Blackburn Buccaneer

avion militaire

Blackburn Buccaneer
(caract. Buccaneer S.2)
Vue de l'avion.

Constructeur Blackburn Aircraft Limited
Rôle Avion d'attaque embarqué
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 206
Équipage
1 pilote et 1 navigateur
Motorisation
Moteur Rolls-Royce Spey Mk.101
Nombre 2
Type Turboréacteurs
Poussée unitaire 49 kN
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 13,41 m
Longueur 19,33 m
Hauteur 4,97 m
Surface alaire 47,82 m2
Masses
À vide 14 000 kg
Maximale 28 000 kg
Performances
Vitesse maximale 1 040 km/h (Mach 0,85, à 60 m)
Plafond 12 200 m
Rayon d'action 1 850 km
Charge alaire 587,6 kg/m2
Rapport poussée/poids 0,36
Armement
Interne 1 816 kg de bombes ou de carburant en soute
Externe 3 584 kg de charges sur 4 pylônes sous les ailes (bombes, roquettes, missiles, etc.)

Le Blackburn Buccaneer est un avion d'attaque conçu par le Royaume-Uni à la fin des années 1950. Initialement embarqué à bord de porte-avions, il est resté en service pendant une trentaine d'années et a été construit à un peu plus de 200 exemplaires. Il s'est avéré être robuste, fiable, et parfaitement adapté à sa mission d'attaque à basse altitude.

Il a été plus tard officiellement connu sous la désignation de « Hawker Siddeley Buccaneer », quand Blackburn est devenu membre du groupe Hawker Siddeley, mais cette désignation a rarement été utilisée.

Conception modifier

En , la Royal Navy émet une demande (Naval Staff Requirement NA.39) pour un avion d'attaque embarqué biplace, capable entre autres d'emporter une bombe atomique dans une soute interne, de voler à Mach 0,85 à 60 mètres d'altitude, avec un rayon d'action d'au moins 740 km. Basé sur ces besoins, le Ministère des approvisionnements émet la spécification M.148T en . Parmi les réponses reçues, trois projets sont retenus : l'Armstrong-Whitworth AW.168, le Short PD.13 et le Blackburn B.103. Ce dernier est un biréacteur à ailes en flèche, un empennage placé au sommet de la dérive, des volets soufflés pour réduire la vitesse de décrochage, un fuselage conforme à la Loi des aires, et une soute à bombes rotative.

Le B.103 remporte le marché en 1955, et 20 avions de présérie sont aussitôt commandés. Le premier prototype fait son vol inaugural le , et les essais depuis un porte-avions commencent début 1960. Tous les exemplaires de présérie ont pris l'air à la fin de l'année 1961, mais trois avions ont déjà été perdus lors d'accidents pendant les différents essais. Aucun problème majeur n'est cependant découvert et les livraisons des avions de série à la Royal Navy commencent en . Le premier escadron est déclaré opérationnel en .

La première version S.1 est destinée à l'attaque anti-navire à l'aide d'une bombe atomique de l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni. Elle est équipée d'un radar Blue Parrot, construit par Ferranti, et emporte une bombe Red Beard, d'une puissance de 10 à 20 kilotonnes. La soute peut également recevoir un réservoir de carburant, ou un conteneur de reconnaissance avec six caméras. Le Buccanner peut ravitailler un autre avion en vol, si on lui installe un système de ravitaillement sous l'aile. Son autonomie est remarquable : en 1965, un avion parti de Goose Bay, au Canada, a traversé l'océan Atlantique et rejoint Lossiemouth (Écosse) sans aucun ravitaillement en vol, après un vol de 3 137 km effectué en h 16 min.

Dès est commandée une version S.2, équipée de réacteurs Rolls-Royce Spey nettement plus puissants que les moteurs Gyron Junior du S.1. Le premier exemplaire vole en mai 1963 et les S.2 entrent en service en . Peu après, ils reçoivent de nouveaux sièges éjectables de type zéro-zéro et la capacité de tirer le missile air-sol Martel.

En 1963, l'Afrique du Sud commande 16 exemplaires d'une version S.50, basée sur le S.2 mais avec une partie de l'équipement naval supprimé et équipée de deux moteurs-fusées d'assistance au décollage escamotables Bristol Siddeley BS.605, pour améliorer les performances de décollage dans les environnements hauts et chauds du pays. Le premier vol d'un S.50 a lieu en 1965. En juillet 1968, la Royal Air Force commande à son tour une version S.2B issue du S.2, équipée d'un système d'atterrissage aux instruments ILS et capable de tirer le missile Martel. Les S2.B entrent en service fin 1969.

Lorsque la Royal Navy se sépare de ses porte-avions, 64 Buccaneers sont reversés à la Royal Air Force. Différentes améliorations sont apportées au fil du temps, comme la capacité d'employer de nouvelles armes, d'emporter un pod de contre-mesures électroniques ou un pod de désignation laser. Le , le crash d'un Buccaneer entraîne une interdiction de vol de tous les avions, à la suite de la découverte d'une fatigue de la structure[1]. Plus d'un tiers des avions sont réformés, et les autres remis en service après réparation.

L'Afrique du Sud a choisi cet avion comme vecteur nucléaire dans les années 1980 pour son programme atomique secret[2]. La Royal Navy a retiré ses derniers Buccaneer S.50 du service en 1991 et la Royal Air Force en 1995.

Engagements modifier

Le , plusieurs Buccaneer de la Royal Navy furent envoyés bombarder le pétrolier Torrey Canyon accidenté, afin d'enflammer sa cargaison et de limiter la pollution[3].

Six des trente Buccaneer alors en service dans la Royal Air Force a été engagée lors de la guerre du Golfe (1990-1991). Déployé en urgence à partir du 26 janvier 1991 en Arabie Saoudite, ils commencent les opérations de combat le 2 février principalement pour illuminer des cibles avec leurs pods de désignation laser au profit des Panavia Tornado[4].

L'Afrique du Sud a engagé ses Buccaneer au cours de son intervention transfrontalière contre l'Angola et en Namibie durant les années 1970 et 1980.

Variantes modifier

 
Un Buccaneer S.50 de l'Afrique du Sud.

Pays utilisateurs modifier

Notes et références modifier

  1. XT276 - S.Mk.2 Production, voir en bas de la page
  2. (en) « Nuclear Disarmament South Africa », sur Nuclear Threat Initiative, (consulté le ).
  3. « Research on Buccaneer's tanker bombing mission »
  4. (en) « The Blackburn Buccaneer in Operation Granby and Offers of the Week. », sur Flying Tigers, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi (trad. de l'italien), Les avions, t. 5 : L'ère des engins à réaction, Paris/Bruxelles, Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », , 316 p. (ISBN 2-8003-0344-1), p. 186-187.
  • (en) Roy Boot, From Spitfire to Eurofighter : 45 years of combat aircraft design, Shrewsbury, Shropshire, Royaume-Uni, Airlife Publishing Ltd., , 262 p. (ISBN 1-85310-093-5).
  • (en) Michael J. Gething, « The Buccaneer Bows Out: Valediction for the Sky Pirate », Air International, Stamford, Royaume-Uni, Key Publishing, vol. 46, no 3,‎ , p. 137 à 144 (ISSN 0306-5634).
  • (en) William Green, Macdonald Aircraft Handbook, Londres, DOUBLEDAY & CO INC, , 608 p.
  • (en) William Green, The Observer's Book of Aircraft, Londres, Frederick Warne & Co. Ltd., , 360 p.
  • (en) A.J. Jackson, Blackburn aircraft since 1909, Londres, Putnam, (ISBN 0-370-00053-6).
  • (en) C.G., MBE, BA, RAF (Retd) Jefford, RAF squadrons : a comprehensive record of the movement and equipment of all RAF squadrons and their antecedents since 1912, Shrewsbury, Shropshire, Royaume-Uni, Airlife Publishing, (ISBN 1-84037-141-2).
  • (en) Jim Winchester, Military aircraft of the Cold War (The Aviation Factfile), Londres, Grange Books, (ISBN 1-84013-929-3).

Liens externes modifier

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