Armand Colin, , 210 p. (ISBN 978-2-200-27673-7), p. 51
- (en) Pierce, David, The Survival of American Silent Feature Films: 1912-1929, Washington, Council on Library and Information Resources and The Library of Congress, , 63 p. (ISBN 978-1-932326-39-0, lire en ligne), p. 1
- Le Roy, Éric, Cinémathèques et archives du film, Paris, Armand Colin, , 210 p. (ISBN 978-2-200-27673-7), p. 58
- Dru Lumbroso, Loris, « Restaurer un film: Rencontre avec Hervé Pichard de la Cinémathèque française », sur Revus & Corrigés, Revus & Corrigés, (consulté le 23 novembre 2019)
- Le Roy, Éric, Cinémathèques et archives du film, Paris, Armand Colin, , 210 p. (ISBN 978-2-200-27673-7), p. 81
- Le Roy, Éric, Cinémathèques et archives du film, Paris, Armand Colin, , 210 p. (ISBN 978-2-200-27673-7), p. 84
BibliographieModifier
- Eric Le Roy, Cinémathèques et archives du film, Armand Colin, Paris 2013.